Nous sommes, comme tous les
citoyens, soucieux des bouleversements qui atteignent l'humanité où
que ce soit sur notre Terre. Ce qui s'est passé en France, dans les
Cévennes ou dans les Pyrénées, ces derniers mois, est effrayant.
De même sur ce qui s'est passé en Corse. Les randonneurs que nous
sommes, ou avons été, ne peuvent oublier les plaisirs et les
dangers rencontrés; par exemple sur le GR7, dans la Montagne
Noire, le GR10, dans la traversée des Pyrénées ou sur le GR 20, en
Corse, autour du Monte Cinto.
Les coulées de boue ou,
inversement, les canicules, les violentes chutes de grêle, les
inondations, les avalanches, et plus encore en Asie ou en Amérique
du sud qu'en Europe, nous avertissent que quelque chose est déréglé sur la
planète. Les scientifiques, enfin, se sont mis d'accord et les chefs
d'État ne le nient plus : l'activité humaine sans contrôles a
des effets désastreux.
En plus de l'accélération des
perturbations climatiques, la nature souffre de nos excès et de
notre recherche immodérée du profit. Les risques dus à la
disparition croissante des abeilles, le recul ultra rapide de la
biodiversité, la fonte des ressources alieutiques que nous offrait la
mer, la lente mais certaine disparition des ressources minérales, la
fin du pétrole annoncée dans des délais encore mal connus génèrent une
angoisse mondiale à laquelle nous échappons en nous bouchant les
yeux et les oreilles.
Bien
des randonneurs ont découvert l'écologie pratique non pas
principalement dans les organisations politiques ou les associations
de protection de la nature, mais dans la découverte directe des
richesses et des beautés de la nature. On comprend vite que nous en
faisions partie et que nous sommes les enfants de la Terre. Ce n'est
pas par hasard que la botanique, l'ornithologie, la mycologie, la
photographie animalière passionnent de plus en plus de nos
contemporains.
Fin 2015, en France, les
représentants des États de la planète chercheront comment
contribuer à stopper ou à ralentir le réchauffement climatique.
Des rapports passionnants seront publiés. Des discours inoubliables
seront prononcés. Et pourtant, rien ne changera sans la volonté des
peuples. Nous sommes « drogués » à la surconsommation
et nous n'en guérirons pas grâce aux ordonnances des docteurs tant
pis. Il nous faut commencer à changer nos modes de vie en cessant de
produire, vendre et nous repaître des richesses non partagées entre
tous les humains.
Pendant l'été, quand nous allons
nous gorger de soleil et goûter à la fraîcheur des eaux de
baignade, songeons que ce soleil peut nous fournir toute l'énergie
dont nous avons besoin mais que ne voulons pas l'exploiter car elle
est... gratuite ; songeons que l'eau douce non plus n'est pas
une marchandise, qu'elle va nous manquer et que l'eau des océans est
loin de pouvoir la remplacer. Bref, pensons que le sort de l'humanité
est entre les mains des vivants que nous sommes et que rien ne compte
plus, à ce moment de l'histoire du monde, que de laisser une terre
habitable à nos successeurs, mais que ce n'est pas acquis.
Donnons nous les moyens de
comprendre et d'agir, chacun dans la liberté de sa conscience, mais
ne restons pas immobiles. Dans les années qui viennent, nous
allons vivre une mutation bouleversante mais salvatrice. N'en soyons
pas que les spectateurs !