Il portait
un nom : Mohamed Merah. C'est une personne humaine qui a tué et qui a
été tuée. Pas « un monstre », mais un meurtrier dont la pensée a été pervertie, et par les influences
qu'il a reçues et par sa propre histoire qui fut une suite d'échecs.
L'épouvante
qui nous a touchés, au plus profond de nous-mêmes, en particulier
quand des enfants ont été exécutés, nous oblige à chercher les
causes réelles de cette horreur si nous voulons les éradiquer.
Relisons Hannah Arendt : le moment en est venu.
Ce n'est pas
l'Islam qui est en cause, même il faut toujours s'interroger sur les
fanatismes qu'engendrent toutes les religions. Les prétextes fournis
par Mohamed Merah lui-même, au cours des « négociations »,
quand il fut encerclé, sont mal fondés mais reposent pourtant
sur une réalité : les meurtres de civils, y compris d'enfants, en
Afghanistan et en Palestine. Toutefois, l'assassinat d'innocents ne souffre
aucune justification.
Ce n'est pas l'immigration qui est en cause. L'origine algérienne de l'assassin n'a rien à voir avec son comportement ! Il serait trop facile de tout faire reposer sur les les épaules de cet « individu », (c'est le mot qu'on emploie quand on veut dépersonnaliser quelqu'un), cet homme, ce jeune Français, né en France, qui a sombré, progressivement, dans une violence exacerbée conduisant à la mort, la mort donnée puis la mort reçue. Tous ceux qui l'ont approché, éduqué, contrôlé, emprisonné, surveillé, oublié, ont leur part de responsabilité dans cette « banalisation du mal », cette fabrication du meurtrier, cette construction d'une machine à détruire, si bien décrite par Hannah Arendt.
Ce n'est pas l'immigration qui est en cause. L'origine algérienne de l'assassin n'a rien à voir avec son comportement ! Il serait trop facile de tout faire reposer sur les les épaules de cet « individu », (c'est le mot qu'on emploie quand on veut dépersonnaliser quelqu'un), cet homme, ce jeune Français, né en France, qui a sombré, progressivement, dans une violence exacerbée conduisant à la mort, la mort donnée puis la mort reçue. Tous ceux qui l'ont approché, éduqué, contrôlé, emprisonné, surveillé, oublié, ont leur part de responsabilité dans cette « banalisation du mal », cette fabrication du meurtrier, cette construction d'une machine à détruire, si bien décrite par Hannah Arendt.
La violence
ultra médiatisée, dont on a fait un spectacle permanent et vide,
durant des heures et des heures, au moment de la découverte du lieu
où s'abritait Mohamed Merah, renvoie aux images sanglantes, choquantes, déshumanisées, que
déversent, sans relâche, la télévision, le cinéma et les jeux
vidéo, lesquelles constituent des modèles fascinants notamment pour
les esprits les plus faibles.
Il est beaucoup trop facile de se procurer des armes ! Leur trafic est trop peu réprimé, leur vente trop peu encadrée et le permis de port d’arme est trop souple... Les "outils qui tuent" donnent l'illusion de la puissance et les marchés de l'armement, officiels ou parallèles, font le reste : nous vivons dans un monde où l'on veut faire reposer d'abord la loi et la justice sur la force. La conséquence en est que les insensés, qui veulent faire justice eux-mêmes et qui se donnent à eux-mêmes des lois, parfois faussement appuyées sur des considérations religieuses, s'arment et risquent de se perdre dans la vengeance et la haine.
Il n'y a,
hélas, rien d'exceptionnel dans cette guerre que l'homme se fait
sans cesse à lui-même et le caractère brutal,
insupportable des événements survenus en France, ne doit pas
masquer que le monde entier subit chaque jour des crimes semblables.
Les commentaires à jet continu des médias, durant la période
sensible, prendront vite fin et les questions resteront sans solution
si les citoyens ne s'en soucient que par compassion ou colère.
Allons-nous
accueillir, enfin, nos compatriotes, nés ailleurs où enfants
d'immigrés, qui sont reclus dans des quartiers où règnent la
désespérance et l'inutilité ? Allons-nous cesser de prétendre
défendre les droits de l'homme au bout de nos bazookas, en
Afghanistan ou ailleurs ? Allons-nous supprimer les appels au meurtre
des inconscients qui s'en prennent à Israël au lieu de s'en prendre
à la politique de l'État d'Israël, dangereuse pour tous les Juifs du monde ?
Allons-nous, enfin, quitter cette doctrine selon laquelle les fautes
ne sont jamais dues qu'à la responsabilité individuelle de ceux qui
commettent le pire ?
Refusons
cette moralisation sans éthique qui nous mettrait à l'abri de nos
responsabilités.