lundi 3 mars 2008

La démocratie ne se réduit pas au vote

La démocratie sans le vote n'existe pas.
La démocratie réduite au vote non plus.
Que 65% des Russes, -dit-on- aient voté comme le voulait Poutine ne signifie pas que la démocratie soit instaurée en Russie!
Dans les pays capitalistes, partout où l'on donne à choisir entre deux candidats seulement, le vote est, le plus souvent, pipé.
Partout où l'on vote, soit l'on triche, soit l'on manipule.
L'avis du peuple est craint. Soit on le détourne, soit on le prédirige, soit on le corrige.
Aux USA, depuis toujours, il n'y a que deux camps : Républicains et Démocrates, les uns comme les autres attachés à l'économie marchande et à une politique de puissance dominante.
Le modèle dual s'impose partout : soit, comme en Grande-Bretagne, par la mécanique du scrutin majoritaire à un tour, soit comme en France, par le jeu des scrutins majoritaires à deux tours, plus subtils mais tout aussi efficaces : les minorités sont éliminées.
Là où la pluralité n'existe pas ou est canalisée, la démocratie s'efface.
Ne parlons pas de l'Afrique où les manipulations et les violences, enseignées par le colonisateur, n'ont pas été oubliées une fois acquise l'indépendance formelle.
Le vote est, de plus en plus, un alibi ou une méthode de désignation mise au point par les élites des partis au service desquels se placent les spécialistes des médias.
La démocratie d'opinion n'est pas davantage "démocratique". Les sondages, qui pèsent sur l'orientation des actions, font partie des outils politiques à la disposition de ceux qui monopolisent le pouvoir, parfois durant plusieurs générations.
L'aliénation de ceux qui continuent de croire à l'élection comme moyen de changer de politique devient de plus en plus évidente mais, car il y a un mais..., les électeurs aussi s'en rendent compte! Alors, certains biaisent : ils votent non pas pour ce qu'ils pensent mais pour casser les fausses règles du jeu. Le résultat n'est pas décisif mais brouille les cartes.
La démocratie est malade et a cessé d'être attractive parce que l'espoir de peser sur son propre destin grâce à son vote est devenu fragile. Un peuple qui se résigne devient impotent ou... dangereux.
Il est grand temps de revisiter des certitudes qui ont été dévoyées : "le gouvernement du peuple par le peuple" n'est plus qu'une formule creuse dont seuls les naïfs croient encore qu'elle a conservé sens et réalité.
Pour que la démocratie vive, il faut qu'elle renaisse sans cesse. Pour le moment, elle est moribonde et confinée par des professionnels de la manipulation des populations dans des formes complexes et qui peuvent craquer. C'est du moins ce que l'explosion de l'accès à l'information via internet rend possible, mais non probable!

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux