Je constate, non sans trouble, que l'élection tue la politique.
La prise de pouvoir est une dépossession du citoyen.
Rousseau (1) l'avait annoncé.
On n'en a jamais vraiment tiré les leçons.
Le parti aussi tue la politique.
La professionnalisation est une dépossession du citoyen.
Simone Weil (2), la philosophe, l'a démontré.
Même ceux qui l'admettent n'en tirent aucune conséquence.
Le culte de la personnalité tue également la politique.
La substitution du représentant à l'idée détruit la pensée.
Antonio Negri (3) a analysé le pouvoir constituant.
Il m'a appris l'incompatibilité avec le pouvoir constitué.
L'avoir, qu'il soit place ou argent, détruit la politique.
Qui défend son titre ou son or bloque l'éveil du neuf.
Erich Fromm l'affirme : être ou avoir, il faut choisir.
Et c'est un choix dont dépend l'avenir de l'homme.
Enfin, majorité/minorité, approbation/opposition, gauche/droite...
La bipolarisation est l'aboutissement obligé de la démocratie mal pensée.
Ivan Illich (5) voulait que le conflit débouche sur la convivialité.
Les systèmes duels ou duals sont des logiques de guerre.
Je n'entrerai plus en campagne.
Je ne serai plus militant.
Je ne m'inscrirai plus dans une stratégie électorale.
Je ne m'engagerai plus dans un parti.
J'irai au-delà de la gauche.
J'entrerai en politique.
Je serai un citoyen.
Je m'inscrirai dans la réalité du monde entier.
Je m'engagerai dans ma voie.
J'irai prendre la parole et pas le pouvoir.
______________
(1) Voir Le Contrat social (1762).
(2) Voir Note sur la suppression des partis politiques (1943, réédité en 2006)
(3) Voir Le pouvoir constituant (1997).
(4) Voir Être ou avoir, un choix dont dépend l'avenir de l'homme (1976)
(5) Voir La convivialité (1973).
lundi 10 mars 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux