lundi 2 mars 2009

Profit, profitation et profitage


Elie Domota, porte-parole du LKP (Ensemble contre la profitation).

Le profit est un résultat ou un objectif. Dans un cas, il est un apport, pas nécessairement recherché, au terme d'un activité; dans l'autre cas, il est ce pour quoi l'on agit. Le profit est obtenu ou bien recherché, obtenu sans être recherché ou obtenu après avoir été recherché. Le profit est neutre, dans l'abstrait; il est le produit de l'intérêt, dans la pratique.

Profitation, comme on dit à présent aux Antilles, ou profitage, comme on dit en Algérie, est le système dont la recherche du profit est le cœur. Profitation a rapport avec l'action économique visant à réaliser le profit maximum fut-ce au détriment des employés, salariés et autres producteurs de richesses. Profitage déborde la sphère économique et va jusqu'à la désignation de tout ce qui profite aux bénéficiaires d'une situation apportant des avantages, matériels ou relationnels.

« Au-delà des revendications de contrôle des prix et de hausses des salaires exprimées à la Guadeloupe par le collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP, « Rassemblement contre l’exploitation outrancière ») et à la Martinique par le Collectif du 5 février, c’est toute l’architecture de l’économie des containers et du mal-développement faisant de ces îles des « colonies de consommation », selon l’expression des grévistes, qui est mise en accusation1 ».

La traduction de Liyannaj kont pwofitasyon, titre du comité qui dirige la grève en Guadeloupe pose manifestement de gros problèmes à la presse : pour L’Huma du 16 février, cela signifie « Collectif contre les profits outranciers » (CPO), mais pour Le Monde, c’est « Ensemble contre les profiteurs » (ECP)2. On peut lire ailleurs : « Ligue contre l’exploitation » (LCE).

Il était temps de se rendre compte que le profit n'est pas neutre, que la profitation est une organisation indigne, et que le profitage est un avantage indu.

L'apparition de mots nouveaux repose toujours sur un élargissement des concepts. Que nous viennent d'ex pays colonisés ces deux mots de profitation et de profitage ne saurait étonner. La profitation est une appropriation décomplexée du profit maximum : c'est une exploitation de type néo-colonial qui enferme les pauvres dans leur pauvreté, à jamais. Le profitage est l'acceptation éhontée d'avantages confisqués dont on profite impunément et qu'on expose sans pudeur et sans gêne. Dans les deux cas, les profiteurs ne craignent rien de l'opinion qu'ils croient résignée à accepter des injustices rendues naturelles et, en tout cas, irréversibles.

Ce qui est apparu aux Antilles démontre le contraire. Quand le profit n'est pas partagé, la dignité humaine est abolie. Quand profiter (comme on dit de quelqu'un qui prend du poids) s'effectue au détriment de ceux qui ne pourront jamais tirer profit de leurs propres activités, il y a fermentation, colère, agitation et protestation à venir. Quel que soit le temps d'attente, tôt ou tard ce qui couve vient à surgir, comme ces volcans qui, aux Antilles précisément, peuvent longtemps dormir et se réveiller furieusement.

Ce qui se passe en Algérie est un peu différent. Le profitage ne concerne pas que les riches. Il concerne cette installation dans une injustice chronique qui établit des différences sociales intouchables. Celui qui profite d'une rente de situation, fut-elle modeste, à laquelle l'entourage ne peut absolument pas prétendre, vit dans le profitage!

Cette contestation du profit confisqué tombe à point. Elle nous rappelle que, depuis des décennies, plus d'un siècle même, le culte du profit n'a profité qu'à des minorités. Le capitalisme n'est pas une valorisation du capital, c'est le système économique qui réserve le capital et son emploi à des propriétaires qui ne conçoivent pas que tout capital puisse devenir la propriété de tous.

Il faut dire que la socialisation communiste a laissé des traces tellement douloureuses que, depuis la fin de l'empire soviétique, il ne venait à l'esprit de personne qu'on puisse revenir en arrière. Il fallait donc se contenter de l'économie de marché, considérée comme indépassable. Nous sortons lentement, à tâtons, de cette période de résignation. Nous ne savons pas encore comment mieux partager les profits; nous savons déjà que ne pas partager les profits conduirait à la ruine générale y compris des riches. La crise de civilisation qui bouleverse, actuellement, les équilibres mondiaux, ouvre sur un avenir inconnu mais, déjà, bloque toute issue qui permettrait de se réinstaller dans la situation que nous sommes en train de quitter à un rythme stupéfiant, et que peu de Terriens, sans doute, ont prévue.


Gandhi. Il n'y a pas de petit profit : on va bien mettre ses lunettes aux enchères!

Angoisse donc d'avoir à quitter la terre ferme, en pleine tempête, parce que le port qu'on abandonne n'est plus sûr! Partir au large est-il plus dangereux que de demeurer sur un sol très inhospitalier? Si aucune île, aucun continent, n'est abordable mieux vaudrait mourir sur place plutôt que de sombrer ou de de ne jamais pouvoir accoster. La parabole maritime ne date pas d'hier, mais, cette fois, elle s'applique à une traversée de l'histoire parfaitement imprévisible.

Si c'est d'outre-mer que peut venir une autre approche du vivre ensemble, il faut s'en réjouir! Il ne s'agit plus de changer de doctrines ou de s'en remettre aux plus grands cerveaux, il s'agit de passer à une démocratie sociale et économique où chacun a un rôle à tenir, une place reconnue, une part de la richesse commune garantie.

Il est vrai qu'on n'a jamais encore réussi, cette mise en commun des responsabilités. Il est vrai que la démocratie s'est corrompue en se confiant à des professionnels du pouvoir. Il est vrai que la culture du profit a pourri la pensée, y compris celle de ceux qui ne pouvaient accéder au profits.

Alors que faire? Le statu quo étant impossible, la fuite en avant étant interdite, reste à construire, pas à pas, au jour le jour, mais ensemble, un autre cadre de vie. La révolution ne sera plus jamais globale et instantanée. Elle sera progressive et complexe. Le retournement, qui est le propre de toute révolution, ne s'effectuera pas d'un seul coup. C'est l'axe de l'action qui devra être maintenu; la rotation se fera non pas d'elle-même mais par voie de conséquence.

Le risque serait de pouvoir ré-accumuler les profits. Piller la planète ne se peut plus, à moins d'écraser, sous des politiques de fer et de feu, une large part de l'humanité. Ce n'est pas exclu. On n'abandonne jamais volontiers ses avantages! Les privilèges du 4 août 1789, en France, sont bien peu de chose à côté des privilèges gigantesques qui sont mis en cause, deux cent vingt ans plus tard! La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo, (« la Guadeloupe nous appartient, la Guadeloupe n’est pas à eux », chantaient les manifestants. Ce n'est pas une revendication d'indépendance, c'est une revendication de propriété. La terre nous appartient, à nous qui y vivons, là où nous vivons. Et c'est vrai, donc, partout sur cette planète. « Vaste programme » eut dit Charles de Gaulle. Mais, a-t-on le choix?

Limiter et répartir équitablement les profits. Casser la profitation. Disqualifier le profitage. C'est mieux qu'un programme, c'est une philosophie d'existence.
Le profit qu'un sage retire de la philosophie est de vivre en société avec lui-même. (Antisthène) tapis de souris décoré
Antisthène, disciple de Socrate et maître de Diogène le Cynique.

mercredi 25 février 2009

La planète a-t-elle perdu la boule? Ou sont-ce ceux qui la dirigent qui ont perdu leur boussole?

"La planète perd la boule. Pourquoi ? Parce que l’Amérique a perdu la main ? Le premier de la classe est devenu le pire des cancres. Il reste accro aux énergies sales et bon marché du XXe siècle. Pétrole, charbon, 4x4... Les Américains prennent l’Amérique et le monde pour une poubelle. L’autre lanterne rouge, c’est la Chine, eux, ont compris le danger. En cinq ans, Pékin a remplacé ses mobylettes par des scooters électriques. D’ici à 2030, l’empire du Milieu aura construit deux cents villes à haut rendement énergétique, avec des bâtiments à pollution zéro. C’est clair la Chine rouge veut devenir verte. L’Europe, elle, a déjà hissé la couleur et doublé les USA. L’entreprise solaire la plus performante du monde est américaine — mais sans la technologie des Allemands, elle aurait mis la clef sous la porte. Il n’est pas seulement question ici de vérité et d’air pur. L’enjeu est aussi celui d’une renaissance planétaire. Il est plus que temps, l’heure tourne. La Terre peur encore sortir de l’impasse. Si le monde — l’Amérique surtout — s’y met. Tout de suite".



Cette présentation du
livre de Thomas Friedman, La Terre perd la Boule, sous titré Trop chaude, trop plate, trop peuplée, révèle l'extraordinaire adaptabilité des USA et de leurs intellectuels! C'est plus fort qu'eux. Chaque Américain cache en lui un prédicateur, commente Jean-Michel Demetz. (1)

Editorialiste au New York Times, Thomas Friedman s'était livré, voilà trois ans, à un vif éloge de la mondialisation en marche (La Terre est plate). Le voici promoteur d'une Amérique toujours prête à guider le monde, cette fois sous les traits d'une hyperpuissance verte. «La convergence du réchauffement, de l'aplatissement, du surpeuplement est une bifurcation de l'Histoire», lance Friedman. «Le candidat Barack Obama était prêt à un changement radical, ajoute-t-il. Le président a désormais une triple priorité: les banques, les banques, les banques...»

L'intérêt d'un tel livre, comme, hier, celui d'Al Gore, c'est de nous faire apparaître que le retournement écologique de personnages vedettes est dû moins à leur conversion politique ou éthique qu'à leur intelligence et à leur orgueil qui leur interdisent de se laisser dépasser par une réalité qui évolue au galop. On devient très très vite has been, ces temps-ci! Un autre enseignement de ces prises de position spectaculaires, c'est que les contraintes politiques qui font tenir des discours convenus vont craquer. Obama est un très brillant orateur mais il ne sauvera pas son pays par quelque relance que ce soit!

En France, les hommes et femmes de pouvoirs comptent sur leur habileté, leur savoir dire pour passer entre les gouttes, mais l'orage qui s'annonce sera trop serré pour qu'on n'en sorte pas trempé! Les plans de Sarkozy comme du PS vont vite apparaître comme des bouées trouées dès lors que la question de fond est évitée : comment en venir à une déconsommation douce, une décroissance sans régression ni récession, un partage des richesses qui ne sacrifie personne, sur cette planète.


mardi 24 février 2009

Siné relaxé : bravo!

Siné

Je ne lis plus Siné-Hebdo. La caricature et le cul à toutes les pages me conviennent peu...

Je n'ai pas signé la pétition de soutien (ci-dessous).

Je ne pouvais, pour autant, admettre que Siné soit dit antisémite! Est antisémite, désormais, celui qui ne fait pas révérence devant les thuriféraires de la politique israélienne!

Je ne pouvais davantage accepter qu'une critique insolente du fils Sarkozy conduise devant un Tribunal!

Enfin, l'indélicatesse et la dureté de Philippe Val, qui a dénaturé Charlie-Hebdo, ne pouvait que m'amener à souhaiter la déconfiture de ceux qui poursuivaient Siné de leur petite haine.

C'est fait : Siné est relaxé a été relaxé, ce jour, par le tribunal correctionnel de Lyon des poursuites pour incitation à la haine raciale engagées par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Tant mieux.

PÉTITION : SINÉ : SA VIE, SON OEUVRE, SON CUL ET... PHILIPPE VAL.

Le mardi 8 juillet, sur les ondes de RTL, Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Observateur, dénonçait « un article antisémite dans un journal qui ne l'est pas ». Il faisait allusion à une chronique de Siné dans Charlie hebdo, dont nous reproduisons le texte ici :

« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

Prétextant l'éventualité d'un procès pour antisémitisme, Philippe Val, directeur de publication, a enjoint Siné de signer une lettre d'excuse dans Charlie hebdo, ce que le dessinateur a refusé de faire. Philippe Val l'a aussitôt renvoyé du journal avec l'assentiment de la direction (Bernard Maris, Gérard Biard et Charb).

Où est l'antisémitisme dans le texte de Siné ? Il y dénonce seulement, avec le ton fleuri qui est sa marque de fabrique, l'opportunisme du fils du président de la République.

Philippe Val et la direction de Charlie hebdo se sont couchés devant Jean Sarkozy. Grand bien leur fasse, leurs lecteurs apprécieront. À la radio, d'autres continuent de faire des procès en antisémitisme comme certains, naguère, en sorcellerie.

Nous connaissons bien Siné : sa grande gueule, sa violence intellectuelle, son humour et surtout sa maison ouverte à tous : Juifs, Arabes, Français, Noirs, Auvergnats, Bretons, pédés, communistes (liste non exhaustive), tous unis pour conchier, autour d'un verre (ou de plusieurs), une société de plus en plus bien pensante et moraliste.

C'est pourquoi nous apportons notre soutien inconditionnel à Siné. Siné n'aime pas les cons. Siné est un anar. Vive Siné !

http://www.blog-sine.com/blog/

mardi 10 février 2009

Israël n'est pas un État juif.

On vote, aujourd'hui, 10 février 2009, en Israël. Pour la première fois de son histoire, le risque est grand de voir la droite et l'extrême droite remporter, ensemble, à la proportionnelle, cette élection législative!



Ce serait un scrutin mortifère! Il s'ensuivrait, en effet, que la volonté des Isréliens d'occuper, seuls, le territoire palestinien et surtout, d'en faire une terre exclusivement juive, trouverait une majorité au Parlement. Ce serait le retour ou le prolongement des logiques de guerre, inéluctablement.

Faudra-t-il, alors, chasser les Arabes israéliens d'Israël? C'est oublier qu'Israël n'est pas un État juif, en tout cas pas un État exclusivement juif, bref, pas un État hébreux. C'est oublier que la démographie aura le dernier mot et qu'Israël ou plutôt les Juifs d'Israël se mettent en situation d'avoir à connaître un "quatrième exil" comme l'annonçait Zamenhoff, ce Juif inventeur de l'espéranto, au début du XXe siècle. La violence accouche toujours de la violence. Israël en sombrant dans la violence à Gaza s'est fait violence à lui-même. Les résultats, demain, peuvent le révêler! Le rapide oubli des évènements de Gaza, la considération dans laquelle on tient encore le gouvernement israélien, après les crimes commis à l'encontre des Palestiniens, feront payer non seulement un prix fort aux Israéliens mais à tous ceux qui ont fermé les yeux et continuent de les fermer. Israël est en train d'y laisser sa démocratie. Nous risquons d'y laisser, nous, la paix.


dimanche 8 février 2009

Le provocateur

Nicolas Sarkozy a remporté une nouvelle bataille politique : en dépit de toutes nos réserves, il nous oblige à parler de lui. Comment faire autrement, du reste, puisqu'il parle, sans cesse, de ce qui nous concerne, au point qu'on n'entende plus les autres, tous les autres! Il fait ce qu'il veut et passe par-dessus tous les avis contraires au sien, sans vergogne! Cette fois, après le retour du nucléaire à haute dose, c'est du retour dans l'OTAN qu'il s'agit.


L'organisation politico militaire de l'Atlantique Nord compte 26 États membres

Ce qui est intéressant, avec cette présidence de cinq ans, c'est que tout ce à quoi nous sommes opposés nous est, pendant ce temps, imposé. La République est devenue napoléonnienne. Une fois élu, on a tous les droits et que les partis, syndicats, Parlements et autres instances démocratiques veuillent bien filer droit. Pas d'état d'âme donc : on ne peut qu'être hostile à une politique qui est fondée sur une conception de l'homme et de la civilisation qui n'est pas celle d'un homme de ce temps, c'est-à-dire d'un citoyen du monde.


Le grand défaut de notre démocratie, c'est qu'elle proteste et ne se rebelle pas! Le principe du monarque républicain est intégré : nul ne s'étonne vraiment qu'un seul homme tranche de tout! Pire, bien des opposants attendent leur tour et espèrent pouvoir conduire, après 2012, une autre politique avec les mêmes armes autocratiques.

Quant à l'annonce d'un retour au sein du commandement de l'Alliance atlantique, en avril prochain, c'est non seulement une rupture avec le gaullisme, c'est un nouvel alignement sur les USA qui, Obama ou pas, est exécrable. À preuve, la demande qui nous est déjà faite d'augmenter le nombre de nos soldats en Afghanistan! L'occident compte sur ses troupes pour éradiquer la politique des Talibans. Tragique erreur. Elle accentura la haine et redonnera une assise politique aux dictatures sanglantes qui pourront dénoncer nos crimes pour masquer les leurs.



Le symbole de la totale réconcilation franco-allemande, par l'intermédiaire d'une présence militaitre allemande en Alsace, ne me semble pas davantage acceptable! Il y a mieux à faire que de montrer son entente avec des armes! D'ailleurs de quelle défense commune va-t-il s'agir? Nicolas Sarkozy le dissimule à peine : les pays riches sont sous la menace des nombreuses populations qui aspirent à accéder à notre niveau de vie. Préparons-nous donc à nous battre contre ces peuples pauvres qui sont à l'affut de nos faiblesses, en cette période de troubles économiques gravissimes.
..



Eh bien, à cela, une seule réponse globale, s'impose : c'est non!


lundi 2 février 2009

La relance : une duperie pour gagner du temps.

Mais quand comprendrons-nous?
La relance est un concept vide. Il tourne le dos à tout changement



Lancer est projeter vers l'avant. Relancer est recommencer l'opération. Autrement dit on... re-commence. On persiste et l'on signe. On fait la même chose, en plus intensif.
À bien y regarder, en effet, les pouvoirs publics et les entreprises cherchent comment redynamiser leur action, toujours fondée sur les mêmes analyses. Absolument pas : comment sortir de l'impasse où nous nous enfonçons! Dès lors, le conflit avec les victimes principales de cette situation est inévitable.

La chance des tenants de cette politique économique en pleine déconfiture, c'est que leurs opposants ne réclament pas de conduire une autre politique mais exigent plus de relance encore, c'est à dire plus de production, plus de salaires distribués, plus de grands travaux. Les élus, de gauche comme de droite, se félicitent, par exemple, de la décision de construire une nouvelle centrale nucléaire EPR. Qu'on ne puisse, à la fois, favoriser la relance du nucléaire et le lancement d'une politique énergétique fondée sur les énergies renouvelables ne vient pas spontanément à l'esprit de la majorité des citoyens. Il faudra donc encore plus d'échecs et de souffrances avant qu'on ne s'engage dans une autre voie économique et politique!



La spectaculaire remontée du nombre des chômeurs bloque tous ceux qui se sont définitivement enfermés dans le dogme de la croissance, toujours présentée comme moteur de l'emploi. Que l'on produise toujours plus avec toujours moins de main d'œuvre reste considéré comme une exception à laquelle on devrait remédier... Que ce soit en précarisant violemment l'emploi, en baissant sans vergogne le temps travaillé (tout en incitant à travailler plus longtemps!), en délocalisant vers des pays où la main d'œuvre est encore bon marché, peu importe : on ose prétendre que la relance se l'activité économique va relancer l'emploi. La suite va nous prouver que non!

Si les citoyens n'entrent pas en action et ne se soucient pas de démocratie économique, c'est à dire de travail organisé et partagé entre les acteurs économiques eux-mêmes, si le microcrédit n'est pas utilisé pour financer des actions modestes mais innombrables, susceptibles de modifier le visage du pays, au quotidien, nous allons vers une forme de guerre civile, une manière de jacquerie moderne où toutes les angoisses et tous les manques nourriront des rages populaires aussi dévastatrices qu'inefficaces. Les riches sont davantage préparés aux luttes de classes qu'ils ne sont capables de faire obstacle à la création d'activités écologiques multiples, en rapport avec les besoins vitaux à satisfaire.


vendredi 30 janvier 2009

Le 29 janvier 2009 : de la grève au rêve.

Une date! La rue reparle!

Me voilà dans la rue
Sans tambour ni trompette
Ce n'est que le début
D'une grande tempête [...]

Sans présumer de la suite des événements, il n'est pas insensé de penser qu'une vraie rupture vient de s'effectuer. La confiance en le régime politique, toujours solidement installé, incarné par un seul homme, Nicolas Sarkozy (il l'a voulu ainsi!) est ruinée.

La rumeur qui montait des rangs des manifestants ne trompait pas. Le renvoi du "Casse toi, pauv' con!" vers son inventeur, la prétention de jeunes manifestants : "Ce soir on couche à l'Élysée", l'ironie multi forme conduisant à insister sue "la grève visible" que le président de la république ne voyait plus, tout indique que la grève était tournée contre le pouvoir.


Des syndicalistes s'efforceront d'expliquer que la grève n'était pas politique. Elle l'était! Je m'en suis rendu compte dès que je me suis aperçu que l'autocollant le plus utilisé, dans le dos, sur les chapeaux, sur les sacs de femmes, sur les poussettes d'enfants et, bien entendu partout apposés le long du parcours était ; "Rêve générale".



À y regarder de près, ce petit rectangle blanc, non signé, porteur de ce seul slogan, comprenait aussi, en très petits caractères, une courte mention : "Utopiste debout"! Ainsi s'expliquait le rêve! "Je rêvais d'un autre monde" disait une chanson. La peur et l'espoir mêlés, la montée de l'idée de grève générale (on n'y est pas encore tout à fait!) s'exprimaient là. C'est, en tout cas, ce que j'ai cru comprendre.



Il n'y avait, paraît-il, que deux à trois cent mille manifestants à Paris. Que...? En certains points proches de la place de la Bastille, avant que ne s'écoule le flot des cortèges, il était presque impossible d'avancer ou de reculer! La foule, compacte et sereine, bloquait tout, révélant une force et un danger?. La moindre panique eut pu engendrer un drame. Il faut revenir loin en arrière pour retrouver de telles sensations...

Le 29 janvier restera donc, dans les esprits, en dépit de tous les commentaires visant à limiter la portée de l'événement, le premier avertissement majeur, en cette période de "crise" économico-écologico-politique. On ne peut ni l'estimer décisif ni le considérer comme accidentel. C'est la montée d'un nouveau "non", ambigu et puissant. Non à des conditions de vie dégradées dans un pays qui a tout pour que l'on puisse y vivre sans misère et sans angoisse pour l'avenir. "Ni pauvres ni soumis" criaient de jeunes manifestants! On est loin de la sobriété assumée, mais on est loin aussi de la résignation.


Rentrons-nous dans l'histoire?

jeudi 29 janvier 2009

Quand Dany explique pourquoi on ne peut voter pour lui



Daniel Cohn-Bendit, dubitatif.

Face à Serge Latouche, parlant au nom des adeptes de la "décroissance " et Philippe Corcuff ayant déjà rejoint le parti anticapitaliste (NPA), Dany Cohn-Bendit, le 28 janvier au soir, sur FR3, a expliqué en quoi il s'éloignait de propositions trop radicales et pourquoi, sans être pro-capitaliste, il était favorable à l'économie de marché.

Tout devient clair. L'argumentation est, d'ailleurs, respectable. Toute pensée radicale conduit à la violence, pense-t-il, et ce qu'un chercheur peut dire, un homme politique en responsabilité, en prise sur la réalité, ne le peut pas. Voilà pour les décroissants. L'anticapitalisme est facile à proclamer; il est moins facile d'y substituer une économie qui ne soit pas une dictature d'État. Voilà pour les anticapitalistes.

Autrement dit, le passé est révolu et avec lui un socialisme qui fut dominé par les soviets et leur cortège d'abominations. L'avenir n'est pas au coup de dé incertain, mais à la construction patiente d'une société où régulation et autogestion limiteront les risques d'une économie de marché tentée par le libéralisme.

La faiblesse de cette argumentation se situe dans son pessimisme structurel. Les critiques de Cohn-Bendit ont eu beau jeu de lui faire observer qu'il avait vieilli. Ne pas lâcher la proie pour l'ombre ne signifie pas qu'on ne puisse rien faire d'autre qu'améliorer un système auquel on n'a pas encore su, ou pu, opposer une alternative crédible!

Il est décevant qu'un écologiste, d'une part, ne reconnaisse pas, avec Serge Latouche, que, même si rien ne vient encore le remplacer, le capitalisme est à bout de souffle parce qu'il a atteint des limites physiques infranchissables, et que, d'autre part, il ne sache rien répondre à Philippe Corcuff, si ce n'est : "et que proposes-tu, à la place?". Autrement dit, le libéral libertaire persiste et signe : la liberté des mœurs n'est pas incompatible avec la liberté des entreprises, pourvu qu'elles restent... raisonnables. Liberté, liberté, combien de crimes a-t-on commis en ton nom?


Serge Latouche et Philippe Corcuf

Dany déçoit d'autant plus qu'une partie de son discours séduit. Il est du nombre de ceux dont l'analyse est la plus fine et la plus ouverte: il voit bien, et expose bien, pourquoi les contraintes écologiques planétaires ne peuvent être évitées, mais il s'arrête en chemin, il ne veut pas que, suspendus au-dessus de l'inconnu, nous puissions nous lâcher des mains avant d'avoir touché des pieds! Avoir peur du gouffre et se laisser choir dedans ne lui convient pas.

Ce débat entre les réalistes et les utopistes est vieux de plusieurs années chez les écologistes. Il n'y a pas de choix politique sans risque. Où est le plus grand? Faut-il mieux rester dans la voiture qui va se précipiter dans le mur, avec la probabilité d'y laisser se fracasser la civilisation, ou vaut-il mieux sauter en route, avec de maigres chances d'en sortie sans casse? Tant que l'obstacle est encore un peu éloigné, on peut continuer à s'interroger, mais dès qu'on s'en trouve à courte distance, il faut soit se décider à rester dans le véhicule social et économique qui nous transporte soit tenter de s'en sortir, même si l'on se retrouve, alors, pour quelque temps, blessé et sans moyen de transport!

Choix cruel : la certitude d'échouer ou l'incertitude de réussir!

Des hommes mortels devraient accepter non de se sauver eux-mêmes mais de sauver l'espèce, non de limiter, si possible, les dégâts d'une économie prédatrice, mais de rechercher, au plus vite, des alternatives réelles, en effet radicales (parce qu'il va falloir changer de vie) et contre l'économie capitaliste ne reposant que sur les marchés (parce que le marché qui libère le pouvoir du plus fort ne peut qu'être intrinséquement injuste).

On peut, et c'est plutôt une pensée de conservateur, se dire : "un tien vaut mieux que deux tu l'auras" ou "après moi le déluge". Cela signifie : je garde mon acquis, mon bien, ma richesse, ce que j'ai déjà obtenu par mon travail; sauvons ensemble ce qui peut l'être mais ne nous jetons pas dans l'inconnu. Ce n'est pas indigne, mais c'est une logique de l'avoir.

On peut aussi, et c'est plutôt une pensée de novateur, se dire : "je ne cesse de perdre des chances" et "mes enfants sont sûrs de vivre moins bien que moi". Cela signifie : le discours sur le travail est mensonger; construisons une vie d'autonomie maximale; mieux vaut un avenir incertain que pas d'avenir du tout. C'est une logique de l'être, en tout cas du mieux être.

Entre l'espoir et la raison, la jeunesse choisira l'espoir, même imprudemment. Les écologistes, quel que soit leur âge, qui sont les seuls à offrir des perspectives de changement écononomique et social complètes, ne peuvent, à moins de se déjuger, qu'affirmer, avec Hervé Kempf : "pour sauver la planète, sortez du capitalisme". Dany Cohn-Bendit, le conteste et affirme, en quelque sorte : "ce serait bien, mais ce n'est pas possible". C'est un écolo social qui aura toutes raisons de faire accord avec les socialistes européens, lesquels ne veulent, pas plus que lui, d'une Europe politique autre que celle qui fonctionne aujourd'hui sur des bases économiques libérales.

Impossible donc de voter pour lui, en Ile de France, ou pour ses autres partenaires d'Euro-Écologie , le 7 juin 2009, lors des prochaines européennes. Dommage!


Les 7 circonscriptions sub-nationales, en France.

Les élections européennes de 2009 se dérouleront du 4 au 7 juin, dans les 27 États membres de l'Union européenne. Plus de 500 millions d'Européens seront ainsi représentés. Ce sera la septième élection européenne au suffrage universel direct. Si, comme c'est vraisemblable, c'est le traité de Nice qui s'applique à ce moment-là, le nombre de députés sera de 736 (dont 72 en France).

lundi 26 janvier 2009

Complicité objective.

Au Salon international de la Défense Eurosatory à Villepinte le 16 juin 2008 (Benoit Tessier/Reuters).

Malgré l’échec commercial du Rafale, le fleuron de l’aéronautique militaire française, malgré un léger tassement en 2007, le commerce de l’armement se porte bien et la France se maintient sur la 4ème marche du podium des marchands d’armes.

Avec 6% de parts de marchés en 2006, loin derrière les Américains (54%), elle vient juste après le Royaume-Uni (13%) et la Russie (9,5%), mais elle est désormais talonnée par Israël (5,3%).

Pour 2008, le gouvernement visait les 6 milliards d’euros de commandes (contre 5,66 milliards en 2007), dans un marché dopé par les renouvellements de programmes d’armement, sur fond de course à l’innovation, souligne le Rapport au Parlement sur le commerce des armes.

Au-delà de leurs "bienfaits" sur la balance commerciale française, les exportations restent cruciales pour le maintien de l’industrie nationale d’armement. Selon le rapport, quelque 50.000 emplois seraient directement liés aux ventes d’armes françaises à l’étranger. Elles permettent également de maintenir, pour les armées françaises, un bon niveau d’équipement… à moindre coût.

Un rapport de l’Union européenne indique que la France figure à la première place européenne des pays exportateurs d’armes vers Israël. Cela figure aussi dans le compte rendu des débats du Parlement français où une question posée le 26 février 2008 par le députée Jean-Jacques Candelier au gouvernement.

La France a émis 6 605 autorisations d’exportation d’armement en 2007, dont 112 à destination d’Israël. Ces autorisations d’exportation d’armement représentent, selon le Ministère français de la Défense, un montant de 126 millions d’euros (sur un montant total de 200 millions d’euros d’armes exportées par différents pays de l’Union européenne vers Israël en 2007), ce qui fait de la France le plus gros fournisseur européen d’armement en Israël...

Sources à consulter :
http://www.israelvalley.com/news/2008/10/25/20070/israel-france-le-top-5-des-vendeurs-d-armes-dans-le-monde-1-usa-2-gb-3-russie-4-france-5-israel
http://inventerre.canalblog.com/tag/ventes%20d%27armes
http://www.ambafrance-il.org/spip.php?article6266

dimanche 25 janvier 2009

Gaza encore : le conflit politique continue.

Depuis une semaine, il s'est passé beaucoup d'événements concernant la situation à Gaza.

Les armes se sont tues.
"Tsahal" (je n'utiliserai jamais plus cette dénomination personnalisant de l'armée israélienne) s'est retirée de Gaza.
L'étendue des désastres est révélée par la presse internationale.
Des souterrains utilisés pour sortir de Gaza vers l'Égypte sont réutilisés, réparés ou creusés selon l'état des lieux.
Le Hamas n'est pas politiquement abattu et la population de Gaza ne s'en est pas détaché.
Bush a quitté la scène politique ainsi que tous ses conseillers.
Les accusations de crimes de guerre se multiplient à l'encontre du gouvernement israélien.
L'Occident est de plus en plus nettement accusé de connivence avec Israël.
L'opinion internationale est très majoritairement hostile à la politique d'Ehud Olmert.
La guerre ne se gagne pas seulement par les armes : Israël l'a perdue politiquement.

Ces faits ne suffisent pas, hélas, à faire progresser la paix!
La non-guerre n'est pas la paix.
L'échec israélien va tendre dangereusement les relations avec Israël.
Il faut de plus en plus mobiliser l'opinion internationale.
La raison du plus fort ne doit plus être la meilleure!
Donner un territoire à un État palestinien peut seul conduire vers la paix
Notre pays reste le premier fournisseur d'armes européennes à Israël!
La guerre politique continue donc en France.
Ne la laissons pas s'envenimer en antisémitisme.
Soutenons les Juifs qui dénoncent Israël : leur voix porte plus loin que la nôtre.
Ne confondons pas justice et vengeance : ne pas laisser les crimes impunis, ce n'est pas s'en prendre aux Juifs de France et d'ailleurs; c'est faire condamner les décideurs d'un crime d'État.

gaza2

Un père à l’hôpital de Shifa, trois petits corps, tels des poupées mortes, lui font face, l’un d’eux est son fils. Le plus vieux n’avait que 4 ans. “Lèves-toi, lève toi…” implore-t-il !Lors de l’attaque un char israélien à percuté sa maison, tuant sur le coup sa femme, son fils et treize de ses parents.

samedi 17 janvier 2009

Définition d'un cessez-le-feu unilatéral.

Israël va interrompre son intervention militaire. Ce n'est ni de la générosité ni un retournement politique! Ce cessez-le-feu unilatéral a, aux yeux des Israéliens, un contenu précis :
1 - On ne négocie pas avec le Hamas, organisation terroriste.
2 - On a suffisamment montré qu'on était les plus forts.

3 - On va donc rester sur place et occuper le territoire le temps qu'on voudra.
4 - Il n'y aura plus de gouvernement du Hamas à Gaza.
5 - On ne gâchera pas la fête d'Obama, l'ami américain; on aura besoin de lui.
6 - On rejette toutes les interpositions envisagées.
7 - On rouvrira le feu à la première roquette lancée sur Israël.

8 - On a gagné la guerre : la communauté internationale n'a plus qu'à le reconnaître.

La réalité est toute autre :
1 - Le Hamas reste un interlocuteur de l'Égypte qui est au cœur du processus diplomatique.

2 - "Tsahal" ne pouvait être défaite, mais elle n'a pas éliminé toute résistance palestinienne.

3 - Le maintien d'une armée d'occupation est intenable dans la durée.
4 - Le renforcement du Hamas et l'affaiblissement de l'autorité palestinienne sont patents.

5 - Obama ne pourra, actuellement, se solidariser d'Israël, vue la réprobation mondiale apparue.

6 - L'ONU sera, tôt ou tard, impliquée dans le territoire de Gaza.

7 - Avant les lancers de roquettes, il y aura des violences suicidaires contre les occupants.

8 - Le rapport des forces militaires ne garantit pas un rapport de forces politiques favorable.


Bien davantage, ce cessez-le feu unilatéral est une reconnaissance de l'impossibilité de continuer à agir militairement dans le territoire palestinien et sous la réprobation internationale. Le prix payé par les Gazaouis est, certes, terrifiant, mais il s'ensuit qu'il n'y aura pas de pardon pour les Israéliens. L'Égypte affirme qu'Israël a été "ivre de puissance et de violence". Le ton s'est donc déjà durci. Nous entrons dans une période incertaine pendant laquelle Israël va devoir rendre des comptes et, ne pouvant s'y résigner, va commettre de nouvelles erreurs. Le cri "Israël assassin" hurlé à Paris signifie une rupture politique (et non confessionnelle!) avec un État dont nul ne contestait pourtant "l'existence et le droit à vivre en paix dans des frontières sûres et garanties". La seule issue serait la reconnaissance de l'État palestinien dans les mêmes conditions. Le gouvernement israélien, loin d'avoir atteint ses objectifs, a, de nouveau, comme au
Liban, dressé une très large partie de l'opinion planétaire contre lui. Si cela ne signifie pas avoir perdu la guerre, alors c'est qu'on s'aveugle. Au bout de soixante ans de conflit, Israël est rattrapé par l'histoire. Il peut s'installer à Gaza. Il devra en sortir sans gloire. Nul ne se réjouira de cette humiliation à venir. Que tous les Juifs du monde entier, et nous avec eux, mesurent l'ampleur du drame. À Gaza, Israël a commis l'irréparable. La presse, jusqu'ici interdite d'accès à Gaza, va venir le constater. Les citoyens d'Israël sauront vite qu'ils vont en subir les conséquences. Il est de l'intérêt de tous les peuples de la Terre d'arrêter cette confrontation historique entre Palestiniens et Israéliens et donc d'aider à l'émergence d'une paix qui ne se résume pas en un "cessez-le-feu unilatéral".

vendredi 16 janvier 2009

Nous sommes tous des Gazaouis.

http://thepilotwoman.files.wordpress.com/2008/08/break-the-siege-flyer.jpg

La guerre, bien sûr, prendra fin à Gaza, sous peu peut-être.
Ce ne sera pas la fin du cauchemar.
On retrouvera de nombreux cadavres sous les ruines.

On continuera de mourir faute d'eau potable.
On continuera de mourir des suites des blessures infligées.
On continuera de mourir des conséquences à long terme des armes employées!

Quelque chose s'est cassé.
L'enfermement des Israéliens dans leur satisfaction malsaine les a isolé.
Jamais plus Israël ne pourra être considéré comme avant.

Gaza devient le symbole de la lutte contre l'emprisonnement à ciel ouvert.
Gaza est devenu le symbole de la lutte de tous les pots de terre contre les pots de fer.
Gaza va devenir la nouvelle patrie de tous les citoyens du monde.

La mort a perdu la partie.
La force brutale n'a pas vaincu les Palestiniens.
Nous sommes tous des Gazaouis.


http://www.objectifs-kollectifs.org/gemme-la-resistance/image/g%E9n%E9ration%20palestine.JPG



jeudi 15 janvier 2009

Israël se condamne lui-même.



Il m'angoisse de ne trouver à Israël aucune excuse!

Il m'épouvante de penser qu'un soldat de Tsahal est le petit-fils d'un brûlé vivant d'Auschwitz!
Il m'effraie de constater l'impuissance des hommes pour arrêter les meurtres collectifs.

Je prétend que les terroristes sont ceux qui terrorisent et, actuellement, ils sont israéliens.
J'affirme que le gouvernement d'Israël cause un tort infini à son peuple.
Je hais toute doctrine qui fonde le droit à se défendre en rendant cents coups pour un.

Il m'irrite de voir renvoyés dos à dos une armée et ses victimes.
Il me heurte que mon pays, et d'autres, refusent tout contact avec une autorité élue.
Il me scandalise qu'on impute au Hamas la responsabilité principale de cette guerre.

Je n'admets pas qu'on puisse disposer de la vie d'un peuple incapable de fuir!
Je sais qu' « un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre ».
J'estime qu'en 2009 Israël vient de se condamner aux yeux du monde entier.

Il m'est insupportable que des hypocrites prennent la défense des plus puissants.
Il me blesse qu'antisémitisme et islamophobie ne soient pas vus comme relancés par la guerre,
Il me choque que la menace soit brandie pour pour faire taire des cris de protestation.

Je refuse une fin de conflit qui en engendrerait un autre tout aussi cruel.
J'attends d'Israël sa soumission à la volonté de l'ONU.
Je veux que la Palestine soit une terre où puissent vivre les Palestiniens.



mercredi 14 janvier 2009

La guerre pour le gaz à Gaza?

L'information qui suit est peu diffusée. J'en indique l'auteur et la source sur internet. Elle doit être connue. Elle peut éclairer l'intensité de l'activité militaire d'Israël. Elle ne justifie rien, au contraire, mais elle explique...

Guerre et gaz naturel : Invasion israélienne et gisements gaziers au large de Gaza

Par Michel Chossudovsky, Professeur en économie politique à l'université d'Ottawa, collaborateur régulier du Monde diplomatique, le 8 janvier 2009.

L'invasion militaire de la Bande de Gaza par les forces israéliennes, est en relation directe avec le contrôle et la possession de réserves stratégiques de gaz offshore. Il s'agit d'une guerre de conquête. Découvertes en 2000, d’immenses réserves de gaz gisent au large de la côte de Gaza.

Des droits d’exploitation gazière et pétrolière de 25 ans, signés en novembre 1999 avec l'Autorité Palestinienne (PA), ont été accordés à British Gas (BG Group) et à son partenaire d’Athènes, Consolidated Contractors International Company (CCC), propriété du Liban et de la famille Sabbagh Koury.

La licence de BG couvre la totalité de la zone maritime au large de Gaza, laquelle est contiguë à plusieurs installations gazières offshore israéliennes. (Voir la carte ci-dessous). Il convient de noter que 60 pour cent des réserves gazières le long de la côte de Gaza et d’Israël appartiennent à la Palestine.

BG Group a foré deux puits en 2000 : Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2. British Gas estime que les réserves sont de l'ordre de 1,4 billions de pieds cubes (plus de 39 milliards de m3), évaluées à environ 4 milliards de dollars. Ce sont les chiffres publiés par British Gas. La taille des réserves de gaz palestiniennes pourraient être bien plus importantes.



Qui est propriétaire des gisements gaziers

La question de la souveraineté sur les gisements gaziers de Gaza est cruciale. Du point de vue juridique, les réserves de gaz appartiennent à la Palestine. La mort de Yasser Arafat, l'élection du Hamas au gouvernement et la débâcle de l'Autorité Palestinienne ont permis à Israël d'établir un contrôle de facto sur les réserves de gaz offshore de Gaza. British Gas (BG Group) a eu à traiter avec le gouvernement de Tel-Aviv. De son côté, le gouvernement du Hamas a été court-circuité en ce qui concerne l'exploration et la reconnaissance des droits sur les gisements gaziers.

L'élection du Premier Ministre Ariel Sharon en 2001 fut un tournant majeur. La souveraineté de la Palestine sur les gisements de gaz offshore fut contestée à la Cour Suprême israélienne. Sharon déclara sans ambiguïté qu’« Israël n'achèterait jamais de gaz à la Palestine, » laissant entendre que les réserves gazières au large de Gaza appartiennent à Israël.

En 2003, Ariel Sharon opposa son veto à un premier accord, qui aurait permis à British Gas d’alimenter Israël en gaz naturel des réserves offshore de Gaza. (The Independent, 19 août 2003).

L'année suivante, en mai 2007, le Cabinet israélien a approuvé une proposition du Premier Ministre Ehud Olmert, « d'acheter du gaz à l'Autorité Palestinienne. » Le contrat proposé était de 4 milliards de dollars, avec des bénéfices de l'ordre de 2 milliards de dollars, dont un milliard pour les Palestiniens.

Toutefois, Tel-Aviv n'avait pas l'intention de partager les revenus avec la Palestine. Une équipe de négociateurs israéliens a été constituée par le Cabinet israélien pour arriver à un accord avec le BG Group en court-circuitant à la fois le gouvernement du Hamas et l'Autorité Palestinienne :

Les autorités de la défense israéliennes veulent que les Palestiniens soient payées en biens et en services, et insistent sur le fait qu’aucun argent ne doit aller au gouvernement contrôlé par le Hamas. (Ibid).

L'objectif était avant tout de rendre caduc le contrat signé en 1999 sous Yasser Arafat entre BG Group et l'Autorité Palestinienne.

L'intention d’Israël était d'empêcher que de possibles redevances soient payées aux Palestiniens. En décembre 2007, Le BG Group s’est a retiré des négociations avec Israël, et, en Janvier 2008, il a fermé son bureau en Israël. (site Internet de BG).

Le plan d'invasion à l’étude

Selon des sources militaires israéliennes, le projet d'invasion de Gaza dans le cadre de l'« Opération Cast Lead » a été mis en branle en juin 2008 :

Des sources dans le personnel de la défense ont déclaré que le Ministre de la Défense Ehud Barak a chargé les Forces de la Défense Israéliennes de se préparer à l'opération il y a plus de six mois [juin ou avant juin], bien qu’Israël ait commencé à négocier un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (Barak Ravid, Operation "Cast Lead": Israeli Air Force strike followed months of planning, 27 décembre 2008).

La décision d'accélérer les négociations avec British Gas (BG Group) coïncidait chronologiquement à la planification de l'invasion de Gaza, amorcée en juin. Il semblerait qu’Israël était soucieux de parvenir à une entente avec BG Group avant l'invasion, qui était déjà à un stade de préparation avancée.

Et qui plus est, ces négociations avec British Gas ont été conduites par le gouvernement Ehud Olmert qui savait que l’invasion militaire était à l’étude. Selon toute vraisemblance, un nouvel arrangement politico-territorial « d'après-guerre » a aussi été envisagée par le gouvernement israélien pour la Bande de Gaza.

En fait, les négociations entre British Gas et les responsables israéliens étaient en cours en octobre 2008, 2 à 3 mois avant le début des bombardements du 27 décembre.

En novembre 2008, le Ministère israélien des Finances et le Ministère chargé des Infrastructures Nationales ont ordonné à Israel Electric Corporation (IEC) d’engager des négociations avec British Gas, pour l'achat de gaz naturel provenant de la concession de BG au large de Gaza. (Globes, 13 novembre 2008).

Gaza et la géopolitique de l'énergie

L'occupation militaire de Gaza a pour but de transférer la souveraineté des gisements gaziers à Israël, en violation du droit international. À quoi pouvons-nous nous attendre suite à l'invasion ? Quelle est l'intention d'Israël en ce qui concerne le gaz naturel de la Palestine ? Un nouvel arrangement territorial, avec le stationnement de troupes israéliennes et/ou la présence de « forces de maintien de la paix » ? La militarisation de la totalité du littoral de Gaza, lequel est stratégique pour Israël ? La confiscation pure et simple des gisements gaziers palestiniens et la déclaration unilatérale de la souveraineté israélienne sur les zones maritimes de la bande de Gaza ? Si cela devait arriver, les gisements gaziers de Gaza seraient intégrées aux installations offshore d'Israël, qui sont adjacentes. (Voir la carte ci-dessus).

Original : www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11680
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info.

http://www.alterinfo.net/index.php?action=article&id_article=1174926


mardi 13 janvier 2009

Le plomb et le fer

La "main de fer" d'Israël se resserre sur Gaza, titre le Monde du 12 janvier. Après "le plomb durci" voici "la main de fer"!



"Alors que l'armée israélienne s'apprête à lancer la troisième phase de son offensive dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a affirmé, lundi 12 janvier, que son pays frapperait "d'une main de fer" aussi longtemps que les tirs de Qassams se poursuivront. "Nous voulons mettre fin à l'opération quand deux conditions seront remplies : la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas", a-t-il menacé lors d'une visite dans le sud d'Israël". /.../ Autant dire que la guerre prendra fin quand Israël le voudra...

"Israël justifie l'offensive par sa volonté de mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. Depuis le début de l'opération "plomb durci", plus de 660 de ces engins ont visé des localités du sud du pays. Dans la matinée de lundi, une vingtaine de roquettes et obus de mortier ont été lancées de l'enclave palestinienne sans faire de victime". /.../ N'est-il pas tombé sur Israël, plus de roquettes depuis l'intervention militaire israélienne qu'avant?

"Les plans militaires israéliens dans la bande de Gaza prévoient, entre autres scénarios, l'occupation de l'étroite bande de terre qui sépare le territoire palestinien de l'Egypte, connu sous le nom de couloir de Philadelphie. L'objectif : détruire les nombreux tunnels de contrebande qui permettent d'approvisionner la bande côtière". Et après? Ces tunnels approvisionnent les Gazaouis en armes, oui, et en vivres aussi...

Les questions qui se posent, à quelques jours de l'entrée en fonction de Barack Hussein Obama, sont, chaque jour, plus redoutables.

On défend l'indéfendable sans aucun scrupule : la justification de l'opération militaire est partout présente, notamment en France, et le fait que le marteau pilon broie la noix ne suffit pas à donner raison à la noix. Pourquoi cette tolérance?

Les États arabes de la région défendent mollement Gaza! À cela deux raisons : Israël a déjà montré qu'il est le plus fort; impossible de s'y frotter. Le Hamas est un partenaire gênant condamné comme "terroriste" par les puissances occidentales; impossible de s'en solidariser. Pourquoi cette lâcheté?

L'opposition a la guerre, en Europe, se heurte à une chappe de plomb et tombe dans un piège : ou bien tu dénonces Israël et tu es accusé d'antisémitisme, ou bien tu manifestes trop bruyamment ta désapprobation et l'on t'envoie la police. Résultat : la rage conduit à la haine et le risque de tomber dans l'antisémitisme devient bien réel. Pourquoi cette duplicité?

Il n'y a plus même de contestation religieuse, démocratique ou humanitaire de ce que les frappes israéliennes provoquent : la mort distribuée au hasard puisque les plus nombreuses victimes sont des civils et notamment des enfants et des femmes (les prétendues "lois de la guerre" sont violées, ouvertement); la force primant le droit, sans état d'âme (en bravant l'opinion internationale de plus en plus paralysée et muette); la rupture par Israël du symbole démocratique (dès lors, qu'avec l'approbation massive des Israéliens, aucune solution autre que l'emploi des armes les plus sophistiquées n'est désormais retenue). Pourquoi ce silence des "autorités morales"?

Même si le nombre des victimes n'est pas, au regard des crises traversées par l'humanité, considérable, la guerre de Gaza laissera des traces profondes dans l'histoire des hommes. Elle est la négation même de la possibilité d'agir pour la communauté internationale. La paix mondiale est donc fragilisée. Elle est la preuve que la compassion est absente des décisions politiques et que le sort particulier des humains que le hasard place au mauvais endroit ne compte plus. Il est donc inutile de parler de civilisation. Elle laissera sur Israël, les stigmates de l'infamie. Chacun de nous en sera durablement blessé, car, depuis la dernière guerre mondiale, les Juifs font partie de la vie de chacun de nous. Elle mettra, au cœur du monde arabe, un nouveau germe de ressentiment. L'indispensable cohabitation au Moyen-Orient en sera retardée pour longtemps. Elle afaiblit, enfin, sur le moyen terme, la politique israélienne qui va devoir affronter une réprobation universelle. L'avenir même de l'État d'Israël est remis en question, dans un contexte démographique, économique et politique qui ne lui sera plus longtemps favorable sans l'appui massif des USA!

Rien qui puisse réjouir les citoyens du monde, donc! Pire, les risques d'embrasement au Moyen-Orient croîtront au fur et à mesure qu'Israël se verra enfermé dans une impasse! Et pourtant, nous sommes interdits de désespoir! Le monde entier, en 2009, est suffisamment menacé poue que nous ne nous taisions pas. Prenons la parole. Exprimons-nous. Parlons et écrivons. Essayons de penser juste! Si, face aux forces matérielles, au plomb et au fer, les forces de l'esprit cèdent, nous n'aurions plus aucune raison de vivre!





lundi 12 janvier 2009

Le sionisme nourrit l'antisémitisme et inversement

On peut lire dans la presse du jour :

"4000 personnes selon la police, 20 000 selon les organisateurs, ont manifesté dans les rues de Marseille leur soutien à Israël dans leur offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza. Aux cris de «Hamas terroristes» et «civils, bouclier humain», le cortège, parti de la préfecture a remonté une des artères commerçantes de la ville.

Le défilé s'est achevé devant le Consulat d'Israël où des représentants de la communauté juive de Marseille et des élus de toutes tendances politiques de la région se sont exprimé, notamment le premier adjoint au maire de Marseille Roland Blum (UMP).

«Nous voulons dire à nos frères israéliens que nous sommes avec eux, que nous approuvons la réponse apportée aux agressions», a déclaré Isidore Aragonès, président du CRIF Paca qui appelait à la manifestation. «Nous souhaitons que les Palestiniens comprennent qu'Israël ne leur fait pas la guerre mais que nous faisons la guerre au Hamas qui est là pour détruire toute tentative de paix», a-t-il ajouté."
Le Parisien : http://www.leparisien.fr/politique/marseille-manifestation-de-soutien-a-israel-11-01-2009-369409.php

Et aussi :

" Les faits se sont déroulés un peu avant 22h30, dimanche soir, rue Emile Connay, à Saint-Denis. Un cocktail Molotov a été lancé contre une synagogue, provoquant un début d'incendie sur la façade d'un restaurant juif attenant, selon la préfecture et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme. /.../

«Ce que nous redoutions est arrivé», a déclaré Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, qui avait demandé mercredi au préfet d'interdire une manifestation de solidarité avec la population palestinienne organisée par la mairie (PCF), et qui a réuni jeudi une centaine de personnes. La manifestation «risque de provoquer des dérapages, inciter à la haine et au passage à l’acte antijuif», avaient estimé le Conseil des communautés juives (CCJ) de Seine-Saint-Denis et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme. «Nous mettons ce soir en cause l'activisme du maire», a ajouté Sammy Ghozlan, en demandant à nouveau au préfet d'interdire à l'avenir d'autres manifestations."
20 minutes : http://www.20minutes.fr/article/287711/France-Saint-Denis-Un-cocktail-Molotov-contre-une-synagogue.php

Ainsi, là, il serait légitime de soutenir la guerre et, là, il devrait être interdit de manifester contre la guerre! Les actes imbéciles et inadmissibles des agresseurs de synagogues (à Toulouse comme à Saint Denis) donnent l'occasion aux sionistes d'exiger qu'on fasse taire ceux qui dénoncent la politique de l'État d'Israël. Non seulement le sionisme nourrit l'antisémitisme mais l'antisémitisme renforce le sionisme. La boucle est bouclée.



Marcher pour soutenir l'action d'une armée qui loin de distinguer entre les Palestiniens et le Hamas, (tout simplement parce que le Hamas est constitué de Palestiniens!) a tué près d'un millier de personnes relève du fanatisme. Comment perdre de vue que la guerre faite à une population civile est un crime! mais s'en prendre aux signes extérieurs du judaïsme pour dénoncer la guerre, c'est se tromper d'adversaire et rendre crédible la thèse sioniste du complot contre le peuple juif.

Il est temps de dire à nos compatriotes de confession juive qu'ils mélangent leur foi et leurs opinions politiques! Ils doivent aussi mesurer les risques qu'ils font prendre aux Juifs du monde entier en approuvant une guerre cruelle, sans merci, et qu'Israël va perdre même s'il l'emporte militairement (comment ne l'emporterait-il pas : son armée est, de très loin, la plus forte?).

Il est temps de démontrer qu'on ne confond pas les criminels de guerre avec une race ou une religion. Une des plus grandes souffrances d'un homme vivant et conscient, en 2009, un mystère choquant, et à vrai dire incompréhensible, surgit en nos esprits en constatant que les petits enfants et arrière petits enfants de victimes de la Shoah cherchent leur salut et, disent-ils, la paix, dans la mort de civils coupables de vouloir vivre près d'eux, et chez eux. L'impasse est historique et le scandale anthropologique!


Un timbre allemand imprimé en 1988 à l'effigie de Hannah Arendt

La philosophe Hannah Arendt (1906-1975), qui fut un temps sioniste et qui finit par s'opposer au sionisme, l'a annoncé, dès 1945 : "Les sionistes, s’ils continuent à ignorer les peuples méditerranéens et ne se préoccupent que des grandes puissances éloignées, apparaîtront comme leurs instruments, les agents d’intérêts étrangers hostiles. Les Juifs qui connaissent leur propre histoire devraient réaliser qu’un tel état des choses conduira nécessairement à une nouvelle vague de haine des Juifs"(1). Nous y sommes.

(1) http://www.solidarites.ch/index.php?action=2&id=2971&num=109&db_version=2

dimanche 11 janvier 2009

Face à l'impuissance désespérante, la détermination.




On peut hurler dans le monde entier. Israël n'en a cure. Et frappe, toujours et encore, son armée, "Tsahal" puisqu'on la nomme ainsi (encore une fois quel est ce nom donné à une armée d'État qui n'est pas, en soi, meilleure et plus sacrée qu'une autre!). Les diplomates bafouillent. Les journalistes commentent sans pouvoir aller y voir. Barak Obama se tait. Le nombre de morts s'accroît (au-delà des 850 à ce jour). Le projet de frapper, avec des bombes perforantes, les installations militaires en Iran, aurait été communiqué à George W. Bush, qui s'y serait opposé. Israël s'enferme dans une logique de guerre totale.

Les manifestations importantes, dans de nombreuses villes, semblent ne pas produire plus d'effet que lors de l'entrée en guerre des USA, en Irak. On connaît la suite. La rage de l'impuissance s'empare des citoyens du monde, spectateurs d'une horreur qui n'est pas seulement celle de toute guerre, mais aussi celle à laquelle s'ajoutent la monstruosité du déséquilibre des forces et l'immense désastre frappant plus d'un million de personnes civiles sans défense, concentrées dans un territoire limité.

Israël se déconsidère, et perdra, sous peu, -oui il faut l'envisager-, si ne prend pas fin cette tragédie, bien plus que son honneur, toute sa raison d'être! Combien de temps faudra-t-il avant d'en arriver à pareille extrémité, et quel sera le coût final de cette plongée dans un inconnu qui ne peut qu'être négatif pour toute l'humanité! Car, n'en doutons pas, l'embrasement sera général, si l'on n'arrête pas vite le feu!

Est-ce que, appuyés sur l'opinion internationale, et la peur aidant, les États ne peuvent intervenir pour mettre fin à cette catastrophe dont Juifs et Arabes se seraient bien, les uns comme les autres, passés! C'est bien arrivé quand l'Égypte a subi le feu des Israéliens, des Français et des Anglais, sur le canal de Suez! Dans un conflit de cette nature, les belligérants se fanatisent : les plus faibles parce qu'ils désespèrent, les plus forts parce qu'ils s'exaspèrent de ne pas parvenir à leurs fins. Dans cet engrenage que rien ne vient bloquer, on passe, d'un cran à l'autre, vers toujours plus d'écrasements et d'irréversibilité! Jusqu'où allons-nous aller?

Il y a vraiment de quoi avoir peur, mais on ne bâtit rien dans la peur! Où aller et que faire, dans ces conditions? Rien d'autre que manifester, à très haute voix, son refus, sa révolte et sa désapprobation avec fermeté, et sans haine (car la haine sert toujours de justification à l'adversaire et augmente sa capacité de nuire).

Je le dis donc, calmement : je suis un adversaire d'Israël, pas son ennemi et je dénoncerai, sans relâche, ses erreurs et aujourd'hui ses crimes, tant que la paix ne sera pas installée (pas revenue, installée), c'est-à-dire tant que les Palestiniens n'auront pas obtenu la reconnaissance de leur droit à vivre chez eux dans leur État enfin incontesté. Cet engagement est sans retour.


samedi 10 janvier 2009

Les Palestiniens ont droit à la parole. Équilibrons l'information!

En dépit des appels internationaux au cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit ses attaques. Dans des tracts largués ce matin par l’aviation israélienne, l’armée avertit la population qu’elle s’apprête à lancer une "nouvelle phase dans la guerre contre la terreur’’. (France-info http://www.france-info.com/spip.php?article235679&theme=14&sous_theme=19)



Quinzième jour de guerre à Gaza.
Plus de 800 morts palestiniens dont plus du quart d'enfants et une centaine de femmes.
Plus de 3000 blessés, dont certains très gravement.
Où sont les terroristes?
Cette tuerie crée des milliers de partisans du Hamas!
L'État d'Israël va perdre une guerre politique décisive.
Tuerait-il tous les habitants de Gaza qu'il ne viendrait pas à bout des Palestiniens.

La presse, en France, très majoritairement favorable à Israël, trie l'information.
Ci-dessous des adresses utiles favorables aux Gazaouis.
On peut, certes, ne pas tout admettre de ce qu'on y trouve.
Mais les Palestiniens et leurs soutiens doivent pouvoir s'exprimer aussi!

http://www.urgence-gaza.com/
http://www.protection-palestine.org/
http://www.france-palestine.org/
http://www.info-palestine.net/
http://www.generation-palestine.org/gp/
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/AboutUs.aspx?language=fr


http://www.info-palestine.net/IMG/jpg/A4-425.jpg

Pour information, voici le texte de la Résolution du Conseil de sécurité, voté à l'unanimité (moins l'abstention des USA!). Même critiquable (il n'a même pas été soumis à l'avis du Hamas!), il est important. Israël, l'a rejeté, comme d'autres résolutions de l'ONU!

La résolution du conseil de sécurité

Voici les principaux points de la résolution adoptée jeudi soir à l'ONU sur un cessez-le feu à Gaza.

> Le Conseil «souligne l'urgence de et appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza.»

> Il «appelle à la fourniture sans obstructions et à la distribution sur tout le territoire de Gaza de l'aide humanitaire, comprenant nourriture, carburant et soins médicaux.»

> «Salue les initiatives visant à créer et ouvrir des corridors humanitaires et d'autres mécanismes pour la fourniture durable de l'aide humanitaire.»

> «Appelle les États membres à soutenir les efforts internationaux pour améliorer la situation humanitaire et économique à Gaza.»

> «Condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme.»

> «Appelle les États membres à intensifier les efforts pour fournir des arrangements et des garanties à Gaza afin de maintenir un cessez-le-feu et un calme durables, y compris pour empêcher la contrebande illicite d'armes et de munitions et pour assurer la réouverture des points de passage (vers Gaza).»

> «Salue l'initiative égyptienne (la proposition en trois points présentée mardi par le président égyptien Hosni Moubarak, NDLR) et les autres efforts régionaux et internationaux en cours.»

> «Encourage des mesures tangibles vers une réconciliation interpalestinienne.»

> «Appelle à des efforts renouvelés et urgents des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale basée sur la vision d'une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte-à-côte en paix, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.»

Agence France-Presse


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