dimanche 21 février 2010

Mort de la politique?

La politique étant au cœur du processus de décision qui permet de peser sur les événements, nous sommes en droit de nous demander si la politique n'est pas, tout simplement, en train de disparaître !

Les agitations politiciennes, les pseudo révélations médiatiques, le prurit électoral ne font pas exister la politique mais, au contraire, la détruisent.

Au moment où l'on constate l'étendue de l'impuissance de toutes les protestations, l'inutilité de la mise en lumière des scandales, il faut s'interroger non sur ce qu'est la démocratie mais sur ce qu'elle devient. N'est-elle pas blessée au point de risquer l'extinction?

Ce n'est pas internet qui sauvera la démocratie, car savoir n'est pas pouvoir. Ce n'est davantage la recherche d'une victoire électorale qui peut permettre la garantie d'un mieux-vivre, car notre quotidien est fabriqué par les maîtres de l'économie qui ont barre sur les responsables politiques. Ce n'est pas non plus le constat de "l'horreur économique" qui peut soulever la révolte de ceux qui souffrent, car l'insupportable est supporté, par résignation.

Il n'est point d'autre politique démocratique que celle qui voit les humains décider de leur propre sort. Or, nous en sommes loin. Si loin que l'espoir même de pouvoir atteindre ce niveau de responsabilité sur sa vie ne cesse de s'éloigner.

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Jean-Pierre Dupuy, Ingénieur du Corps des Mines et professeur de philosophie (Polytechnique, Stanford)

Faut-il, pour autant, se laisser aller au catastrophisme? Le réalisme n'oblige pas à sombrer dans un pessimisme inactif, explique Jean-Pierre Dupuy !

Trois grands domaines permettent de mesurer l'écart, béant, entre la pratique démocratique et la réalité de la "gouvernance".

Le premier domaine, fondamental, a surgi, depuis peu, dans les consciences de la majorité des Terriens : le système socio-économique, à l'œuvre mondialement, met en danger la planète, autrement dit tous ceux qui l'habitent, hommes, bêtes et plantes; c'est le domaine écologique, qu'on s'évertue à confondre avec la défense de l'environnement ou le développement durable. Les peuples subissent et se taisent...

Le second domaine, dont on commence à mesurer la nocivité, mais dont on se refuse à éliminer progressivement les causes, touche à la capacité de détruire l'humanité à petites ou hautes doses : le système nucléocrate a fait, et fait plus que jamais, de l'énergie nucléaire une menace permanente; c'est le domaine militaro-industriel qui, après avoir montré, à Hiroshima, à Nagasaki, à Tchernobyl, et partout où les expérimentations civiles et militaires ont semé leurs graines de mort, que les armes de destruction massives sont entre les mains d'armées "démocratiques" et de lobbies "scientifiques". Les peuples ont subi, subissent, et ne peuvent que s'incliner...

Le troisième domaine s'étale, actuellement, et n'est pas moins périlleux pour les humains et l'ensemble du vivant : le système scientiste et "transhumain" n'ambitionne rien d'autre que de faire naître un nouvel homme, de nouveaux animaux, de nouvelles plantes; c'est le domaine des nanotechnologies qui, sous couvert de progrès technique, abat toutes les barrières éthiques. Les peuples n'en savent encore pas grand chose et devront s'incliner, à moins que...
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http://sciencescitoyennes.org/spip.php?article1516



On voit bien les liens qui rapprochent ces trois domaines : les contraintes de l'effet de serre, de l'outillage nucléaire civil et militaire, de la manipulation et de la miniaturisation génétiques nous livrent au pouvoir de puissances inimaginables qui voudraient faire notre bonheur sans nous demander notre avis. Chaque fois, au cours de l'histoire, que des politiques ont été imposées pour créer un paradis, l'enfer a surgi. On recommence.

Une énorme différence, cependant, est apparue : notre savoir-faire techno scientiste est tel, désormais, qu'il s'émancipe de toute philosophie, car le culte du progrès, pourtant en difficulté, non seulement ne s'est pas calmé, mais s'est transformé en une religion plus sectaire que jamais.

C'est sous cet éclairage qu'il faut aborder la question du pouvoir. Un pouvoir qui ne se donne pas de limites est un pouvoir tôt ou tard dictatorial, un pouvoir violemment antidémocratique qui élimine toute politique.



lundi 8 février 2010

Je ne suis pas un Français qui chante la Marseillaise

Jean Jaurès – 11 ans avant son assassinat, en 1914 - écrivait : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! »; l’expression est atroce… Propos abominable, car dès que les partis commencent à dire que le sang est impur qui coule dans les veines de leurs adversaires, ils se mettent à le répandre à flots et les révolutions deviennent des boucheries.

S'il faut parler de l'identité nationale, on ne peut en dire ce que dit ou, pire, ce que sous entend l'actuel gouvernement de la France! Cette identité-là n'est pas la mienne. Je ne suis pas "identique" aux autres Français et cette pluralité de la France faite, au long des siècles par des immigrations successives, constitue notre commune richesse!

Je suis Français parce que je suis né en France, parce que mes parents étaient des Français, parce qu'ils m'ont élevé dans la langue française, parce que mes références culturelles, littéraires, musicales, artistiques sont françaises.

Mais ma patrie n'est pas la France. Ma patrie c'est la terre. Je suis citoyen du Monde. Je ne pense pas que l'État-Nation soit la meilleure des organisations politiques. Je suis distinct des autres hommes non français; je ne suis pas séparé d'eux!

Il ne suffit pas d'accoler l'expression "sans frontière" au titre de multiples ONG! Vivre sans frontière est une ambition humaine à laquelle s'opposent les nationalistes. Les "No Borders" ne me semblent nullement des extrémistes, s'ils contestent l'enfermement dans des frontières. Il y a plus de violence, à l'évidence, dans ce que font, sur ordre des États, les forces de l'ordre que dans ce que font les citoyens solidaires des sans-papiers ou autres clandestins!

Il fut un temps où l'on n'avait pas besoin de papiers pour entrer en France. Ce fut le cas sous la Révolution française! Marat en fut l'un des plus célèbres exemples. Les esclaves, en Haïti, qui luttèrent contre les troupes napoléoniennes (et les vainquirent!), chantaient la Marseillaise. Le chant est beau! Ses paroles affreuses, obsolètes et ridicules.


La Marseillaise est l'hymne d'un régiment.

En 1990, l'abbé Pierre écrivait : "L'hymne national, c'est l'âme d'un peuple. Parce que nous aimons la France, nous ambitionnons, pour elle, un message qui s'harmonise avec son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité." L'identité française, oui, ou bien se fonde sur les valeurs de liberté, égalité, fraternité et laïcité ou bien est représentée par La Marseillaise. Il faut choisir!

Pour moi, c'est tranché, je ne chante jamais les paroles de La Marseillaise. Je ne peux être Français et m'égosiller en m'associant à ce cantique de la violence. Ceux qui la hurlent dans les stades ou se refusent, au contraire à la chanter, le font pour les mêmes raisons, nationalistes et haineuses à l'égard de leurs adversaires, sportifs ou autres. La Marseillaise, c'est un chant de guerre. Même si elle fait partie de l'histoire de France, elle ne saurait faire partie de l'identité française.

http://www.vousnousils.fr/gallery/illustrations/marseillaise_45_2009.jpg


jeudi 4 février 2010

Du service civil au service civique

"Les députés français ont engagé l'examen d'une proposition de loi qui prévoit de remplacer l'actuel service civil volontaire, mis en place en 2006 par Jacques Chirac, par un service civique, l'objectif étant d'attirer 75.000 jeunes en 2014. Cette proposition de loi du sénateur Yvon Collin, déjà adoptée par le Sénat et soutenue activement par le gouvernement, reprend en partie un engagement de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007. Le nouveau dispositif propose de remplacer l'actuel service civil volontaire qui avait succédé au service militaire obligatoire et qui a eu peu de succès, puisqu'il n'a attiré qu'environ 3.000 jeunes en 2009. Il prévoit que ce service civique, qui sera volontaire et non pas obligatoire comme le proposait Nicolas Sarkozy, propose aux jeunes de s'engager pour des missions variées, pour une durée entre six et 24 mois".
http://www.lexpress.fr/actualites/2/objectif-de-75-000-jeunes-en-service-civique-en-2014_846628.html

Le service civique volontaire

La loi de 2006 n'aura pas été longtemps mise à l'essai! Ce que Chirac avait fait, Sarkozy voulait le défaire. Nous y sommes. Le glissement de "civil" (qui renvoie globalement à "société civile") à "civique" (d'acception plus étatique et institutionnelle) témoigne d'un raidissement de l'injonction républicaine, confrontée à son propre échec!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_civique_volontaire_%28France%29

Est civil, selon le dictionnaire Le Robert, ce qui est "Relatif à l'ensemble des citoyens", "aux rapports entre les individus", ce qui "n'est pas militaire", ce qui "n'est pas religieux". Est civique, selon la même source, ce qui est "relatif au bon citoyen", à "ce qui est patriotique". Autrement dit le service civil est un service public, laïque, désintéressé, neutre idéologiquement, offert à tous, alors que le service civique est l'engagement d'un citoyen remplissant une mission que lui confie l'État et qui, en ces temps de non obligation du service militaire, s'y substitue!

Le virage idéologique est subtil mais sans équivoque : de l'alternative au service militaire, on passe à son remplacement. Le service civil est d'initiative citoyenne; le service civique est d'initiative étatique. On pouvait choisir de s'engager dans un service civil compatible avec ses choix de citoyen du monde; on devra répondre à des sollicitations conformes à des choix nouveaux qui sont ceux de l'État-nation.

Le bénévolat repose trop sur le volontariat. Il y a risque d'incitation à la désobéissance "civile" dans cette responsabilisation citoyenne. Un bon citoyen est un citoyen obéissant, un bon serviteur de la puissance publique : voila ce que cache cette mutation civique du service civil.
http://pages.riaq.ca/benevolat1.gif
Les bénévoles se mêlent de tout. Pour un peu, il s'intéresseraient à la politique!

C'est une orientation à droite des plus logiques que camouflera le discours bien pensant de Martin Hirsh, l'agent exécuteur de cette évolution douteuse. Il est l'exécuteur d'une politique de reprise en main et nullement le créateur d'initiatives nouvelles.


Ouf! Il n'y aura pas de désobéissance civique...!

dimanche 24 janvier 2010

Que cache la burqa ?

Que cache la burqa? Un corps de femme ! Se cacher tout entière, hormis les yeux, fenêtre de ce corps dissimulé aux regards d'autrui, "regarde" celle qui le décide. Mais le décide-t-elle?

http://www.maitre-eolas.fr/images/Burqa.PNG
Le corps n'est pas une marchandise qu'on exhibe ! Les censeurs qui veulent aller chercher, dans la loi, l'obligation de renoncer à ce voile intégral feraient bien d'y... regarder de plus près! Le mépris du corps, le droit de cuissage médiatique, la banalisation du cul, tels que la télévision les révèlent, ne sont pas absents de ces réactions austères, de la part de femmes dont la culture s'offusque de ce libéralisme occidental qui ne respecte plus rien, ni personne.

Machisme et islamisme se sont-ils emparés de ces prétextes pour manifester la domination du mâle musulman, par l'intermédiaire de ce vêtement qu'on voudrait imposer aux épouses et à toutes les filles pubères ? Ce n'est pas si simple ! D'abord parce plus d'un machiste, religieux ou pas, ne s'intéresse pas d'abord à la burqa; ensuite parce qu'il faut beaucoup faire dire au Coran pour y trouver plus qu'une recommandation de la pudeur ! La vraie, qui est esprit.

Passementerie, L'Assiette au beurre, n°102, 14 mars 1903
Il ne date pas d'hier que la vérité, toute nue, ait été jetée au fond du puits !

On peut penser que des pressions s'exercent pour que les femmes musulmanes adoptent un vêtement qui les distingue, puis qui les sépare du reste de la population. Bien avant la burqa, il a eu le foulard: puis vinrent le hijab et le chador. Des femmes immigrées, ou nées dans des familles immigrées, parfois françaises, ont réagi, par une présentation vestimentaire publique, au peu de considération dans laquelle la société d'accueil les tenaient. Il serait imprudent de penser que ce sont les hommes qui ont, seuls, contraint leurs sœurs, leurs mères, leurs compagnes à porter des habits de plus plus distinctifs et visant à dissimuler les formes féminines !

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3XvCX19uWrXjqZkzx39gyCIm0Ytes69uH10jZvKzjbgWn_rfMGwPNgvVxlsMft5WuOSM6gsmt5TFr4g7NpFoMZmaeBhSpzOuL-Vim5W3o8Wr9TaLUx4Ze1DjvyTDwnJ19yYPz6tdN6v4/s400/burqa.jpg

Le débat qui s'ouvre est culturel et donc politique. Le raisonnement de ceux qui pensent que le législateur le règlera est frappé d'irréalisme et d'idéologie eurocentriste ! Tout ce qui interdit cabre et enferme dans des postures qui séparent au lieu de rapprocher, qui stigmatisent au lieu de convaincre. On ne saurait mieux fournir des arguments aux intégristes. En outre, ce qui ne viendra pas des femmes elles-mêmes n'a aucune chance d'être durablement suivi d'effet.

Il faut oser ouvrir les débat avec les musulmans eux-mêmes:
- Oui ou non, y a-t-il des obligations vestimentaires religieuses et, si oui, lesquelles?
- Oui ou non, quels textes du Coran l'exigent?
- Oui ou non, ces obligations ne concernent-elles que les femmes?
- Oui ou non, y a-t-il pouvoir des époux sur les épouses, selon des textes estimés sacrés?

Mais il faut aussi oser poser aux donneurs de leçons quelques questions fondamentales:
- Oui ou non, dans nos démocraties, les femmes sont-elles co-responsables, en tout domaine ?
- Oui ou non, dans l'économie, les femmes ne sont-elles pas soumises aux modes commerciales ?
- Oui ou non, en occident, la publicité ne transforme-t-elle pas le corps féminin en chose ?
- Oui ou non, dans notre société, l'identité dite française, ne fait-elle pas obstacle à l'insertion ?

La France, par ce nouveau sujet de polémique sur le port d'un vêtement, file un bien mauvais coton! La formule, qu'on emploie abondamment (la "liberté de la femme"), dissimule des intentions politiques très suspectes. De "gauche" ou de "droite", les parlementaires qui se préoccupent de la burqa, sont manipulés par les tenants d'une identité française unique et non plurielle !

L'Évangile, puisqu'on évoque des motivations religieuses, dit qu'il faut retirer la poutre qu'on a dans son œil avant de chercher à enlever la paille qu'il y a, dans l'œil de son voisin (1) ! Avant de demander aux musulmans de respecter les femmes, ne peut-on demander à tout le monde, en France, musulmans ou pas, de cesser de minorer le rôle et la place qu'occupent les femmes dans notre société au point qu'elles "appartiennent" plus à quelqu'un qu'elles ne s'appartiennent elles-mêmes? Qu'elles s'habillent ou se déshabillent, totalement voilées ou totalement nues, tant que nous voudrons que la décision leur échappe, nous méprisons l'humanité tout entière. Et à cela, aucune loi ne peut rien. La civilisation est plus grande qu'un code pénal !

http://www.joe-ks.com/archives_jun2004/EyeSpeck.jpg

(1) - Évangile de Luc, 6, 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. »

dimanche 10 janvier 2010

Tsutomu Yamaguchi : un nom à ne jamais oublier

Depuis la tombe d'Albert Camus, en Provence, on peut, mieux qu'on le pourrait, au Panthéon, voir quelle était sa considération du monde. Le 8 mai 1945 (avant même l'explosion de Nagasaki, le lendemain!), le futur Prix Nobel de Littérature disait, dans un éditorial fameux -texte complet accessible ci-dessous-, l'inhumanité des humains. Le dernier des survivants japonais vient de mourir. Son nom devrait rester, en lettres de feu, dans les consciences des vivants de ce siècle nouveau. Mais l'on se soucie, hélas, de bien autre chose. Pourtant, quoi qu'on en pense, les risques nucléaires restent devant nous.

"Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football"...

