Alors, ça monte ou ça descend?
Dans l'hebdomadaire Le Point, aujourd'hui, on peut lire notamment : "François Fillon a déclaré que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France serait d'au moins 1% en 2008. "J'espère que ce sera un peu plus de 1%", a précisé le Premier ministre sur Europe 1.
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a quant à elle assuré, sur France Culture, que la croissance serait positive cette année mais qu'il faudrait revoir en baisse les prévisions tant pour 2008 que pour 2009.
Le PIB de la France s'est contracté de 0,3% au deuxième trimestre après une croissance révisée à 0,4% au premier, ce qui, dans un contexte international difficile, rend impossible à atteindre l'objectif d'une croissance de 1,7-2,0% que le gouvernement avait retenu pour 2008.
Cette projection avait déjà été révisée en mars par rapport à une estimation antérieure de 2,0-2,5% sur laquelle était bâti le budget 2008. Les prévisions révisées seront communiquées au plus tard le 24 septembre à l'occasion de la présentation du projet de budget 2009.
"Nous réviserons à la baisse les prévisions de croissance", a renchéri Christine Lagarde, qui au début de l'été tablait encore sur un chiffre au bas de la fourchette de 1,7-2,0%.
Il n'est même pas acquis que la croissance atteigne 1% comme l'espère le Premier ministre. "Pour avoir 1%, il faut faire 0,2% au troisième et au quatrième trimestres, ce n'est pas spectaculaire mais on sent bien néanmoins, quand on regarde les données, que la situation est extrêmement fragile."
Le déficit public a atteint 2,7% du PIB en 2007 et nombre d'économistes le voient revenir, cette année, vers les 3%, limite fixée par le Pacte de stabilité de l'euro, alors que le gouvernement ambitionnait de le réduire à 2,5%. Le Pacte de stabilité autorise toutefois les États membres à sortir des clous en période de récession. Alors on y est ou on n'y est pas, en récession?
Premier enseignement : toutes les affirmations péremptoires des mois passés sont nulles et non avenues. La croissance que toute économie de marché poursuit n'atteindra peut-être pas les 1% fin 2008, en France!
Gustav aura été moins méchant que Katrina...
Depuis leur record à 147,50 dollars le baril, atteint le 11 juillet, les prix du pétrole ont perdu plus de 38 dollars. Considérée par les opérateurs comme un seuil de résistance important, la barre des 110 dollars n'avait pas été enfoncée depuis le 2 mai.
Faut-il y voir un retour vers la situation antérieure?
"Imaginez des centrales nucléaires qui, au lieu de chauffer l'eau des rivières, serviraient à chauffer toute l'année des serres remplies de légumes et des usines à engrais (!). Ou encore des éleveurs bovins qui se mettraient à produire des céréales, qui se cotiseraient pour acheter un pressoir à plusieurs et fabriqueraient eux-mêmes l'huile de colza dont ils ont besoin pour faire tourner leurs machines et leurs tracteurs. Imaginez enfin des agriculteurs semant sans labour - comme dans le bon vieux temps ! - et des cultures produites avec deux fois moins d'engrais, selon le principe de la rotation des parcelles. Voilà à quoi pourrait ressembler l'agriculture française si le pétrole devait un jour - bientôt ? - dépasser la barre fatidique de 200 dollars le baril".
http://www.lepoint.fr/actualites-economie/si-le-baril-etait-a-200-dollars-les-agriculteurs-francais-s/916/0/258590
Les plateformes pétrolières plongent. Le pétrole surnage encore...
Le pétrole cher menace le trafic aérien, titrait encore le Point
Le pétrole cher oblige à repenser la façon de se loger, détaille-t-il encore...
"De nombreux primoaccédants et ménages modestes se sont installés en deuxième couronne et zone rurbaine pour y trouver des loyers plus faibles et des surfaces plus importantes. Paradoxalement, ils voient ces économies annulées avec la hausse des prix du carburant nécessaire pour effectuer leurs trajets aller-retour quotidiens."
On pourrait multiplier les exemples des effets dévastateurs du déclin des ressources en énergie fossile et pas seulement du pétrole...
Folie donc que d'espérer en un retour de la croissance. Contradictions que ces annonces de la montée spectaculaire et du recul rapide du prix du baril de pétrole... La boussole économique est déréglée. Elle n'a jamais indiqué le bonheur terrestre, mais au moins indiquait elle une voie, fut-elle pénible et dangereuse. Cette fois, tous les discours creux des grands faiseurs de vérité se révèlent pour ce qu'ils sont : des mensonges gigantesques...
Et nous n'avons pas tout vu!
Troisième enseignement : ce n'est pas seulement le gouvernement français qui erre et les critiques des opposants sont un peu faciles! La crise de l'énergie et de l'alimentation est planétaire. L'humanité ne doit plus compter sur ses leaders pour se sauver du désastre, mais sur elle-même. Ce n'est pas si dramatique pour d'authentiques démocrates! À nous d'agir...
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux