mercredi 13 août 2008

Dany à la hussarde!


Dany Cohn-Bendit va-t-il changer de point de vue?

Avec des Verts, mais au-delà des Verts.
Avec José Bové, mais sans oukase sur les institutions européennes.
Avec Nicolas Hulot, mais par Besset interposé...

Cohn-Bendit se voit bien tête de liste régionale en Ile de France.
Avec le CNIR des Verts, en septembre, ou ça passe ou ça casse.
Mamère approuve. Voyney grogne.

Pari risqué pour Dany le Rouge qui a bien pâli.
Mais il s'est écarté de Bayrou.
Mais, président des eurodéputés Verts, il a un pied en Allemagne et un en France.

Il offre un choix donc, un choix politique.
Il vise le franchissement de la barre des 10% en France.
Il parle d'un doublement du nombre des élus passant de 6 à 12.

L'écologie a le vent en poupe.
Cohn-Bendit est un leader médiatique.
Il veut aller au-delà des partis.

Tout cela est bel et bon...
Mais va-t-il ne plus fustiger les Irlandais et autres nonnistes?
Va-t-il mettre en cause le libéralisme économique comme cause du désastre écologique?

Il ne suffit pas d'apostropher Sarkozy sur le Tibet.
Il ne suffit pas de vouloir "fédérer toute l'écologie politique"
Il ne suffit pas d'avoir le soutien de Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé.

Il faudrait sortir des jeux politiciens.
Il faudrait faire du neuf.
Il faudrait faire lien avec les citoyens plutôt qu'avec les élites.

Les Journées d'été des Verts à Toulouse vont en débattre.
Puissent les écolos, pour une fois, ne pas s'enferrer dans leurs joutes vaines.
Et penser l'échéance européenne... au-delà des élections européennes.


http://www.cohn-bendit.de/dcb2006/fe/pub/fr/dany.

mardi 12 août 2008

Du SMIG au SMIC puis au "Revenu de sombre avenir" ou RSA?



Le salaire minimum interprofessionnel garanti, ou SMIG, a été créé par la loi du 11-02-1950.

Le salaire minimum interprofessionnel de croissance, ou SMIC, a remplacé le SMIG, par un simple décret, en date du 2 janvier 1970.

Le revenu de solidarité active, ou RSA est destiné à remplacer le SMIC. L' avant-projet de loi généralisant à l'ensemble du territoire le revenu de solidarité active (RSA), expérimenté dans trente-quatre départements, a été dévoilé, le lundi 11 août 2008, par le quotidien Les Echos.

Que va-t-on encore jeter? Un article d'Agoravox parle de "Revenu de Sombre Avenir"!



Et que disent les mots?

Que plus rien n'est garanti...! Le mot a disparu.
Qu'il n'y a minimum que... s'il y a croissance!

Mais qu'il faudra ne compter, désormais, que sur la "solidarité active" (?).


Car le RSA est un modèle d'ambiguïtés.
Parler de revenu plutôt que de salaire serait positif si c'est un droit à vivre.
Parler de solidarité est également positif, mais il reste à savoir de quelle solidarité il s'agit.
Parler, enfin, de solidarité active signifie-t-il que l'aidé, ou les aidants, ont "à se bouger"?

Le SMIC a été revalorisé de 0,9% pour atteindre 8,71 euros de l'heure, le 01-07-2008, soit un un salaire brut mensuel de 1321 euros pour 35 heures de travail.

Les questions qui se posent avant de passer à la solidarité active sont les suivantes :
- A-t-on droit à un revenu minimum vital quand on ne travaille pas comme salarié?
- Le budget accompagnant la solidarité nationale redéfinie sera-t-il suffisant?
- La critique de l'assistanat ne recouvre-t-elle pas le retour à la charité?
- Peut-on bénéficier du RSA quand on est inemployable et chargé de famille?

Deux conceptions de la vie en société s'affrontent : l'une qui fait du travail (salarié) la clef d'accès à toute aide publique; l'autre qui donne droit à tout citoyen d'avoir accès à un revenu de base permettant de survivre. Pour tous ceux que la vie a meurtri au point qu'il n'aient plus de place sur le "marché du travail", le RSA, déjà loin de ce qu'en avait imaginé son promoteur, Martin Hirsch, risque bien de mériter son appellation détournée : le Revenu de sombre avenir!

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43164

lundi 11 août 2008

Quand il est mort le poète...

... le monde entier n'a pas chanté!
Image:Mahmood darwish.jpg
Mahmoud Darwich (1941-2008)

Et pourtant, la poésie du poète palestinien, elle, chante, et nous parle!



Si nous le voulons
  • Nous serons un peuple,
    si nous le voulons, lorsque nous saurons que nous ne sommes pas des anges
    et que le mal n'est pas l'apanage des autres.

  • Nous serons un peuple
    lorsque nous ne dirons pas une prière d'actions de grâce à la patrie sacrée
    chaque fois que le pauvre aura trouvé de quoi diner.

  • Nous serons un peuple
    lorsque nous insulterons le sultan et le chambellan du sultan,
    sans être jugés.

  • Nous serons un peuple
    lorsque le poète pourra faire une description érotique
    du ventre de la danseuse.

  • Nous serons un peuple
    lorsque nous oublierons ce que nous dit la tribu...,
    que l'individu s'attachera aux petits détails.

  • Nous serons un peuple
    lorsque l'écrivain regardera les étoiles sans dire :
    notre patrie est encore plus élevée...et plus belle !

  • Nous serons un peuple l
    orsque la police des mœurs protègera la prostituée et la femme adultère
    contre les bastonnades dans les rues.

  • Nous serons un peuple
    lorsque le Palestinien ne se souviendra de son drapeau que sur les stades,
    dans les concours de beauté et lors des commémorations de la Nakba. Seulement.

  • Nous serons un peuple
    lorsque le chanteur sera autorisé à psalmodier un verset de la Sourate du Rahmân
    dans un mariage mixte.

  • Nous serons un peuple
    lorsque nous respecterons la justesse
    et que nous respecterons l'erreur.

  • © Actes Sud, traduit par Elias Sanbar.
http://www.oasisfle.com/culture_oasisfle/litterature_palestinienne.htm#Mahmoud%20DARWICH
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mahmoud_Darwich

mercredi 6 août 2008

Une blessure de la civilisation jamais guérie



Hiroshima et Nagasaki, 1945
Statue du parc de la paix à Nagasaki.

6 août 1945 : le jour anniversaire de l'effacement d'une ville entière, Hiroshima, sous le feu nucléaire. Et, comme si ce crime d'État, car c'en est un, n'avait pas suffi, trois jours plus tard, à Nagasaki, on a recommencé pour être sûr de briser toute résistance nippone.

Nous n'en sommes jamais sortis. La Bombe, bien qu'elle n'ait pas été réutilisée, depuis 63 ans, n'en reste pas moins une épouvantable épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et, s'il s'en fallut de peu, en 1962, qu'elle ravage le monde, elle reste présente dans les arsenaux et risque de devenir l'arme terroriste géante, au XXIe siècle.

On ne peut vivre vraiment, vivre ce qui s'appelle vivre, sous cette menace! Rien de ce qu'écrivit Camus après l'explosion n'est devenu invalide! Les Jeûneurs qui, à Paris, cette année, comme ils l'avaient fait à Taverny, auparavant, qui disent, chaque année, un non radical à cette inversion de la civilisation, ont raison. Fussent-ils dix. Seraient-ils deux...

"On nous apprend, écrivait Albert Camus, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. /.../

Qu'on nous entende bien. Si les Japonais capitulent après la destruction d'Hiroshima et par l'effet de l'intimidation, nous nous en réjouirons. Mais nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une véritable société internationale, où les grandes puissances n'auront pas de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre, fléau devenu définitif par le seul effet de l'intelligence humaine, ne dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État."

Extrait de l'éditorial du journal Combat, le 8 août 1945 à relire, en entier, à l'adresse ci-dessous.

http://www.matisse.lettres.free.fr/artdeblamer/tcombat.htm

mardi 5 août 2008

Pour en finir avec l'antisémitisme!


Siné serait antisémite. Soljenitsyne l'était, paraît-il... C'est le débat du mois : qui est antisémite?

Un débat, très tendu, s'est donc ouvert entre ceux qui voient dans la critique politique des Israéliens et la critique de la judéité un lien évident, et ceux qui estiment, au contraire, que la libre critique d'Israël ne saurait être associée à l'antijudaïsme.

Car il y a, visiblement, antisémitisme et antisémitisme!

"L'antisémitisme (originellement écrit anti-sémitisme) est le nom donné à la discrimination, l'hostilité ou les préjugés à l'encontre des Juifs", propose Wikipedia.

Wikipedia tente de distinguer racisme et hétérophobie (qui désignerait le refus agressif d’autrui dont le racisme ne ne serait qu’un cas particulier) et la définit comme : «Le refus d’autrui au nom de n’importe quelle différence». Dans Ce que je crois, (éd. Fasquelle, Paris, 1985), Albert Memmi, écrivain franco-tunisien de culture juive, définit, au contraire, le racisme comme une hétérophobie. Je le suis, sur ce plan.

On parle constamment de racisme et d'antisémitisme. J'ai toujours pensé que, ce disant, on commettait une erreur! L'antisémitisme fait partie du racisme; c'est l'un des racismes; il n'est pas un racisme à part. Évidemment chaque racisme est particulier, a une histoire, mais le vocable couvrant (racisme) rassemble tous les racismes sans exception. Depuis que les idéologies de la race ont volé en éclat par impossibilité scientifique de définir une race, le racisme n'a plus qu'un contenu essentiellement culturel : c'est bien un rejet d'autrui faussement justifié par des considérations multiples. Et l'antisémitisme est, quelles qu'en soient les raisons, la haine du juif et j'admets que l'une de ces raisons soit produite par la politique.

Selon la CICAD (Coordination Intercommunautaire Contre l'Antisémitisme et la Diffamation), «le terme "antisémitisme" a été inventé, dans un pamphlet publié en 1879, par le journaliste allemand Wilhelm Marr, fondateur de la Ligue antisémite, consacrant ainsi l'entrée du terme antisémitisme (Antisemitismus) dans le vocabulaire politique.
Source : http://www.cicad.org/

Toujours selon la CICAD, que cite l'Encyclopédie de l'Agora, le terme "antisémitisme"a toujours été appliqué aux Juifs, pour caractériser la haine à leur égard. Il n’a jamais qualifié l’hostilité à l’égard d’un autre peuple, et équivaut donc à "judéophobie" ou "haine des Juifs".
Source : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Antisemitisme.

Produite directement par les idéologies nationalistes et racistes en pleine expansion à la fin du XIXe siècle, cette expression nouvelle de la haine contre les juifs n'est cependant pas sans liens avec ce que Hannah Arendt désigne, dans la Préface de Sur l'antisémitisme, par « haine religieuse du Juif » (religious Jew-hatred) qu'on appelle aujourd'hui « antijudaisme », hostilité repérable dès l'Antiquité, qui va se prolonger et s'amplifier, au Moyen Âge, dans l'Occident chrétien, et finalement perdurer jusqu'au XXe siècle.
Voir : Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, Sur l'antisémitisme (vol. 1) Seuil, 2005.
http://www.evene.fr/livres/livre/hannah-arendt-les-origines-du-totalitarisme-sur-l-antisemitisme-9194.php

La confusion entre antijuif, antisémite, antisioniste et antiisraélien ne sera pas levée de si tôt! Les repères de bon sens ne peuvent, hélas, suffire à surmonter les hostilités! J'appelle repères de bon sens toutes les nuances que les mots induisent : un Juif est un homme de confession religieuse; on peut ne pas partager cette foi mais rien n'autorise à rejeter un homme à cause de sa conception du monde, sa foi, son appartenance à une communauté. Un Sémite est un homme "né de Sem, fils de Noé", selon la Bible, un habitant de la terre d'Asie occidentale;
il parle l'une des langues dites sémitiques (l'hébreu, l'arabe, l'araméen, le babylonien, l'assyrien, et l'amharique). Les Arabes, Juifs, ou Éthiopiens sont donc des Sémites qu'on ne saurait rejeter à cause de cette origine. Un sioniste est un Juif qui a fait le choix politique de lutter pour l'établissement, puis le maintien, d'un État juif en Palestine; on peut combattre cette orientation mais pas au point d'en faire un crime, d'autant qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, la recherche d'une terre de la part de ce peuple discriminé, puis proche de l'anéantissement, n'était pas sans fondements! Enfin un Israélien, juif ou pas, est un citoyen de l'État d'Israël; comment lui dénier cette citoyenneté?

Et pourtant, tout n'est pas dit!

Le Juif, s'il s'accorde des droits historiques du fait du caractère sacré et exclusif qu'il prétend s'être vu accorder par la religion, si ce n'est par Dieu lui-même, ne saurait vivre en paix avec ses voisins! La notion de peuple élu ne contient-elle pas le rejet des non-élus, au premier rang desquels ceux qui vivent sur des territoires convoités! Les colonies de peuplement sont, à cet égard, de véritables moyens de conquêtes, et qui ne vont pas sans usage de la violence! Je récuse donc cette conception religieuse dominatrice, juive ou pas, où qu'elle se manifeste sur la planète, et qui fonde la culture, ou soi-disant telle, sur le particularisme religieux.

Le Sémite qui se refuserait à partager un passé ethnique avec des Sémites qui ont effectué d'autres parcours historiques que le sien, est un ignorant dangereux! Musulmans et Juifs qui ne veulent pas entendre parler de cette origine commune se renient eux-mêmes et se ferment les portes de l'avenir!

Le Sioniste, quand il devient un nationaliste borné, qui ne voit plus que chaque homme a droit à une patrie et ne se soucie que de la sienne, s'enferme dans le cercle de la violence perpétuelle. Il s'installe alors dans un état de guerre qui, décennie après décennie, en dépit de l'incommensurable et hyperviolente injustice subie, sous l'Allemagne nazie,
par le peuple juif, finit par amoindrir aujourd'hui, jusqu'à la légitimité que lui reconnaissent les nations, au sein de l'ONU.

L'Israélien est, comme tout autre citoyen en ce monde, l'approbateur ou le désapprobateur de la politique conduite par son gouvernement. Or, à l'égard des peuples voisins, Palestiniens et Libanais notamment, Israël n'est pas sans reproches et s'appuie, outranciérement, sur la force et sur le soutien diplomatique (ou technico-militaire) des USA. Être, en certaines circonstances, hostile à la politique d'Israël, comme on peut l'être vis à vis d'autres États dont on récuse les grands choix, n'est pas être anti-Israélien! C'est peut-être même opter pour la survie d'Israël qui ne supportera pas, indéfiniment, un déséquilibre démographique qui ne cesse de s'alourdir à son détriment!

Et l'Hébreu? L'Hébreu fait partie de l'un des peuples sémitiques. Il parle une langue qui n'est pas que liturgique et qui nourrit principalement la pensée des Israéliens. Peuple hébreu et langue hébraïque composent le fond culturel des Juifs vivant sur notre planète.

Alors où est l'antisémitisme véritable? Est-il dans le cœur, la pensée et la bouche de ceux pour qui le peuple juif dépasse et de loin, dans l'espace et dans le temps, l'actuel peuple d'Israël? N'est-il pas plutôt dans l'action de ceux qui font exécrer le peuple juif par leurs intransigeances, leur culte de la puissance, et leur agressivité constante à l'encontre de quiconque émet des réserves ou des désapprobations vis à vis de Juifs d'Israël ou d'ailleurs?

Je suis de ceux qui ne supportent pas les relents d'antisémitisme dont des catholiques ont pu se faire les diffuseurs en parlant de "déicide". Je suis de ceux qui pensent qu'un homme vaut un homme et que chaque Juif (comme chaque Tsigane) exterminé dans les camps, dans les bois d'Allemagne ou d'Europe, entre 1933 et 1945, est l'un de mes frères assassinés. Je suis de ceux dont la lecture de Primo Levi à changé la compréhension du monde. Mais il m'est tout à fait insupportable de constater que mes appréciations politiques puissent me valoir d'être considéré comme antisémite.

Mais il y a plus grave encore, selon moi! Ceux qui instrumentalisent la Shoah la trahissent, quand ils ne la salissent pas! Les fils et filles de victimes du nazisme qui, sur plusieurs générations, depuis 1945, ont souffert et souffrent encore du crime d'État appelé génocide, dont ils sont les survivants blessés à jamais, (mais, pour partie, nous avec eux, comme appartenant à cette humanité-là, dont nous sommes, et qui compte tant de bourreaux et de martyrs!), ces fils et ces filles ne sont pas protégés contre les erreurs. Et ils en commettent! Ils ne sont pas à l'abri de l'injustice. Et ils y sombrent. Ils ne sont pas exempts de tentations violentes en paroles et en actes. Et ils y succombent. Non, les Justes ne sont pas tous du côté des Juifs et le prétendre est impie dirait un Juif lettré. Seuls les ignorants et les sectaires pourront donc dire le contraire.

En fin de compte, ce qui s'avère le plus troublant, le plus douloureux, c'est que ceux qui ont l'expérience historique et culturelle de l'un des plus grands désastres qu'ait connus l'humanité, perdent le sens de l'universel! Pourquoi accusent-ils ceux qui attendent d'eux qu'ils combattent, encore plus que d'autres, la violence collective? Et pourtant, ils savent ce qu'elle est, cette violence! Pourquoi couvrent-ils du mot de terrorisme toutes les luttes armées -toute guerre est odieuse, certes!-. Et pourtant, ils ont, eux aussi, porté ce nom d'infamie, ce vocable de "terroristes".

Oui, s'il est un peuple qui pourrait tenter d'échapper à ce que tant de nations ont commis, comme meurtres et crimes de masse, c'est bien ces Juifs, dont beaucoup se sont implantés en Israël, et dont on a du mal à penser qu'ils puissent commettre ce qu'ils commettent, sous les yeux du monde entier! Ceux qui se nient et renient en ne respectant pas leur propre passé et agissent en ne comptant plus que sur
la supériorité de leur armement, à ceux-là nous avons envie de crier : "non! pas vous!"

S'il fallait, enfin, que, par souci de défense, Israël encourage ses alliés à user de la force nucléaire, en Iran, ou s'il devait s'ouvrir un conflit dans lequel Israël utiliserait cette même force, (dont tout le monde sait qu'il est doté), alors c'en serait fini de toute dignité internationale, de tout avenir de paix dans la région. Que les États qui reprochent à un État islamiste de se procurer des moyens civils et militaires, inséparables les uns des autres, tout en en disposant eux-mêmes, ne se rendent plus compte de leurs contradictions en dit long sur la cécité politique qui interdit de voir venir l'horreur.

Le comble de l'antisémitisme, finalement, c'est de penser que le peuple d'Israël n'aura pas le génie d'échapper à cette civilisation de la mort, la mort distribuée au hasard. On ne combat pas le terrorisme par la terreur. Et si de l'affirmer doit ma valoir le qualificatif d'antisémite, j'en supporterai l'injure, au nom de mon rejet viscéral de l'antisémitisme. De quoi me plaindrais-je? Tant de Juifs ont subi bien pire.

mardi 22 juillet 2008

Triste cinquantenaire


Le présidentialisme ruine la démocratie

On est loin de la VIe République.

On n'est plus tout à fait dans la Ve République.
Nous voici installés dans un système politique pervers.
Le lundi 21 juillet 2008 est un lundi noir.
Nicolas Sarkozy l'emporte encore...

Le Parlement a approuvé, avec une seule voix d'avance, la 24e réforme de la Constitution, qui donne prétendument plus de pouvoirs au Parlement et aux citoyens et autorise le président de la République à s'exprimer devant les deux Chambres réunies.

C'est le scrutin le plus serré jamais enregistré sous la Ve République pour une réforme approuvée par voie parlementaire. Le projet a réuni 539 voix, face à 357 contre, sur 896 votes exprimés: une voix de plus que la majorité des trois cinquièmes requise (538).

Deux votes ont donc été décisifs: celui du président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP) qui, contrairement à l'usage, a participé au scrutin. Et celle de Jack Lang, seul PS à avoir voté pour.

Les pressions exercées jusqu'au bout, la trahison des radicaux dits de gauche, les calculs orgueilleux de Jack Lang (qui "mériterait" bien la prochaine Présidence du Conseil Constitutionnel), le désintérêt des citoyens en cette période de vacances, et surtout l'absence de perspectives politiques alternatives expliquent ce nouveau pas en avant de Sarkozy.

La démocratie ne trouve jamais son compte dans des scrutins étriqués. Ce qui vient de se passer à Versailles n'a rien à voir avec l'amendement Wallon, fondateur de la IIIème République, passé en 1875 à une voix près. Il ne s'agissait pas, en 2008, de refonder la République mais de renforcer la monocratie élyséenne.

Les combats institutionnels sont des combats politiques lourds de sens. L'utilité de ce scrutin désastreux, c'est qu'il rend plus visible encore la nécessité de sortir vraiment de la monarchie constitutionnelle, cette Ve République qu'aura fondée De Gaulle et qui est restée, même 24 fois transformée, une exception en Europe, un encouragement au pouvoir solitaire et autoritaire. Cela prendra ou non du temps. Nous sommes avertis : pour redonner le pouvoir aux citoyens, il faudra sortir de cette Ve République de moins en moins républicaine...

vendredi 18 juillet 2008

Liberté et religion

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L'homme est la source qu'il cherche (Mallarmé)

Aux Australiens, le Pape a dit : "Votre pays manifeste du respect pour ce droit fondamental qui donne aux hommes et aux femmes la liberté d'adorer Dieu selon leur conscience".

Devant les responsables religieux des autres confessions, il a insisté sur le rôle de la religion en tant que force unificatrice de paix, en dépit de la conviction du contraire chez certains. "Dans un monde menacé par les formes de violence sinistres et aveugles, la voix unie des religieux exhorte les nations et les communautés à résoudre les conflits par des moyens pacifiques et avec le plus grand égard pour la dignité humaine", a dit Benoît XVI.

Il est exact qu'il y ait, parmi les croyants, des hommes de paix. Il est tout aussi évident qu'il y a, parmi les adeptes des religions, des hommes de guerre. La liberté de croire s'accompagne souvent de l'hostilité à ceux qui ne croient pas ou croient autrement que soi! Adorer n'est pas un droit. Un droit est une reconnaissance légale. L'amour n'est pas l'adoration. Aimer échappe à tous les droits. L'amour de celui qui adore est un amour fou. Les "fous de Dieu" sont dangereux. Un culte passionné est toujours proche de la violence. Qui adore idolâtre. Les idoles, comme les images religieuses, sont des objets sur lesquels se transfère le sentiment religieux souvent avec fanatisme et intolérance. On le constate depuis toujours, et on a tué au nom de Dieu autant et plus que pour en finir avec les religions! Ne pas reconnaître cette perversion surabondante dans les manifestations des religions entache la parole du Pape (ou de tout autre porte-parole d'une Église, d'un Temple, d'une Synagogue ou d'une Mosquée) d'une insuffisance radicale qui rend suspect tout discours. La liberté de croire ou de ne pas croire, de prier ou de ne pas prier, appartient au genre humain. Ce n'est pas un droit; c'est une donnée constitutive de la conscience. La liberté de conscience, si longtemps décriée dans les Églises, est la meilleure justification de la foi. Quand la raison cesse de rendre compte de ce que l'homme peut comprendre, la foi (le pari sur l'inconnu) prend le relais, ou non. L'athée, l'agnostique et le croyant sont des frères en humanité. Nul n'est coupable de ses convictions. Mais je doute que ce credo fasse partie du savoir des théologiens du Vatican...


Le fanatisme, ce redoutable amour de la vérité (Toqueville)

jeudi 17 juillet 2008

Un pape vert?


Il est bien temps!

Dans son premier discours des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Sydney, le pape Benoît XVI a exhorté les 150 000 catholiques rassemblés à protéger l'environnement, une question d'une « importance vitale pour l'humanité », selon lui. Il a dénoncé le gaspillage des ressources de la planète et les « fausses idoles » de la société matérialiste. Il a évoqué les « plaies » inquiétantes que porte la planète, telles que « l'érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines pour alimenter un esprit de consommation insatiable ».

Le pape a appelé les générations futures à protéger la Terre. Il a également souligné la menace de la hausse du niveau des eaux pour certains pays du Pacifique au moment où d'autres pays « souffrent des conséquences d'une sècheresse dévastatrice ».

Mieux vaut un tel discours que d'autres, mais bien des questions demeurent posées que n'évoque pas Benoît XVI.

• La théologie catholique n'a-t-elle pas contribué à ce que la nature soit considérée comme ce que l'homme avait mission de dominer?

• La protection de la Terre peut-elle s'effectuer sans engager la lutte contre ceux qui la menacent, à savoir ceux qui gaspillent les ressources de la Planète?

• La société matérialiste ne se réduit-elle pas, aujourd'hui, à la société capitaliste?

• La médiatisation à outrance dont s'entoure la papauté ne constitue-elle pas une pollution?

• Accepter de se laisser dénommer "Sa Sainteté" est-il compatible avec l'humilité et la sobriété à quoi conduit l'abandon des "fausses idoles"?

l'Église a trop souvent trahi la mission qu'elle affirme avoir reçue du Christ. Le respect vigilant de "la création" comme disent les théologiens, la solidarité active avec ceux qui souffrent de l'inflexibilité des puissants, la valorisation constante de la pauvreté contre la misère, le renoncement effectif au pouvoir où se complaisent les grands de ce monde : ces quelques axes de pensée, peu suivis, font pourtant partie de la thématique chrétienne et on les retrouve aisément dans les évangiles!

Ce qui est d'une importance vitale pour l'humanité, c'est que tous ceux auxquels s'adresse le Pape en finissent avec les pontifes et les poncifs, et cessent d'attendre du ciel des réponses aux questions cruciales que la vie leur pose, en ce début de XXIe siècle.

Note : l'occasion est trop belle pour la laisser passer. On peut lire, avec un grand plaisir, le roman de Miguel Asturias, Le Pape vert, paru en 1985, aux éditions LGF Livre de poche
http://www.decitre.fr/livres/Le-pape-vert.aspx/9782253037682

Soyons beau-joueur. Il en est, tel Patrice de Plunkett pour croire en l'écologie du pape.
http://www.lanef.net/archives_de_la_nef/grands_entretiens/_l_eglise_est_ecologiste_patrice_de_plunkett.asp?page=1




vendredi 11 juillet 2008

Le moine, le prêtre, et le pouvoir.


Thich Huyen Quang

Aujourd'hui, au Vietnam, ont lieu les obsèques d'un moine. Décédé à 87 ans, Thich Huyen Quang, représentait un bouddhisme qui ne s'était pas couché devant le pouvoir!


Je rapproche cet évènement d'une question qui me poursuit depuis des mois : qu'est-ce qu'un moine? Et qu'est-ce qu'un prêtre? Le moine (de monos, seul) est censé vivre à l'écart du monde social. Au contraire, dans les civilisations occidentales, le prêtre en est un agent, une personnalité, une autorité morale locale.

Par toutes les voies que je peux emprunter pour tenter, donc, de répondre à cette question "qu'est-ce qu'un prêtre?", j'aboutis toujours à cette idée simple : il s'agit d'un être humain, presque toujours de sexe masculin, auquel est délégué le droit et le pouvoir de parler au nom d'une église, partant : au nom de Dieu. Et il y a là, selon moi, depuis des siècles et des millénaires, une supercherie à laquelle l'humanité n'a jamais pu résister et sous laquelle se loge le pouvoir de l'homme sur l'homme.

Car c'est sous l'angle religieux et politique tout à la fois qu'il faut aborder cette attribution, cette domination subtile, cette "mise à part" d'une minorité jouant un rôle social essentiel, celui tantôt d'intermédiaire avec le ciel, tantôt de médecin des âmes, autrement dit de réconciliateur avec la société, du moins la société telle qu'une église l'a codifiée.

Jésus n'était pas prêtre et ce sont des prêtres qui l'ont fait assassiner. Les musulmans n'ont pas de prêtres mais des imams qui ont un statut bien différent : celui d'exposer, de faire connaître, le contenu du Coran et la doctrine qui en est extraite. Les bouddhistes n'ont pas de prêtres mais des religieux qui se retirent du monde pour mieux se mettre au service des autres hommes.

Sous toutes ces fonctions, du prêtre au pasteur, de l'imam au rabbin, il y toujours la même conviction : il faut des experts en religion pour conforter la foi des croyants.

L'homme de culture affronte cette fausse certitude armé de sa seule raison mais enrichi de l'histoire des civilisations. Une double erreur sous-tend cette aliénation collective qui autorise des hommes à parler au nom des autres hommes quand il s'agit de l'essentiel : notre rapport d'êtres conscients à ce qui nous fait, Dieu ou la Nature, ou les deux à la fois...

La première de ces erreurs est de séparer, pour mieux les mélanger et les confondre, le pouvoir politique et le pouvoir religieux. Cela a conduit au bûcher, au lynchage, à l'attentat. La seconde erreur est de déléguer une partie de son intimité, celle qui conduit à l'introspection, la méditation ou la prière, à un autre! Chaque homme, ou femme, est prêtre, c'est à dire relié, c'est à dire religieux, même si c'est hors de toute religion.

J'entre ici dans ce que les intégristes considèreront comme un blasphème : celui de la contestation de leur pouvoir sur autrui. Les questions religieuses sont trop importantes pour les confier à des hommes de religion. Dire cela m'eut valu la mort en d'autres temps, en France, et me le vaudrait toujours, en d'autres lieux, de par le monde.

Je tiens le moine pour un peu plus respectable. Il n'a besoin d'aucun prosélytisme; il vit en communauté, en général, sans nuire à quiconque; il se fait témoin de la possibilité d'être homme sans entrer dans l'agitation des puissants et des possédants. Il pense, étudie et cherche un équilibre de vie qui fasse sens. Il n'est pas nécessairement prêtre. Il est même des religieux retirés de tout, les ermites, qu'on retrouve dans toutes les religions, et qui sont l'exemple même du non-pouvoir, ou au contraire l'exemple du vrai pouvoir : pas le pouvoir sur l'autre mais le pouvoir sur soi.

L' "Océan de sagesse" qu'est censé représenter le Dalaï-Lama ne m'attire pas, quelles que puissent être les qualités de l'homme, simplement parce que l'exploitation du spirituel par le temporel, au travers de sa personne, est plus que jamais flagrant. Le bouddhisme aussi est équivoque et peut s'emparer des esprits au lieu des les ouvrir.

Cette reprise de l'analyse sur pouvoir et religion, revue sous l'éclairage des données contemporaines, est plus que jamais indispensable. À cause des errances du chef de l'État français sur la laïcité, à cause de la justification ou du déclenchement de la violence par des motivations religieuses notamment islamistes, à cause de la confiscation des esprits par des discours et prêches qui, de nouveau, conduisent à abandonner sa liberté de penser.

La laïcité n'est pas un dogme et ce pourrait être un concept évolutif dans une période de l'histoire du monde qui exige toujours plus de respect et d'acceptation de la diversité. Mais Nicolas Sarkozy veut en faire une reconnaissance du lien entre la culture et la divinité, quelle que soit la religion concernée : ce chemin, qu'emprunte l'actuel président de l'État, en France, là où furent mises en place des institutions fondées sur la séparation du pouvoir civil et du pouvoir religieux, ce chemin est dangereux et conduit vers un retour à la vénération des princes de l'Église, de la Synagogue, de la Mosquée ou de tout autre temple. C'est une régression.

Sortir d'une époque qui aliène le religieux en le confinant dans la religion : tel serait mon vœu!
On en est loin. La philosophie suffit pourtant à entretenir nos doutes, à les enrichir de certitudes difficiles parfois remises en cause. Celui qui croit tout savoir est un meurtrier en puissance. Le prêtre est souvent, fut-il humble, l'un de ces sachants donneurs de leçons de vie. Soyons tous prêtres, non pas les ministres d'un culte mais des chercheurs de vérité, non pas, comme dans l'univers catholique, des aumôniers ou des chanoines ou des curés ou des vicaires, mais des passionnés de l'ontologie et de la métaphysique, bref des hommes.


François d'Assise, écologiste et non-violent.

samedi 5 juillet 2008

Ingrid Bétancourt enfin libre et... manipulée?



"L'énigme Betancourt vient de commencer" affirme la Radio Suisse Romande.

Il y a toutes raisons de douter des informations relatives à la libération d'Ingrid Bétancourt.
S'il faut se réjouir vivement de sa sortie d'une horreur qu'elle a vécue des années durant, il ne faut pas, y compris par respect pour elle, par solidarité avec elle, tout avaler sans faire montre d'esprit critique.

Il faut oser se poser des questions (et il en viendra beaucoup d'autres...) afin de lutter contre l'instrumentalisation politique de cette libération heureuse.

1 - Entendrons-nous désormais parler des quelques 800 ou 3000 (!) otages qui restent aux mains des FARC? Ingrid Bétancourt et ses comités ont raison de dire que la lutte continue pour eux. Mais Uribe s'en soucie-t-il à présent?

2 - Ingrid Bétancourt nous apparaît en bonne santé, dynamique, lucide, informée. L'euphorie n'explique pas tout! Aurait-elle été moins mal traitée, voire ménagée, par ses geoliers, ces temps derniers au moins? Et, si oui, pourquoi?
3 - Uribe pouvait-il, politiquement, risquer la vie des otages? Difficile à croire! N'a-t-il pas, alors, comme l'affirme Radio Suisse Romande, fait négocier la libération contre des primes ou rançons et contre la promesse d'exil de guérilleros "repentis"?
4 - L'encadrement des services de renseignements colombiens par des spécialistes américains et israéliens est de plus en plus difficile à nier. Pourquoi les 3 otages américains ne sont-ils pas passés par Bogota et ont été directement rapatriés? Pourquoi l'armée israélienne reconnait-elle, aujourd'hui, son soutien militaire technique à l'armée colombienne?
5 - N'assistons-nous pas à une opération médiatique géante dont l'objectif politique non avoué est de renforcer l'axe Bush-Uribe très mal en point en Amérique latine? Mais aussi pour redorer le blason d'Uribe dont l'élection (en 2006) est remise en cause par suite de corruptions et de violences avérées?
6 - Ingrid
Bétancourt, survoltée par la joie, ne peut-elle être, dans les jours et semaines prochaines, l'objet d'instrumentalisations susceptibles de lui nuire? Et cela n'a-t-il pas déjà commencé?
7 - Les idées que défendaient en 2002, Ingrid Bétancourt, candidate écologiste et pacifiste, peuvent-elles être soutenues par tous ceux qui ont si bruyamment applaudi sa libération?
8 - Ne faut-il pas éviter les pièges politiques trop bien tendus. N'est-ce pas la priorité des vrais amis d'Ingrid?
- "Mieux vaut la force que la négociation" : telle est l'idée que l'on s'efforce impudemment de nous vendre. On est déjà passé de la force à la ruse. On pourrait bien passer bientôt à la reconnaissance de la corruption de guérilleros cherchant à sauver leur peau.
- "Chavez a perdu" : tel est le message que les médias français, aussitôt, ont tenté de nous faire avaler! La réalité est un peu plus complexe et la prochaine rencontre Uribe-Chavez va le révéler.
- "Nicolas Sarkozy a été le plus influent auprès d'Uribe" : qui ne voit que le président colombien avait ses vrais appuis à Washington? Pour une fois, la prise de distance de Ségolène Royal n'est-elle pas justifiée?
- "Les FARC sont morts" : afaiblis, privés de leurs chefs, dispersés, peut-être, mais ils sont loin d'avoir tous baissé les bras et les faire sortir de la clandestinité, les faire échapper à l'influence des narco-trafiquants ne se fera pas à coup de canons!
- "Ingrid Bettencourt va se relancer dans la politique en Colombie" : l'annoncer c'est lui enlever le temps de se refaire une santé, de s'informer longuement avant toute décision .
- "Les narco trafiquants arment les FARC pour mobiliser l'armée colombienne ailleurs que là où ils sévissent" : les narco trafiquants ont des "clients" partout en Colombie, y compris dans l'armée.

En conclusion, vigilance pour tous les soutiens et amis d'Ingrid Betancourt. Sa disparition aurait engendré un cataclysme, une immense souffrance. Elle continue de courir de graves risques. La manipulation de l'information en est un, considérable.



lundi 30 juin 2008

Goupil en péril à Éragny sur Oise.



Il en a trop fait. Imprudent, insolent, il a éparpillé dans la ville, rue Claude Bénard, et sans doute ailleurs, le contenu de nos poubelles. Sans doute a-t-il une progéniture à nourrir. Alors il fouille. Il traîne et entraîne des sacs entiers pour en faire l’inventaire. Il a été vu ! Des riverains se sont plaints. Déjà, en mairie, on a parlé de pièges et de chasseurs. Goupil est en péril.

Le sot ! À vivre sur nos restes, depuis que les volailles des poulaillers et surtout les mulots des champs se font rares, il entre en compétition avec l’homme lui-même. Lutte inégale ! Passer du statut de renard des bois à celui de renard des villes ne va pas de soi. Ne plus se cacher, glapir la nuit, au nez et à la barbe des chiens du quartier qui ne peuvent qu’hurler de rage, enfermés qu’ils sont derrière les barrières des pavillons de leurs maîtres : ça ne peut durer. Si goupil ne change pas de comportement, il sera tué.

Un très vieux livre fit, dans les années 1950, le bonheur des jeunes lecteurs : Le Seigneur des Hautes-Buttes, de Michel-Aimé Bauduy (éditions de l’Amitié, G.-T. Rageot) ; ce fut même le Prix Enfance du Monde 1957. On y racontait l’histoire d’un renard, dit Le Manchot (parce qu’il perdit deux doigts dans un piège), aux prises avec un vieux chasseur très malin, son chien basset, infatigable et toujours à ses trousses, mais pouvant compter sur la connivence de deux enfants. Le goupil d’Éragny deviendra-t-il le Seigneur des Hautes-Bornes, le lieu-dit où se situe son refuge, dans le dernier bois de la commune ?

Il faudrait, pour cela, un peu de connivence encore, mais, cette fois, celle d’adultes. Pouvons-nous cohabiter avec un animal sauvage ? Pouvons-nous lui laisser, en des lieux à déterminer, une partie des reliefs de nos repas qui lui suffirait largement ? Pourrons-nous longtemps déposer nos déchets putrescibles dans des sacs en plastique que non seulement un renard, mais un chat ou un chien errant (quand ce n’est pas une corneille ou une pie !) parviennent facilement à éventrer ? Il est bel et bon d’invoquer sans cesse l’écologie. En société, cela ne veut pas dire laisser faire la nature ; cela veut dire : vivre avec elle ; cela veut dire aussi : non pas être ami de la nature mais se considérer comme en faisant partie.

Il faut aider le Seigneur des Hautes-Bornes à vivre autrement. Sa présence ne peut seulement nous enchanter, occasionnellement. Il faut modifier notre rapport au renard. Nous ne pouvons ni le laisser faire, ni l’exterminer. Cherchons des solutions avant que la rage (pas celle du renard, celle de l’homme) aboutisse à la fin du renard à Éragny.

mercredi 25 juin 2008

Omnipotence et impuissance politiques



Dans omnipotence, il y a potence. À quoi sommes nous suspendus? Aux lèvres de Nicolas Sarkozy! Avec lui "Tout est possible" proclamait son affiche électorale. Certes! Tout est devenu possible, y compris le pire. Car il a, tout simplement, oublié le premier mot du slogan mensonger qui fit fureur : "ensemble..." Bien naïfs sont ceux qui avaient cru possible ce possible-là. Maintenant, il faut payer.

Il y a crise du pouvoir. Le tout-puissant est impuissant. Tout change et rien ne change. Ce qui change, c'est ce qui permettait de vivre dans la sécurité sociale, à défaut de confort... Ce qui ne change pas et au contraire s'aggrave : ce sont les conditions de vie des Français, à commencer par celles des plus modestes! Et cela en un an! Le peuple est, lui aussi, impuissant qui voudrait en finir vite avec cette imposture. Les sondages continuent à mesurer la désaffection des Français pour leur Président mais rien n'y fait. Il faudra boire le calice jusqu'à la lie et le potion est bien amère! Faudra-t-il attendre, jusqu'en 2012? En principe, oui. Les États-Unis ont eu Busch, et deux fois de suite... Ainsi en va-t-il, pense-t-on, de la démocratie...

Plus grave, peut-être encore, le découragement qui s'est abattu sur les citoyens qui avaient cru pouvoir résister. Ils constatent que, protestations et manifestations ou pas, mouvements sociaux ou non, le rouleau compresseur passe. Le solitaire décide. Les affidés exécutent. Les potiches battent des mains. Le Parlement se couche. L'opposition ne sait plus comment s'opposer. Les journalistes les plus courageux (tel Denis Robert) en ont assez et s'effacent. Les écrivains écrivent; pour rien. Nul ne sait plus que faire. La démocratie s'est réduite à n'être qu'un constat : une fois donné au chef, l'aval électoral permet de tout faire... avaler aux citoyens.

L'odieux (le remboursement partiel des médicaments "accompagnant" les soins des maladies de longue durée), l'inhumain (la rétention-détention préparatoire à l'expulsion de personnes n'ayant commis d'autre crime que de vouloir vivre et travailler en France), le cynisme (supprimer la publicité sur les télés publiques, à la demande des télés privées en difficulté, pour assécher les concurrents), le mensonge éhonté (le retour du nucléaire sauvera la France de la crise de l'énergie et réduira sa contribution à l'effet de serre), l'arrogance stupide (à la tête de l'Union européenne, le Président des Français va la sauver des erreurs des petites nations irresponsables telles que l'Irlande ou la Tchéquie), la mégalomanie ridicule (avec le verbe on peut tout conquérir quitte à affirmer une chose et son contraire en fonction des interlocuteurs), le mépris de fer (dans la majorité, qui ne s'aplatit pas est un traître; dans l'opposition, qui ne se couche est un sot ou un illuminé).

Ne parlons pas de l'étalage impudique d'une vie qui ne peut plus être privée et de la transformation de la nouvelle poupée, Carla, en un élément fastueux du décorum présidentiel. Le bras d'honneur fait ainsi au monde entier où nulle part l'on ne peut, sauf incident diplomatique, contester ces mœurs monarchiques dignes du temps où Louis le Bien Aimé, époux de Marie Leszcynska, passait de la Pompadour à la Du Barry, a quelque chose d'insultant pour les Français républicains. Mais qui s'en soucie? Ce n'est pourtant pas là affaire de morale ou de liberté, mais tout simplement de dignité.

Comment sortir de cette impasse? Ce n'est pas qu'on soit pressé; mais si ce système perdure, est supporté, devient donc acceptable, d'autres s'en saisiront. Ce n'est pas ce pantin de plus en plus disloqué, qui confond son vouloir et son pouvoir, qui est le plus inquiétant : c'est ce qu'il va laisser après lui et qui ne sera pas si facile à effacer, qu'il s'agisse des traces institutionnelles ou des ravages sociaux.

D'aucuns pourraient dire que la conjoncture internationale est tellement difficile, complexe, dangereuse que la politique mise en œuvre en France ne pèsera bientôt pas lourd puisque ce sur quoi elle était fondée va régresser : croissance (une croissance sans contenu!), sécurité (une sécurité garantie par la seule répression?), travail (travailler désormais plus d'heures pour gagner moins...), pouvoir d'achat (en augmentation pour les plus riches, en régression pour les autres)... Oui, cette politique est condamnée. Mais à quel prix? Il n'y a pas encore d'alternative politique crédible. L'échec de la droite au pouvoir ne renforce pas une gauche qui ne sait plus ce qu'elle est.

Comment un nouvel ordre politique et social pourrait-il naître sans désordres majeurs? Le peuple est patient, résigné, puis se lasse, et là : "ensemble, tout devient possible"...



mardi 24 juin 2008

L'Irlande aura-t-elle aidé à faire advenir l'Europe ?



Le 12 juin, j'écrivais ici :
"Si le non l'emporte, alors..., ou bien on chassera ces pelés, ou bien on les fera revoter, ou bien on ne tiendra pas compte de leur vote. Quant à profiter de l'occasion pour proposer une Europe populaire, écologique et sociale, vous n'y pensez pas? Un vrai responsable politique ne se laisse jamais déjuger. La démocratie, en Occident, consiste, désormais, à faire voter comme il faut..."

Douze jours plus tard, sur France-Inter, ce matin, Valéry Giscard d'Estaing est à la manœuvre. En brillant stratège, l'Ex, comme on dit, ramène, en quelques phrases, le débat politique au niveau où les libéraux européens vont, désormais, vouloir le placer :

1 - Les Irlandais n'ont pas voté contre l'Europe mais contre un texte illisible. Ce sont les médias qui n'ont pas fourni les explications nécessaires. Or il n'y a pas de démocratie praticable si les électeurs sont mal informés. Un sondage à la sortie des urnes a révélé l'attachement des Irlandais à l'Europe. Ils veulent renégocier. Renégocions donc. Il faudra ensuite que les Irlandais revotent, mais avec des garanties et des assurances qui leur permettent un vote positif.
2 - 95% des Européens se seront prononcé pour le traité de Lisbonne. Impossible donc d'y renoncer. Le traité de Lisbonne doit être et sera adopté. Impossible, pourtant, de ne pas tenir compte du vote irlandais et peut-être bientôt tchèque, (quitte à ce qu'un statut d'exception permette à ces deux États d'être reliés à l'Europe de façon spécifique, comme c'est déjà le cas avec la Grande-Bretagne, par exemple).
3 - L'Europe ne doit s'occuper que des questions européennes. Chaque État peut légitimement vouloir rester maître chez lui quand il s'agit de questions intérieures. mais ne mélangeons pas tout. Ne varions pas, comme ça nous arrange, en regardant les questions européennes, du seul point de vue national, par exemple en modifiant, en 2005, la Constitution française afin qu'un référendum autorise l'admission d'un nouvel État (notamment la Turquie), pour y renoncer à présent, et seulement trois ans plus tard.

L'habile homme!

Premier temps de la démonstration donc : flattons les Irlandais. Satisfaisons leurs intérêts propres. Ils ne bloqueront plus l'Europe (celle qu'institue le traité de Lisbonne, non simplifié, et fidèle à la Constitution rejetée -VGE le reconnaît-). Aucune autre Europe n'est possible. Ce serait courir après la lune. Ce sera cette Europe là ou pas d'Europe du tout. Fermez le ban. Voici prévenus les Européens antilibéraux. La porte est fermée devant eux et rien ne peut l'ouvrir.

Second temps : noyons les hésitants et les hostiles sous le nombre. La démographie au secours de la démocratie : le frein irlandais sera relâché ou cassera, sous le poids de la pression de la représentation populaire européenne. L'argument est plus vicieux mais fragile car les représentants des peuples peuvent n'être pas fidèles à la volonté des peuples. Cependant, pour tout démocrate, deux difficultés subsistent : d'une part, un non ne fonde pas une politique même s'il permet d'en rechercher une autre; d'autre part, les intérêts populaires ne sont pas exempts, eux-aussi, d'égoïsmes nationaux. La condamnation du référendum en son principe (surtout quand son résultat gêne!) est inadmissible. Toutefois, placer la vérité au cœur du référendum n'est pas moins suspecte (tout dépend de l'honnêteté de la question posée).

Troisième temps : L'Europe est, aujourd'hui, une délégation de pouvoirs des États dans des domaines circonscrits et rien d'autre. Laisser s'exprimer une volonté populaire européenne peut conduire là où les États-nations ne veulent pas aller : à une Europe décentralisée et régionalisée mais unifiée. Or, cette Europe là est non seulement écartée par les gouvernements qui règnent sur le continent, mais elle n'est préparée par aucun mouvement politique en capacité d'entrainer les Européens dans cette nouvelle concitoyenneté.

VGE et consorts jouent donc sur du velours. Il est, en Europe, des refus qui sont porteurs d'espoirs mais qui sont loin encore d'être annonciateurs d'une Europe écologique et sociale dynamique et cohérente. L'avenir se trouve, dès lors, à la merci de ceux qui s'enkystent dans un maintien des acquis et qui usent toutes les résistances au moyen de la nécessité de fonctionner, à 27, sans désordre majeur!

Reste que les évolutions économiques et écologiques planétaires n'offrent pas à l'Europe conservatrice beaucoup plus de chance de réussite qu'à cette Europe en gestation qui est à naître mais dont nul ne sait quand. Prenons le temps qu'il faut pour préparer cette venue au monde que tant de concitoyens attendent et désirent, même sans savoir bien encore comment la faire advenir.

jeudi 12 juin 2008

La ballade irlandaise



La trouille s'empare des Européistes.
J'appelle Européistes les faux Européens.
Trois millions de pécores irlandais pourraient-ils empoisonner, nous suggère-t-on, la vie de trois cents millions d'habitants de l'Union européenne?
Car l'Irlande va voter. Et peut-être voter non au Traité de Lisbonne!
Ce pays est le seul à qui sa Constitution impose de recourir au référendum.

Ils sont fous, ces Irlandais!
Nous, en France, savons désormais, que le peuple ne comprend pas les intérêts du peuple.
En 2005, nous avions mis l'Europe sans dessus dessous. Les Bataves aussi. Pardon!
Alors, Sarko est arrivé... Hé, hé. Et s'est empressé, hé, hé...
Au Parlement désormais d'agir et d'obéir.
C'est fait : la France est rentrée dans le rang.
Et voilà que quelques millions de buveurs de bière, viennent mettre leur grain de sel, ou de sable, là où ça fait mal.
Et juste au moment où la présidence de l'Union revient à la France!
Ah les indignes!

Heureusement, ce n'est pas encore fait.
Prions pour que le Dieu de ces Verts, finalement pas très catholiques, inspire ces profiteurs qui ont joui des faveurs de Bruxelles et qui, maintenant, viendraient cracher dans la soupe européenne.
Alain Duhamel, dans Libération du 12 juin, dénonce le despotisme irlandais. Bravo!
Avoir toutes les raisons de bien voter et voter mal quand même, c'est du despotisme, et pas éclairé du tout.
Ces Irlandais de malheur nous imposeraient leur stupidité.
Il y aurait de quoi leur envoyer nos parachutistes pour les libérer (et nous en même temps) de cette dictature idéologique antitoutiste qui les autorise à penser de travers.

Mais foin d'ironie et de persiflage. Ce n'est pas drôle.
Ou bien l'on va rire ou bien l'on va hurler.
La démocratie atteint le fond de ses contradictions.
La politique serait-elle chose trop importante pour la confier à des électeurs?
De toute façon, la démocratie-qui-arrange, c'est l'organisation d'un faux choix.

Si le oui l'emporte, nous serons renversés par le souffle du "ouf" qui va passer sur les pays européens qui avaient failli être mis devant le fait accompli d'un nouveau refus.
Si le non l'emporte, alors..., ou bien on chassera ces pelés, ou bien on les fera revoter, ou bien on ne tiendra pas compte de leur vote.
Quant à profiter de l'occasion pour proposer une Europe populaire, écologique et sociale, vous n'y pensez pas?
Un vrai responsable politique ne se laisse jamais déjuger.
La démocratie, en Occident, consiste, désormais, à faire voter comme il faut...

lundi 2 juin 2008

Contre la déprime politique




Chaque jour propose son lot de nouvelles affligeantes. Le cynisme politique triomphe. L'annonce de catastrophes écologiques ne trouble pas outre mesure ceux qui y contribuent et qui n'ont nullement l'intention de changer les politiques économiques qui nous conduisent vers l'impasse totale. On continue de "faire des affaires" et, pire encore, on fait plus d'affaires que jamais en spéculant sur ce qui bouleverse la vie des humains : le coût de l'énergie et le coût de l'alimentation.

Les pouvoirs, qu'ils aient ou non été légitimés par le suffrage universel, continuent donc, sans vergogne, à prendre des décisions pour l'essentiel incompatibles avec les contraintes de gestion des richesses de notre planète.

Que nous ne puissions compter bientôt que sur les seules ressources renouvelables conduit non à mieux partager mais soit à rechercher comment produire plus, en "forçant la nature", soit à réserver les moyens de vivre à la minorité qui peut y accèder, quitte à conduire une partie de la population humaine à la mort.

Deux énormes obstacles se dressent pourtant devant cet égoïsme monstrueux et irréaliste : le premier est qu'à force de nourrir la cause de ce qu'on veut éviter, on entre dans une contradiction insurmontable (il n'est plus possible de continuer à produire plus, de façon indifférenciée, si l'on veut limiter l'effet de serre qui bouleverse le climat et ruine la Terre entière); la seconde est que l'instinct de survie de l'espèce peut l'amener à des mouvements de migration, de revendication sociale et d'émancipation politique tels qu'on n'en a jamais connus au cours de l'histoire de l'humanité (les émeutes de la faim, les Africains qui affrontent tous les risques pour pénétrer en Europe, les deux à trois milliards d'Asiatiques qui découvrent ne pas pouvoir tous accéder au niveau de vie occidental en sont les premiers signes).

On peut recevoir cette analyse comme une preuve supplémentaire de l'impossibilité pour l'humanité de sortir de ce tunnel où s'achèverait son histoire. Inutile, en effet, d'exclure l'hypothèse de nouvelles et immenses violences en ce siècle. Et pourtant, la prise de conscience des citoyens enfle et les médias eux-mêmes, tout dominés qu'ils soient par le pouvoir de l'argent, sont amenés à fournir des informations sur lesquelles il n'est déjà plus possible de revenir.

La maison qui fournira plus d'énergie qu'elle n'en consomme, par exemple, est non pas réalisée mais présente dans l'esprit des familles des plus jeunes générations. Ce n'est pas à 100 dollars le baril de pétrole qu'on change de civilisation, comme disait Yves Cochet, c'est quand se superposent, à un rythme inattendu, les risques vitaux, (dès lors que le vieillissement, la démographie, la fin de l'accessibilité facile et bon marché aux ressources minières, les mauvais choix de nos productions alimentaires surgissent ensemble dans la première moitié du XXIe siècle)!

Croire en un avenir possible pour les générations futures, même si le passage vers les années 2060 apparaît, d'ici, bien étroit, n'est plus seulement fondé sur l'effort de la raison qui ne désarme pas, c'est devenu une contrainte de la pensée, un nouveau paradigme, qui permet d'oser toutes les recherches politiques. Le neuf se cache derrière cette angoissante constatation : la peur du conflit nucléaire, au XXe siècle, avait permis de découvrir que l'homme pouvait rendre sa survie incertaine; depuis, il a fait pire! Pourtant, quand les êtres vivants sont acculés, ils inventent. Les humains s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seulement affrontés à la nature mais, qu'en en étant partie prenante, ils en dépendent. En cette leçon d'humilité philosophique se situe sans doute notre salut.



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