jeudi 17 juillet 2008

Un pape vert?


Il est bien temps!

Dans son premier discours des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Sydney, le pape Benoît XVI a exhorté les 150 000 catholiques rassemblés à protéger l'environnement, une question d'une « importance vitale pour l'humanité », selon lui. Il a dénoncé le gaspillage des ressources de la planète et les « fausses idoles » de la société matérialiste. Il a évoqué les « plaies » inquiétantes que porte la planète, telles que « l'érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines pour alimenter un esprit de consommation insatiable ».

Le pape a appelé les générations futures à protéger la Terre. Il a également souligné la menace de la hausse du niveau des eaux pour certains pays du Pacifique au moment où d'autres pays « souffrent des conséquences d'une sècheresse dévastatrice ».

Mieux vaut un tel discours que d'autres, mais bien des questions demeurent posées que n'évoque pas Benoît XVI.

• La théologie catholique n'a-t-elle pas contribué à ce que la nature soit considérée comme ce que l'homme avait mission de dominer?

• La protection de la Terre peut-elle s'effectuer sans engager la lutte contre ceux qui la menacent, à savoir ceux qui gaspillent les ressources de la Planète?

• La société matérialiste ne se réduit-elle pas, aujourd'hui, à la société capitaliste?

• La médiatisation à outrance dont s'entoure la papauté ne constitue-elle pas une pollution?

• Accepter de se laisser dénommer "Sa Sainteté" est-il compatible avec l'humilité et la sobriété à quoi conduit l'abandon des "fausses idoles"?

l'Église a trop souvent trahi la mission qu'elle affirme avoir reçue du Christ. Le respect vigilant de "la création" comme disent les théologiens, la solidarité active avec ceux qui souffrent de l'inflexibilité des puissants, la valorisation constante de la pauvreté contre la misère, le renoncement effectif au pouvoir où se complaisent les grands de ce monde : ces quelques axes de pensée, peu suivis, font pourtant partie de la thématique chrétienne et on les retrouve aisément dans les évangiles!

Ce qui est d'une importance vitale pour l'humanité, c'est que tous ceux auxquels s'adresse le Pape en finissent avec les pontifes et les poncifs, et cessent d'attendre du ciel des réponses aux questions cruciales que la vie leur pose, en ce début de XXIe siècle.

Note : l'occasion est trop belle pour la laisser passer. On peut lire, avec un grand plaisir, le roman de Miguel Asturias, Le Pape vert, paru en 1985, aux éditions LGF Livre de poche
http://www.decitre.fr/livres/Le-pape-vert.aspx/9782253037682

Soyons beau-joueur. Il en est, tel Patrice de Plunkett pour croire en l'écologie du pape.
http://www.lanef.net/archives_de_la_nef/grands_entretiens/_l_eglise_est_ecologiste_patrice_de_plunkett.asp?page=1




vendredi 11 juillet 2008

Le moine, le prêtre, et le pouvoir.


Thich Huyen Quang

Aujourd'hui, au Vietnam, ont lieu les obsèques d'un moine. Décédé à 87 ans, Thich Huyen Quang, représentait un bouddhisme qui ne s'était pas couché devant le pouvoir!


Je rapproche cet évènement d'une question qui me poursuit depuis des mois : qu'est-ce qu'un moine? Et qu'est-ce qu'un prêtre? Le moine (de monos, seul) est censé vivre à l'écart du monde social. Au contraire, dans les civilisations occidentales, le prêtre en est un agent, une personnalité, une autorité morale locale.

Par toutes les voies que je peux emprunter pour tenter, donc, de répondre à cette question "qu'est-ce qu'un prêtre?", j'aboutis toujours à cette idée simple : il s'agit d'un être humain, presque toujours de sexe masculin, auquel est délégué le droit et le pouvoir de parler au nom d'une église, partant : au nom de Dieu. Et il y a là, selon moi, depuis des siècles et des millénaires, une supercherie à laquelle l'humanité n'a jamais pu résister et sous laquelle se loge le pouvoir de l'homme sur l'homme.

Car c'est sous l'angle religieux et politique tout à la fois qu'il faut aborder cette attribution, cette domination subtile, cette "mise à part" d'une minorité jouant un rôle social essentiel, celui tantôt d'intermédiaire avec le ciel, tantôt de médecin des âmes, autrement dit de réconciliateur avec la société, du moins la société telle qu'une église l'a codifiée.

Jésus n'était pas prêtre et ce sont des prêtres qui l'ont fait assassiner. Les musulmans n'ont pas de prêtres mais des imams qui ont un statut bien différent : celui d'exposer, de faire connaître, le contenu du Coran et la doctrine qui en est extraite. Les bouddhistes n'ont pas de prêtres mais des religieux qui se retirent du monde pour mieux se mettre au service des autres hommes.

Sous toutes ces fonctions, du prêtre au pasteur, de l'imam au rabbin, il y toujours la même conviction : il faut des experts en religion pour conforter la foi des croyants.

L'homme de culture affronte cette fausse certitude armé de sa seule raison mais enrichi de l'histoire des civilisations. Une double erreur sous-tend cette aliénation collective qui autorise des hommes à parler au nom des autres hommes quand il s'agit de l'essentiel : notre rapport d'êtres conscients à ce qui nous fait, Dieu ou la Nature, ou les deux à la fois...

La première de ces erreurs est de séparer, pour mieux les mélanger et les confondre, le pouvoir politique et le pouvoir religieux. Cela a conduit au bûcher, au lynchage, à l'attentat. La seconde erreur est de déléguer une partie de son intimité, celle qui conduit à l'introspection, la méditation ou la prière, à un autre! Chaque homme, ou femme, est prêtre, c'est à dire relié, c'est à dire religieux, même si c'est hors de toute religion.

J'entre ici dans ce que les intégristes considèreront comme un blasphème : celui de la contestation de leur pouvoir sur autrui. Les questions religieuses sont trop importantes pour les confier à des hommes de religion. Dire cela m'eut valu la mort en d'autres temps, en France, et me le vaudrait toujours, en d'autres lieux, de par le monde.

Je tiens le moine pour un peu plus respectable. Il n'a besoin d'aucun prosélytisme; il vit en communauté, en général, sans nuire à quiconque; il se fait témoin de la possibilité d'être homme sans entrer dans l'agitation des puissants et des possédants. Il pense, étudie et cherche un équilibre de vie qui fasse sens. Il n'est pas nécessairement prêtre. Il est même des religieux retirés de tout, les ermites, qu'on retrouve dans toutes les religions, et qui sont l'exemple même du non-pouvoir, ou au contraire l'exemple du vrai pouvoir : pas le pouvoir sur l'autre mais le pouvoir sur soi.

L' "Océan de sagesse" qu'est censé représenter le Dalaï-Lama ne m'attire pas, quelles que puissent être les qualités de l'homme, simplement parce que l'exploitation du spirituel par le temporel, au travers de sa personne, est plus que jamais flagrant. Le bouddhisme aussi est équivoque et peut s'emparer des esprits au lieu des les ouvrir.

Cette reprise de l'analyse sur pouvoir et religion, revue sous l'éclairage des données contemporaines, est plus que jamais indispensable. À cause des errances du chef de l'État français sur la laïcité, à cause de la justification ou du déclenchement de la violence par des motivations religieuses notamment islamistes, à cause de la confiscation des esprits par des discours et prêches qui, de nouveau, conduisent à abandonner sa liberté de penser.

La laïcité n'est pas un dogme et ce pourrait être un concept évolutif dans une période de l'histoire du monde qui exige toujours plus de respect et d'acceptation de la diversité. Mais Nicolas Sarkozy veut en faire une reconnaissance du lien entre la culture et la divinité, quelle que soit la religion concernée : ce chemin, qu'emprunte l'actuel président de l'État, en France, là où furent mises en place des institutions fondées sur la séparation du pouvoir civil et du pouvoir religieux, ce chemin est dangereux et conduit vers un retour à la vénération des princes de l'Église, de la Synagogue, de la Mosquée ou de tout autre temple. C'est une régression.

Sortir d'une époque qui aliène le religieux en le confinant dans la religion : tel serait mon vœu!
On en est loin. La philosophie suffit pourtant à entretenir nos doutes, à les enrichir de certitudes difficiles parfois remises en cause. Celui qui croit tout savoir est un meurtrier en puissance. Le prêtre est souvent, fut-il humble, l'un de ces sachants donneurs de leçons de vie. Soyons tous prêtres, non pas les ministres d'un culte mais des chercheurs de vérité, non pas, comme dans l'univers catholique, des aumôniers ou des chanoines ou des curés ou des vicaires, mais des passionnés de l'ontologie et de la métaphysique, bref des hommes.


François d'Assise, écologiste et non-violent.

samedi 5 juillet 2008

Ingrid Bétancourt enfin libre et... manipulée?



"L'énigme Betancourt vient de commencer" affirme la Radio Suisse Romande.

Il y a toutes raisons de douter des informations relatives à la libération d'Ingrid Bétancourt.
S'il faut se réjouir vivement de sa sortie d'une horreur qu'elle a vécue des années durant, il ne faut pas, y compris par respect pour elle, par solidarité avec elle, tout avaler sans faire montre d'esprit critique.

Il faut oser se poser des questions (et il en viendra beaucoup d'autres...) afin de lutter contre l'instrumentalisation politique de cette libération heureuse.

1 - Entendrons-nous désormais parler des quelques 800 ou 3000 (!) otages qui restent aux mains des FARC? Ingrid Bétancourt et ses comités ont raison de dire que la lutte continue pour eux. Mais Uribe s'en soucie-t-il à présent?

2 - Ingrid Bétancourt nous apparaît en bonne santé, dynamique, lucide, informée. L'euphorie n'explique pas tout! Aurait-elle été moins mal traitée, voire ménagée, par ses geoliers, ces temps derniers au moins? Et, si oui, pourquoi?
3 - Uribe pouvait-il, politiquement, risquer la vie des otages? Difficile à croire! N'a-t-il pas, alors, comme l'affirme Radio Suisse Romande, fait négocier la libération contre des primes ou rançons et contre la promesse d'exil de guérilleros "repentis"?
4 - L'encadrement des services de renseignements colombiens par des spécialistes américains et israéliens est de plus en plus difficile à nier. Pourquoi les 3 otages américains ne sont-ils pas passés par Bogota et ont été directement rapatriés? Pourquoi l'armée israélienne reconnait-elle, aujourd'hui, son soutien militaire technique à l'armée colombienne?
5 - N'assistons-nous pas à une opération médiatique géante dont l'objectif politique non avoué est de renforcer l'axe Bush-Uribe très mal en point en Amérique latine? Mais aussi pour redorer le blason d'Uribe dont l'élection (en 2006) est remise en cause par suite de corruptions et de violences avérées?
6 - Ingrid
Bétancourt, survoltée par la joie, ne peut-elle être, dans les jours et semaines prochaines, l'objet d'instrumentalisations susceptibles de lui nuire? Et cela n'a-t-il pas déjà commencé?
7 - Les idées que défendaient en 2002, Ingrid Bétancourt, candidate écologiste et pacifiste, peuvent-elles être soutenues par tous ceux qui ont si bruyamment applaudi sa libération?
8 - Ne faut-il pas éviter les pièges politiques trop bien tendus. N'est-ce pas la priorité des vrais amis d'Ingrid?
- "Mieux vaut la force que la négociation" : telle est l'idée que l'on s'efforce impudemment de nous vendre. On est déjà passé de la force à la ruse. On pourrait bien passer bientôt à la reconnaissance de la corruption de guérilleros cherchant à sauver leur peau.
- "Chavez a perdu" : tel est le message que les médias français, aussitôt, ont tenté de nous faire avaler! La réalité est un peu plus complexe et la prochaine rencontre Uribe-Chavez va le révéler.
- "Nicolas Sarkozy a été le plus influent auprès d'Uribe" : qui ne voit que le président colombien avait ses vrais appuis à Washington? Pour une fois, la prise de distance de Ségolène Royal n'est-elle pas justifiée?
- "Les FARC sont morts" : afaiblis, privés de leurs chefs, dispersés, peut-être, mais ils sont loin d'avoir tous baissé les bras et les faire sortir de la clandestinité, les faire échapper à l'influence des narco-trafiquants ne se fera pas à coup de canons!
- "Ingrid Bettencourt va se relancer dans la politique en Colombie" : l'annoncer c'est lui enlever le temps de se refaire une santé, de s'informer longuement avant toute décision .
- "Les narco trafiquants arment les FARC pour mobiliser l'armée colombienne ailleurs que là où ils sévissent" : les narco trafiquants ont des "clients" partout en Colombie, y compris dans l'armée.

En conclusion, vigilance pour tous les soutiens et amis d'Ingrid Betancourt. Sa disparition aurait engendré un cataclysme, une immense souffrance. Elle continue de courir de graves risques. La manipulation de l'information en est un, considérable.



lundi 30 juin 2008

Goupil en péril à Éragny sur Oise.



Il en a trop fait. Imprudent, insolent, il a éparpillé dans la ville, rue Claude Bénard, et sans doute ailleurs, le contenu de nos poubelles. Sans doute a-t-il une progéniture à nourrir. Alors il fouille. Il traîne et entraîne des sacs entiers pour en faire l’inventaire. Il a été vu ! Des riverains se sont plaints. Déjà, en mairie, on a parlé de pièges et de chasseurs. Goupil est en péril.

Le sot ! À vivre sur nos restes, depuis que les volailles des poulaillers et surtout les mulots des champs se font rares, il entre en compétition avec l’homme lui-même. Lutte inégale ! Passer du statut de renard des bois à celui de renard des villes ne va pas de soi. Ne plus se cacher, glapir la nuit, au nez et à la barbe des chiens du quartier qui ne peuvent qu’hurler de rage, enfermés qu’ils sont derrière les barrières des pavillons de leurs maîtres : ça ne peut durer. Si goupil ne change pas de comportement, il sera tué.

Un très vieux livre fit, dans les années 1950, le bonheur des jeunes lecteurs : Le Seigneur des Hautes-Buttes, de Michel-Aimé Bauduy (éditions de l’Amitié, G.-T. Rageot) ; ce fut même le Prix Enfance du Monde 1957. On y racontait l’histoire d’un renard, dit Le Manchot (parce qu’il perdit deux doigts dans un piège), aux prises avec un vieux chasseur très malin, son chien basset, infatigable et toujours à ses trousses, mais pouvant compter sur la connivence de deux enfants. Le goupil d’Éragny deviendra-t-il le Seigneur des Hautes-Bornes, le lieu-dit où se situe son refuge, dans le dernier bois de la commune ?

Il faudrait, pour cela, un peu de connivence encore, mais, cette fois, celle d’adultes. Pouvons-nous cohabiter avec un animal sauvage ? Pouvons-nous lui laisser, en des lieux à déterminer, une partie des reliefs de nos repas qui lui suffirait largement ? Pourrons-nous longtemps déposer nos déchets putrescibles dans des sacs en plastique que non seulement un renard, mais un chat ou un chien errant (quand ce n’est pas une corneille ou une pie !) parviennent facilement à éventrer ? Il est bel et bon d’invoquer sans cesse l’écologie. En société, cela ne veut pas dire laisser faire la nature ; cela veut dire : vivre avec elle ; cela veut dire aussi : non pas être ami de la nature mais se considérer comme en faisant partie.

Il faut aider le Seigneur des Hautes-Bornes à vivre autrement. Sa présence ne peut seulement nous enchanter, occasionnellement. Il faut modifier notre rapport au renard. Nous ne pouvons ni le laisser faire, ni l’exterminer. Cherchons des solutions avant que la rage (pas celle du renard, celle de l’homme) aboutisse à la fin du renard à Éragny.

mercredi 25 juin 2008

Omnipotence et impuissance politiques



Dans omnipotence, il y a potence. À quoi sommes nous suspendus? Aux lèvres de Nicolas Sarkozy! Avec lui "Tout est possible" proclamait son affiche électorale. Certes! Tout est devenu possible, y compris le pire. Car il a, tout simplement, oublié le premier mot du slogan mensonger qui fit fureur : "ensemble..." Bien naïfs sont ceux qui avaient cru possible ce possible-là. Maintenant, il faut payer.

Il y a crise du pouvoir. Le tout-puissant est impuissant. Tout change et rien ne change. Ce qui change, c'est ce qui permettait de vivre dans la sécurité sociale, à défaut de confort... Ce qui ne change pas et au contraire s'aggrave : ce sont les conditions de vie des Français, à commencer par celles des plus modestes! Et cela en un an! Le peuple est, lui aussi, impuissant qui voudrait en finir vite avec cette imposture. Les sondages continuent à mesurer la désaffection des Français pour leur Président mais rien n'y fait. Il faudra boire le calice jusqu'à la lie et le potion est bien amère! Faudra-t-il attendre, jusqu'en 2012? En principe, oui. Les États-Unis ont eu Busch, et deux fois de suite... Ainsi en va-t-il, pense-t-on, de la démocratie...

Plus grave, peut-être encore, le découragement qui s'est abattu sur les citoyens qui avaient cru pouvoir résister. Ils constatent que, protestations et manifestations ou pas, mouvements sociaux ou non, le rouleau compresseur passe. Le solitaire décide. Les affidés exécutent. Les potiches battent des mains. Le Parlement se couche. L'opposition ne sait plus comment s'opposer. Les journalistes les plus courageux (tel Denis Robert) en ont assez et s'effacent. Les écrivains écrivent; pour rien. Nul ne sait plus que faire. La démocratie s'est réduite à n'être qu'un constat : une fois donné au chef, l'aval électoral permet de tout faire... avaler aux citoyens.

L'odieux (le remboursement partiel des médicaments "accompagnant" les soins des maladies de longue durée), l'inhumain (la rétention-détention préparatoire à l'expulsion de personnes n'ayant commis d'autre crime que de vouloir vivre et travailler en France), le cynisme (supprimer la publicité sur les télés publiques, à la demande des télés privées en difficulté, pour assécher les concurrents), le mensonge éhonté (le retour du nucléaire sauvera la France de la crise de l'énergie et réduira sa contribution à l'effet de serre), l'arrogance stupide (à la tête de l'Union européenne, le Président des Français va la sauver des erreurs des petites nations irresponsables telles que l'Irlande ou la Tchéquie), la mégalomanie ridicule (avec le verbe on peut tout conquérir quitte à affirmer une chose et son contraire en fonction des interlocuteurs), le mépris de fer (dans la majorité, qui ne s'aplatit pas est un traître; dans l'opposition, qui ne se couche est un sot ou un illuminé).

Ne parlons pas de l'étalage impudique d'une vie qui ne peut plus être privée et de la transformation de la nouvelle poupée, Carla, en un élément fastueux du décorum présidentiel. Le bras d'honneur fait ainsi au monde entier où nulle part l'on ne peut, sauf incident diplomatique, contester ces mœurs monarchiques dignes du temps où Louis le Bien Aimé, époux de Marie Leszcynska, passait de la Pompadour à la Du Barry, a quelque chose d'insultant pour les Français républicains. Mais qui s'en soucie? Ce n'est pourtant pas là affaire de morale ou de liberté, mais tout simplement de dignité.

Comment sortir de cette impasse? Ce n'est pas qu'on soit pressé; mais si ce système perdure, est supporté, devient donc acceptable, d'autres s'en saisiront. Ce n'est pas ce pantin de plus en plus disloqué, qui confond son vouloir et son pouvoir, qui est le plus inquiétant : c'est ce qu'il va laisser après lui et qui ne sera pas si facile à effacer, qu'il s'agisse des traces institutionnelles ou des ravages sociaux.

D'aucuns pourraient dire que la conjoncture internationale est tellement difficile, complexe, dangereuse que la politique mise en œuvre en France ne pèsera bientôt pas lourd puisque ce sur quoi elle était fondée va régresser : croissance (une croissance sans contenu!), sécurité (une sécurité garantie par la seule répression?), travail (travailler désormais plus d'heures pour gagner moins...), pouvoir d'achat (en augmentation pour les plus riches, en régression pour les autres)... Oui, cette politique est condamnée. Mais à quel prix? Il n'y a pas encore d'alternative politique crédible. L'échec de la droite au pouvoir ne renforce pas une gauche qui ne sait plus ce qu'elle est.

Comment un nouvel ordre politique et social pourrait-il naître sans désordres majeurs? Le peuple est patient, résigné, puis se lasse, et là : "ensemble, tout devient possible"...



mardi 24 juin 2008

L'Irlande aura-t-elle aidé à faire advenir l'Europe ?



Le 12 juin, j'écrivais ici :
"Si le non l'emporte, alors..., ou bien on chassera ces pelés, ou bien on les fera revoter, ou bien on ne tiendra pas compte de leur vote. Quant à profiter de l'occasion pour proposer une Europe populaire, écologique et sociale, vous n'y pensez pas? Un vrai responsable politique ne se laisse jamais déjuger. La démocratie, en Occident, consiste, désormais, à faire voter comme il faut..."

Douze jours plus tard, sur France-Inter, ce matin, Valéry Giscard d'Estaing est à la manœuvre. En brillant stratège, l'Ex, comme on dit, ramène, en quelques phrases, le débat politique au niveau où les libéraux européens vont, désormais, vouloir le placer :

1 - Les Irlandais n'ont pas voté contre l'Europe mais contre un texte illisible. Ce sont les médias qui n'ont pas fourni les explications nécessaires. Or il n'y a pas de démocratie praticable si les électeurs sont mal informés. Un sondage à la sortie des urnes a révélé l'attachement des Irlandais à l'Europe. Ils veulent renégocier. Renégocions donc. Il faudra ensuite que les Irlandais revotent, mais avec des garanties et des assurances qui leur permettent un vote positif.
2 - 95% des Européens se seront prononcé pour le traité de Lisbonne. Impossible donc d'y renoncer. Le traité de Lisbonne doit être et sera adopté. Impossible, pourtant, de ne pas tenir compte du vote irlandais et peut-être bientôt tchèque, (quitte à ce qu'un statut d'exception permette à ces deux États d'être reliés à l'Europe de façon spécifique, comme c'est déjà le cas avec la Grande-Bretagne, par exemple).
3 - L'Europe ne doit s'occuper que des questions européennes. Chaque État peut légitimement vouloir rester maître chez lui quand il s'agit de questions intérieures. mais ne mélangeons pas tout. Ne varions pas, comme ça nous arrange, en regardant les questions européennes, du seul point de vue national, par exemple en modifiant, en 2005, la Constitution française afin qu'un référendum autorise l'admission d'un nouvel État (notamment la Turquie), pour y renoncer à présent, et seulement trois ans plus tard.

L'habile homme!

Premier temps de la démonstration donc : flattons les Irlandais. Satisfaisons leurs intérêts propres. Ils ne bloqueront plus l'Europe (celle qu'institue le traité de Lisbonne, non simplifié, et fidèle à la Constitution rejetée -VGE le reconnaît-). Aucune autre Europe n'est possible. Ce serait courir après la lune. Ce sera cette Europe là ou pas d'Europe du tout. Fermez le ban. Voici prévenus les Européens antilibéraux. La porte est fermée devant eux et rien ne peut l'ouvrir.

Second temps : noyons les hésitants et les hostiles sous le nombre. La démographie au secours de la démocratie : le frein irlandais sera relâché ou cassera, sous le poids de la pression de la représentation populaire européenne. L'argument est plus vicieux mais fragile car les représentants des peuples peuvent n'être pas fidèles à la volonté des peuples. Cependant, pour tout démocrate, deux difficultés subsistent : d'une part, un non ne fonde pas une politique même s'il permet d'en rechercher une autre; d'autre part, les intérêts populaires ne sont pas exempts, eux-aussi, d'égoïsmes nationaux. La condamnation du référendum en son principe (surtout quand son résultat gêne!) est inadmissible. Toutefois, placer la vérité au cœur du référendum n'est pas moins suspecte (tout dépend de l'honnêteté de la question posée).

Troisième temps : L'Europe est, aujourd'hui, une délégation de pouvoirs des États dans des domaines circonscrits et rien d'autre. Laisser s'exprimer une volonté populaire européenne peut conduire là où les États-nations ne veulent pas aller : à une Europe décentralisée et régionalisée mais unifiée. Or, cette Europe là est non seulement écartée par les gouvernements qui règnent sur le continent, mais elle n'est préparée par aucun mouvement politique en capacité d'entrainer les Européens dans cette nouvelle concitoyenneté.

VGE et consorts jouent donc sur du velours. Il est, en Europe, des refus qui sont porteurs d'espoirs mais qui sont loin encore d'être annonciateurs d'une Europe écologique et sociale dynamique et cohérente. L'avenir se trouve, dès lors, à la merci de ceux qui s'enkystent dans un maintien des acquis et qui usent toutes les résistances au moyen de la nécessité de fonctionner, à 27, sans désordre majeur!

Reste que les évolutions économiques et écologiques planétaires n'offrent pas à l'Europe conservatrice beaucoup plus de chance de réussite qu'à cette Europe en gestation qui est à naître mais dont nul ne sait quand. Prenons le temps qu'il faut pour préparer cette venue au monde que tant de concitoyens attendent et désirent, même sans savoir bien encore comment la faire advenir.

jeudi 12 juin 2008

La ballade irlandaise



La trouille s'empare des Européistes.
J'appelle Européistes les faux Européens.
Trois millions de pécores irlandais pourraient-ils empoisonner, nous suggère-t-on, la vie de trois cents millions d'habitants de l'Union européenne?
Car l'Irlande va voter. Et peut-être voter non au Traité de Lisbonne!
Ce pays est le seul à qui sa Constitution impose de recourir au référendum.

Ils sont fous, ces Irlandais!
Nous, en France, savons désormais, que le peuple ne comprend pas les intérêts du peuple.
En 2005, nous avions mis l'Europe sans dessus dessous. Les Bataves aussi. Pardon!
Alors, Sarko est arrivé... Hé, hé. Et s'est empressé, hé, hé...
Au Parlement désormais d'agir et d'obéir.
C'est fait : la France est rentrée dans le rang.
Et voilà que quelques millions de buveurs de bière, viennent mettre leur grain de sel, ou de sable, là où ça fait mal.
Et juste au moment où la présidence de l'Union revient à la France!
Ah les indignes!

Heureusement, ce n'est pas encore fait.
Prions pour que le Dieu de ces Verts, finalement pas très catholiques, inspire ces profiteurs qui ont joui des faveurs de Bruxelles et qui, maintenant, viendraient cracher dans la soupe européenne.
Alain Duhamel, dans Libération du 12 juin, dénonce le despotisme irlandais. Bravo!
Avoir toutes les raisons de bien voter et voter mal quand même, c'est du despotisme, et pas éclairé du tout.
Ces Irlandais de malheur nous imposeraient leur stupidité.
Il y aurait de quoi leur envoyer nos parachutistes pour les libérer (et nous en même temps) de cette dictature idéologique antitoutiste qui les autorise à penser de travers.

Mais foin d'ironie et de persiflage. Ce n'est pas drôle.
Ou bien l'on va rire ou bien l'on va hurler.
La démocratie atteint le fond de ses contradictions.
La politique serait-elle chose trop importante pour la confier à des électeurs?
De toute façon, la démocratie-qui-arrange, c'est l'organisation d'un faux choix.

Si le oui l'emporte, nous serons renversés par le souffle du "ouf" qui va passer sur les pays européens qui avaient failli être mis devant le fait accompli d'un nouveau refus.
Si le non l'emporte, alors..., ou bien on chassera ces pelés, ou bien on les fera revoter, ou bien on ne tiendra pas compte de leur vote.
Quant à profiter de l'occasion pour proposer une Europe populaire, écologique et sociale, vous n'y pensez pas?
Un vrai responsable politique ne se laisse jamais déjuger.
La démocratie, en Occident, consiste, désormais, à faire voter comme il faut...

lundi 2 juin 2008

Contre la déprime politique




Chaque jour propose son lot de nouvelles affligeantes. Le cynisme politique triomphe. L'annonce de catastrophes écologiques ne trouble pas outre mesure ceux qui y contribuent et qui n'ont nullement l'intention de changer les politiques économiques qui nous conduisent vers l'impasse totale. On continue de "faire des affaires" et, pire encore, on fait plus d'affaires que jamais en spéculant sur ce qui bouleverse la vie des humains : le coût de l'énergie et le coût de l'alimentation.

Les pouvoirs, qu'ils aient ou non été légitimés par le suffrage universel, continuent donc, sans vergogne, à prendre des décisions pour l'essentiel incompatibles avec les contraintes de gestion des richesses de notre planète.

Que nous ne puissions compter bientôt que sur les seules ressources renouvelables conduit non à mieux partager mais soit à rechercher comment produire plus, en "forçant la nature", soit à réserver les moyens de vivre à la minorité qui peut y accèder, quitte à conduire une partie de la population humaine à la mort.

Deux énormes obstacles se dressent pourtant devant cet égoïsme monstrueux et irréaliste : le premier est qu'à force de nourrir la cause de ce qu'on veut éviter, on entre dans une contradiction insurmontable (il n'est plus possible de continuer à produire plus, de façon indifférenciée, si l'on veut limiter l'effet de serre qui bouleverse le climat et ruine la Terre entière); la seconde est que l'instinct de survie de l'espèce peut l'amener à des mouvements de migration, de revendication sociale et d'émancipation politique tels qu'on n'en a jamais connus au cours de l'histoire de l'humanité (les émeutes de la faim, les Africains qui affrontent tous les risques pour pénétrer en Europe, les deux à trois milliards d'Asiatiques qui découvrent ne pas pouvoir tous accéder au niveau de vie occidental en sont les premiers signes).

On peut recevoir cette analyse comme une preuve supplémentaire de l'impossibilité pour l'humanité de sortir de ce tunnel où s'achèverait son histoire. Inutile, en effet, d'exclure l'hypothèse de nouvelles et immenses violences en ce siècle. Et pourtant, la prise de conscience des citoyens enfle et les médias eux-mêmes, tout dominés qu'ils soient par le pouvoir de l'argent, sont amenés à fournir des informations sur lesquelles il n'est déjà plus possible de revenir.

La maison qui fournira plus d'énergie qu'elle n'en consomme, par exemple, est non pas réalisée mais présente dans l'esprit des familles des plus jeunes générations. Ce n'est pas à 100 dollars le baril de pétrole qu'on change de civilisation, comme disait Yves Cochet, c'est quand se superposent, à un rythme inattendu, les risques vitaux, (dès lors que le vieillissement, la démographie, la fin de l'accessibilité facile et bon marché aux ressources minières, les mauvais choix de nos productions alimentaires surgissent ensemble dans la première moitié du XXIe siècle)!

Croire en un avenir possible pour les générations futures, même si le passage vers les années 2060 apparaît, d'ici, bien étroit, n'est plus seulement fondé sur l'effort de la raison qui ne désarme pas, c'est devenu une contrainte de la pensée, un nouveau paradigme, qui permet d'oser toutes les recherches politiques. Le neuf se cache derrière cette angoissante constatation : la peur du conflit nucléaire, au XXe siècle, avait permis de découvrir que l'homme pouvait rendre sa survie incertaine; depuis, il a fait pire! Pourtant, quand les êtres vivants sont acculés, ils inventent. Les humains s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seulement affrontés à la nature mais, qu'en en étant partie prenante, ils en dépendent. En cette leçon d'humilité philosophique se situe sans doute notre salut.



mercredi 21 mai 2008

Tuer les Rroms tue l’Europe.



Le fascisme refait son lit en Italie! Les pogroms de Ponticelli à l’est de Naples, avec incendies, bastonnades et lapidations de Rroms ne sont pas apparus de façon spontanée. En 72 heures, au moins 7 attaques avec cocktail Molotov ! L’exaspération due à l’entassement de tonnes d’ordures depuis des mois, l’exploitation politique systématique du thème sécuritaire, la Camora, la bêtise crasseuse ont composé un mélange explosif. La haine, hideuse, a pu alors s’exprimer, sous des formes que la presse (et notamment Il Corriere della Sera du 15 2008) relate avec précision. Le bouc émissaire sera donc égorgé s’il ne fuit. La honte s’est abattue sur l’Europe.

Car il ne s’agit pas de limiter les conséquences de ce drame à la seule Italie. Il est bon que ce soit un eurodéputé italien, Roberto Musacchio, qui ait lancé, de la Tribune du Parlement européen, une mise en garde solennelle. Il a rappelé que "les directives européennes et les résolutions du Parlement doivent être respectées par tous, y compris l'Italie, et que le droit à la liberté de circulation et de résidence fait partie des piliers de la citoyenneté européenne" Cette "exploitation politique de la peur", ce phénomène de "phobie des Roms" peuvent tuer la démocratie a-t-il ajouté.

Viktória Mohácsi, l’une des deux eurodéputées rroms, revenant d'une visite en Italie, a estimé que "le gouvernement Italien est dur avec les faibles et faible avec les forts : quand il y a des difficultés, au lieu de s'en prendre à la Camorra, on s'en prend aux Roms afin de ne pas s'attaquer aux vrais problèmes" . L’émotion est vive, partout en Europe. Dans les campements rroms, en France, on suit les événements et on ne cache pas sa peur.

La chasse aux Rroms est rouverte, plus ou moins violente mais, en maint pays, impitoyable. Il y a chasse quand on expulse, mais aussi quand on poursuit des hommes comme du gibier. On a déjà connu ces crimes en Europe. Cela porte un nom. C’est le racisme. Ici, l’on veut tuer en incendiant ; là, on tue à petit feu. Ne donnons pas de leçons à l’Italie : elle fait actuellement, en pire, ce que d’autres font, dont nous ! Au moment où la France va prendre, pour six mois, la présidence de l’Union, on peut craindre que les restrictions à toute immigration, intra ou extra européenne, ne soient présentées comme des moyens de protéger les peuples d’Europe. Protéger contre qui ? Contre eux-mêmes ? Ou contre tout étranger indésirable et misérable résidant en Europe ?

Ces dernières années, les textes se sont multipliés tant au sein du Parlement européen qu’au niveau du Conseil de l’Europe. Tous convergent vers ce constat : "l’antitsiganisme constitue une forme distincte de racisme et d’intolérance, à l’origine d’actes d’hostilité allant de l’exclusion à la violence à l’encontre des communautés de Roms" peut-on lire dans la recommandation du Comité des ministres aux 47 États membres du C.O.E, datée du 20 février 2008 . Nous sommes au cœur de ce qui se passe en Italie, comme partout où l’on exclut ! Si aucun de ces documents n’engage les pouvoirs nationaux à quoi bon les écrire et les voter ? La crédibilité de nos démocraties est en jeu.

L’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’Union, sur laquelle il n’est pas question de revenir, oblige chacun des 27 États à protéger tout Eurocitoyen membre de l’un quelconque de ces États ! La romaphobie serait une europhobie car les Rroms sont massivement dans l’Europe et en sont une constituante. Romeurope ne peut laisser passer cette évidence sans la souligner au moment même où des Européens, en laissant parler leur haine, (avec l’indulgence voire la complicité d’un gouvernement fraîchement réinstallé !), mettent en péril l’Europe elle-même .

vendredi 9 mai 2008

Des 8, 9 et 10 mai.

8 mai


Victoire ou massacre? Que retenir? Le jour même de la défaite définitive du Reich nazi, l'armée française, en Algérie, mettait à mort, à Sétif, plusieurs dizaines de milliers d'Algériens revendiquant leur indépendance. Michel Rocard approuve Junker qui propose de faire du 9 mai, Journée de l'Europe, un jour férié, dans les 27 États de l'Union. Effacer la mort pour engranger l'espoir? Pourquoi non si c'est pour ouvrir l'avenir, mais à une condition : n'oublier aucun crime d'État, ni ceux, incommensurables, du régime hitlérien, ni ceux, atroces, du régime colonial français.

9 mai


Le 9 mai est une commémoration oubliée. Les médias font le minimum. L'Europe dont la France va prendre la tête, en juillet, ne passionne personne. Le discours de Schuman est laissé à l'histoire. Il ne motive plus les Européens. Les symboles de l'Europe, hymne, devise et drapeau, ont d'ailleurs, quoi que dise encore le site Europa, été abandonnés par le traité de Lisbonne! Le site français, Vie publique (1), y ajoute... l'euro, alors que tous les pays de l'Union ne l'ont pas adopté!
Non, aire aimer l'Euroe, ce n'est pas tenir, chaque 9 mai, un discours larmoyant sur l'unité des peuples hier encore en guerre; c'est donner un contenu politique à la citoyenneté européenne. Nous en sommes loin. C'est une Europe libérale, éloignée des peuples qui la composent, qui triomphe. L'Europe reste à faire.

10 mai


Que ce soit le 10 mai ou un tout autre jour, en mai, ici ou aux Antilles, sera commémoré (mal) l'abolition de l'esclavage. En Europe, comme d'habitude on s'en tiendra à un double déni : l'esclavage transatlantique sera minimisé alors que se paie encore le crime planétaire commis sous l'impulsion de puissances européennes; l'esclavage des Tsiganes, cinq siècles durant, dans les principautés moldave et valaque, passera de toute façon aux oubliettes!
Ne pas assumer son histoire, c'est rendre l'Europe impossible. C'est bien ce que veulent les tenants de la seule Europe marchande.

(1)http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/ue-citoyennete/

mercredi 7 mai 2008

Abolir la viande? une question désormais politique.

Oui, on mange beaucoup trop de viande. Faudra-t-il même, pour mieux vivre, ou survivre (!) aller vers sa suppression? La question était choquante et ridicule, il y a peu de temps encore. Voici pourquoi, elle ne l'est plus. Ci-dessous un article qui propose une analyse originale sur un thème connu ; il s'agit du résumé du texte "abolir la viande" paru dans le numéro 29 des Cahiers antispécistes. Il faut aller le lire en entier : plus complet, il est aussi plus nuancé que dans ce raccourci. (1)


" La thèse défendue dans cet article est qu'il faut dès maintenant œuvrer explicitement à l'interdiction légale de la production et de la consommation de chair animale. C'est à la fois une mesure nécessaire et une mesure qu'il est possible d'obtenir sans attendre une révolution des mentalités ou de l'organisation de nos sociétés.

« On ne doit pas maltraiter ou tuer des animaux sans nécessité » : partout dans le monde, ce précepte fait partie de la morale commune. Partout dans le monde, la consommation alimentaire de produits animaux est la cause principale pour laquelle des humains maltraitent et tuent des animaux, sans nécessité. Le précepte précité n'est pas dénué d'impact : des personnes refusent de consommer des produits d'origine animale, d'autres réduisent leur consommation de viande, d'autres encore choisissent des produits issus d'élevages offrant quelques garanties sur le traitement des animaux ; des pays adoptent quelques lois protégeant les animaux d'élevage. Mais cela ne suffit pas à inverser la tendance : le nombre d'animaux élevés et pêchés dans le monde croît inexorablement, tandis que l'élevage industriel se généralise. Il est illusoire d'attendre que les dispositions adoptées en faveur du bien-être animal finissent par assurer des conditions de vie et de mort décentes aux milliards d'animaux mangés chaque année : les éleveurs peuvent difficilement se résoudre à faire passer le bien-être des bêtes avant la rentabilité de leur exploitation, et on ne dispose ni des espaces ni de la main d'œuvre requis pour traiter tant d'animaux avec soin.

La prise de conscience du fait que production de chair animale a un impact environnemental désastreux ne conduira pas nécessairement à une amélioration du sort réservé aux bêtes : si l'intérêt des animaux n'est pas pris en compte en tant que tel, cette prise de conscience peut au contraire déboucher sur une intensification de l'élevage.

Le contraste entre les devoirs que les humains reconnaissent avoir envers les bêtes et la façon dont ils les traitent concrètement n'implique pas que les bonnes intentions affichées ne soient qu'hypocrisie. Ce contraste nous apprend toutefois que les changements spontanés de comportement des consommateurs ne constituent pas une force suffisante pour mettre fin à la boucherie. Il y a des raisons à cela. C'est par ailleurs une situation très commune : on ne réussit pas non plus à résoudre les problèmes de l'insécurité routière, de la pollution, de la misère humaine, de la maltraitance des enfants… en comptant uniquement sur la capacité de chacun à modifier ses habitudes pour y porter remède, même lorsqu'il qu'il est largement admis qu'il s'agit de maux.

Pour mettre un terme au sort hideux réservé aux animaux mangés, il faut que la question soit portée (aussi) au niveau politique. Il s'agit d'enclencher un processus qui s'achèvera par l'adoption de lois interdisant la prédation (chasse, pêche) et la production (élevage) d'animaux pour la consommation humaine. Les institutions publiques ont également un rôle à jouer dans la reconversion des travailleurs dont le revenu dépend de ces activités. Ce processus commence par l'expression publique de la revendication d'abolition de la viande."

Repères complémentaires déterminants du point de vue écologique :

De 1950 à 2005 la production annuelle des pêcheries (hors aquaculture) a été multipliée par cinq, passant de 19 à 95 millions de tonnes. En 2002, 72% des « ressources halieutiques » étaient exploitées plus rapidement qu'elles ne pouvaient se reproduire.

Concernant les animaux d'élevage, la production de viande d'animaux terrestres a plus que quintuplé en un demi-siècle (1950-2000), passant de 45 à 233 millions de tonnes par an. Sur la seule période 1990-2002, la quantité de viande consommée a crû de 32% en tonnes et de 12% par habitant. En 2002, la consommation de viande (d'animaux terrestres) par habitant s'établit à 40 kg par an en moyenne. Les projections effectuées par la FAO à l'horizon 2015 et 2030 prévoient la poursuite d'un rythme de croissance soutenu de la production :

Entre 2007 et 2016, selon les perspectives communes FAO-OCDE, la production mondiale de viande devrait ainsi augmenter de 9,7 % pour le boeuf, de 18,5 % pour le porc et de 15,3 % pour le poulet. Principalement en Inde, en Chine et au Brésil. D'ici à 2050, la production de viande pourrait même doubler, passant de 229 millions de tonnes au début des années 2000 à 465 millions.

Tant en niveau absolu qu'en taux de variation, on observe de fortes disparités selon les régions du monde.). L'augmentation du nombre d'animaux tués est beaucoup plus forte que celle de la production mesurée en tonnes puisque les élevages dont le développement est le plus rapide sont ceux d'animaux de petite taille (les volailles).

L'élevage d'animaux aquatiques connaît une expansion encore plus forte puisque de 1950 à 2005, la production est passée de 639 000 tonnes à 63 millions de tonnes. Là encore, il s'agit d'animaux de petite taille et de surcroît particulièrement oubliés des dispositions relatives au bien-être tant pour les conditions d'élevage que de mise à mort …/...

Vers un élevage écologique intensif ?

La consommation carnée cause des torts immenses aux animaux élevés ou pêchés et provoque la disparition d'animaux sauvages. Elle dégrade les sols, l'eau, les forêts… Par l'intermédiaire des inégalités de répartition des revenus, elle pèse également sur le sort des humains les plus démunis.

Est-ce à dire que si des politiques sont mises en oeuvre pour remédier aux problèmes environnementaux liés à l'élevage, elles seront nécessairement bonnes à la fois « pour les hommes, pour les animaux et pour la planète » ? Les orientations suggérées par le rapport de la FAO 2006 n'incitent pas à l'optimisme. Les propositions des experts qui en sont les auteurs ont été construites en considérant comme une donnée la poursuite de la croissance de la consommation de viande, de sorte que la question devient : « Comment fournir plus de viande en limitant les dégâts écologiques ? » La solution qui est préconisée pourrait être qualifiée d'évolution vers un « élevage écologique intensif ». Cela demande des politiques de vérité des prix, afin que les ressources altérables ou épuisables cessent d'être gaspillées : suppression des subventions à l'élevage, hausse du prix de l'eau, coût plus élevé pour l'utilisation des terres (en particulier, disparition des pâturages sur terres communes dont l'usage est gratuit), application du principe pollueur-payeur. Parallèlement, des aides financières et moyens publics (tels que la recherche) devraient être mis en œuvre pour réduire l'impact environnemental de l'élevage, en tenant compte du fait que cet impact est différent selon les espèces. À quantité égale de viande produite, ce sont les bovins qui contribuent le plus à l'émission de gaz à effet de serre et, lorsqu'ils sont en élevage extensif, contribuent le plus à la dégradation des terres. Dans cette hiérarchie de la nuisance écologique, les élevages de volailles sont ceux dont l'impact est le plus faible. Ce sont eux aussi qui constituent le détour de consommation le moins inefficace en terme de rapport entre la nourriture ingérée et la nourriture produite.

Selon le rapport de la FAO, l'industrialisation de l'élevage n'est pas un problème en soi ; ce qui en est un (en termes de nuisances sur l'environnement) c'est la concentration des élevages sur certaines zones géographiques, d'où la nécessité de mettre en œuvre des politiques pour inciter à les répartir de façon plus équilibrée sur le territoire. Mais, pour les auteurs du rapport, « si l'on veut satisfaire la demande future prévue de produits de l'élevage, il est difficile de trouver une alternative à l'intensification de la production ». Cette intensification passe par le recul de l'élevage extensif, et par un progrès technique (activement soutenu par la recherche publique) qui permettra notamment d'économiser sur la quantité d'aliments ingérés par les animaux pour fournir une quantité donnée de viande, lait ou œufs, en améliorant les souches utilisées par la sélection génétique.

Au total, l'amenuisement de l'impact environnemental de la production de viande via l'élevage écologique intensif signifie :

- un déplacement de la production des bovins vers d'autres espèces, en particulier les poulets, c'est à dire une augmentation sensible du nombre d'animaux tués par kilo de viande produit ;

- une dégradation accélérée du cadre de vie des animaux, par disparition des élevages résiduels où ils se déplacent dans de vastes espaces, au profit de leur entassement dans des bâtiments concentrationnaires ;

- une dégradation accélérée de leur qualité de vie du fait des caractères physiques qu'on cherche à développer chez eux. On sait de quel genre de progrès la zootechnie est capable en termes d'améliorations génétiques. On lui doit déjà la mise au point de poulets qui grandissent en 40 jours (au lieu de 80 jours il y a 30 ans) et dont le squelette est trop fragile pour supporter le corps, la multiplication du nombre de porcelets par portée chez les truies, du nombre d'œufs par poule, de litres de lait par vache…

Inscrire l'élevage dans un tel schéma de « développement durable », ce n'est pas revenir à un passé rêvé de relations harmonieuses entre le berger et son troupeau sur fond de prairies et montagnes, c'est aller toujours plus loin dans la réification des animaux, leur claustration, c'est produire sciemment des individus difformes, aller au bout de l'épuisement de leurs corps.


(1) http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article359.

jeudi 1 mai 2008

La décroissance s'empare des intellectuels



Quand Nicolas Sarkozy empruntait à Edgar Morin sa thématique de la
politique de civilisation, il oubliait que le philosophe et sociologue dénonçait "le mythe obsessionnel de la croissance" (1). Non que, pour lui, il suffise de décréter la décroissance mais parce que "le bolide lancé" (celui de l'économie de marché) devra être arrêté et que c'est extraordinairement difficile. Il faut aller "au-delà des mots" dit-il. Le productivisme n'est pas durable. Et si le développement, c'est un PNB toujours croissant (même avec des correctifs "écologiques"), il n'est pas davantage durable. Nous allons, par exemple, au-devant de guerres de l'eau si nous n'arrêtons pas la privatisation de l'eau potable. La question écologique perce y compris en Chine. Bref, les questions que nous nous posons sont mondialisées. Les urgences surgissent dans tous les esprits informés.

Et ne voilà-t-il que le fondateur du GRECE, de la Nouvelle Droite, Alain de Benoist, sort l'un des livres les plus pertinents sur le sujet! Tout est bousculé et nous ne sommes guère préparés à reconsidérer nos repères sans rien abandonner de nos réserves vis à vis des penseurs capables de nous troubler. Bernard Langlois, de Politis, ose émettre un avis très positif sur cet essai, décapant, Demain la décroissance (2) dénonçant autant le "libéralisme prédateur" que le "prométhéisme marxiste" et affirmant que l'écologie rend obsolète le vieux clivage droite-gauche".

Nous y voici. Il va falloir mettre de la lumière sur deux thèmes maltraités et mal traités : que sont devenues la droite et la gauche aujoud'hui, d'une part, et qu'y a-t-il derrière les zélotes de la décroissance, d'autre part? cela fera l'objet de deux de mes prochains blogs.

(1) Colloque "André Gorz, Décroissance, Utopie", Paris, la Sorbonne, le samedi 29 mars 2008, Témoignage d'Edgar Morin.

(2) Alain de Benoist,
Demain la décroissance, éditions Edile, Paris, 2007.

mercredi 30 avril 2008

Du terrorisme ambigu.



La banalisation du mot terrorisme est insupportable.
Ou bien toute activité humaine qui génère la terreur est l'œuvre d'un terroriste (et toute violence, y compris, bien sûr, la violence d'État est qualifiable de terroriste), ou bien, il faut s'entendre sur les critères discriminatifs qui font de celui-ci un terroriste et de celui-là un soldat, un policier ou un grand défenseur de la civilisation!
Il est des célébrités qui furent condamnés pour Terrorisme!

Galerie de portraits :


De Gaulle, Jean Moulin, Mandela, Arafat, "le Che", Khadafi ont tous été taxés de terrorisme.

L'assimilation de l'islamisme au terrorisme est deux fois coupables.


D'abord parce que cette réduction innocente les terroristes de toutes obédiences qui sévissent sur la planète, ensuite parce qu'elle justifie tous les "fous de Dieu" se recommandant, les uns ou les autres, de l'une des trois religions du Livre, et qui osent se servir de l'assassinat comme moyen de lutte contre le fanatisme... des autres!

Les USA peuvent-ils, eux-mêmes, se dire exempts des pratiques terroristes?


Hiroshima, le Ku-Klux-Klan, Guantanamo laissent, à jamais, leur trace de honte sur l'histoire du peuple américain, sur notre propre histoire humaine. Non, un résistant des années 1940-45 n'était pas plus (ou moins) terroriste qu'un combattant palestinien. Il n'y a pas de guerre sans terrorisme comme il n'y a pas de guerre sans victimes civiles. Le droit de la guerre n'est qu'une variante du droit de tuer. Ce qui déclenche la guerre, c'est toujours et encore l'injustice, l'exploitation des plus faibles, la volonté de puissance.

J'écarte à jamais de mon vocabulaire ce mot de terroriste, instrumentalisé, et réinventé décennie après décennie, pour accabler les ennemis du moment, avant de les recevoir parfois, mais longtemps après, dans les palais des Républiques.

lundi 28 avril 2008

Dommages collatéraux ou récidive?




On passe vite de l'émerveillement à l'horreur... Hier, j'admirais des animaux; aujourd'hui, me lèvent le cœur ces massacreurs, de la même condition humaine que moi, qui se persuadent d'avoir à se défendre en prenant le risque d'exterminer des enfants. Le peuple d'Israël se condamne lui-même s'il croit encore à ses propres valeurs.

D'après l'AFP, une mère de famille, ses quatre enfants et un combattant ont été tués lors d'une opération israélienne dans la bande de Gaza.

Les quatre enfants tués lundi -âgés de un, trois, quatre et cinq ans- ont été victimes d'un tir d'obus de char contre leur maison, a indiqué un médecin de l'hôpital de Beit Lahya. Leur mère, Miassar Abou Maateq, 40 ans, grièvement blessée dans l'explosion, est décédée à l'hôpital, a précisé le médecin.

La sixième victime est un combattant du Jihad islamique, a déclaré une source au sein du groupe armé. En début de soirée, un septième Palestinien a été tué dans le nord de la bande de Gaza, par des tirs de soldats israéliens, selon un responsable des services d'urgence palestiniens.

L'armée a précisé avoir attaqué des tireurs palestiniens ayant tenté de s'approcher de la frontière, soulignant que les combattants palestiniens avaient tiré des roquettes antichars et des obus de mortiers. Un porte-parole militaire a affirmé que la mort des cinq civils palestiniens avait été provoquée par des explosifs manipulés par des activistes palestiniens.

Selon le père des quatre enfants, ces derniers mangeaient dans la cour avec leur mère quand un obus a explosé contre la porte d'entrée.

"Je suis sorti de la maison quelques instants pour aller chercher un de mes enfants et j'ai entendu une explosion", a indiqué à l'AFP Ahmed Abou Maateq, 70 ans, dans la cour de son domicile, dont le sol était recouvert de sang.

Au moins 444 personnes, en majorité des Palestiniens, ont été tuées dans les violences depuis que les pourparlers israélo-palestiniens ont été relancés dans la foulée de la conférence d'Annapolis, fin novembre, aux Etats-Unis, selon un décompte établi par l'AFP.

Où sont les terroristes? Les cyniques nous ressortiront le coup du bouclier humain ou parleront de de "dommages collatéraux". En réalité, le plus fort n'a plus que sa force pour faire triompher son droit.

Dommage collatéral est un euphémisme de l'armée US désignant les victimes civiles ou alliées, ainsi que les dommages causés à leurs équipements et installations de façon accidentelle, lors d'opérations militaires. Ce terme ne définit pas les crimes de guerre mais peut être utilisé pour en cacher l'existence.

Le gouvernement d'Israël menace, en permanence, et les Palestiniens avec lesquels il prétend vouloir vivre en paix, et les Juifs qui ont un avenir de plus en plus mal assuré dans ce contexte de haine exacerbé, et les peuples de la région qui risquent d'être emportés dans un conflit aussi, ou plus, meurtrier encore qu'en Irak. Sans parler de la guerre internationale qui, de proche en proche, peut enflammer toute une partie de la planète. En réalité, le plus fort n'a plus que sa force pour faire triompher son droit.

Criminels et fous sont ces assassins d'enfants que rien n'arrête et qui, tout en tuant dix fois plus que leurs ennemis, osent se déclarer encore les principales victimes! Ces nouvelles morts d'enfants dont la possibilité a été froidement assumée par une armée récidiviste sont impardonnables.



Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5itb8PwrHTuJxH8jZHjdE1B8k28Ug

samedi 26 avril 2008

Se laisser, un soir, émerveiller...


Du plus grand au plus petit, mammifère ou poisson, les habitants des mers étonnent par leurs formes, leurs couleurs, leurs comportements, leur beauté. Ce sont des hymnes à la vie!


La baleine à bosse immense et svelte
L'émission de Thalassa, hier soir m'aura, encore une fois, démontré que l'homme en faisant de chaque habitant des océans une proie possible, se prive d'un grand bonheur. L'homme qui nageait près d'un géant, la baleine à bosse et de son balaineau, durant des jours et des jours et qui gagnait, progressivement, la confiance de l'animal, réalise ce qui ne se peut faire qu'avec amour : toucher la tête d'un cétacé qui pourrait d'un seul coup de sa nageoire caudale, assommer, tuer et rejeter au loin l'intrus! Bien au contraire, il veillait à ne pas le blesser! Un grand moment de télévision. Il y en a.


Le requin à aileron à pointe blanche; élégant et puissant.
Des requins je ne puis rien dire d'autre que ceci : là où le prédateur -l'homme- voit un danger, les scientifiques ne voient souvent que des élégances en mouvement qui ne s'en prennent que très rarement à l'homme. Alors que tout annonce leur disparition prochaine au rythme où l'homme les exterminent, des requins, tels que le requin à aileron blanc, surprennent par leur vivacité, leur stupéfiante aisance, leur noblesse. ce sont les princes de la mer.



Les poissons jaunes et noirs de la barrière de corail.

Quant aux poissons de la barrière de corail, leur aspect et leur variété laissent sans voix! Je ne m'en tiendrai qu'à l'un d'eux, parmi tous ces éclaboussements de couleurs, ces formes sans cesse renouvelées, ces curiosités de la nature à faire pâlir les peintres de jalousie. Je ne l'ai qu'entraperçu. Je n'en ai pas retrouvé l'image. Il était jaune et noir, comme ci-dessus, mais barré de noir, longitudinalement, de la tête à la queue, sur fond jaune intense, avec une large caudale tout aussi jaune mais, elle, semée de gros points noirs! Étonnant!

Dans une semaine en creux, alourdie par de multiples annonces affreuses, de voir ces réalités vivantes, qui, elles aussi, existent, me vient à l'esprit que d'avoir vu cela console d'être venu au monde.

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