Non, Obama n'a pas d'auréole.
Obama est un homme. Il n'est ni Dieu le Père ni même son Fils. Les médias, surexcités, inondent le monde entier d'informations univoques : les USA sont de retour et avec eux le capitalisme en péril. Et c'est un Quasi Noir qui va faire cela! Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
La réalité est autre, mais on la masque. Cela troublerait trop les pauvres hommes que nous sommes! La réalité, c'est que la planète n'est pas américaine, qu'elle ne l'a jamais été, qu'on l'a cru, et qu'on veut nous le faire encore croire!
Non seulement tout n'est pas dans la puissance économique ou militaire, mais la puissance des USA s'est révélée impuissante, par deux fois, sous le gouvernement Bush : en Irak, et pour gérer la crise économico-financière qui submerge les peuples du monde entier.
Obama a besoin de temps, de modestie et de réalisme pour simplement sortir son pays de l'épreuve qu'il traverse. Charger ses épaules de toutes les espérances des Terriens, c'est le condamner à mort politiquement, à moins que ce ne soit programmer son assassinat!
Autre risque que nous fait courir l'obamania : détourner nos yeux de nos propres responsabilités, attendre de ce qui va commencer en janvier 2009, avec l'entrée du Noir à la Maison Blanche, le miracle impossible. C'est loin encore janvier 2009. Il peut se passer bien des choses d'ici là, et en particulier dans l'évolution de la situation économique et écologique qui, quoi qu'on dise, ne dépend pas principalement de ce qui se passe à Washington.
L'écoute quotidienne des radios françaises et l'annonce des informations sur la seule politique française démontre que, dans le pays dit des Droits de l'Homme, le même discours perdure, les mêmes publicités obscènes et mensongères nous inondent, les mêmes personnages politiques confisquent la parole publique. Tout a changé mais rien ne change...
Non, Obama et Sarkozy ne regardent pas dans la même direction.
Voila pourquoi, sans doute, il nous faut aller chercher le changement ailleurs, et là même d'où a surgi la crise dont le capitalisme va souffrir, et nous avec lui. Qu'il faille sortir de cet engrenage économique qui depuis des décennies a écrasé les plus pauvres des Terriens et qui, à présent, en perpétuel affamé de la richesse, s'autodévore, il n'en est pas encore question. Il ne s'est pas encore produit, sans doute, assez de malheurs pour que les peuples se dressent.L'intérêt de l'élection probable d'Obama, c'est que l'un de ces peuples, un parmi les autres, le peuple des États-Unis, touché de plein fouet, a une réaction de survie. Obama est porteur d'un double symbole : il sera l'élu des plus affectés par les méfaits du capitalisme et l'élu du postracisme. Bien sûr, il ne pourra porter ce fardeau. Bien sûr, il trahira les espoirs mis en lui. Ce ne sera pas ses insuffisances et ses erreurs qui le mineront mais le système dont il n'est que la pièce terminale au sommet d'une hiérarchie politique.
L'obamania est à tous égards, aux USA comme ailleurs, un danger pour Barak Obama qui, pour quatre ans -on verra après!-, reçoit une charge au-dessus de ses forces. Respecter l'histoire, c'est ne pas lui demander plus qu'il ne lui est possible de donner, ou plutôt si, c'est lui demander de laisser l'histoire passer, de n'y pas faire obstacle. Elle seule, c'est à dire la conjonction de toutes les énergies éparpillées sur la planète, est à même de nous donner plus qu'une espérance lumineuse mais fugace, plus que l'élection d'un Chef d'État, un mieux vivre pour l'humanité. Il n'est que temps. C'est de l'avenir de l'espèce humaine qu'il est question et aucun génie politique, Noir ou Blanc, n'y peut faire face, à lui tout seul.
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux