L'été s'achève. Me voici de retour. Non que je me sois retrouvé en vacances, mais parce que trois activités m'ont sollicité : les journées d'été des Verts, à Quimper, où j'ai animé des ateliers sur les politiques migratoires et notamment vis à vis des Rroms ou Tsiganes, le Colloque philosophique de Chilhac en Haute-Loire ayant pour thème : "Culture et politique, le différend culturel" et, enfin, le suivi des expulsions de Rroms roumains installés sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt.
Il est plus que temps de faire le point.
Le paysage politique ne cese de se transformer, d'une part à cause des conséquences des élections de mai dernier (notamment sur le comportement des formations de gauche ou prétendu telles) et à cause des pratiques nouvelles qui sont celles de l'équipe présidentielle au pouvoir depuis bientôt six mois.
Dire ce qu'est la gauche et ce qu'elle pourrait faire, à présent, dans le contexte, de nouveau électoral, des prochaines élections municipales de 2008 n'est pas simple! Savoir ce qu'on peut faire à l'intérieur d'un parti pour être efficace en politique, n'a jamais été aussi délicat. Prendre appui sur la politique dirigée par le ministre Hortefeux et conduisant à des quotas d'expulsions d'étrangers (y compris et notamment les Rroms) pour révéler où se situe le définitif "différend culturel", voilà de quoi m'occuper.
Je vais devoir écrire et proposer des textes qui permettent le débat et la réflexion collective.
Je vais m'y employer sans tarder.
mercredi 12 septembre 2007
mercredi 15 août 2007
Un sur six milliards
Sarkozy par-ci.
Sarkozy par-là.
C'est ainsi,
on n'y coupe pas...
La presse s'empresse auprès de lui.
La politique people triomphe.
La pollution médiatique est à son comble.
"Et moi, et moi, et moi..." chantait Dutronc!
Ce ne sont pas seulement les Chinois qu'on oublie.
Ce sont les hommes et les femmes ordinaires,
ceux qui font notre quotidien, les anonymes,
bref, le monde réel, sans doute sans intérêt...
Le combat culturel commence dans les journaux.
Ignorons cet homme qui n'est qu'un homme.
N'entendons ce qu'il dit que s'il a quelque chose à dire.
Allons chercher le jus sous la mousse des mots.
Je rêve d'un boycott médiatique
d'un journal qui s'occupe du sort des hommes,
pas de la mise en spectacle d'un homme de pouvoir,
simplement de ce qui fait la vie des Terriens.
Quand se souciera-t-on des humbles,
des méconnus, des sans grade,
de ceux qui agissent sans brio,
c'est-à-dire de l'inverse des Sarkozy : oui, des anonymes?
Sarkozy par-là.
C'est ainsi,
on n'y coupe pas...
La presse s'empresse auprès de lui.
La politique people triomphe.
La pollution médiatique est à son comble.
"Et moi, et moi, et moi..." chantait Dutronc!
Ce ne sont pas seulement les Chinois qu'on oublie.
Ce sont les hommes et les femmes ordinaires,
ceux qui font notre quotidien, les anonymes,
bref, le monde réel, sans doute sans intérêt...
Le combat culturel commence dans les journaux.
Ignorons cet homme qui n'est qu'un homme.
N'entendons ce qu'il dit que s'il a quelque chose à dire.
Allons chercher le jus sous la mousse des mots.
Je rêve d'un boycott médiatique
d'un journal qui s'occupe du sort des hommes,
pas de la mise en spectacle d'un homme de pouvoir,
simplement de ce qui fait la vie des Terriens.
Quand se souciera-t-on des humbles,
des méconnus, des sans grade,
de ceux qui agissent sans brio,
c'est-à-dire de l'inverse des Sarkozy : oui, des anonymes?
lundi 13 août 2007
L'omniprésident
Le Canard enchaîné donne à Nicolas Sarkozy le titre d'omniprésident.
Il est partout. Il fait tout. On ne voit que lui. Il parle à la place des autres. Il est le furet qui passe partout et s'introduit partout. Il est sans gêne. Il est l'incarnation du pouvoir jusqu'à la caricature. Il est pressé. Il ne lui a pas fallu plus de deux mois pour s'imposer, pour trouver son style, pour faire taire ceux de ses proches qu'il inquiète.
L'homme est dangereux parce qu'attirant. Les Français l'acceptent tel qu'il est. L'état de grâce perdure. La France prend en partie modèle sur ce personnage qui réussit et qui n'a cure des critiques déversées sur lui. Il y a, dans cette figure de roman, quelque chose de Rastignac et de Méphistophélès.
"Le petit Nicolas" n'a rien d'un personnage comique de bande dessinée. Bien qu'on l'ait, depuis longtemps, comparé à Iznogoud, celui qui veut prendre la place du vizir, il échappe au ridicule car tout le monde, ses ennemis comme ses amis, tous ont compris qu'il est lui-même, à présent le vizir! Est-ce la preuve vivante qu'on peut réussir en usant et en abusant des outils de la démocratie? Le croient, du moins , les ignorants et les ambitieux.
Plus dure peut être la chute. J'en sais plus d'un qui y comptent et qui l'attendent. De l'ex-Président dont l'image est tombée en poussière en quinze jours, jusqu'aux déçus de l'élection présidentielle qui rêvaient, pour eux-mêmes, de cette domination d'un seul, tous attendent le faux pas, l'excès de pouvoir, la concommitance de la régression économique avec le quinquennat pour voir se dégonfler la baudruche.
Erreur! Même les baudruches tiennent debout dans le système présidentiel français. Tous ceux qui n'existent que pour et par le chef de l'État le serviront en toutes circonstances. Les talents ne manquent pas autour du petit Bonaparte de ce siècle.
Deux ou trois conditions sont à remplir pour que l'omniprésident soit un simple président puis un ex-président : la première est que soit remporté un combat culturel radical afin de rendre impossible des relations politiques, administratives et citoyennes faussées, autoritaires, élitistes et impitoyables; la seconde est que la France abandonne un modèle démocratique qui n'en est plus un! On verra bientôt que l'endroit et l'envers de cette même médaille est fort difficile à graver, et à fondre, car changer de philosophie politique et de contenu démocratique tout à la fois, suppose bien plus que de l'intelligence! Il y faut l'occasion de l'événement et une forte participation populaire. On en est loin. Troisième condition peut-être : le rapprochement des peuples de l'Europe de plus en plus conscients que leurs sorts sont liés.
Michel Serre disait hier, dans sa chronique hebdomadaire de France-Info, que la philosophie n'est qu'une suite de défaites, bien qu'avec le temps, elle seule puisse rendre compte de la complexité de la condition humaine. Le soir, sur Arte, était de nouveau présenté le film de Richard Attenborough, sur Gandhi. On y rapporte que celui sans qui l'Empire britannique aurait tardé encore à quitter l'Inde, rendait compte de son combat politique non violent en expliquant que l'histoire finit toujours par donner tort aux tyrans et aux assassins. Il démontrait aussi que le pouvoir décisif appartient au peuple, pas aux hommes de pouvoir. On peut en rire, il n'en reste pas moins que la violence politique ne connaît que des triomphes temporaires, non pas fugaces, (ils peuvent avoir des effets longs), mais non durables.
L'omniprésent Sarkozy n'est ni un tyran ni un assassin mais il a placé son action sous le signe de la pire égocratie, pas celle de l'autocrate ou du prince de sang, celle du chef d'entreprise qui, in fine, est seul à décider de l'essentiel. C'est un piège redoutable : il conduit à s'enfermer dans des logiques brutales pouvant mener à des affrontements terrifiants.
Les opposants de cette majorité fondue en un seul représentant ont la responsabilité de ne pas entrer dans son jeu, de ne pas faire semblant d'être dans le système démocratique traditionnel. La cinquième République est dépassée mais pas dans le sens d'un plus démocratique, bien plutôt dans le sens d'un retour à l'ordre, tel que le conçoivent, depuis toujours, les possédants. La régression est systémique. Elle s'appuie sur un fond politique qui n'a jamais été absent en France. Il ne suffisait pas, en 1793, de supprimer la personne du Roi pour supprimer son être politique. Un peu plus de deux siècles après la Révolution française, les philosophes ont, de nouveau de quoi intervenir. La monarchie est de retour.
Il est partout. Il fait tout. On ne voit que lui. Il parle à la place des autres. Il est le furet qui passe partout et s'introduit partout. Il est sans gêne. Il est l'incarnation du pouvoir jusqu'à la caricature. Il est pressé. Il ne lui a pas fallu plus de deux mois pour s'imposer, pour trouver son style, pour faire taire ceux de ses proches qu'il inquiète.
L'homme est dangereux parce qu'attirant. Les Français l'acceptent tel qu'il est. L'état de grâce perdure. La France prend en partie modèle sur ce personnage qui réussit et qui n'a cure des critiques déversées sur lui. Il y a, dans cette figure de roman, quelque chose de Rastignac et de Méphistophélès.
"Le petit Nicolas" n'a rien d'un personnage comique de bande dessinée. Bien qu'on l'ait, depuis longtemps, comparé à Iznogoud, celui qui veut prendre la place du vizir, il échappe au ridicule car tout le monde, ses ennemis comme ses amis, tous ont compris qu'il est lui-même, à présent le vizir! Est-ce la preuve vivante qu'on peut réussir en usant et en abusant des outils de la démocratie? Le croient, du moins , les ignorants et les ambitieux.
Plus dure peut être la chute. J'en sais plus d'un qui y comptent et qui l'attendent. De l'ex-Président dont l'image est tombée en poussière en quinze jours, jusqu'aux déçus de l'élection présidentielle qui rêvaient, pour eux-mêmes, de cette domination d'un seul, tous attendent le faux pas, l'excès de pouvoir, la concommitance de la régression économique avec le quinquennat pour voir se dégonfler la baudruche.
Erreur! Même les baudruches tiennent debout dans le système présidentiel français. Tous ceux qui n'existent que pour et par le chef de l'État le serviront en toutes circonstances. Les talents ne manquent pas autour du petit Bonaparte de ce siècle.
Deux ou trois conditions sont à remplir pour que l'omniprésident soit un simple président puis un ex-président : la première est que soit remporté un combat culturel radical afin de rendre impossible des relations politiques, administratives et citoyennes faussées, autoritaires, élitistes et impitoyables; la seconde est que la France abandonne un modèle démocratique qui n'en est plus un! On verra bientôt que l'endroit et l'envers de cette même médaille est fort difficile à graver, et à fondre, car changer de philosophie politique et de contenu démocratique tout à la fois, suppose bien plus que de l'intelligence! Il y faut l'occasion de l'événement et une forte participation populaire. On en est loin. Troisième condition peut-être : le rapprochement des peuples de l'Europe de plus en plus conscients que leurs sorts sont liés.
Michel Serre disait hier, dans sa chronique hebdomadaire de France-Info, que la philosophie n'est qu'une suite de défaites, bien qu'avec le temps, elle seule puisse rendre compte de la complexité de la condition humaine. Le soir, sur Arte, était de nouveau présenté le film de Richard Attenborough, sur Gandhi. On y rapporte que celui sans qui l'Empire britannique aurait tardé encore à quitter l'Inde, rendait compte de son combat politique non violent en expliquant que l'histoire finit toujours par donner tort aux tyrans et aux assassins. Il démontrait aussi que le pouvoir décisif appartient au peuple, pas aux hommes de pouvoir. On peut en rire, il n'en reste pas moins que la violence politique ne connaît que des triomphes temporaires, non pas fugaces, (ils peuvent avoir des effets longs), mais non durables.
L'omniprésent Sarkozy n'est ni un tyran ni un assassin mais il a placé son action sous le signe de la pire égocratie, pas celle de l'autocrate ou du prince de sang, celle du chef d'entreprise qui, in fine, est seul à décider de l'essentiel. C'est un piège redoutable : il conduit à s'enfermer dans des logiques brutales pouvant mener à des affrontements terrifiants.
Les opposants de cette majorité fondue en un seul représentant ont la responsabilité de ne pas entrer dans son jeu, de ne pas faire semblant d'être dans le système démocratique traditionnel. La cinquième République est dépassée mais pas dans le sens d'un plus démocratique, bien plutôt dans le sens d'un retour à l'ordre, tel que le conçoivent, depuis toujours, les possédants. La régression est systémique. Elle s'appuie sur un fond politique qui n'a jamais été absent en France. Il ne suffisait pas, en 1793, de supprimer la personne du Roi pour supprimer son être politique. Un peu plus de deux siècles après la Révolution française, les philosophes ont, de nouveau de quoi intervenir. La monarchie est de retour.
dimanche 12 août 2007
Le ciel n'est plus immense; il est impensable
Marie est montée au ciel. Les catholiques vont fêter cela d'ici quelques jours. Je retrouve, aujourd'hui, une note griffonnée où j'écrivais : "le ciel n'est plus immense; il est impensable".
Les certitudes terrestres sont mal en point. Ne voila-t-il pas qu'aurait été découverte une nouvelle planète à quelque vingt années-lumière? Autant dire à côté. Les journalistes, comme d'habitude, après avoir annoncé cet événement qui révolutionne la pensée, n'en disent plus rien... Nous voici amenés à croire non plus le discours des prêtres sur le ciel mais celui des astronomes! Le ciel que scrute des hommes armés de leur calculs et de leurs outils d'observation n'en finit pas de s'étendre et de se complexifier! C'est ce qu'on nous dit. C'est ce que nous sommes incapables de vérifier. C'est pourtant ce qui n'est pas douteux...
Le ciel dont on parlait aux enfants, au catéchisme, apparaît bien petit et bien moins mystérieux. L'infini était un mot qui faisait peur mais qui ne pouvait qu'être vague. L'infini, désormais, a ceci de neuf qu'il est bien plus qu'une idée; c'est une réalité dont on peut apprendre qu'elle n'est pas encore mesurable! Oui, le ciel n'est plus immense mais il est impensable ou plutôt : le ciel est bien plus qu'immense; il est impensable puisqu'incommensurable. L'espace reste insaisissable mais pourtant, il est là. On y entre, même si c'est en ses très minces franges, aux abords de la Terre. Le ciel n'est plus l'autre monde; c'est le nôtre!
Qu'on puisse seulement dire que les astres se comptent par milliards ou plutôt sont innombrables, réduit notre pensée à bien peu. Un domaine sans limites s'ouvre. Les religions, une fois de plus, vont devoir réviser leurs représentations du monde. Les sots qui en sont à contester Darwin vont devoir faire face à un discours scientifique bien plus dangereux : le ciel n'est pas ailleurs et nous sommes déjà dedans, dans son infini toujours impénétrable mais déjà présent. Il eut fallu au Pape casser non pas l'œuvre de Galilée mais sa lunette. Mettre l'œil au téléscope suffit à faire basculer dans l'émerveillement ou l'horreur. Ce ciel n'est pas vide, bleu ou noir; il est peuplé, nuit et jour, par une lumière ponctuée qui juxtapose des taches et des éclairs si nombreux qu'on dirait qu'aucune place n'est laissée aux interstices interstellaires! Illusion supplémentaire : au contaire, entre ces tous ces astres si rapprochés existent des espaces, des intervalles infranchissables le temps d'une vie humaine, des béances sans fond. Bien sûr, un astrophysicien rirait de ma naïveté, cependant comme pour les étoiles, si vaste soit son savoir par rapport au mien, il n'en sait guère plus.
Le ciel est par dessus le toit si bleu si vaste, écrivait Verlaine.
Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume, chantait Jean Ferrat.
La philosophie et la poésie sont encore les moins mauvais modes d'approche de la réalité humaine. Nous avons perdu un ciel; nous en avons retrouvé un plus étonnant encore. Le sort de l'homme est tout autre que ce que l'on en croit. Et ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle...
Les certitudes terrestres sont mal en point. Ne voila-t-il pas qu'aurait été découverte une nouvelle planète à quelque vingt années-lumière? Autant dire à côté. Les journalistes, comme d'habitude, après avoir annoncé cet événement qui révolutionne la pensée, n'en disent plus rien... Nous voici amenés à croire non plus le discours des prêtres sur le ciel mais celui des astronomes! Le ciel que scrute des hommes armés de leur calculs et de leurs outils d'observation n'en finit pas de s'étendre et de se complexifier! C'est ce qu'on nous dit. C'est ce que nous sommes incapables de vérifier. C'est pourtant ce qui n'est pas douteux...
Le ciel dont on parlait aux enfants, au catéchisme, apparaît bien petit et bien moins mystérieux. L'infini était un mot qui faisait peur mais qui ne pouvait qu'être vague. L'infini, désormais, a ceci de neuf qu'il est bien plus qu'une idée; c'est une réalité dont on peut apprendre qu'elle n'est pas encore mesurable! Oui, le ciel n'est plus immense mais il est impensable ou plutôt : le ciel est bien plus qu'immense; il est impensable puisqu'incommensurable. L'espace reste insaisissable mais pourtant, il est là. On y entre, même si c'est en ses très minces franges, aux abords de la Terre. Le ciel n'est plus l'autre monde; c'est le nôtre!
Qu'on puisse seulement dire que les astres se comptent par milliards ou plutôt sont innombrables, réduit notre pensée à bien peu. Un domaine sans limites s'ouvre. Les religions, une fois de plus, vont devoir réviser leurs représentations du monde. Les sots qui en sont à contester Darwin vont devoir faire face à un discours scientifique bien plus dangereux : le ciel n'est pas ailleurs et nous sommes déjà dedans, dans son infini toujours impénétrable mais déjà présent. Il eut fallu au Pape casser non pas l'œuvre de Galilée mais sa lunette. Mettre l'œil au téléscope suffit à faire basculer dans l'émerveillement ou l'horreur. Ce ciel n'est pas vide, bleu ou noir; il est peuplé, nuit et jour, par une lumière ponctuée qui juxtapose des taches et des éclairs si nombreux qu'on dirait qu'aucune place n'est laissée aux interstices interstellaires! Illusion supplémentaire : au contaire, entre ces tous ces astres si rapprochés existent des espaces, des intervalles infranchissables le temps d'une vie humaine, des béances sans fond. Bien sûr, un astrophysicien rirait de ma naïveté, cependant comme pour les étoiles, si vaste soit son savoir par rapport au mien, il n'en sait guère plus.
Le ciel est par dessus le toit si bleu si vaste, écrivait Verlaine.
Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume, chantait Jean Ferrat.
La philosophie et la poésie sont encore les moins mauvais modes d'approche de la réalité humaine. Nous avons perdu un ciel; nous en avons retrouvé un plus étonnant encore. Le sort de l'homme est tout autre que ce que l'on en croit. Et ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle...
samedi 11 août 2007
Un citoyen pas très catholique
J'ai eu la surprise de m'entendre moi-même dire, à haute voix, que je n'étais pas catholique. C'était la première fois de ma vie. Par honnêteté, j'avais voulu préciser, à quelqu'un qui m'interrogeait, que je ne serais sûrement pas un catholique bien représentatif devant le Vicaire général du Val d'Oise en visite à un campement de Rroms. C'est, je crois, ce que je voulais dire. En fait, et pour parler bref, parce qu'on me demandait pourquoi je ne viendrais pas à la rencontre de ce personnage d'Église, j'ai lâché : "...parce que je ne suis pas catholique".
Je ne suis, en effet, pas très catholique aux yeux de bien des catholiques. Mais le suis-je à mes propres yeux? Cet épisode m'a conduit à repenser que je n'avais pas longtemps été catholique au sens où l'entend la hiérarchie catholique.
Enfant, je suis allé au catéchisme parce que ma mère m'y envoya, comme y allaient presque tous ceux qui avaient mon âge. Après ce qu'on appelait la Communion Solennelle, je restai catholique parce que, dans le Livre des Actes des Apôtres qui trainait dans la chambre de mes parents, j'avais lu des récits épiques qui exaltaient l'adolescent que je devenais, avec une priorité fondamentale : les chrétiens étaient ceux, et seulement ceux, qui mettaient tout en commun. Plus tard, j'ai cru trouver, dans la famille de celle avec qui j'allais vivre, la mise en œuvre de ce principe de partage absolu. Je sus assez vite que ce n'étais pas tout à fait vrai, sauf pour Claire, ma compagne (je ne voulais pas dire ma femme). À l'École Normale d'Instituteurs, ce "séminaire rouge", je m'accrochais à cette évidence que catholique signifiait universel et que par conséquent, le religieux pouvait communiquer avec toutes les cultures. J'y trouvais une source d'inspiration pour la laïcité qui était la mienne, c'est à dire un respect d'autrui qui autorisait à chercher passionnément l'unité du monde en dépit des innombrables et souvent heureuses différences qui le constituent.
Au seuil de la vieillesse, je constate que l'Église catholique n'a pas suffisamment, ni assez vite, évolué pour pouvoir demeurer ou devenir catholique. Son universalité n'est que de façade. Je dois donc admettre, que cela me plaise ou non, que je ne suis plus catholique parce que je ne pense plus comme pensent la majorité des catholiques. Le catholicisme est un ...isme comme un autre, c'est-à-dire un système. Or, il n'y a pas de système universel. Ceux qui l'ont pensé, qu'ils soient inspiré par leur foi ou par la raison, ont conduit l'humanité vers la violence et le meurtre. L'universel n'est pas Un; il est divers et complexe. La richesse du monde est dans sa multiplicité. Catholique, par conséquent, selon moi, non dogmatique et non sectaire puisque universel, est un mot qui, ainsi lu, ne veut rien dire pour un Pape ou un évèque, un protecteur de la foi...
J'ai la chance et le malheur de lire, occasionnellement, une publication qui traine sur le bureau de mon très vieux beau-père : Famille chrétienne. J'y relève exactement l'une des visions du monde qui rend le catholicisme creux et pervers. Je m'y suis, récemment, à y regarder de près, trouvé décrit comme l'un de ces relativistes d'où provient tout le mal, ce qui signifie, notamment, que je fais l'erreur gravissime de ne pas comprendre qu'il n'est qu'une vérité, celle dont l'Église a la garde, une seule. S'en éloigner conduit à l'horreur sociale, politique et générale. Cet intégrisme idéologique qui apparaît partout, au cœur des religions, est bien là, en Europe, en France, dans une revue ayant pignon sur rue.
La philosophie que je fréquente ne permet pas de céder à ces affirmations péremptoires qui transforment les meilleurs des hommes en bourreaux. Dès qu'il est impossible de penser autrement que ne le veut le pouvoir, que ce soit celui d'un État ou d'une Église, alors la dragonnade n'est pas loin.
Pour finir la description de ma distanciation par rapport au catholicisme, je dois revenir sur cette prise de conscience fulgurante qui me fit comprendre, bien avant de savoir quoi que ce soit du marxisme et des luttes ouvrières, que ce qui fondait les premières communautés de chrétiens , c'était le partage. De là me vint que chaque homme pouvait être mon semblable et que le plus proche de mes semblables s'appelait le prochain. De là me vint que celui qui aime son prochain comme lui-même ne peut, en aucune circonstance, le tuer. De là me vint que nul ne se peut placer au-dessus de tout autre, forcément son égal, et qu'il n'est aucun autre pouvoir que celui du service. De là me vint, enfin, que celui qui n'est pas radicalement du côté des pauvres, des non violents et des détachés du pouvoir ne peut se réclamer du Christ et de sa Parole, rapportée, bien des années plus tard, par ceux qui ont écrit les Évangiles.
J'ai cessé d'être catholique parce que je suis catholique, comme j'ai cessé, sur un tout autre plan, d'être socialiste parce que je suis socialiste, d'être communiste parce que je suis communiste, d'être écologiste parce que je suis écologiste, d'être anarchiste parce que je suis anarchiste. Aucun adjectif qui se termine par le suffixe "iste" ne pourra jamais me définir tout entier. Je n'appartiens entiérement à aucun parti, chapelle ou nation et aucun groupe humain ne peut s'emparer de moi. Je tiens à mes multiappartenances, y compris celles qui sont contradictoires, car elles m'obligent, alors, à chercher comment surmonter mes contradictions.
Aujourd'hui, il n'y a plus, me semble-t-il, d'alternative autre que celle-ci : ou bien être catholique (plus largement chrétien), c'est engager sa vie dans cette liberté absolue par rapport à l'argent, à la force et au pouvoir, ou bien l'on n'est ni catholique ni chrétien.
Et Dieu, me direz vous? Il vous semble, peut-être, que je l'oublie un peu! Et bien Dieu, -peut-on, d'ailleurs, employer ce mot s'il a le sens infini que lui donnent les hommes?- ce Dieu, qui n'est, de toute façon, rien de ce qu'on en dit, et qui, s'il est, ne peut se trouver défini autrement que ne le fait le Christ, ("Dieu est Amour"), ce Dieu-là serait au travail dans la construction du monde, terrestre autant que céleste, et donc, sur la planète terre, par l'intermédiaire de ceux dont il est question dans le Sermon sur la Montagne : les humbles, les pacifiques et les pauvres.
Que ceux qui croient en cette utopie improbable se réclament du Christ et qu'ils se disent chrétiens et catholiques, passe, mais alors, tous les autres, les bavards qui sont "comme l'airain sonnant", les onctueux qui parlent et n'agissent guère, tous ceux là, les plus nombreux, mentent. Quant à moi, qui ne sait plus s'il est catholique, je ne sais si je mens ou pas, mais je sais que je ne peux plus me ranger parmi ceux dont j'ai si longuement constaté qu'ils mentent.
Je ne suis, en effet, pas très catholique aux yeux de bien des catholiques. Mais le suis-je à mes propres yeux? Cet épisode m'a conduit à repenser que je n'avais pas longtemps été catholique au sens où l'entend la hiérarchie catholique.
Enfant, je suis allé au catéchisme parce que ma mère m'y envoya, comme y allaient presque tous ceux qui avaient mon âge. Après ce qu'on appelait la Communion Solennelle, je restai catholique parce que, dans le Livre des Actes des Apôtres qui trainait dans la chambre de mes parents, j'avais lu des récits épiques qui exaltaient l'adolescent que je devenais, avec une priorité fondamentale : les chrétiens étaient ceux, et seulement ceux, qui mettaient tout en commun. Plus tard, j'ai cru trouver, dans la famille de celle avec qui j'allais vivre, la mise en œuvre de ce principe de partage absolu. Je sus assez vite que ce n'étais pas tout à fait vrai, sauf pour Claire, ma compagne (je ne voulais pas dire ma femme). À l'École Normale d'Instituteurs, ce "séminaire rouge", je m'accrochais à cette évidence que catholique signifiait universel et que par conséquent, le religieux pouvait communiquer avec toutes les cultures. J'y trouvais une source d'inspiration pour la laïcité qui était la mienne, c'est à dire un respect d'autrui qui autorisait à chercher passionnément l'unité du monde en dépit des innombrables et souvent heureuses différences qui le constituent.
Au seuil de la vieillesse, je constate que l'Église catholique n'a pas suffisamment, ni assez vite, évolué pour pouvoir demeurer ou devenir catholique. Son universalité n'est que de façade. Je dois donc admettre, que cela me plaise ou non, que je ne suis plus catholique parce que je ne pense plus comme pensent la majorité des catholiques. Le catholicisme est un ...isme comme un autre, c'est-à-dire un système. Or, il n'y a pas de système universel. Ceux qui l'ont pensé, qu'ils soient inspiré par leur foi ou par la raison, ont conduit l'humanité vers la violence et le meurtre. L'universel n'est pas Un; il est divers et complexe. La richesse du monde est dans sa multiplicité. Catholique, par conséquent, selon moi, non dogmatique et non sectaire puisque universel, est un mot qui, ainsi lu, ne veut rien dire pour un Pape ou un évèque, un protecteur de la foi...
J'ai la chance et le malheur de lire, occasionnellement, une publication qui traine sur le bureau de mon très vieux beau-père : Famille chrétienne. J'y relève exactement l'une des visions du monde qui rend le catholicisme creux et pervers. Je m'y suis, récemment, à y regarder de près, trouvé décrit comme l'un de ces relativistes d'où provient tout le mal, ce qui signifie, notamment, que je fais l'erreur gravissime de ne pas comprendre qu'il n'est qu'une vérité, celle dont l'Église a la garde, une seule. S'en éloigner conduit à l'horreur sociale, politique et générale. Cet intégrisme idéologique qui apparaît partout, au cœur des religions, est bien là, en Europe, en France, dans une revue ayant pignon sur rue.
La philosophie que je fréquente ne permet pas de céder à ces affirmations péremptoires qui transforment les meilleurs des hommes en bourreaux. Dès qu'il est impossible de penser autrement que ne le veut le pouvoir, que ce soit celui d'un État ou d'une Église, alors la dragonnade n'est pas loin.
Pour finir la description de ma distanciation par rapport au catholicisme, je dois revenir sur cette prise de conscience fulgurante qui me fit comprendre, bien avant de savoir quoi que ce soit du marxisme et des luttes ouvrières, que ce qui fondait les premières communautés de chrétiens , c'était le partage. De là me vint que chaque homme pouvait être mon semblable et que le plus proche de mes semblables s'appelait le prochain. De là me vint que celui qui aime son prochain comme lui-même ne peut, en aucune circonstance, le tuer. De là me vint que nul ne se peut placer au-dessus de tout autre, forcément son égal, et qu'il n'est aucun autre pouvoir que celui du service. De là me vint, enfin, que celui qui n'est pas radicalement du côté des pauvres, des non violents et des détachés du pouvoir ne peut se réclamer du Christ et de sa Parole, rapportée, bien des années plus tard, par ceux qui ont écrit les Évangiles.
J'ai cessé d'être catholique parce que je suis catholique, comme j'ai cessé, sur un tout autre plan, d'être socialiste parce que je suis socialiste, d'être communiste parce que je suis communiste, d'être écologiste parce que je suis écologiste, d'être anarchiste parce que je suis anarchiste. Aucun adjectif qui se termine par le suffixe "iste" ne pourra jamais me définir tout entier. Je n'appartiens entiérement à aucun parti, chapelle ou nation et aucun groupe humain ne peut s'emparer de moi. Je tiens à mes multiappartenances, y compris celles qui sont contradictoires, car elles m'obligent, alors, à chercher comment surmonter mes contradictions.
Aujourd'hui, il n'y a plus, me semble-t-il, d'alternative autre que celle-ci : ou bien être catholique (plus largement chrétien), c'est engager sa vie dans cette liberté absolue par rapport à l'argent, à la force et au pouvoir, ou bien l'on n'est ni catholique ni chrétien.
Et Dieu, me direz vous? Il vous semble, peut-être, que je l'oublie un peu! Et bien Dieu, -peut-on, d'ailleurs, employer ce mot s'il a le sens infini que lui donnent les hommes?- ce Dieu, qui n'est, de toute façon, rien de ce qu'on en dit, et qui, s'il est, ne peut se trouver défini autrement que ne le fait le Christ, ("Dieu est Amour"), ce Dieu-là serait au travail dans la construction du monde, terrestre autant que céleste, et donc, sur la planète terre, par l'intermédiaire de ceux dont il est question dans le Sermon sur la Montagne : les humbles, les pacifiques et les pauvres.
Que ceux qui croient en cette utopie improbable se réclament du Christ et qu'ils se disent chrétiens et catholiques, passe, mais alors, tous les autres, les bavards qui sont "comme l'airain sonnant", les onctueux qui parlent et n'agissent guère, tous ceux là, les plus nombreux, mentent. Quant à moi, qui ne sait plus s'il est catholique, je ne sais si je mens ou pas, mais je sais que je ne peux plus me ranger parmi ceux dont j'ai si longuement constaté qu'ils mentent.
dimanche 5 août 2007
Sarkozy ou la realpolitique dévoilée
La libération des infirmières bulgares contre des ventes d'armes à la Lybie trouble l'opposition en France. Pourquoi?
Que ce soit vrai ou faux, ce qui importe, c'est qu'on puisse, devant l'opinion publique, aux yeux du monde entier, faire ce que d'autres États font dans le secret. Là est la nouveauté.
J'exècre les choix politiques de Sarkozy mais je dois reconnaître qu'il ne masque pas ses choix et les assume. Je rêve d'une politique autre aussi bien assumée!
Le dictateur lybien est devenu fréquentable, donc on le fréquente.
Beaucoup plus modestement : on s'aligne sur les États-Unis, alors pourquoi, en tant que chef d'État, n'y passerait-on pas ses vacances?
C'est la culture politique de Nicolas Sarkozy, dont on verra bientôt, les effets ravageurs qui fait de moi un opposant radical, mais j'admire son culot et la façon dont il impose ce qu'il est et ce qu'il fait.
Nous allons beaucoup souffrir mais c'est une chance, me semble-t-il, d'avoir pour adversaire, un homme qui agit, plus que ses prédécesseurs, à visage découvert.
Que ce soit vrai ou faux, ce qui importe, c'est qu'on puisse, devant l'opinion publique, aux yeux du monde entier, faire ce que d'autres États font dans le secret. Là est la nouveauté.
J'exècre les choix politiques de Sarkozy mais je dois reconnaître qu'il ne masque pas ses choix et les assume. Je rêve d'une politique autre aussi bien assumée!
Le dictateur lybien est devenu fréquentable, donc on le fréquente.
Beaucoup plus modestement : on s'aligne sur les États-Unis, alors pourquoi, en tant que chef d'État, n'y passerait-on pas ses vacances?
C'est la culture politique de Nicolas Sarkozy, dont on verra bientôt, les effets ravageurs qui fait de moi un opposant radical, mais j'admire son culot et la façon dont il impose ce qu'il est et ce qu'il fait.
Nous allons beaucoup souffrir mais c'est une chance, me semble-t-il, d'avoir pour adversaire, un homme qui agit, plus que ses prédécesseurs, à visage découvert.
mardi 31 juillet 2007
Pour en finir avec le Tour de France
Le Tour a déjà brisé bien des vies.
Il a séduit aussi des générations entières en flattant le culte de l'exploit.
C'est une machine publicitaire d'une étonnante efficacité : des foules se pressent au bord des routes pour admirer et les coureurs et la caravane hurlante des véhicules de différentes marques.
Les coureurs sont eux-mêmes transformés en hommes-sandwiches portant sur le dos, les cuisses, la poitrine, les noms des sponsors de leur équipe.
Depuis des décennies, la déviation d'une initiative née voici un siècle, s'est poursuivie, inexorablement, faisant passer la compétition sportive loin derrière l'enjeu commercial.
Les victoires successives d'un coureur américain devenues douteuses, puis celle, l'an passé, d'un autre coureur américain bel et bien convaincu, lui, de dopage, les expulsions du Tour de tricheurs avant même le départ, ou pendant l'épreuve, tout indique que non seulement la course est truquée mais que les enjeux financiers sont devenus tels que tous les risques peuvent être encourus pour tenter sa chance.
Le spectacle de cette marchandisation du sport qui s'est emparée de bien d'autres activités sportives à commencer par le foot-ball et l'athlétisme, est efficacement mis en scène par des médias complices.
La professionnalisation de la course cycliste oblige au résultat si l'on veut faire fortune avant de n'être plus physiquement capable de briller.
Voici venu le temps de vérité : le Tour de France a perdu toit son intérêt. Une foule de gogos continue encore à battre des mains mais plus personne ne peut croire en la sincérité d'une épreuve totalement dominée par des intérêtrs financiers.
L'hypocrisie des dénonciateurs du dopage, dans le milieu du vélo, n'a d'égale que celle des politiques qui, en réalité laissent faire.
Les chaînes allemandes de télévision cessent-elles de couvrir le Tour après la découverte du dopage d'un coureur allemand, la fédération cycliste danoise sanctionnent-elle le porteur du Maillot Jaune, danois, suite à une accusation de dopage, qu'à cela ne tienne, on continue, pire, on critique ces mesures prises hors de nos frontières par des partenaires honnêtes.
L'actuel Maillot Jaune va donc, quelque temps encore, grâce aux médias, (il m'étonnerait qu'on le laisse arriver jusqu'à Paris sous cette tunique), étaler le long des routes traversées, ce slogan non écrit : "Dopage ou pas, le Tour continue".
Il y aussi d'autres enjeux qui retardent la fin du Tour de France : l'enjeu politique notamment. Le Tour de France, "la plus grande course cycliste au monde", est une manifestation nationaliste éblouissante. Une majorité de Français en est encore fière. Même ceux qui n'y croient plus parleront longtemps de la lutte entre Poulidor et Anquetil, Coppi et Bartali, ou des exploits de Bobet, Charly Gaul et autres... Et pensez donc, les derniers grands vainqueurs français Hinault et Fignon sont des "consultants" du Tour de France. Salir cela, c'est reconnaître qu'on s'est laissé duper, et c'est insupportable.
Qu'on soit passé des équipes nationales aux équipes commerciales n'a jamais fait lever de protestations. Que les morts prématurées de Jacques Anquetil, d'un champion anglais, Tom Simpson, -sur les pentes du mont Ventoux, en plein Tour!-, de Louison Bobet n'aient jamais fait se poser de questions sur les risques d'un usage très ancien de substances dopantes, est la preuve d'une complaisance généralisée : le Tour était intouchable.
Eh bien, le Tour est touché. Trop c'est trop. Ce que le simple bon sens n'obtenait pas, le ridicule va le permettre : même s'il devait se prolonger quelques années encore, le Tour de France est une épreuve menacée par ce qu'il craint le plus, le désintérêt populaire. Le doute a été semé. La sincérité de la course fait sourire. L'étalement publicitaire écœure. La transformation des athlètes en machines à sous est inconvenante. Le Tour n'est plus crédible. Le Tour est blessé à mort. Il ne lui reste plus qu'à mourir.
Il a séduit aussi des générations entières en flattant le culte de l'exploit.
C'est une machine publicitaire d'une étonnante efficacité : des foules se pressent au bord des routes pour admirer et les coureurs et la caravane hurlante des véhicules de différentes marques.
Les coureurs sont eux-mêmes transformés en hommes-sandwiches portant sur le dos, les cuisses, la poitrine, les noms des sponsors de leur équipe.
Depuis des décennies, la déviation d'une initiative née voici un siècle, s'est poursuivie, inexorablement, faisant passer la compétition sportive loin derrière l'enjeu commercial.
Les victoires successives d'un coureur américain devenues douteuses, puis celle, l'an passé, d'un autre coureur américain bel et bien convaincu, lui, de dopage, les expulsions du Tour de tricheurs avant même le départ, ou pendant l'épreuve, tout indique que non seulement la course est truquée mais que les enjeux financiers sont devenus tels que tous les risques peuvent être encourus pour tenter sa chance.
Le spectacle de cette marchandisation du sport qui s'est emparée de bien d'autres activités sportives à commencer par le foot-ball et l'athlétisme, est efficacement mis en scène par des médias complices.
La professionnalisation de la course cycliste oblige au résultat si l'on veut faire fortune avant de n'être plus physiquement capable de briller.
Voici venu le temps de vérité : le Tour de France a perdu toit son intérêt. Une foule de gogos continue encore à battre des mains mais plus personne ne peut croire en la sincérité d'une épreuve totalement dominée par des intérêtrs financiers.
L'hypocrisie des dénonciateurs du dopage, dans le milieu du vélo, n'a d'égale que celle des politiques qui, en réalité laissent faire.
Les chaînes allemandes de télévision cessent-elles de couvrir le Tour après la découverte du dopage d'un coureur allemand, la fédération cycliste danoise sanctionnent-elle le porteur du Maillot Jaune, danois, suite à une accusation de dopage, qu'à cela ne tienne, on continue, pire, on critique ces mesures prises hors de nos frontières par des partenaires honnêtes.
L'actuel Maillot Jaune va donc, quelque temps encore, grâce aux médias, (il m'étonnerait qu'on le laisse arriver jusqu'à Paris sous cette tunique), étaler le long des routes traversées, ce slogan non écrit : "Dopage ou pas, le Tour continue".
Il y aussi d'autres enjeux qui retardent la fin du Tour de France : l'enjeu politique notamment. Le Tour de France, "la plus grande course cycliste au monde", est une manifestation nationaliste éblouissante. Une majorité de Français en est encore fière. Même ceux qui n'y croient plus parleront longtemps de la lutte entre Poulidor et Anquetil, Coppi et Bartali, ou des exploits de Bobet, Charly Gaul et autres... Et pensez donc, les derniers grands vainqueurs français Hinault et Fignon sont des "consultants" du Tour de France. Salir cela, c'est reconnaître qu'on s'est laissé duper, et c'est insupportable.
Qu'on soit passé des équipes nationales aux équipes commerciales n'a jamais fait lever de protestations. Que les morts prématurées de Jacques Anquetil, d'un champion anglais, Tom Simpson, -sur les pentes du mont Ventoux, en plein Tour!-, de Louison Bobet n'aient jamais fait se poser de questions sur les risques d'un usage très ancien de substances dopantes, est la preuve d'une complaisance généralisée : le Tour était intouchable.
Eh bien, le Tour est touché. Trop c'est trop. Ce que le simple bon sens n'obtenait pas, le ridicule va le permettre : même s'il devait se prolonger quelques années encore, le Tour de France est une épreuve menacée par ce qu'il craint le plus, le désintérêt populaire. Le doute a été semé. La sincérité de la course fait sourire. L'étalement publicitaire écœure. La transformation des athlètes en machines à sous est inconvenante. Le Tour n'est plus crédible. Le Tour est blessé à mort. Il ne lui reste plus qu'à mourir.
vendredi 13 juillet 2007
Changer d'ère et d'air en politique
La sarkomania risque de s'imposer.
Cette politique-spectacle plaît.
La surprésidentialisation est à l'œuvre.
C'est très exactement ce que j'exècre.
Ce néo-populisme est par essence antidémocratique.
Face à cela, qu'avait connu l'Italie avec Berlusconi, la gauche "centriste" se délite.
La gauche "blairiste" se révêle être bien ce qu'elle est: néolibérale.
La gauche "républicaine" explose en autant de chapelles que de doctrines.
Si ce qui arrive ne m'a que peu surpris, s'agissant de la droitisation de la gauche, (extrêmes inclus), la rapidité de l'action de mise à nu, ou à plat, de ses adversaires par le feu follet Sarko a, tout de même, de quoi étonner.
On ne sait que penser! Qu'est-ce qui prime, l'énergie de ce Président à tout faire ou le vide sidéral de ce parti socialiste qui ne sait plus ce qu'il est? Quelle est la cause principale de l'ouverture de ce champ de ruines que désertent, jour après jour, des personnalités politiques médiatiques, au PS et ailleurs à gauche? Est-ce l'audace du démolisseur ou la fragilité de ce grand parti d'élus désormais sans profondes racines populaires qu'il faut placer au premier rang des causes de cette dévastation?
La rupture annoncée était une fracture voulue et opérée sans anaesthésie! Toute l'opposition va en souffrir. Le PS en premier lieu parce qu'il était le plus en vue, mais chacune des composantes de cette ex-gauche plurielle va s'en trouver brisée.
Pendant ce temps, la France s'adapte, se laisse éblouir, résiste mal à ce tsunami politique que nul n'avait vu arriver. Sarkozi par-ci, Sarkozi par-là, le furet saigne ses opposants et règne en maître de moins en moins contesté! En moins d'un trimestre, il s'est emparé de toutes les commandes, et le Parlement, qu'on croyait pourvu d'une forte minorité de députés capables de mettre un frein à la domination de l'omniscient, omnopotent, omniprésent Président, se trouve réduit au rôle de grand théatre où des intermittents du spectacle politique peuvent briller mais dans les rôles qui leur sont assignés par le Grand Metteur en Scène... Il va d'ailleurs venir à la Tribune de l'Assemblée nationale, grâce à une modification constitutionnelle, pour y donner le la de la partition à jouer, en bon chef d'orchestre qu'il est. Quand on vous dit que cet homme sait tout faire!
Pareille déconfiture de la part de ceux qui ne savent plus où s'installer pour agir efficacement, qu'ils soient socialistes, écologistes, humanitaires ou issus de l'immigration, annonce une tempête violente. Le temps est compté. Les politiques les plus attentifs le savent. C'est pourquoi, à droite, on bouscule le calendrier parlementaire : il faut élever un barrage de lois face à la déferlante qui suivra la prise de conscience de ce que va devenir la France. C'est pourquoi, à gauche, on panique, soit en fuyant vers celui qui fascine, séduit et corrompt, soit en recherchant des solutions de raccroc du reste contradictoires : la "démocratisation" à l'anglo-saxonne vers un Parti Démocrate de type étatsunien, d'une part, ou la "gauchisation" vers une formation rénovée et refondée à la mode allemande ou hollandaise, par ailleurs!
Rien ne bougera, face à la droite dite décomplexée, tant que des contradictions politiques, que le libéralisme va engendrer de lui-même, ne seront pas apparues aux yeux des Français. Rien ne se produira tant que les luttes populaires n'auront pas obligé la gauche à reconsidérer des analyses surrannées. Le socialisme, le trotskisme, le communisme ont marqué la pensée de générations entières et il faut en tenir compte mais nous entrons dans un autre temps, celui des menaces sur la planète tout entière. Il faut changer d'époque et de chansons!
Me reste-t-il dix ans à vivre physiquement ou intellectuellement pour contribuer à faire émerger des concepts nouveaux dans lesquels les citoyens puissent se reconnaître? Je ne peux le savoir mais il ne me déplairait pas de faire encore partie de ceux qui vont ouvrir des perspectives à ceux qui vont nous succéder...
Cette politique-spectacle plaît.
La surprésidentialisation est à l'œuvre.
C'est très exactement ce que j'exècre.
Ce néo-populisme est par essence antidémocratique.
Face à cela, qu'avait connu l'Italie avec Berlusconi, la gauche "centriste" se délite.
La gauche "blairiste" se révêle être bien ce qu'elle est: néolibérale.
La gauche "républicaine" explose en autant de chapelles que de doctrines.
Si ce qui arrive ne m'a que peu surpris, s'agissant de la droitisation de la gauche, (extrêmes inclus), la rapidité de l'action de mise à nu, ou à plat, de ses adversaires par le feu follet Sarko a, tout de même, de quoi étonner.
On ne sait que penser! Qu'est-ce qui prime, l'énergie de ce Président à tout faire ou le vide sidéral de ce parti socialiste qui ne sait plus ce qu'il est? Quelle est la cause principale de l'ouverture de ce champ de ruines que désertent, jour après jour, des personnalités politiques médiatiques, au PS et ailleurs à gauche? Est-ce l'audace du démolisseur ou la fragilité de ce grand parti d'élus désormais sans profondes racines populaires qu'il faut placer au premier rang des causes de cette dévastation?
La rupture annoncée était une fracture voulue et opérée sans anaesthésie! Toute l'opposition va en souffrir. Le PS en premier lieu parce qu'il était le plus en vue, mais chacune des composantes de cette ex-gauche plurielle va s'en trouver brisée.
Pendant ce temps, la France s'adapte, se laisse éblouir, résiste mal à ce tsunami politique que nul n'avait vu arriver. Sarkozi par-ci, Sarkozi par-là, le furet saigne ses opposants et règne en maître de moins en moins contesté! En moins d'un trimestre, il s'est emparé de toutes les commandes, et le Parlement, qu'on croyait pourvu d'une forte minorité de députés capables de mettre un frein à la domination de l'omniscient, omnopotent, omniprésent Président, se trouve réduit au rôle de grand théatre où des intermittents du spectacle politique peuvent briller mais dans les rôles qui leur sont assignés par le Grand Metteur en Scène... Il va d'ailleurs venir à la Tribune de l'Assemblée nationale, grâce à une modification constitutionnelle, pour y donner le la de la partition à jouer, en bon chef d'orchestre qu'il est. Quand on vous dit que cet homme sait tout faire!
Pareille déconfiture de la part de ceux qui ne savent plus où s'installer pour agir efficacement, qu'ils soient socialistes, écologistes, humanitaires ou issus de l'immigration, annonce une tempête violente. Le temps est compté. Les politiques les plus attentifs le savent. C'est pourquoi, à droite, on bouscule le calendrier parlementaire : il faut élever un barrage de lois face à la déferlante qui suivra la prise de conscience de ce que va devenir la France. C'est pourquoi, à gauche, on panique, soit en fuyant vers celui qui fascine, séduit et corrompt, soit en recherchant des solutions de raccroc du reste contradictoires : la "démocratisation" à l'anglo-saxonne vers un Parti Démocrate de type étatsunien, d'une part, ou la "gauchisation" vers une formation rénovée et refondée à la mode allemande ou hollandaise, par ailleurs!
Rien ne bougera, face à la droite dite décomplexée, tant que des contradictions politiques, que le libéralisme va engendrer de lui-même, ne seront pas apparues aux yeux des Français. Rien ne se produira tant que les luttes populaires n'auront pas obligé la gauche à reconsidérer des analyses surrannées. Le socialisme, le trotskisme, le communisme ont marqué la pensée de générations entières et il faut en tenir compte mais nous entrons dans un autre temps, celui des menaces sur la planète tout entière. Il faut changer d'époque et de chansons!
Me reste-t-il dix ans à vivre physiquement ou intellectuellement pour contribuer à faire émerger des concepts nouveaux dans lesquels les citoyens puissent se reconnaître? Je ne peux le savoir mais il ne me déplairait pas de faire encore partie de ceux qui vont ouvrir des perspectives à ceux qui vont nous succéder...
jeudi 12 juillet 2007
L'éternité ne se conçoit que par amour.
Les discours sur la survie sont, en général, creux.
L'amour est ce qui donne à croire à l'éternité. C'est irrépressible.
Quand deux êtres que n'attire pas seulement le sexe, ne voient de sens à leur vie que l'un par l'autre, ils ne peuvent -illusion ou pas- concevoir aisément l'affaissement définitif de la conscience.
Chacun du reste, être pensant, ne peut se concevoir non pensant.
L'amour est ce qui donne à croire à l'éternité. C'est irrépressible.
Quand deux êtres que n'attire pas seulement le sexe, ne voient de sens à leur vie que l'un par l'autre, ils ne peuvent -illusion ou pas- concevoir aisément l'affaissement définitif de la conscience.
Chacun du reste, être pensant, ne peut se concevoir non pensant.
mardi 10 juillet 2007
De la perpétuation de l'esclavage.
Je ne connais plus d'autre moyen de mettre en difficulté ceux qui n'ont cessé de rechercher comment s'approprier le monde qu'en mettant constamment en avant que la planète ne nous appartient pas.
Autrement dit, et pour faire court, la lutte écologique seule -mais dans toutes ses dimensions, environnementales et sociales- est à même de faire reculer le capitalisme.
J'appelle capitalisme, en le regardant tant du pont de vue de l'actualité que du point de vue de l'histoire, ce processus de conquête qui n'a cessé de viser la mise en tutelle de tout ce qui peut s'opposer à l'élargissement sans fin de l'avoir.
Il faudra bien qu'au cours des temps à vivre on s'emploie à examiner, dénoncer et abolir les causes de ce qui exploite la planète! Il nous est indispensable de connaître ce que la conquête du monde a fait payer et continue de faire payer à l'humanité.
Le capitalisme rend une partie de l'humanité esclave de l'autre. Esclavage, servage, colonisation, exploitation auront été une seule et même action gigantesque de prise de pouvoir de l'homme sur l'homme.
Ce constat est, certes, désespérant, mais beaucoup de signes nous donnent à penser que l'humanité ne supportera plus longtemps cet esclavage multiforme. Deux preuves de ce que j'affirme se trouvent contenues dans la démographie et dans les menaces écologiques.
Dans la démographie parce que tenir en laisse bientôt 9 milliards d'êtres humains va devenir, d'ici 2050, d'une complexité et d'un coût que les "maîtres du monde" n'imaginent même pas. Dans les menaces écologiques parce que l'action de l'homme sur son cadre de vie a bouleversé des équilibres, supprimé des ressources et engendré des perturbations telles qu'il devient impossible de prolonger des pratiques qui ruinent non seulement les exploités mais les exploiteurs.
Ce bilan humain désastreux, à l'échelle de quelques millénaires, pourrait conduire au doute radical sur l'avenir humain. Il peut aussi déclencher un désir de vivre-malgré-tout qui modifie totalement les rapports politiques.
Je veux pouvoir me bercer quelque temps encore de cette illusion. Après, ce ne sera plus mon affaire mais celles de tous mes successeurs...
Autrement dit, et pour faire court, la lutte écologique seule -mais dans toutes ses dimensions, environnementales et sociales- est à même de faire reculer le capitalisme.
J'appelle capitalisme, en le regardant tant du pont de vue de l'actualité que du point de vue de l'histoire, ce processus de conquête qui n'a cessé de viser la mise en tutelle de tout ce qui peut s'opposer à l'élargissement sans fin de l'avoir.
Il faudra bien qu'au cours des temps à vivre on s'emploie à examiner, dénoncer et abolir les causes de ce qui exploite la planète! Il nous est indispensable de connaître ce que la conquête du monde a fait payer et continue de faire payer à l'humanité.
Le capitalisme rend une partie de l'humanité esclave de l'autre. Esclavage, servage, colonisation, exploitation auront été une seule et même action gigantesque de prise de pouvoir de l'homme sur l'homme.
Ce constat est, certes, désespérant, mais beaucoup de signes nous donnent à penser que l'humanité ne supportera plus longtemps cet esclavage multiforme. Deux preuves de ce que j'affirme se trouvent contenues dans la démographie et dans les menaces écologiques.
Dans la démographie parce que tenir en laisse bientôt 9 milliards d'êtres humains va devenir, d'ici 2050, d'une complexité et d'un coût que les "maîtres du monde" n'imaginent même pas. Dans les menaces écologiques parce que l'action de l'homme sur son cadre de vie a bouleversé des équilibres, supprimé des ressources et engendré des perturbations telles qu'il devient impossible de prolonger des pratiques qui ruinent non seulement les exploités mais les exploiteurs.
Ce bilan humain désastreux, à l'échelle de quelques millénaires, pourrait conduire au doute radical sur l'avenir humain. Il peut aussi déclencher un désir de vivre-malgré-tout qui modifie totalement les rapports politiques.
Je veux pouvoir me bercer quelque temps encore de cette illusion. Après, ce ne sera plus mon affaire mais celles de tous mes successeurs...
lundi 9 juillet 2007
Incrédulité.
Prêtres, vous ne savez pas ce que vous dites.
Vous parlez creux.
Vos mots sont impies.
Vous banalisez l'esprit.
Vous nous détournez de Dieu.
Car s'Il est,
il ne peut être ce que vous en dites.
Votre parole est mensonge,
illusion,
et insulte à la vérité.
La vérité est modeste,
prudente et humble,
elle ne s'assène pas,
elle n'épouvante pas,
et ne décourage personne.
J'entends encore
le rire de ma petite fille
se gaussant des menaces
dont on voulait l'encombrer :
celles du péché
et celles de l'enfer.
Elle fut saine
de réagir ainsi
mais pouvait-elle rester insensible
aux paroles d'autorité
des adultes et des sachants?
Trahir l'enfance est criminel.
Prêtres, imams, rabbins,
moines et sorciers,
votre savoir se détruit
dès que vous ordonnez
ce qu'il faut penser
et tuez ainsi la conscience libre.
Vous êtes ces infidèles
dont vous avez si peur.
Vous parlez creux.
Vos mots sont impies.
Vous banalisez l'esprit.
Vous nous détournez de Dieu.
Car s'Il est,
il ne peut être ce que vous en dites.
Votre parole est mensonge,
illusion,
et insulte à la vérité.
La vérité est modeste,
prudente et humble,
elle ne s'assène pas,
elle n'épouvante pas,
et ne décourage personne.
J'entends encore
le rire de ma petite fille
se gaussant des menaces
dont on voulait l'encombrer :
celles du péché
et celles de l'enfer.
Elle fut saine
de réagir ainsi
mais pouvait-elle rester insensible
aux paroles d'autorité
des adultes et des sachants?
Trahir l'enfance est criminel.
Prêtres, imams, rabbins,
moines et sorciers,
votre savoir se détruit
dès que vous ordonnez
ce qu'il faut penser
et tuez ainsi la conscience libre.
Vous êtes ces infidèles
dont vous avez si peur.
De la droitisation de la gauche radicale
On a longtemps appelé gauche extrême des organisations politiques qui étaient idéologiquement rigides et enfermées dans la tour de leurs certitudes. Toutes les formations léninistes sont tombées dans cette erreur funeste : la démocratie populaire, c'est la dictature des élites qui se sont mises entièrement au service du peuple. Il s'agissait déjà d'une droitisation. Ce qui est droit, c'est ce qui n'est pas courbe et la meilleure façon de ne pas se courber, de ne pas se plier, c'est d'être rigide. Celui qui ne se courbe pas trahit moins.
On connaît les conséquences de ces comportements austères, intransigeants, fidèles à la doctrine, autoritaires, sans concessions, irréprochables, incorruptibles. De l'Inquisition à la Terreur, de l'échafaux au goulag, l'histoire n'a cessé de nous révéler la monstruosité des accapareurs de vérité. Des crimes ont marqué à jamais cette fausse gauche qui pratiquait le contraire de ce qu'elle énonçait.
L'amollissement de la pensée à gauche ne l'a pas assouplie. Non seulement l'abandon des convictions socialistes lui permet de continuer à pratiquer le contraire de ce qu'elle énonçait, mais il lui permet de continuer à se vautrer dans des modes de gouvernance antidémocratiques. Quant à la gauche trotskyste qui n'a cessé de vilipendé le stalinisme et la social-démocratie, elle s'est donné à choisir entre le renoncement à la prise de tout pouvoir et la gestion pépère du petit capital de sympathie que lui confère son intransigeance apparente.
Je soutiens que toutes les gauches se sont droitisées, soit qu'elles se soient durcies jusqu'à se contredire, soit qu'elles se soient converties en tout ou partie à l'idéologie qu'elles avaient, depuis leur origine, combattue.
S'agissant uniquement de la gauche dite radicale, il n'est pas sans intérêt de relever qu'elle souffre des mêmes maux que la gauche qu'elle voue aux gémonies. Elle s'affadit et se crispe tout à la fois. Elle sait ce qu'elle ne veut pas. Elle ne sait plus ce qu'elle veut.
Ce constat est alarmant parce que nul, parmi les anticapitalistes, ne sort indemne de cette défaite idéologique dont la dernière élection présidentielle en France a permis de constater l'ampleur. Au nombre des chantiers de rénovation des outils de l'action politique et de redéfinition des contenus politiques eux-mêmes, il y a, à coup sûr, la mise en évidence de tout ce qu'a produit comme dégâts, dans la pensée, cette droitisation généralisée du champ politique.
J'en avais confusément conscience. Je mesure mieux la difficulté et la dimension de cet aggiornamento à entreprendre, sans délais...
On connaît les conséquences de ces comportements austères, intransigeants, fidèles à la doctrine, autoritaires, sans concessions, irréprochables, incorruptibles. De l'Inquisition à la Terreur, de l'échafaux au goulag, l'histoire n'a cessé de nous révéler la monstruosité des accapareurs de vérité. Des crimes ont marqué à jamais cette fausse gauche qui pratiquait le contraire de ce qu'elle énonçait.
L'amollissement de la pensée à gauche ne l'a pas assouplie. Non seulement l'abandon des convictions socialistes lui permet de continuer à pratiquer le contraire de ce qu'elle énonçait, mais il lui permet de continuer à se vautrer dans des modes de gouvernance antidémocratiques. Quant à la gauche trotskyste qui n'a cessé de vilipendé le stalinisme et la social-démocratie, elle s'est donné à choisir entre le renoncement à la prise de tout pouvoir et la gestion pépère du petit capital de sympathie que lui confère son intransigeance apparente.
Je soutiens que toutes les gauches se sont droitisées, soit qu'elles se soient durcies jusqu'à se contredire, soit qu'elles se soient converties en tout ou partie à l'idéologie qu'elles avaient, depuis leur origine, combattue.
S'agissant uniquement de la gauche dite radicale, il n'est pas sans intérêt de relever qu'elle souffre des mêmes maux que la gauche qu'elle voue aux gémonies. Elle s'affadit et se crispe tout à la fois. Elle sait ce qu'elle ne veut pas. Elle ne sait plus ce qu'elle veut.
Ce constat est alarmant parce que nul, parmi les anticapitalistes, ne sort indemne de cette défaite idéologique dont la dernière élection présidentielle en France a permis de constater l'ampleur. Au nombre des chantiers de rénovation des outils de l'action politique et de redéfinition des contenus politiques eux-mêmes, il y a, à coup sûr, la mise en évidence de tout ce qu'a produit comme dégâts, dans la pensée, cette droitisation généralisée du champ politique.
J'en avais confusément conscience. Je mesure mieux la difficulté et la dimension de cet aggiornamento à entreprendre, sans délais...
Remettre toujours et encore la démocratie en question
On abuse du mot démocratie.
Celle à laquelle je reste attaché a peu à voir avec celle que je vois pratiquer.
Toute concentration du pouvoir est antidémocratique.
Nous sommes, actuellement, enfermés dans un système politique qui cumule les inconvénients.
Le choix électoral est limité à la reconnaissance du moindre mal. Impossible d'effectuer le choix du candidat le mieux adapté à la fonction. Passer du moindre mal au mieux est un objectif politique simple mais inaccessible par des votes binaires.
Diffuser le pouvoir de décider, augmenter le nombre de ceux qui contribuent à les prendre, n'est pas compatible avec la présidentialisation du régime qui, non seulement au sommet de l'État mais dans la plus modeste des communes fait du chef, du leader, celui dont tout dépend! Rendre capable d'exercer un pouvoir constitue un objectif politique essentiel mais qui n'est jamais favorisé par ceux qui exercent les responsabilités en se protégeant de leurs concurrents autant que de leurs adversaires.
La démocratie ne consiste pas seulement à désigner des représentants et à répartir les responsabilités. C'est aussi inventer des modes de consultations qui associent étroitement les citoyens aux décisions à prendre. Et là, deux interprétations du terme association sont possibles. Ou bien associer c'est informer, ou bien associer c'est co-décider. Le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple est une formule qu'on n'a guère approchée et ce même quand on ne cesse de s'y référer.
Le temps est venu de penser le recueil des avis des citoyens pas seulement au moyen de sondages et d'enquêtes d'opinion, mais au moyen de rencontres-débats, à intervalles réguliers, avec restitution des contenus de discussion.
La philosophie du pouvoir n'est pas étudiée, enseignée, expérimentée. Il s'ensuit que le pouvoir est un acquis dont héritent les élus et non pas une recherche permanente d'un mode efficace de détermination des choix. La superposition du pouvoir sur les choses et sur les personnes engendre des conflits violents.
Rien ne m'apparaît plus utile, en ce temps de contestation de la démocratie à la fois par les dictateurs et les libertaires, que cette réflexion collective sur les outils d'exercice de la responsabilité citoyenne.
Celle à laquelle je reste attaché a peu à voir avec celle que je vois pratiquer.
Toute concentration du pouvoir est antidémocratique.
Nous sommes, actuellement, enfermés dans un système politique qui cumule les inconvénients.
Le choix électoral est limité à la reconnaissance du moindre mal. Impossible d'effectuer le choix du candidat le mieux adapté à la fonction. Passer du moindre mal au mieux est un objectif politique simple mais inaccessible par des votes binaires.
Diffuser le pouvoir de décider, augmenter le nombre de ceux qui contribuent à les prendre, n'est pas compatible avec la présidentialisation du régime qui, non seulement au sommet de l'État mais dans la plus modeste des communes fait du chef, du leader, celui dont tout dépend! Rendre capable d'exercer un pouvoir constitue un objectif politique essentiel mais qui n'est jamais favorisé par ceux qui exercent les responsabilités en se protégeant de leurs concurrents autant que de leurs adversaires.
La démocratie ne consiste pas seulement à désigner des représentants et à répartir les responsabilités. C'est aussi inventer des modes de consultations qui associent étroitement les citoyens aux décisions à prendre. Et là, deux interprétations du terme association sont possibles. Ou bien associer c'est informer, ou bien associer c'est co-décider. Le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple est une formule qu'on n'a guère approchée et ce même quand on ne cesse de s'y référer.
Le temps est venu de penser le recueil des avis des citoyens pas seulement au moyen de sondages et d'enquêtes d'opinion, mais au moyen de rencontres-débats, à intervalles réguliers, avec restitution des contenus de discussion.
La philosophie du pouvoir n'est pas étudiée, enseignée, expérimentée. Il s'ensuit que le pouvoir est un acquis dont héritent les élus et non pas une recherche permanente d'un mode efficace de détermination des choix. La superposition du pouvoir sur les choses et sur les personnes engendre des conflits violents.
Rien ne m'apparaît plus utile, en ce temps de contestation de la démocratie à la fois par les dictateurs et les libertaires, que cette réflexion collective sur les outils d'exercice de la responsabilité citoyenne.
Vivement 2084, qu'on aille voir ailleurs...
L'information, ce matin, sur France-Inter, nous cueille à froid...
À peine éveillé, ne voilà-t-il pas qu'on apprend, successivement, qu'il faut, comme en Grande-Bretagne, installer des caméras partout afin de lutter efficacement contre le terrorisme, que la politique économique de la France défendue par Nicolas Sarkozy en personne, lors de la réunion européenne des grands argentiers, consiste, notamment grâce au "paquet fiscal" que va voter le Parlement, à produire plus pour consommer davantage, et, enfin, que, si le prix de la baguette de pain augmente, il faut espérer que le blé OGM permettra de faire chuter le coût de la farine...
Aucune critique, aucun commentaire n'accompagnent ces énormités.
Le terrorisme a bon dos. Quelle action terroriste menace particulièrement la France? Qu'est-ce que le terrorisme, en clair? Qu'est-ce qui provoque l'extrême violence aveugle? Comment démotiver les acteurs d'actes visant des populations civiles? Quelle est la cause de la mutiplication des candidats à la mort subie pour assurer la "réussite" d'opérations faites pour épouvanter le monde entier par ces surgissements, n'importe où, de la mort donnée? Ces questions ne sont ni posées ni traitées. En tout cas pas devant l'opinion publique. Gog et Magog? Il faut lire, sur internet, les élucubrations effroyables des doctes, juifs ou musulmans, qui au travers de ce mythe biblique, font surgir le thème de la fin du monde dans une guerre inéluctable des civilisations! Nous voici la proie d'un gigantesque fantasme auquel aucun pouvoir n'échappe et dans lequel la liberté du citoyen est engloutie. De Big Ben à Big Brother, à Londres, les citoyens sont sous surveillance électronique et se croient protégés. Le Bourdon de Notre-Dame va-t-il sonner pour nous avertir du pire des périls : la remise du sort de chacun entre les mains de la police d'État. Le terrorisme à domicile en quelque sorte pour mieux lutter contre le terrorisme dans le Métro. Ce monde est fou.
Après le "travailler plus pour gagner plus", voici, dans la même suite logique, le "produire plus pour consommer davantage". Bien entendu, cela ne serait nullement incompatible avec le Grenelle de l'environnement dont on nous rebat les oreilles. La nouvelle croissance dont nous parle Fillon n'est pas une autre croissance, c'est une croissance plus forte. Pas même question de produire mieux pour consommer meilleur. La fuite quantitative en avant est assurée : les obstacles à la croissance dus à la dégradation de l'environnement vont être corrigés et le progrès économique repartira de l'avant! Comme le disait, en substance, Pierre Radamme, le 6 juillet, au cours du débat télévisé qui suivit le film "Vu du Ciel", qu'avait présenté Yann Arthus Bertrand: "on peut, tout à la fois, en appeler à la conscience des téléspectateurs et encadrer l'émission par des messages publicitaires affirmant le contraire de ce qu'on veut démontrer." Il va bien falloir que se réveillent tous les béats qui croient encore que le ministre d'État, Borloo, peut faire autre chose que d'essayer d'adapter une économie non contestée, aux nécessités et aux menaces du temps! La naïveté politique a atteint ses limites. Dire une chose et son contraire peut être vu comme un art fascinant, mais la bulle de savon miroitante explose dès que c'est du réel qu'il faut traiter. Ce monde vit dans un mirage.
Ce grand boulanger alsacien, interviewé à propos du renchérissement du prix du blé et donc de la farine, et par conséquent de notre baguette de pain nationale, n'a rien trouvé de mieux, pour rassurer, que de prédire la venue d'une farine produite à partir d'une graine moins fragile, plus constante, bref d'un blé traité aux OGM... Le pain, symbole du bien vivre alimentaire, va devoir à son tour, subir les exigences d'une économie de marché rationnelle et efficace. On avait déjà constaté l'augmentation stupéfiante du prix de la baguette (un euro la baguette dite... de tradition!). Cela ne suffit pas : non seulement on paiera plus cher encore mais on ne discutera plus de la qualité des farines. C'est l'affaire des minotiers. Ce monde nous gâche notre pain quotidien.
Ces trois exemples entrent dans une même description, celle d'une société dont les acteurs les plus puissants visent à "faire tenir tranquilles" des populations qui doivent consommer, travailler et payer sans discuter ni protester. Du Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley à 1984 de George Orwell, ces deux immenses écrivains britanniques, beaucoup avaient retiré que ce qui nous menaçait le plus, c'était la dictature du Parti fondue dans la dictature de l'État. On s'aperçoit aujourd'hui que le propos menait plus loin : la démocratie elle-même est atteinte en son cœur. La pensée unique n'est pas faite pour les autres; elle s'impose, et c'est celle des maîtres de la mondialisation. Nous aurons donc et des caméras partout et des travailleurs dociles et du pain cher fait d'un blé génétiquement modifié.
En 2084, le meilleur des mondes possibles sera-t-il à rechercher sur une autre planète? Peut-être, mais aurions-nous, d'ici là, le temps de fabriquer tous les vaisseaux capables d'emporter une part suffisante de l'espèce humaine pour tenter de perpétuer l'aventure humaine?
À peine éveillé, ne voilà-t-il pas qu'on apprend, successivement, qu'il faut, comme en Grande-Bretagne, installer des caméras partout afin de lutter efficacement contre le terrorisme, que la politique économique de la France défendue par Nicolas Sarkozy en personne, lors de la réunion européenne des grands argentiers, consiste, notamment grâce au "paquet fiscal" que va voter le Parlement, à produire plus pour consommer davantage, et, enfin, que, si le prix de la baguette de pain augmente, il faut espérer que le blé OGM permettra de faire chuter le coût de la farine...
Aucune critique, aucun commentaire n'accompagnent ces énormités.
Le terrorisme a bon dos. Quelle action terroriste menace particulièrement la France? Qu'est-ce que le terrorisme, en clair? Qu'est-ce qui provoque l'extrême violence aveugle? Comment démotiver les acteurs d'actes visant des populations civiles? Quelle est la cause de la mutiplication des candidats à la mort subie pour assurer la "réussite" d'opérations faites pour épouvanter le monde entier par ces surgissements, n'importe où, de la mort donnée? Ces questions ne sont ni posées ni traitées. En tout cas pas devant l'opinion publique. Gog et Magog? Il faut lire, sur internet, les élucubrations effroyables des doctes, juifs ou musulmans, qui au travers de ce mythe biblique, font surgir le thème de la fin du monde dans une guerre inéluctable des civilisations! Nous voici la proie d'un gigantesque fantasme auquel aucun pouvoir n'échappe et dans lequel la liberté du citoyen est engloutie. De Big Ben à Big Brother, à Londres, les citoyens sont sous surveillance électronique et se croient protégés. Le Bourdon de Notre-Dame va-t-il sonner pour nous avertir du pire des périls : la remise du sort de chacun entre les mains de la police d'État. Le terrorisme à domicile en quelque sorte pour mieux lutter contre le terrorisme dans le Métro. Ce monde est fou.
Après le "travailler plus pour gagner plus", voici, dans la même suite logique, le "produire plus pour consommer davantage". Bien entendu, cela ne serait nullement incompatible avec le Grenelle de l'environnement dont on nous rebat les oreilles. La nouvelle croissance dont nous parle Fillon n'est pas une autre croissance, c'est une croissance plus forte. Pas même question de produire mieux pour consommer meilleur. La fuite quantitative en avant est assurée : les obstacles à la croissance dus à la dégradation de l'environnement vont être corrigés et le progrès économique repartira de l'avant! Comme le disait, en substance, Pierre Radamme, le 6 juillet, au cours du débat télévisé qui suivit le film "Vu du Ciel", qu'avait présenté Yann Arthus Bertrand: "on peut, tout à la fois, en appeler à la conscience des téléspectateurs et encadrer l'émission par des messages publicitaires affirmant le contraire de ce qu'on veut démontrer." Il va bien falloir que se réveillent tous les béats qui croient encore que le ministre d'État, Borloo, peut faire autre chose que d'essayer d'adapter une économie non contestée, aux nécessités et aux menaces du temps! La naïveté politique a atteint ses limites. Dire une chose et son contraire peut être vu comme un art fascinant, mais la bulle de savon miroitante explose dès que c'est du réel qu'il faut traiter. Ce monde vit dans un mirage.
Ce grand boulanger alsacien, interviewé à propos du renchérissement du prix du blé et donc de la farine, et par conséquent de notre baguette de pain nationale, n'a rien trouvé de mieux, pour rassurer, que de prédire la venue d'une farine produite à partir d'une graine moins fragile, plus constante, bref d'un blé traité aux OGM... Le pain, symbole du bien vivre alimentaire, va devoir à son tour, subir les exigences d'une économie de marché rationnelle et efficace. On avait déjà constaté l'augmentation stupéfiante du prix de la baguette (un euro la baguette dite... de tradition!). Cela ne suffit pas : non seulement on paiera plus cher encore mais on ne discutera plus de la qualité des farines. C'est l'affaire des minotiers. Ce monde nous gâche notre pain quotidien.
Ces trois exemples entrent dans une même description, celle d'une société dont les acteurs les plus puissants visent à "faire tenir tranquilles" des populations qui doivent consommer, travailler et payer sans discuter ni protester. Du Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley à 1984 de George Orwell, ces deux immenses écrivains britanniques, beaucoup avaient retiré que ce qui nous menaçait le plus, c'était la dictature du Parti fondue dans la dictature de l'État. On s'aperçoit aujourd'hui que le propos menait plus loin : la démocratie elle-même est atteinte en son cœur. La pensée unique n'est pas faite pour les autres; elle s'impose, et c'est celle des maîtres de la mondialisation. Nous aurons donc et des caméras partout et des travailleurs dociles et du pain cher fait d'un blé génétiquement modifié.
En 2084, le meilleur des mondes possibles sera-t-il à rechercher sur une autre planète? Peut-être, mais aurions-nous, d'ici là, le temps de fabriquer tous les vaisseaux capables d'emporter une part suffisante de l'espèce humaine pour tenter de perpétuer l'aventure humaine?
dimanche 8 juillet 2007
Défaites et victoire.
C'est ainsi. Et c'est fort désagréable. Avant toute victoire, il faut avoir subi maintes défaites.
Et encore! Il ne s'agit jamais de LA victoire, finale, définitive... Moins encore de la Victoire, avec une majuscule, celle qui marque à jamais l'histoire.
Les victoires, les grandes, les militaires, sont toutes le signe de l'échec de l'homme.
Non, je veux parler d'une petite victoire, celle qui, simplement, -mais c'est immense-, redonne du goût à la vie, celle dont on peut se réjouir sans honte, celle qui laisse satisfait et n'humilie personne.
Exemple.
Des enfants rroms sont interdit d'école dans la plaine de Pierrelaye (Val d'Oise). Leur savoir, acquis en famille, ne suffit plus. Pour entrer dans le pays où ils vont vivre, il leur faut parler, lire, comprendre le français. Leurs parents l'ont compris. Ils cherchent donc à les inscrire dans une école, proche, où ils rencontreront des enfants de leur âge. Seulement, voilà: le maire de la ville concernée, Méry-sur-Oise, se refuse à laisser inscrire des enfants qui vont, croit-il, perturber l'école communale, et, surtout, vont fixer les familles alors que la plupart des habitants voudraient les voir partir. Défaite.
Il est, cependant, des Français pour ne pas accepter ça. Notamment des enseignants qui ont pour fonction de se porter vers ceux qui ne peuvent se rendre à l'école. Les camions-écoles de l'Association pour la scolarisation des enfants tsiganes (ASET) ont donc été conduits vers les campements de familles roumaines en attente de scolarité. C'était pénétrer dans une zone désormais interdite, en tout cas d'accès limité, protégée, et dont a peine à dire qu'elle est "naturelle" tant elle est polluée. Dans un premier temps, les gendarmes verbalisent. Défaite.
L'ASET se rebelle, et avec elle des citoyens révoltés par cette absence de considération pour de jeunes humains qui ont droit à vivre et à connaître. Elle saisit les autorités académiques départementales, exige de pouvoir aller remplir sa mission, sans avoir à payer l'amende accompagnant les procès-verbaux. Victoire, très provisoire.
La même ASET, avec courage, toujours soutenue par des organismes et habitants de la proche région, saisit le Tribunal administratif de Cergy, puisque la loi n'est pas respectée et que le droit à l'instruction est bafoué. Les magistrats estiment que pareille requête ne peut être effectuée que par les familles elles-mêmes et par le truchement d'un avocat. Défaite.
Les maires des communes constituées en Syndicat, sur la Plaine de Pierrelaye, se retrouvent autour du Préfet après lui avoir écrit: ils déplorent l'inaction de l'État qui laisse perdurer la présence nuisante et intempestive des familles roms roumaines. Ils constatent que depuis le 1er janvier 2007, ces importuns sont devenus citoyens européens et ne peuvent être expulsés de France si facilement. Qu'à cela ne tienne : les délinquants, eux, peuvent être chassés. On les réputera tels. Tous. Et si ça ne suffit pas, on les harcellera par tous les moyens. On ne leur facilitera aucun accès (à l'eau, à l'électricité, aux bennes à ordures, aux soins, à l'école donc, -et pas même au terrain où sont regroupées en bidonvilles les ex-caravanes, sous peine de P-V). Défaite.
Et pourtant, ces manœuvres rétrogrades ne serviront à rien. Tôt ou tard, elles deviendront inopérantes. Qui aurait dit, dans les années 1960, que les bidonvilles surpeuplés de Portugais, à proximité, -par exemple dans l'île fluviale du Bras Favé, à Conflans-Sainte-Honorine-, disparaitraient et que ses habitants feraient souche, dans la région? Les Roumains resteront en France en dépit des expulsions qu'on effectuera "pour briser les mafias" (car tous les Rroms sont des mafieux, c'est bien connu : nos édiles l'affirment...!). Les enfants seront, progressivement, scolarisés. Les quelques milliers de Tsiganes étrangers (roumains, bulgares, cossovars, macédoniens...) ne seront plus distingués des centaines de milliers de Tsiganes français. Les maires qui se seront acharnés à empêcher les installations de familles rroms ne réussiront qu'à les faire déplacer, et pas toujours à distance de leurs communes! Victoire? Triste victoire!
Triste victoire parce que, pendant des années, les enfants concernés, et leur parents, vont continuer de mener une vie misérable, dont il eut été, de toute façon difficile de les aider à sortir, et qui s'enfonceront peu à peu dans une nouvelle marginalisation, aggravée par des transformations sociales auxquelles ils ne sauront comment s'adapter. Quelques familles deviendront, plus vite, francophones et s'installeront dans des logements sans confort dont ils se contenteront. Courte victoire.
Oui, tous ces combats d'arrière-garde (de la part de beaux esprits que n'intéresse nullement le sort lamentable d'Européens devenus les parias de nos sociétés confortables) sont voués à la défaite.
Mais à quel prix la victoire des tenants de l'hospitalité? Au prix, en négatif, de la solitude, de l'incompréhension, parfois du mépris... Au prix aussi, en positif, de l'amitié entre tous ceux qui ont fait le choix de la solidarité active. Au prix de la rencontre d'une population qui, pas plus qu'une autre, ne saurait être jugée d'après ses insuffisances et ses fautes, et auprès de laquelle on peut aussi apprendre à vivre mieux. J'en témoigne.
Et cette toute petite victoire là, cette goutte d'espoir, je la tiens, en réalité, pour l'une des plus grandes.
Et encore! Il ne s'agit jamais de LA victoire, finale, définitive... Moins encore de la Victoire, avec une majuscule, celle qui marque à jamais l'histoire.
Les victoires, les grandes, les militaires, sont toutes le signe de l'échec de l'homme.
Non, je veux parler d'une petite victoire, celle qui, simplement, -mais c'est immense-, redonne du goût à la vie, celle dont on peut se réjouir sans honte, celle qui laisse satisfait et n'humilie personne.
Exemple.
Des enfants rroms sont interdit d'école dans la plaine de Pierrelaye (Val d'Oise). Leur savoir, acquis en famille, ne suffit plus. Pour entrer dans le pays où ils vont vivre, il leur faut parler, lire, comprendre le français. Leurs parents l'ont compris. Ils cherchent donc à les inscrire dans une école, proche, où ils rencontreront des enfants de leur âge. Seulement, voilà: le maire de la ville concernée, Méry-sur-Oise, se refuse à laisser inscrire des enfants qui vont, croit-il, perturber l'école communale, et, surtout, vont fixer les familles alors que la plupart des habitants voudraient les voir partir. Défaite.
Il est, cependant, des Français pour ne pas accepter ça. Notamment des enseignants qui ont pour fonction de se porter vers ceux qui ne peuvent se rendre à l'école. Les camions-écoles de l'Association pour la scolarisation des enfants tsiganes (ASET) ont donc été conduits vers les campements de familles roumaines en attente de scolarité. C'était pénétrer dans une zone désormais interdite, en tout cas d'accès limité, protégée, et dont a peine à dire qu'elle est "naturelle" tant elle est polluée. Dans un premier temps, les gendarmes verbalisent. Défaite.
L'ASET se rebelle, et avec elle des citoyens révoltés par cette absence de considération pour de jeunes humains qui ont droit à vivre et à connaître. Elle saisit les autorités académiques départementales, exige de pouvoir aller remplir sa mission, sans avoir à payer l'amende accompagnant les procès-verbaux. Victoire, très provisoire.
La même ASET, avec courage, toujours soutenue par des organismes et habitants de la proche région, saisit le Tribunal administratif de Cergy, puisque la loi n'est pas respectée et que le droit à l'instruction est bafoué. Les magistrats estiment que pareille requête ne peut être effectuée que par les familles elles-mêmes et par le truchement d'un avocat. Défaite.
Les maires des communes constituées en Syndicat, sur la Plaine de Pierrelaye, se retrouvent autour du Préfet après lui avoir écrit: ils déplorent l'inaction de l'État qui laisse perdurer la présence nuisante et intempestive des familles roms roumaines. Ils constatent que depuis le 1er janvier 2007, ces importuns sont devenus citoyens européens et ne peuvent être expulsés de France si facilement. Qu'à cela ne tienne : les délinquants, eux, peuvent être chassés. On les réputera tels. Tous. Et si ça ne suffit pas, on les harcellera par tous les moyens. On ne leur facilitera aucun accès (à l'eau, à l'électricité, aux bennes à ordures, aux soins, à l'école donc, -et pas même au terrain où sont regroupées en bidonvilles les ex-caravanes, sous peine de P-V). Défaite.
Et pourtant, ces manœuvres rétrogrades ne serviront à rien. Tôt ou tard, elles deviendront inopérantes. Qui aurait dit, dans les années 1960, que les bidonvilles surpeuplés de Portugais, à proximité, -par exemple dans l'île fluviale du Bras Favé, à Conflans-Sainte-Honorine-, disparaitraient et que ses habitants feraient souche, dans la région? Les Roumains resteront en France en dépit des expulsions qu'on effectuera "pour briser les mafias" (car tous les Rroms sont des mafieux, c'est bien connu : nos édiles l'affirment...!). Les enfants seront, progressivement, scolarisés. Les quelques milliers de Tsiganes étrangers (roumains, bulgares, cossovars, macédoniens...) ne seront plus distingués des centaines de milliers de Tsiganes français. Les maires qui se seront acharnés à empêcher les installations de familles rroms ne réussiront qu'à les faire déplacer, et pas toujours à distance de leurs communes! Victoire? Triste victoire!
Triste victoire parce que, pendant des années, les enfants concernés, et leur parents, vont continuer de mener une vie misérable, dont il eut été, de toute façon difficile de les aider à sortir, et qui s'enfonceront peu à peu dans une nouvelle marginalisation, aggravée par des transformations sociales auxquelles ils ne sauront comment s'adapter. Quelques familles deviendront, plus vite, francophones et s'installeront dans des logements sans confort dont ils se contenteront. Courte victoire.
Oui, tous ces combats d'arrière-garde (de la part de beaux esprits que n'intéresse nullement le sort lamentable d'Européens devenus les parias de nos sociétés confortables) sont voués à la défaite.
Mais à quel prix la victoire des tenants de l'hospitalité? Au prix, en négatif, de la solitude, de l'incompréhension, parfois du mépris... Au prix aussi, en positif, de l'amitié entre tous ceux qui ont fait le choix de la solidarité active. Au prix de la rencontre d'une population qui, pas plus qu'une autre, ne saurait être jugée d'après ses insuffisances et ses fautes, et auprès de laquelle on peut aussi apprendre à vivre mieux. J'en témoigne.
Et cette toute petite victoire là, cette goutte d'espoir, je la tiens, en réalité, pour l'une des plus grandes.
samedi 7 juillet 2007
L'ouverture n'était qu'un gouffre.
Voilà une ouverture qui est une béance.
Nicolas Sarkozi fait parler de lui, et y compris par ceux qui, précisément, ne voulaient plus en entendre parler, et j'en suis!
À l'heure où j'écris, les gazettes fourmillent de nouvelles et de commentaires au sujet de la désignation possible par la France de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Il rejoindrait, ainsi, un autre "socialiste" français, Pascal Lamy, promu, en 2005, à la tête de cette autre grande institution régissant le mondialisation de l'économie : l'Organisation Mondiale du Commerce ou OMC.
Avouons que l'on ne s'attendait pas à ce que le nouveau Président de la République promeuvent ses adversaires... Et si ce n'était pas ses adversaires; seulement ses concurrents d'un moment? Un adversaire non seulement dénonce une politique et s'y oppose mais il en conteste le principe même : en l'occurrence, le libéralisme économique. Un concurrent, lui, estime seulement qu'à l'intérieur d'un même système, on peut faire autrement, et mieux.
Sarkozy ne risque rien à offrir des responsabilités à ceux qui partagent ses vues sur le fond. Au contraire, il déstabilise le parti concurrent, l'affaiblit, le réduit et le rejette, ainsi, loin des responsabilités essentielles. Non, ce n'est pas du machiavélisme; c'est de l'intelligence, doublée d'effronterie. C'est le plus haut niveau de la politique politicienne. Sans plus.
De cet épisode, on peut tirer aussi un enseignement positif, les socio-libéraux sont identifiés : Kouchner, Bockel, peut-être Védrine ou Lang, maintenant : DSK. Fabius lui-même aura été sollicité! Ou bien le PS suit cette pente et il se suicide, ou bien il réagit, et il se scinde. Auprès de Sarkozy ne doivent pas manquer les conseillers politiques intimes du PS... Pour disperser un troupeau d'éléphants rien de plus efficace que de les nourrir de... libéralités (ou d'illusions) en des lieux différents du champ politique!
Qu'il fournisse une réponse positive ou une réponse négative, l'unique député socialiste du Val d'Oise est marqué au front. Il est désormais celui qui peut être pressenti pour diriger un des outils les plus puissants du capitalisme international, une machine implacable dont les exigences ont fait souffrir et continuent de faire souffrir les peuples pauvres. C'est fini.
Merci Sarkozy pour cet manipulation révélatrice.
L'ouverture devient un gouffre où s'engloutissent un à un les rivaux : ceux qui peuvent être arrachés à la sphère d'influence du parti socialiste, mais aussi ceux de l'UMP qui ne supportent pas des présences qui leur ravissent des postes de pouvoir. Voilà ces derniers remis à leur petite place pendant que le monarque continue sa partie d'échecs en récupérant, une à une, les pièces qu'il fait choir. Dès lors, il va falloir aller jouer sur un autre échiquier; celui que nous avons sous les yeux compte essentiellement des pièces blanches, presque plus de pièces noires.
À part quelques moutons... de cette couleur.
Nicolas Sarkozi fait parler de lui, et y compris par ceux qui, précisément, ne voulaient plus en entendre parler, et j'en suis!
À l'heure où j'écris, les gazettes fourmillent de nouvelles et de commentaires au sujet de la désignation possible par la France de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Il rejoindrait, ainsi, un autre "socialiste" français, Pascal Lamy, promu, en 2005, à la tête de cette autre grande institution régissant le mondialisation de l'économie : l'Organisation Mondiale du Commerce ou OMC.
Avouons que l'on ne s'attendait pas à ce que le nouveau Président de la République promeuvent ses adversaires... Et si ce n'était pas ses adversaires; seulement ses concurrents d'un moment? Un adversaire non seulement dénonce une politique et s'y oppose mais il en conteste le principe même : en l'occurrence, le libéralisme économique. Un concurrent, lui, estime seulement qu'à l'intérieur d'un même système, on peut faire autrement, et mieux.
Sarkozy ne risque rien à offrir des responsabilités à ceux qui partagent ses vues sur le fond. Au contraire, il déstabilise le parti concurrent, l'affaiblit, le réduit et le rejette, ainsi, loin des responsabilités essentielles. Non, ce n'est pas du machiavélisme; c'est de l'intelligence, doublée d'effronterie. C'est le plus haut niveau de la politique politicienne. Sans plus.
De cet épisode, on peut tirer aussi un enseignement positif, les socio-libéraux sont identifiés : Kouchner, Bockel, peut-être Védrine ou Lang, maintenant : DSK. Fabius lui-même aura été sollicité! Ou bien le PS suit cette pente et il se suicide, ou bien il réagit, et il se scinde. Auprès de Sarkozy ne doivent pas manquer les conseillers politiques intimes du PS... Pour disperser un troupeau d'éléphants rien de plus efficace que de les nourrir de... libéralités (ou d'illusions) en des lieux différents du champ politique!
Qu'il fournisse une réponse positive ou une réponse négative, l'unique député socialiste du Val d'Oise est marqué au front. Il est désormais celui qui peut être pressenti pour diriger un des outils les plus puissants du capitalisme international, une machine implacable dont les exigences ont fait souffrir et continuent de faire souffrir les peuples pauvres. C'est fini.
Merci Sarkozy pour cet manipulation révélatrice.
L'ouverture devient un gouffre où s'engloutissent un à un les rivaux : ceux qui peuvent être arrachés à la sphère d'influence du parti socialiste, mais aussi ceux de l'UMP qui ne supportent pas des présences qui leur ravissent des postes de pouvoir. Voilà ces derniers remis à leur petite place pendant que le monarque continue sa partie d'échecs en récupérant, une à une, les pièces qu'il fait choir. Dès lors, il va falloir aller jouer sur un autre échiquier; celui que nous avons sous les yeux compte essentiellement des pièces blanches, presque plus de pièces noires.
À part quelques moutons... de cette couleur.
samedi 30 juin 2007
Subvertir le capitalisme
Le capitalisme ne se renverse pas. Ceux qui l'ont cru ont perdu la main, pire ont commis des crimes. Il n'est pas question de briser l'économie de marché; il s'agit de la subvertir.
C'est l'arrogance des puissants qu'il faut casser. Elle est indue.
C'est l'arrogance des puissants qu'il faut casser. Elle est indue.
Gérer ou diriger?
Il n'y a rien à dire à l'exécution d'un budget soumis à l'examen d'un Conseil municipal, dès lors qu'il est contrôlé et honnête, c'est la préparation du budget qui est délicate et difficile, car choisir ce qu'on fait des crédits dont on dispose est un acte politique dès lors qu'il n'est pas possible de tout faire!
Gérer c'est peut-être gouverner, ce n'est pas diriger. Celui qui gouverne ne fait qu'aller là où on lui dit d'aller. La politique, au contraire, n'est pas l'art de gouverner, c'est décider de la voie à prendre, c'est diriger.
Gérer c'est peut-être gouverner, ce n'est pas diriger. Celui qui gouverne ne fait qu'aller là où on lui dit d'aller. La politique, au contraire, n'est pas l'art de gouverner, c'est décider de la voie à prendre, c'est diriger.
La religion contre le religieux
La religion est la codification du religieux, sa mise en "ordre".
J'éprouve, désormais, une défiance systématique à l'égard de toutes les religions parce qu'elles tuent le religieux après l'avoir enfermé dans des contraintes fortes et des limites étroites.
En outre la récupération du sentiment religieux par les pouvoirs politiques avec la complicité des porte parole des confessions, du pape jusqu'à la plupart des prêtres, pasteurs, imams ou rabins, conduit à la domination des peuples et non à leur libération.
J'éprouve, désormais, une défiance systématique à l'égard de toutes les religions parce qu'elles tuent le religieux après l'avoir enfermé dans des contraintes fortes et des limites étroites.
En outre la récupération du sentiment religieux par les pouvoirs politiques avec la complicité des porte parole des confessions, du pape jusqu'à la plupart des prêtres, pasteurs, imams ou rabins, conduit à la domination des peuples et non à leur libération.
La fin du royalisme
Nous voici, pour un temps ou pour longtemps, soulagés de l'hypothèque Ségolène Royal. Du moins au sein du PS. Le blairisme à la française est, pour le moment, écarté, au moment même où Tony Blair quitte le pouvoir, en Grande-Bretagne. La double bévue de Ségolène Royal sur la généralisation des 35 heures et le SMIC à 1500 euros, qu'elle aurait défendus sans y croire au cours de sa campagne, a rompu le charme...
Maintenant, il serait injuste et dangereux d'imputer à la seule candidate des socialistes la responsabilité de "l'échec impossible". C'est le PS tout entier dont le fonctionnement, les contradictions et les erreurs d'analyse ont permis cette aventure pénible.
La candidature Royal n'aura pas été un accident mais la conséquence d'un renoncement au socialisme lui-même.
Maintenant, il serait injuste et dangereux d'imputer à la seule candidate des socialistes la responsabilité de "l'échec impossible". C'est le PS tout entier dont le fonctionnement, les contradictions et les erreurs d'analyse ont permis cette aventure pénible.
La candidature Royal n'aura pas été un accident mais la conséquence d'un renoncement au socialisme lui-même.
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