Quand Nicolas Sarkozy empruntait à Edgar Morin sa thématique de la politique de civilisation, il oubliait que le philosophe et sociologue dénonçait "le mythe obsessionnel de la croissance" (1). Non que, pour lui, il suffise de décréter la décroissance mais parce que "le bolide lancé" (celui de l'économie de marché) devra être arrêté et que c'est extraordinairement difficile. Il faut aller "au-delà des mots" dit-il. Le productivisme n'est pas durable. Et si le développement, c'est un PNB toujours croissant (même avec des correctifs "écologiques"), il n'est pas davantage durable. Nous allons, par exemple, au-devant de guerres de l'eau si nous n'arrêtons pas la privatisation de l'eau potable. La question écologique perce y compris en Chine. Bref, les questions que nous nous posons sont mondialisées. Les urgences surgissent dans tous les esprits informés.
Et ne voilà-t-il que le fondateur du GRECE, de la Nouvelle Droite, Alain de Benoist, sort l'un des livres les plus pertinents sur le sujet! Tout est bousculé et nous ne sommes guère préparés à reconsidérer nos repères sans rien abandonner de nos réserves vis à vis des penseurs capables de nous troubler. Bernard Langlois, de Politis, ose émettre un avis très positif sur cet essai, décapant, Demain la décroissance (2) dénonçant autant le "libéralisme prédateur" que le "prométhéisme marxiste" et affirmant que l'écologie rend obsolète le vieux clivage droite-gauche".
Nous y voici. Il va falloir mettre de la lumière sur deux thèmes maltraités et mal traités : que sont devenues la droite et la gauche aujoud'hui, d'une part, et qu'y a-t-il derrière les zélotes de la décroissance, d'autre part? cela fera l'objet de deux de mes prochains blogs.
(1) Colloque "André Gorz, Décroissance, Utopie", Paris, la Sorbonne, le samedi 29 mars 2008, Témoignage d'Edgar Morin.
(2) Alain de Benoist, Demain la décroissance, éditions Edile, Paris, 2007.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux