vendredi 30 janvier 2009

Le 29 janvier 2009 : de la grève au rêve.

Une date! La rue reparle!

Me voilà dans la rue
Sans tambour ni trompette
Ce n'est que le début
D'une grande tempête [...]

Sans présumer de la suite des événements, il n'est pas insensé de penser qu'une vraie rupture vient de s'effectuer. La confiance en le régime politique, toujours solidement installé, incarné par un seul homme, Nicolas Sarkozy (il l'a voulu ainsi!) est ruinée.

La rumeur qui montait des rangs des manifestants ne trompait pas. Le renvoi du "Casse toi, pauv' con!" vers son inventeur, la prétention de jeunes manifestants : "Ce soir on couche à l'Élysée", l'ironie multi forme conduisant à insister sue "la grève visible" que le président de la république ne voyait plus, tout indique que la grève était tournée contre le pouvoir.


Des syndicalistes s'efforceront d'expliquer que la grève n'était pas politique. Elle l'était! Je m'en suis rendu compte dès que je me suis aperçu que l'autocollant le plus utilisé, dans le dos, sur les chapeaux, sur les sacs de femmes, sur les poussettes d'enfants et, bien entendu partout apposés le long du parcours était ; "Rêve générale".



À y regarder de près, ce petit rectangle blanc, non signé, porteur de ce seul slogan, comprenait aussi, en très petits caractères, une courte mention : "Utopiste debout"! Ainsi s'expliquait le rêve! "Je rêvais d'un autre monde" disait une chanson. La peur et l'espoir mêlés, la montée de l'idée de grève générale (on n'y est pas encore tout à fait!) s'exprimaient là. C'est, en tout cas, ce que j'ai cru comprendre.



Il n'y avait, paraît-il, que deux à trois cent mille manifestants à Paris. Que...? En certains points proches de la place de la Bastille, avant que ne s'écoule le flot des cortèges, il était presque impossible d'avancer ou de reculer! La foule, compacte et sereine, bloquait tout, révélant une force et un danger?. La moindre panique eut pu engendrer un drame. Il faut revenir loin en arrière pour retrouver de telles sensations...

Le 29 janvier restera donc, dans les esprits, en dépit de tous les commentaires visant à limiter la portée de l'événement, le premier avertissement majeur, en cette période de "crise" économico-écologico-politique. On ne peut ni l'estimer décisif ni le considérer comme accidentel. C'est la montée d'un nouveau "non", ambigu et puissant. Non à des conditions de vie dégradées dans un pays qui a tout pour que l'on puisse y vivre sans misère et sans angoisse pour l'avenir. "Ni pauvres ni soumis" criaient de jeunes manifestants! On est loin de la sobriété assumée, mais on est loin aussi de la résignation.


Rentrons-nous dans l'histoire?

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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux