mardi 9 septembre 2008

Électrification légale

Onze communes attendaient le décret les autorisant à utiliser des pistolets à impulsion électrique à Hem (Nord), Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Le Raincy (Seine-Saint-Denis), Claye-Souilly, Émerainville (Seine-et-Marne), Étampes (Essonne), Dole (Jura), Orange (Vaucluse), Venelles (Bouches du Rhône) et Toulouse (Haute-Garonne). Des maires emmenés par Éric Raoult (UMP). Michelle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur leur avait promis d'aboutir à l'automne 2007. Elle a tenu parole.


C'est une micro peine de mort. On appelle ça aussi la létalité réduite. Cela peut tuer, mais rarement. En bonne santé, on en réchappe. On perd conscience, mais c'est une courte mort. En général, on se réveille...

Pour protéger la police des malfrats, rien de mieux que l'arme de dissuasion majeure : le Taser! Un beau joujou! Un chien qui veut mordre : pan! On l'étale. Un ivrogne pris de de violence : poum! On l'allonge. Un voleur menaçant : paf! On l'aligne. Un drogué qui brandit sa seringue! Vlan: on le calme! Etc.

Un "produit" merveilleux. L'entreprise Taser fait des produits juteux en protégeant les gardiens de la République : double succès. Les délinquants sont prévenus : les flics ont de quoi leur parler, même les flics municipaux.

S'ils n'ont jamais entendu parler de la chaise électrique, ils vont découvrir comment l'électricité fait rêgner l'ordre. Même plus besoin de condamnation en justice. Même pas nécessaire de détruire les cerveaux; il suffit d'une bonne décharge qui vous envoie faire un aller-retour au Paradis ou plutôt au Nirvana, dans le Royaume de l'inconscience. On se réveille menotté ou hospitalisé mais bien tranquille, secoué mais bien informé : si l'on ne veut pas aller refaire un tour au Purgatoire, il y a intérêt à ne plus importuner les anges gardiens.

Cela s'appelle, Monsieur, Madame, la civilisation moderne.

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux