dimanche 4 avril 2010

L'idée même du péché conduit au crime !

C'est jour de Pâques. Voici l'occasion de dire ma foi en un amour qui ne soit pas celui des catéchismes.

Le concept de péché est dangereux. Non seulement il n'évite pas la faute et l'erreur mais il les crée. Pourquoi, au sein de la plupart des religions, a-t-on pu affirmer que le mal est au cœur de l'homme ? N'était-ce pas une façon d'affirmer que le mal, en nous, ne peut être totalement combattu ! Tôt ou tard, il sort de l'homme puisqu'il y habite !

La pomme est-elle ce boulet que tout bébé, enchaîné, traine derrière lui ?

Dans le combat, la lutte, l'affrontement -quel mot choisir ?- entre le mal et l'amour, dire que le péché est originel, c'est-à-dire présent en chacun de nous dès la naissance, (et peut-être même avant !), c'est s'avouer, d'avance, vaincu. À en juger par les dimensions de l'horreur qu'ont permise ou créée, au sein des sociétés, les idéologies totalitaires, depuis des siècles, et notamment au cours du vingtième, ces a priori relatifs à la criminalité innée, qui justifient la répression des "pêcheurs", ont pesé lourd dans les politiques d'extermination des dictateurs.

On n'a jamais essayé l'amour ! J'entends par là que, si devaient être, d'un coup, abandonnées les armées, les polices et les prisons, il n'est pas sûr que plus de meurtres et de crimes seraient commis sur Terre ! Croire qu'il n'y aura jamais de société sans violence d'État, c'est renoncer à toute culture de paix. La Justice n'a-t-elle pas plus coupé de têtes, de poings et brûlé de corps que n'auraient pu le faire tous les assassins rassemblés ? Les guerres n'ont-elles pas causé plus de désastres humains qu'elle n'en ont prévenus ?
http://www.france-pittoresque.com/traditions/76.htm

Je sais bien que s'exprimer ainsi fait entrer dans la famille des mal pensants... Je n'y suis pas seul, et des esprits, auprès desquels ma pauvre pensée n'est qu'un souffle, ont, eux aussi, estimé que "la vie ne vaut d'être vécue sans amour", sans utopie créatrice, sans "self government," sans illusions positives, sans le courage d'affronter ceux qui imposent leurs propres vérités, lesquelles ne sont pas plus solides ni certaines que les nôtres.

L'épouvantable et ô combien éclairante tragédie qui s'abat sur l'Église catholique, actuellement, devrait ouvrir les yeux de tous ceux qui pensent que les bonnes et mauvaises conduites ont comme source l'individu ! Un homme isolé n'a pas d'existence humaine. Nous ne sommes pas dans l'erreur par nature, mais par culture. Nous sommes co-responsables de l'histoire humaine. Le jugement dernier ne triera pas entre les mauvais et les bons, mais entre l'échec et la réussite des civilisations. La pédophilie n'est pas un péché dont chaque violeur est coupable, c'est un crime dont la source se trouve dans une incompréhension de la sexualité humaine. Si le premier organe sexuel de l'homme c'est son cerveau, c'est dans une fausse conception du rapport sexué entre les êtres humains qu'il faut chercher la cause des abominations auxquelles se sont livrés des adultes instruits mais, en fait, inéduqués !


Le péché originel est, le plus souvent, décrit comme un péché de chair !

Ce n'est pas un hasard si des prêtres, un peu partout sur Terre, se sont révélés coupables d'attentats contre des enfants ! Ce n'est pas non plus un hasard si, à présent, cela se sait, cela se dit, cela se dénonce et cela conduit à des condamnations publiques. L'omerta est brisée. Notons que le même processus a conduit, depuis quelques décennies, à la mise à jour des comportements odieux de parents ayant violenté, vendu, et donc détruit leurs propres enfants ! Barbe-Bleue, Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais, compagnon d'arme de Jeanne d'Arc, était un soldat réputé, admiré, jusqu'à ce que l'ampleur de ses crimes de violeur et tueur d'enfants ait pris des dimensions telles qu'il ne soit plus possible de cacher sa monstruosité. Rien, hélas, de bien nouveau dans la société humaine, si ce n'est que ce qui était caché par des institutions, religieuses ou non, ne peut plus l'être.

Et nous devons, ici, revenir au péché ! Le Robert le définit comme "l'acte conscient par lequel on contrevient aux lois religieuses, aux volontés divines". Lourde et malheureuse définition. Qui est inconscient ne commettrait pas le mal, mais qui d'entre nous est totalement conscient ? De quelles lois religieuses, en outre, s'agit-il, et de quelle religion ? Qui peut prétendre connaître les volontés divines ? Tuer au nom de Dieu, par exemple, est-il un acte religieux qui ne serait pas péché ? La transgression de la loi, la désobéissance devient, ici, le péché même, et ailleurs, l'affirmation d'une morale supérieure ! Le temps est venu d'échapper à une conception pernicieuse du mal qui finit par pervertir celui-là même qui s'en réclame et l'enseigne.


Malédiction sur l'humanité ? Eh bien, non !

Abolir le péché ne nous fera pas en finir avec le mal ! Tout au contraire, ce sera le début d'une recherche où nous serons solidaires dans la quête d'une vérité difficile à gérer et admettre : nous sommes tous innocents et coupables, ensemble. Quand l'arbre est malade, il ne suffit pas d'en couper les branches mortes ! C'est toute la plante qu'il faut sauver ou... supprimer ! L'espèce humaine est-elle parvenue au terme de ce qu'elle peut supporter d'elle-même ?

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Enracinons-nous dans la seule "catholicité" qui vaille, celle de l'universel a-religieux.


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