Cette présentation du livre de Thomas Friedman, La Terre perd la Boule, sous titré Trop chaude, trop plate, trop peuplée, révèle l'extraordinaire adaptabilité des USA et de leurs intellectuels! C'est plus fort qu'eux. Chaque Américain cache en lui un prédicateur, commente Jean-Michel Demetz. (1)
Editorialiste au New York Times, Thomas Friedman s'était livré, voilà trois ans, à un vif éloge de la mondialisation en marche (La Terre est plate). Le voici promoteur d'une Amérique toujours prête à guider le monde, cette fois sous les traits d'une hyperpuissance verte. «La convergence du réchauffement, de l'aplatissement, du surpeuplement est une bifurcation de l'Histoire», lance Friedman. «Le candidat Barack Obama était prêt à un changement radical, ajoute-t-il. Le président a désormais une triple priorité: les banques, les banques, les banques...»
L'intérêt d'un tel livre, comme, hier, celui d'Al Gore, c'est de nous faire apparaître que le retournement écologique de personnages vedettes est dû moins à leur conversion politique ou éthique qu'à leur intelligence et à leur orgueil qui leur interdisent de se laisser dépasser par une réalité qui évolue au galop. On devient très très vite has been, ces temps-ci! Un autre enseignement de ces prises de position spectaculaires, c'est que les contraintes politiques qui font tenir des discours convenus vont craquer. Obama est un très brillant orateur mais il ne sauvera pas son pays par quelque relance que ce soit!
En France, les hommes et femmes de pouvoirs comptent sur leur habileté, leur savoir dire pour passer entre les gouttes, mais l'orage qui s'annonce sera trop serré pour qu'on n'en sorte pas trempé! Les plans de Sarkozy comme du PS vont vite apparaître comme des bouées trouées dès lors que la question de fond est évitée : comment en venir à une déconsommation douce, une décroissance sans régression ni récession, un partage des richesses qui ne sacrifie personne, sur cette planète.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux