mardi 23 août 2011

S'indigner encore : nous sommes tous salis !

Ce n'est ni le moment de se taire, ni le moment de se laisser duper.

Que Monsieur Strauss-Kahn ne soit plus menacé de prison. Passe.
Que la justice américaine se refuse à décider sans preuve absolue. Bravo ! (Bien qu'elle ne se soit pas gênée, en d'autres circonstances, pour conduire des innocents à la chaise électrique).
Que l'on confonde non condamnation et innocence, alors là, non.

Monsieur Strauss-Kahn n'est, en droit, ni innocent ni coupable, aux yeux d'un procureur. Soit !
Une relation sexuelle ne suffit pas à trainer un homme vers les cachots s'il n'y a pas eu viol. Soit !
Mais dire que ce ne fut pas un viol parce que l'on n'a pas pu le prouver, est tout sauf logique.
Madame Diallo est passée du statut de victime à celui d'accusée. Et là, c'est indigne.

Car il y eut bien relation sexuelle, nul ne le nie, et on la prétend "consentie" !
Il y a donc eu proposition. De qui ? D'une femme en charge du nettoyage ou du client de l'hôtel ?
Peut-on considérer comme acceptable que le personnel fasse l'objet de telles sollicitations ?
S'il a été provoqué, le client ne devait-il pas s'en plaindre à la direction de l'établissement ?

Monsieur Strauss-Kahn est connu pour ses frasques étalées y compris au sein du FMI.
Et il faudrait le croire, lui, plutôt que cette modeste employée qui risque sa place en cas de faute !
Et le monde entier, pris à témoin, devrait accorder, à lui seul, le bénéfice du doute !
Et ses amis politiques de se réjouir de le voir "blanchi", vierge pour un peu... Affligeant !

Oui, in fine, c'est le triomphe du riche qui "s'est fait" une pauvre, avec ou sans son accord !
Oui, ce sont seulement des arguments juridiques qui auront mis fin à une procédure impossible.
Oui, rien ne va laver l'honneur d'un personnage qui s'est rendu lui-même méprisable.
Oui, la justice aura été, jusqu'ici, mise à mal et quiconque s'en satisfait est inexcusable.

Que la presse, des personnalités françaises, étalent leur satisfaction nous emplit de honte.
C'est l'apparence qui compterait donc, et pas les faits, pas même les examens médicaux ?
Car on est allé jusqu'à dire que Madame Diallo a été blessée lors de relations antérieures !
Car on l'a suspectée aussi de s'être elle-même lésée pour faire croire à un viol ? Abject !

Mais il y a pire, si l'on peut dire : Madame Diallo n'aurait recherché "que-de-l'argent" !
En bref, ce serait une putain dont Monsieur Strauss-Kahn pouvait profiter.
Toute défense de l'accusatrice n'est plus présentée que comme une opération spéculative !
Piège politique ou piège crapuleux : on a bien changé de victime.

Et il nous faudrait croire ça ? Accepter cette fable de l'innocent trainé dans la boue ?
Il nous faudrait "effacer l'ardoise" et nous contenter de ne plus voir DSK candidat à l'Élysée ?
Tristane Banon n'a qu'à bien se tenir qui ne pourra pas même fournir la preuve d'un test ADN.
Le triomphe du machisme politique et social est là, flagrant..., et révoltant.

Tâchons d'oublier Monsieur Strauss-Kahn et son pitoyable spectacle.
Mais pas ses défenseurs minables, frustrés dans leurs espoirs de participation au pouvoir !
Au-delà d'un fait divers "planétaire", c'est de notre dignité d'homme qu'il est à présent question.
Notre monde n'est pas celui où des voyeurs ont déclenché un tintamarre obscène.

Oui : ce n'est ni le moment de se taire, ni le moment de se laisser duper.










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