L'homme est la source qu'il cherche (Mallarmé)
Aux Australiens, le Pape a dit : "Votre pays manifeste du respect pour ce droit fondamental qui donne aux hommes et aux femmes la liberté d'adorer Dieu selon leur conscience".
Devant les responsables religieux des autres confessions, il a insisté sur le rôle de la religion en tant que force unificatrice de paix, en dépit de la conviction du contraire chez certains. "Dans un monde menacé par les formes de violence sinistres et aveugles, la voix unie des religieux exhorte les nations et les communautés à résoudre les conflits par des moyens pacifiques et avec le plus grand égard pour la dignité humaine", a dit Benoît XVI.
Il est exact qu'il y ait, parmi les croyants, des hommes de paix. Il est tout aussi évident qu'il y a, parmi les adeptes des religions, des hommes de guerre. La liberté de croire s'accompagne souvent de l'hostilité à ceux qui ne croient pas ou croient autrement que soi! Adorer n'est pas un droit. Un droit est une reconnaissance légale. L'amour n'est pas l'adoration. Aimer échappe à tous les droits. L'amour de celui qui adore est un amour fou. Les "fous de Dieu" sont dangereux. Un culte passionné est toujours proche de la violence. Qui adore idolâtre. Les idoles, comme les images religieuses, sont des objets sur lesquels se transfère le sentiment religieux souvent avec fanatisme et intolérance. On le constate depuis toujours, et on a tué au nom de Dieu autant et plus que pour en finir avec les religions! Ne pas reconnaître cette perversion surabondante dans les manifestations des religions entache la parole du Pape (ou de tout autre porte-parole d'une Église, d'un Temple, d'une Synagogue ou d'une Mosquée) d'une insuffisance radicale qui rend suspect tout discours. La liberté de croire ou de ne pas croire, de prier ou de ne pas prier, appartient au genre humain. Ce n'est pas un droit; c'est une donnée constitutive de la conscience. La liberté de conscience, si longtemps décriée dans les Églises, est la meilleure justification de la foi. Quand la raison cesse de rendre compte de ce que l'homme peut comprendre, la foi (le pari sur l'inconnu) prend le relais, ou non. L'athée, l'agnostique et le croyant sont des frères en humanité. Nul n'est coupable de ses convictions. Mais je doute que ce credo fasse partie du savoir des théologiens du Vatican...
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Le 3 octobre 2013.
Et maintenant, exprimez-vous, si vous le voulez.
Jean-Pierre Dacheux