
La peste ou l'incendie ?
Annus Horribilis nous vient aussi d'Angleterre. C'est l'expression par laquelle fut qualifiée l'année 1992, par la reine Élisabeth II, à l'occasion du 40e anniversaire de son accession au trône, le 24 novembre 1992. Cette expression est un jeu de mots qui fait explicitement référence à Annus Mirabilis et qui est lié aux problèmes familiaux que connut la famille royale au cours de cette année, ainsi qu'à la crise du financement de la reconstruction du château de Windsor, qui brûla, le 20 novembre 1992, entraînant de graves pertes d'œuvres d'art. http://fr.wikipedia.org/wiki/Annus_horribilis.
Sale temps pour la démocratie ?
Le 24 décembre 2005, au terme, donc, de l'année 2005, David M. Shribman la décrivait comme l'une des Annus Miserabilis, dans un article historique et politique, rappelant "de terribles années pour les présidents" et "un défilé d'horreurs pour les USA! http//www.realclearpolitics.com/Commentary/com-12_24_05_DMS.html.
L'année 2011 va-t-elle cumuler l'exceptionnel et l'horrible, l'Annus Mirabilis et l'Annus Horribilis, à quoi s'ajouterait le misérable : une Annus Miserabilis ?
Exceptionnelle, 2011 l'aura été par le surgissement (inachevé) du "printemps arabe". Horrible aussi, par la catastrophe de Fukushima. Misérable, enfin, aux deux sens du mot misérable : l'année 2011 a déjà produit de la misère et de l'indignité !
Nous n'avons pas encore atteint la moitié de l'année, mais la misère et la honte perdurent et nous n'en avons pas fini. Une autre année vient de s'ouvrir, au creux de l'année civile : l'année électorale. Le 22 avril 2012 nous devrions, en France, désigner le Président de-tous-les-Français, comme disait Jacques Chirac ! Une longue, pénible, inutile (au regard des enjeux planétaires), ravageuse campagne électorale va accaparer les talents et les budgets, faisant accroire qu'on vit une intense politique alors qu'il ne s'agira que d'une furieuse, haineuse et ridicule guerre picrocholine.
Rabelais, reviens, ils sont devenus fous...
Miraculeuse, mirabilis, 2011-2012 ne le sera pas et Dieu ne sauvera pas la Terre de la destruction, comme le pourrait croire un moderne poète, pour l'unique et simple raison que Dieu, s'il est, ne fera pas le bonheur des hommes à leur place.
Horrible, horribilis, 2011-2012 ne le sera pas, si s'ajoutent aux malheurs qui submergent les peuples, la quête de l'égalité et la volonté de liberté dans un esprit de fraternité, bref si rejaillit l'utopie.
Misérable, miserabilis enfin, 2011-2012 ne le sera pas, si nous, en France, ne sombrons pas dans des querelles subalternes, au lieu de nous en prendre aux causes de nos souffrances, et de celles de nos compagnons en humanité, habitant, avec nous, une Terre à protéger et à partager.