Oui, quarante ans après, les croquemorts sont à l'ouvrage :
On autopsie le corps de Chantal Sébire.
On enterre mai 68.
On commémore le cinquième anniversaire de l'entrée en guerre des USA en Irak.
On sort Le Terrible, la grande machine à tuer sous marine.
Qui a décidé d'ouvrir le corps de celle qui voulait mourir? Le Procureur de la République? En agissant sous quelle influence, en obéissant à quel ordre? Celle d'un ministre de la République sarkozienne? L'enseignante avait-elle voulu échapper à la Loi? La loi la rattrape elle, et tous ceux qui se sont mis, qui se sont voulus, qui se sont pensés, en cette circonstance particulière, hors la Loi. Indigne, odieuse, inacceptable décision de ceux à qui tout appartient, y compris les cadavres. Fallait-il donc savoir! Au-dessus d'un institut-médico légal, des charognards, des croquemorts, guettent .
Qui donc se répand sur les ondes pour expliquer que mai 68 appartient à un siècle révolu et n'a plus rien à voir avec notre vie? Des disciples de Nicolas Sarkozy? Même pas. Seulement des journalistes et des intellectuels, plus ou moins sincères, qui expliquent finalement que la page est tournée. Mais, s'il faut tuer mai 68 tous les 6 mois, c'est qu'il vit! Du "frisson existentiel" (selon le mot de Patrick Rotman) qui pourrait, de nouveau, s'emparer des peuples, on ne sait où, on ne sait quand, simplement parce que le neuf est toujours à l'affut dans les sociétés, rien n'est vraiment dit! Il n'y a rien à dire, d'ailleurs, ceux qui cherchent les voies nouvelles n'intéressent pas les médias. Mais, à force de tuer ce qu'on dit mort, on finit par re-susciter une foule de citoyens bien vivants. Tant pis pour les croquemorts.
La boucherie irakienne, commencée voici exactement cinq ans, et ses dizaines de milliers ou centaines de milliers de morts (le nombre fait débat, mais on "ne" compte que les 4000 malheureux G.I disparus) ne sert pas d'avertissement... Pas davantage qu'en 1991, la "Tempête du désert" avait déjà fait d'innombrables victimes auxquelles s'étaient ajoutées celles de l'embargo. Comptabilité de croquemort.
Qui, en cette veille de commémorations, va aller montrer la "vraie" grandeur de la France sortant son quatrième sous-marin nucléaire? Celui qui a reçu le médecin de Chantal Sébire au moment où elle quittait ce monde, celui qui a annoncé qu'il fallait en finir avec mai 1968, celui qui solidarise la France avec les USA de George Walker Bush, celui que submerge la volonté de puissance représentée par Le Terrible, (honte, à mes yeux, de cette France dont l'arsenal nucléaire coûte... 3 milliards d'euros par an). Mais sans doute défendons nous la civilisation. Celle des croquemorts.
Oui, celui qui symbolise, parfois y compris à son insu, cette politique de croquemorts où l'on place le corps des hommes dans des machines, institutionnelles, symboliques ou politiques qui ne leur laissent aucun espoir d'une vie autre, celui dont je voudrais tant taire le nom, c'est de nouveau le Bouffon, qui, quoi qu'on fasse, est là pour nous rappeler que nous ne nous appartenons pas, que nos esprits, comme nos corps, resteront sous l'empire de l'État.
La résistance, c'est cela aussi : la volonté de vivre sans se soumettre aux croquemorts.
On autopsie le corps de Chantal Sébire.
On enterre mai 68.
On commémore le cinquième anniversaire de l'entrée en guerre des USA en Irak.
On sort Le Terrible, la grande machine à tuer sous marine.
Qui a décidé d'ouvrir le corps de celle qui voulait mourir? Le Procureur de la République? En agissant sous quelle influence, en obéissant à quel ordre? Celle d'un ministre de la République sarkozienne? L'enseignante avait-elle voulu échapper à la Loi? La loi la rattrape elle, et tous ceux qui se sont mis, qui se sont voulus, qui se sont pensés, en cette circonstance particulière, hors la Loi. Indigne, odieuse, inacceptable décision de ceux à qui tout appartient, y compris les cadavres. Fallait-il donc savoir! Au-dessus d'un institut-médico légal, des charognards, des croquemorts, guettent .
Qui donc se répand sur les ondes pour expliquer que mai 68 appartient à un siècle révolu et n'a plus rien à voir avec notre vie? Des disciples de Nicolas Sarkozy? Même pas. Seulement des journalistes et des intellectuels, plus ou moins sincères, qui expliquent finalement que la page est tournée. Mais, s'il faut tuer mai 68 tous les 6 mois, c'est qu'il vit! Du "frisson existentiel" (selon le mot de Patrick Rotman) qui pourrait, de nouveau, s'emparer des peuples, on ne sait où, on ne sait quand, simplement parce que le neuf est toujours à l'affut dans les sociétés, rien n'est vraiment dit! Il n'y a rien à dire, d'ailleurs, ceux qui cherchent les voies nouvelles n'intéressent pas les médias. Mais, à force de tuer ce qu'on dit mort, on finit par re-susciter une foule de citoyens bien vivants. Tant pis pour les croquemorts.
La boucherie irakienne, commencée voici exactement cinq ans, et ses dizaines de milliers ou centaines de milliers de morts (le nombre fait débat, mais on "ne" compte que les 4000 malheureux G.I disparus) ne sert pas d'avertissement... Pas davantage qu'en 1991, la "Tempête du désert" avait déjà fait d'innombrables victimes auxquelles s'étaient ajoutées celles de l'embargo. Comptabilité de croquemort.
Qui, en cette veille de commémorations, va aller montrer la "vraie" grandeur de la France sortant son quatrième sous-marin nucléaire? Celui qui a reçu le médecin de Chantal Sébire au moment où elle quittait ce monde, celui qui a annoncé qu'il fallait en finir avec mai 1968, celui qui solidarise la France avec les USA de George Walker Bush, celui que submerge la volonté de puissance représentée par Le Terrible, (honte, à mes yeux, de cette France dont l'arsenal nucléaire coûte... 3 milliards d'euros par an). Mais sans doute défendons nous la civilisation. Celle des croquemorts.
Oui, celui qui symbolise, parfois y compris à son insu, cette politique de croquemorts où l'on place le corps des hommes dans des machines, institutionnelles, symboliques ou politiques qui ne leur laissent aucun espoir d'une vie autre, celui dont je voudrais tant taire le nom, c'est de nouveau le Bouffon, qui, quoi qu'on fasse, est là pour nous rappeler que nous ne nous appartenons pas, que nos esprits, comme nos corps, resteront sous l'empire de l'État.
La résistance, c'est cela aussi : la volonté de vivre sans se soumettre aux croquemorts.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux