samedi 8 mars 2008

Les femmes premières à subir l'inégalité

L'inégalité caractérise le monde où nous vivons mais ce sont les femmes qui en souffrent le plus.

Les riches détruisent la planète, affirme Hervé Kempf. Sur le site qu'il a créé, et s'agissant de la France, on lit, dans Reporterre (1) : "Sarkozy est un Robin des bois à l’envers qui prend aux pauvres et donne aux riches. Mises bout à bout, les mesures fiscales du président de la République depuis son élection dessinent un tableau d’une limpidité extraordinaire : on augmente les prélèvements sur les pauvres et on allège ceux des riches. Plus extraordinaire encore : ça passe sans réelle protestation de
la gauche. La quoi ?"

Mais laissons, pour le moment, à la veille de ces élections qu'elle va gagner, cette gauche qui n'est plus la gauche et qu'il faudra rebaptiser... Regardons plutôt celles des inégalités qui concernent d'abord les femmes. C'est le jour : le 8 mars. L'Observatoire des inégalités nous y aide. (2)

1 - Dans notre pays, le fait d’avoir un enfant dans les sept premières années de vie active pèse essentiellement sur la situation professionnelle des jeunes femmes. Alors que les hommes en couple restent dans tous les cas pour plus de 90% à temps plein, les femmes ne sont plus que 68 % à travailler à temps complet avec un enfant et seulement 39 % avec plusieurs enfants.

2 - Dans les pays les plus pauvres, seulement 50,4 % des femmes de plus de 15 ans sont alphabétisées. En Asie du Sud, le taux d’alphabétisation atteint 47,7 %. Pour l’ensemble du monde en développement, trois femmes sur dix demeurent analphabètes. A l’inverse, dans les pays riches, la quasi-totalité de la population est alphabétisée.

La situation s’améliore lentement au fil des générations. Le taux d’alphabétisation est de 83 % pour les femmes de 15 à 24 ans pour l’ensemble du monde en développement et 61 % dans les pays les plus pauvres. Mais cela signifie que quatre femmes sur dix ne maîtrisent pas l’écrit et auront des difficultés certaines dans des sociétés de plus en plus urbanisées et où l’écrit joue un rôle croissant.

3 - Symbole du modèle social des années 50, les femmes au foyer sont peu étudiées, bien qu’elles restent toujours très nombreuses. Qui connaît les femmes au foyer ? La littérature scientifique sur les femmes qui n’exercent pas d’emploi rémunéré, c’est un vrai désert. " Les femmes en âge de travailler passant l’essentiel de leur existence au foyer font figure de catégorie résiduelle. Cette prétendue marginalité explique, au moins pour partie, que leur expérience et la recherche de leurs motivations soient largement évacuées des analyses proposées par la littérature sociologique ", écrit Dominique Maison, auteure d’une thèse sur le sujet.

4 - Les progrès des filles dans le domaine de la scolarisation sont nets : elles obtiennent de meilleurs résultats aux évaluations scolaires. Mais elles s’orientent vers des filières aux débouchés moins rémunérateurs.

Une fois dans le monde du travail, on les retrouve en plus grand nombre dans les secteurs où les salaires sont les moins élevés, comme les services domestiques ou la grande distribution. Le salaire masculin, tous temps de travail confondus, est supérieur de 35 % à celui de leurs homologues féminins. Pas moins de 30 % des femmes salariées, contre 6 % des hommes, travaillent à temps partiel, souvent subi. Les postes d’encadrement restent encore le plus souvent réservés aux hommes, un sur quatre est occupé par une femme, même si l’on constate une évolution positive depuis une dizaine d’années. Elles sont aussi plus touchées par le chômage.

On pourrait allonger la liste des discriminations dont les femmes font l'objet!
Ce que je découvre, en vieillissant, c'est le tort inimaginable qui est fait à l'humanité tout entière en plaçant la moitié de la population mondiale sous la domination de l'autre!
Il ne s'agit pas même "d'accorder" plus d'argent et plus de pouvoir(s) aux femmes. Il s'agit uniquement de laisser leur place, sur Terre, aux humains de "l'autre sexe".
La littérature sur le sujet a beau surabonder, rien n'y fait : la culture sexiste domine, et ô combien, partout. L'admiration et les louanges sont des moyens de garder à distance celles dont on ne veut pas qu'elles cessent d'être des beaux objets pour devenir des sujets qui concourent à la détermination des politiques.
Les efforts, timides, qui sont faits dans une partie de l'Europe ne modifient pas la situation sur le fond.

L'écologie politique a aussi à se saisir de cette inégalité radicale : le sexisme est une méconnaissance du monde dans lequel vivent les humains où les rapports, si le mot civilisation a le moindre sens, doivent cesser d'être des rapports de force!

(1) http://www.reporterre.net/
(2) http://www.inegalites.fr/
(3) Dominique Maison, Femmes au foyer. Expériences sociales, Dossier d’étude n° 92, mai 2007, Cnaf. Disponible sur www.cnaf.fr

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Le 3 octobre 2013.
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