Albert Camus. Combat, le 8 mai 1945.

http://www.matisse.lettres.free.fr/artdeblamer/tcombat.htm

Le Japonais qui avait survécu aux deux bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, en 1945, est décédé, lundi 4 janvier 2010, à Nagasaki, d'un cancer de l'estomac, à l’âge de 93 ans. Tsutomu Yamaguchi était, officiellement, la seule victime reconnue des deux bombes nucléaires américaines. Blessé à Hiroshima, il s'était rendu, deux jours plus tard, à Nagasaki, où explosa la seconde bombe atomique !

Tsutomu Yamaguchi (1917-2010)

Le 6 août 1945 à Hiroshima, terriblement brûlé mais parvenant encore à marcher, il prit le dernier train pour Nagasaki. Là-bas se trouvaient sa famille, son entreprise. Le 9 août, il était en train d’expliquer à ses collègues de Mitsubishi qu’une bombe, une seule, avait détruit toute une ville. Il n’arrivait pas à le croire quand soudain une deuxième bombe atomique explosait au-dessus de Nagasaki.

A Hiroshima comme à Nagasaki, Tsutomu Yamaguchi se trouvait à trois kilomètres de l’épicentre. Il travaillait comme ingénieur dans les chantiers navals de Mitsubishi.

Immédiatement après la guerre, il avait travaillé comme interprète pour les troupes américaines à Nagasaki, avant de devenir enseignant dans un lycée.

Le mois dernier, dans un hôpital de Nagasaki, Tsutomu Yamaguchi se sentait mourir, mais sa mémoire était intacte, comme au premier jour. Pendant plus d’un demi-siècle, il s'était muré dans le silence. Il n’en est sorti qu’à la mort de son fils, décédé d’un cancer des poumons, dû aux radiations, à l’âge de 59 ans. La mort de son fils l’avait trop révolté.

http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/revue/revue-images/28-14-degats-lidwine.jpg

Ces dernières années, Yamaguchi évoquait volontiers son expérience, faisant part de son espoir que les armes nucléaires soient définitivement interdites. Il s'était notamment exprimé devant les Nations Unies, en 2006.

http://info.rsr.ch/fr/news/Le_survivant_d_Hiroshima_et_Nagasaki_est_decede.html?siteSect=2010&sid=11672858&cKey=1262771935000

samedi 2 janvier 2010

L'année utopique

Les intellectuels se réveillent. Les médias les sollicitent. Ils écrivent. Ils parlent. Mais l'écriture et la parole ne suffiront pas à faire changer le monde! Savoir l'urgence et la nécessité du changement ne le déclenchent pas! La rationalité est impuissante face à la désorganisation du savoir. Qui va, enfin, oser dire que c'est l'utopie qui est réaliste?


L'enfance est une utopie réaliste

Hervé Le Treut, qui appartient au GIEC, "cette clique catastrophiste", (selon les vifs critiques, peu crédibles, que sont Claude Allègre et Vincent Courtillot), estime qu'on est "au-delà du pire scénario". Mais il fait partie de ceux qui pensent qu'on peut comprendre pour agir.
http://www.naturavox.fr/video/article/rechauffement-climatique-interview

Beaucoup en doutent et estiment que sans solidarité mondiale, sans altruisme (qui n'est pas la générosité, nécessaire mais insuffisante), sans mutualisation, nous resterons prisonniers de la pensée du court terme. Rien ne changera. Qui ne devient un Homme révolté tel que l'a décrit Albert Camus, qui ne regarde pas loin devant lui, au-delà de lui-même, reste impuissant. Il décrit mais ne modifie rien.

L'intérêt de l'échec de Copenhague est d'avoir révélé que la défense des intérêts du moments paralyse toutes les politiques. Le réalisme n'est plus dans la prise en compte de l'immédiat. C'est l'utopie (ce réalisme qui a de l'avance...) qui peut, seule, sortir l'intelligence de son engourdissement.


L'utopie est une pensée qui s'installe dans le temps.

2010 sera-t-elle l'année utopique, l'année de la mise en œuvres des projets et des rêves considérés, jusqu'ici, comme insensés? Sortir de l'illusion, c'est proclamer l'utopie possible. Pas n'importe quelle utopie, pas la première idée qui passe, pas le fantasme (cette "production de l'imagination par laquelle le moi cherche à échapper à l'emprise de la réalité", dit le dictionnaire Robert) ni la chimère (si on la définit aussi comme une "vaine production de l'imagination")... Non! L'utopie, c'est la préfiguration d'une réalité qui, parce qu'elle n'a pas encore existée, est considérée comme une folie! À certains moments de l'Histoire, il a fallu une utopie pour sortir des impasses politiques ou culturelles : la Renaissance, les Lumières, le Front Populaire font partie des mouvements utopistes qui ont bouleversé la France.


Alors, changeons d'établissement...

Nous ne sortirons que par l'utopie d'une double impasse : celle de la paralysie économique et sociale et celle de l'impuissance politique. Quand rien ne change, alors que tout a changé, on concentre une énergie chargée d'espoir et de violence. Quand on analyse sans proposer, on laisse passer non pas l'utopie mais l'extrémisme et le "tout plutôt que...". Il y a donc urgence! Urgence à faire. L'utopie est dans la conviction que les petites initiatives cumulées sont plus efficaces que les grandes entreprises. L'utopie est dans l'engagement qui s'effectue avant que n'ait été déterminés les buts. L'utopie est dans la confiance vitale, celle d'un enfant, d'un être jeune, pour qui l'avancée humaine n'est pas encore confondue avec l'accumulation des avoirs.

2010, l'année utopique sera dangereuse et merveilleuse. Ceux qui veulent laisser le vieux monde derrière eux ont de quoi faire. Les intellectuels n'ont aucun chemin à montrer mais ils sont indispensables comme accompagnateurs, afin de signaler les fausses pistes. Et si l'utopie ,"le lieu qui n'existe pas", selon Thomas More, existait bel et bien?


Le philosophe ne craint pas l'utopie!

lundi 28 décembre 2009

Contradictions...

Dans l'entre deux (Noël et le Jour de l'An), voici que les médias nous apprennent qu'on vend plus que jamais des automobiles, en France, mais que pour ce qui est de la vente d'usines nucléaires, dans les Émirats Arabes Unis, c'est raté. On nous préfère la Corée du Sud..., moins chère!

Mirages économico-commerciaux et... désertiques!

Pas de quoi se réjouir! L'après Copenhaghe est décidément sinistre. Le culte de la bagnole demeure vivace; seules les grosses cylindrées sont boudées. Le nucléaire français est peut-être en chute, mais les risques pour l'humanité n'ont pas de patrie et pourrir le monde de façon corréenne ou européenne est indifférent.

C'est donc le branle-bas de combat économique : comment maintenir un haut niveau de production chez Peugeot, Renault et autres, une fois la prime à la casse passée, et cassée...? Comment faire coopérer efficacement les partenaires nucléaires français : EDF, AREVA, GDF-SUEZ, et pourquoi pas TOTAL et VEOLIA? Et il en est ainsi, partout, en Occident, et dans un Orient fort occidentalisé..., c'est à dire industrialisé et "technologisé"...


Les centrales EPR, ça ne marche plus...?

Ce qui trouble le plus c'est qu'aucune piste ne soit ouverte, à la connaissance du grand public, qui puisse conduire vers un recul significatif de l'usage des moyens de transports individuels ou qui puisse amorcer l'indispensable abandon de l'énergie nucléaire, non seulement dangereuse, pour très longtemps, mais génératrice de besoins en électricité domestique (ce qu'il faut absolument écarter!).

On sait ce qu'il ne faut plus faire; on ne sait pas encore ce qu'il faut faire! Les maisons parfaitement isolées, la démultiplication des sources d'énergie renouvelable (par les installations d'éoliennes, panneaux solaires, hydroliennes, géothermie, méthanisation...), cela n'est plus hors de portée. Les financements ne pouvant se faire sans changement d'habitudes, de pratiques industrielles, de répartition des profits, on attend la contrainte ultime, on freine, on cherche comment gagner autant qu'auparavant avant de renoncer à l'économie carbonée.

Le nucléaire ne représentant qu'une faible partie des sources d'énergie et n'intervenant que dans la production d'électricité, n'entre pas dans la course contre l'effet de serre, même s'il ne produit pas (directement!) de gaz carbonique. C'est en tant que pollution radioactive mise "en conserve" et comme rival des énergies renouvelables qu'il est condamnable, mais, hélas, non encore condamné dans l'esprit des maîtres du pouvoir et de la finance!

Nous vivons une période de contradictions vives! Il faut privilégier le recours aux transports en commun, mais on augmente le prix des billets de train SNCF! On doit réduire la consommation de pétrole, mais on facilite l'acquisition de nouvelles automobiles! Il faudrait réduire la consommation de viande, mais on achète des terres en Afrique afin de produire davantage d'alimentation pour le bétail consommé en Asie...

Contradictions désespérantes aussi parce qu'elles révèlent que, si l'on affirme que tout doit bouger, rien ne peut bouger! Les obstacles à cette transformation économique, politique et culturelle sont si grands que nul ne saurait envisager de se lancer dans pareille tâche. Que va-t-il donc se produire?

Jusqu'alors, dans l'histoire humaine, ce qui a pu faire évoluer les mœurs a toujours été la découverte d'une nouveauté satisfaisante, impossible à interdire, ou... la révolte populaire. Quand ce ne sont pas les deux à la fois.

Quand l'avion solaire des Picard aura spectaculairement fait le tour de la Terre (en 2012?), quand les petites initiatives d'autonomie énergétique, locales, multipliées, se seront avérées efficaces et rentables, quand de nouvelles émeutes alimentaires auront engendré de très graves conflits, quand l'immigration climatique aura commencé à bouleverser l'occupation des territoires terrestres, il faudra bien revenir à Copenhague (ou ailleurs!), pour y décider ce qu'on n'a pas voulu décider.


Le Solar Impulse de Bertrand Picard

Nous n'avons guère de temps devant nous, mais le peu de temps dont on dispose peut être utile si on l'utilise à multiplier recherches et expérimentations. Les sentiments d'angoisse et l'espoir, habituellement, se superposent, mais mal; au mieux, ils se succèdent. Cette fois, il nous faudra bien les vivre ensemble.

mercredi 16 décembre 2009

Régionales : l'heureuse fin des illusions.

Nous approchons d'un scrutin où se révèlera que rien n'a changé et que tout a changé.
Les partis continuent leurs petits jeux stériles qui bloquent toute expression politique populaire.



À droite, l'UMP a allumé un feu pour réchauffer les ardeurs nationalistes à son profit. Elle a soufflé sur les cendres du Front national. Le parti sarkoziste ne pourra, sur un scrutin proportionnel à deux tours, renouveler le coup de son demi-succès des Européennes...

Les partis-charnières huilent plus facilement leurs gonds quand s'approche le moment où se plie le scrutin, pour l'inévitable second tour. Le MODEM, dominé par sa haine de Sarkozy, regarde, avec gourmandise, une situation où tout se délite, et avec l'espoir qu'on ne puisse faire autrement que de faire appel à lui, pour dévorer le gâteau.

Dans l'ex-gauche, celle qui est méconnaissable pour avoir renoncé à ce qui l'a vu naître (la solidarité effective et non verbale avec les plus démunis et l'anticapitalisme conséquent), on va sauver les meubles. Le PS conservera la direction de nombre de régions, en bénéficiant de la solidarité antigouvernementale de second tour. Il se croira sauvé. Il n'en sera rien.

Dans la gauche dite "anticapitaliste", la chapelle a bouclé ses portes. Sauf exceptions, rares, le NPA fera cavalier seul. Son "antitoutisme" lui coutera cher, mais ça lui est égal. Le NPA ne pèse déjà guère plus lourd que la LCR : fin de partie pour Olivier Besancenot et ses amis. La rigidité a fait son œuvre mortifère.

Dans la gauche qui se dit volontiers "responsable", le PCF a calculé que, 17 fois sur 22, l'alliance avec le PG lui permettrait, au second tour, de sauver autant d'élus qu'en s'alliant au PS au premier tour. Ce calcul boutiquier a tué toute possibilité de rapprochement large. Le score "honorable" espéré signifiera qu'en dehors des habiles manipulations politiciennes des outils politiques, le vieux parti n'a plus même de raison d'être : il n'est qu'un organisme efficace de gestion des fins de carrières...

Dans la gauche dite "rénovée", le Parti de Gauche, en changeant de logo, n'a pas changé les méthodes: il s'est fait dominer par le PCF, dans une alliance où il va perdre sa nouvelle image écologiste, mais où il va gagner les élus régionaux dont il manquait. Mais cela va-t-il enthousiasmer les foules...?

La "fédération antilibérale, sociale et écologiste", ou FASE, a encore raté son coup. Elle en a pourtant déployé de l'énergie! Ses dévoués zélateurs en ont usé du temps! Les débats, sans fin, sur les contenus n'auront servi à rien. On ne fait pas de politique "autrement" sur les terrains de jeu où les règles sont non modifiables, depuis des décennies. La politique des partis, comme disait De Gaulle, (avant de créer le sien) triomphe souvent avant même que les citoyens ne votent.

Quant aux écologistes, ils vont profiter, moins qu'ils n'espèrent mais plus qu'auparavant, de toutes des ambigüités (auxquelles vont s'ajouter les leurs!). Sur un scrutin où n'est pas engagé le pouvoir central de l'État, alors que les thématiques écologistes se sont imposées, compte tenu de la volonté de sanctionner un gouvernement qui échoue et déçoit, alors que l'opposition parlementaire elle aussi déçoit, après la progression enregistrée lors des élections européennes de l'année précédente, les Verts et Europe-écologie, unis, vont obtenir un succès relatif mais flatteur.

Sur qui donc pourrait, en effet, se rabattre les électeurs mécontents, inquiets, et à la recherche d'un neuf qui ne vient jamais? Les Verts, plus ouverts que d'autres à des apports externes à leur formation, sont, actuellement, en position favorable et en phase ascendante. Reste que leur soif trop ardente d'une réussite immédiate et leur culte imprudent du compromis vont entamer leur antilibéralisme et donc affaiblir leur écologie. Des tâtonnements politiques vont, certes, permettre l'apparition non de forces structurées mais d'idées-forces nouvelles : les listes qui, ici où là, vont être présentées par l'Association d'objecteurs de croissance (ou ADOC) en font partie. Cela ne pèsera pas sur les résultats, dès mars prochain.

C'est donc la fin des illusions, mais à toute chose malheur est bon. Quand la dernière page d'un livre est tournée, il faut bien ouvrir un nouvel ouvrage... Et, en fait d'ouvrage, il n'en manque pas! Rien ne change mais tout change. Le prix à payer, en terme de souffrances, risque d'être très lourd mais, l'une après l'autre, les références obligées dans le débat politico-économique se brisent ou se dissolvent. Ce n'est pas seulement le cas de la croissance. Devoir "décarboner" l'activité industrielle, agricole et les transports bouleverse la société en ses profondeurs. Nul n'y est près. Nous allons tous avoir, cependant, à y travailler. C'est non seulement un défi historique, c'est un enjeu planétaire comme il ne s'en est jamais encore présenté devant les êtres humains.

Les élections régionales, dans ce contexte, n'ont qu'une importance relative. Mais rien n'étant à négliger (par exemple, en matière de révolution des transports en commun, de compétence régionale!), il faut que les citoyens parlent, crient, hurlent leur volonté. Les élus sont des exécutants. Quand ils sont les décideurs, c'est que le peuple non seulement a délégué ses pouvoirs, mais y a renoncé. Jean-Jacques Rousseau nous en avait averti : quand les représentants du peuple se substituent au peuple, il cesse d'être le souverain. La Terre est à tous. Préoccupons-nous en... En période de grande mutation, c'est particulièrement évident. Nous sommes entrés, sans le vouloir, dans une période "révolutionnaire" dont nous ne savons encore comment nous sortirons. Le laisser-aller et le laisser-faire constituent des fautes politiques majeures! Occupons-nous de nos affaires; occupons-nous de ce qui nous regarde, avec ou sans les partis politiques... Ou bien, ne parlons plus jamais de démocratie...



-"Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne." Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755).

samedi 12 décembre 2009

Les apories de Copenhague




La sirène de Copenhague méditerait-elle sur l'impuissance de l'humanité?

L'aporie, dit Le Robert est une difficulté d'ordre rationnel paraissant sans issue? Au sommet de Copenhague, plusieurs apories se présentent.

La première est que ceux qui ont le pouvoir de décider ne décideront pas ce qu'il faudrait décider parce qu'ils ne sont pas les maîtres de la décision.

En effet, "le système" comme dit Nicolas Hulot (comprendre le capitalisme) dirige ceux qui dirigent et ils ne feront pas hara-kiri. Ce qui produit l'effet de serre n'est pas touchable et, capitalisme vert ou pas, on ne changera pas, d'en haut, la civilisation qui détient le pouvoir sur Terre : la civilisation occidentale.


On ne sortira de la civilisation du carbone par décret.

Imagine-t-on le Conseil de sécurité élargi, sur le champ, à l'Inde, le Nigéria, l'Afrique du sud, le Brésil et quelques autres grands États capables de contester la domination anglo-saxonne et d'introduire la sécurité alimentaire et environnementale dans les prérogatives de ceux qui veillent sur les relations internationales?

Imagine-t-on la création d'une autorité mondiale capable d'imposer le respect des décisions qui n'ont pas été respectées à Kyoto et qui ne pourraient l'être à Copenhague : plus qu'une OMS, plus qu'une OMC, une OME (organisation Mondiale de l'Environnement) devant laquelle la volonté des États s'inclinerait?

Imagine-t-on surtout que la totalité des crédits qui ont été libérés pour sauver des banques le soient pour sauver la planète? Il n'en faudrait pas tant, mais, différence essentielle, l'argent du système ne peut sortir du système : les capitaux qui font tourner l'économie telle qu'elle est, ne peuvent être distraits pour réduire à la fois, (ce qui revient au même) : les effets de serre climatiques (enserrant la planète) et les effets de serre économiques (enserrant les populations exploitées).

Autre aporie : il faut décider vite ce qui demande du temps pour produire des résultats! Non seulement ce qui est à défaire ne peut être immédiatement défait, mais ce qui n'aurait pas dû être fait est déjà fait! Si, enfin, on reconnait que l'action humaine dérègle le climat, cela ne conduit pas à passer de la prise de conscience à la prise de décision! L'augmentation de deux degrés de la moyenne des températures sur Terre est acquise. Il n'est pas question de "refroidissement"! Il est question d'arrêter la surchauffe. Ceux qui doivent tenter de limiter cette évolution désastreuse ont des mandats trop courts pour être engagés indépendamment de la volonté de leurs mandants. Ils hésitent donc. Ils ne peuvent qu'hésiter. Les choix ultimes sont toujours en-deçà du nécessaire. Pour sauver la Terre, la démocratie, telle que nous la pratiquons, est insuffisante.


Non, la Terre n'est pas en feu. Ce sont ses habitants qui s'y suicident par le feu!

Reste à pratiquer une autre démocratie! Laquelle? Cela restera-t-il celle où la décision vient de ceux qui ont le plus (d'argent, de connaissance, d'autorité, de moyens de pression) et ne peuvent pas désirer, pour eux-mêmes, moins et d'avoir, et de savoir et de pouvoir? Allons-nous voir surgir, au contraire, celle où s'exprime la volonté de survie de ceux qui ont le moins, et sont donc les plus menacés? Cette dernière éventualité n'est envisageable que sous l'une ou l'autre de ces deux conditions : l'une est de l'ordre de la révolte violente, l'autre appartient à la non-violence de masse. Ou bien les peuples, en proie à l'angoisse, vont se dresser contre leurs dirigeants, mais aussi les uns contre les autres (pour manger, boire, trouver refuge...), ou bien les citoyens du monde vont se manifester, puis manifester publiquement, ensemble, avec une telle capacité de communication, d'exigence et de savoir faire, que la donne s'en trouvera changée. Utopie, certes! Le champ des utopies est, en effet, largement ouvert! Sans l'une d'elles, qui devra se révéler plus efficace que tout ce qui s'est jusqu'ici essayé, en politique, l'aporie finale restera : comment changer sans rien changer mais ce serait l'impasse, et alors, le terme de l'expérience humaine...

lundi 30 novembre 2009

Mexicaine, porcine, A, H1N1...



C'est à n'y rien comprendre... On n'insiste guère sur les risques de développement futur d'une pandémie liée aux mutations d'un virus qui n'a pas encore muté mais qui pourrait, un jour, muter! On se contente de la peur pour obtenir, sur le champ, le consentement à la vaccination!

Le monde entier est donc en pleine révolution grippale... L'OMS surveille, s'inquiète, incite. On vaccine à tour de seringues. Certains pays vivent dans l'affolement. Depuis des semaines déjà, en Ukraine, les habitants paniquaient. Allah aidant, la grippe n'est guère passée par la Mecque mais, en France, après le doute, les Français se pressent enfin dans les centres de vaccinations. Bref, l'information, matraquée, a fini par convaincre qu'il fallait se protéger contre un danger de mort qui pouvait se manifester n'importe où, et n'importe quand.

Les arguments les plus solides n'ont pas résisté à la déferlante vaccinale.

La grippe dite "ordinaire", annuelle, est-elle beaucoup plus tueuse que celle qui est sortie des usines à viande porcine mexicaines? Peu importe. On vaccine bien pour l'une, et depuis longtemps. On vaccinera aussi pour l'autre, en distribuant, en plus, l'angoisse.

Y a-t-il, sur Terre, actuellement, des maladies beaucoup plus redoutables, à commencer par le paludisme, qui exigeraient des recherches coûteuses et urgentes, pour tenter de sauver des centaines de milliers de vies humaines? Oui, certes, mais on préfère engloutir des crédits immenses pour faire face à cette grippe qui tue, mais qui ne tue "que" quelques milliers de personnes, si l'on dénombre toutes les victimes, pays par pays...

Y-a-il des inconvénients graves à ajouter des adjuvants qui peuvent entrainer des réactions fâcheuses chez les vaccinés? Eh bien, il y aura des vaccins sans adjuvants pour les femmes enceintes. En outre, la preuve du lien entre les troubles et les vaccins ne pouvant, en si peu de temps, être scientifiquement établie, on n'appliquera le principe de précaution que dans un seul sens : il y aurait, parait-il, plus de risques à ne pas vacciner qu'à vacciner.

Y a-t-il eu des "réactions allergiques graves" au Canada, liées à l'administration du vaccin? C'est la faute d'un lot anglais qui n'est pas utilisé en France, allègue Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, ci-devant pharmacienne. Depuis des siècles qu'on nous explique qu'il faut se méfier des Anglais, on va bien finir par le croire...

Exemple sans pareil : une fillette, décédée à Nice, dit-on, "de la grippe A", était atteinte par "un asthme modéré" qui ne "saurait expliquer la cause du décès". S'il est inexpliqué, le décès n'est pas davantage lié à la grippe A, mais peu importe, Europe 1 et Nice-Matin omettent de souligner que l'enfant avait déjà été "hospitalisée, l'an passé, pour insuffisance respiratoire à la suite d'une grippe banale"... Je me rappellerai longtemps de ce 26 novembre où, à partir d'un seul cas, on a voulu démontrer "l'impérieuse nécessité de se faire vacciner" (sic), alors que ce même exemple pouvait prouver que, sous l'effet d'une grippe, A ou banale, et même sans grippe, on pouvait mourir d'une insuffisance respiratoire causée par l'asthme. Sans doute l'avions-nous oublié?


Diafoirus a gardé le pouvoir.

Les médecins généralistes protestent : seuls sont payés les médecins vaccinateurs, mais l'on ne vaccine pas dans les cabinets, seulement dans les centres spécialisés. Il y a du manque à gagner pour la profession. Et puis si tous les généralistes étaient associés à la campagne, on vaccinerait beaucoup plus. Le docteur Knock est scandalisé : il perd, ainsi, et la confiance et l'argent de sa clientèle... Que des médecins moins "intéressés" doutent, en général, de l'efficacité des vaccinations ou surtout de l'innocuité de cette vaccination-là : cela n'est que très rarement constaté par les médias.

Le Docteur Knock vous assure que vous serez bientôt malade


Ou bien nous voici au cœur d'une entreprise gigantesque de bourrage de crâne à intérêt mercantile, utile à la domestication des peuples par la peur (au moment où une mutation de société peut engendrer une panique planétaire), ou bien l'on ne sait pas comment prévenir un danger réel pour la santé humaine, dont tout ne nous est pas dit, et l'on ouvre le parapluie de la vaccination, "au cas où", pour rassurer et faire croire qu'on avait tout fait pour éviter ce qui, de toute façon, va se produire... Dans les deux cas, on on aura menti. Et un jour viendra où surgira un scandale monstrueux, à côté duquel celui du sang contaminé ou de la vache folle, n'auront rien été. La faculté, le Gouvernement, les médias et les chercheurs scientifiques tout en faisant semblant de parler d'autorité, marchent à tâtons. Comment les simples citoyens pourraient-ils s'y retrouver?

dimanche 22 novembre 2009

La France importatrice d'électricité!

Mardi, 18 novembre 2009, le Réseau de Transport d'Electricité (RTE), filiale d'EDF, a annoncé que la France a été importatrice nette d'électricité, tout le mois d'octobre, pour la première fois depuis l'hiver 1982-1983. Le seul jour du 19 octobre, la France a dû importer 123 GWh d'électricité, un record historique.

Traditionnellement exportatrice d'électricité, du fait de la taille de son parc nucléaire, la France a cependant dû importer, au mois d'octobre, 458 gigawattheures (GWh) d'électricité auprès de ses voisins européens.

Cette situation s'explique par les nombreux arrêts de réacteurs nucléaires en octobre, pour accidents et opérations de maintenance. Le parc nucléaire a aussi été victime de plusieurs accidents, notamment sur des générateurs de vapeur et des alternateurs. Début novembre, 18 des 58 réacteurs français étaient à l'arrêt, soit près d'un sur trois.

http://www.econologie.com/photo/carte_centrale_nucleaire_france.jpg

Les 58 réacteurs nucléaires français (qui fournissent 75% de l'électricité du pays) ont ainsi produit en octobre 8,9% d'électricité de moins qu'un an auparavant. La production des centrales hydrauliques a, elle, chuté de 19,7% en raison d'une plus faible pluviométrie.

EDF a annoncé la semaine dernière que la production nucléaire française allait chuter en 2009 à son plus bas niveau depuis 10 ans.

Selon l'AFP, le 17/11/09.

Heureusement que nos voisins, ayant peu ou pas de centrales nucléaires, peuvent, quand même, nous dépanner ...!

jeudi 15 octobre 2009

Un bien sans liens est un bien de rien.


Afficher l'image en taille réelleLes mots se bousculent et se recouvrent. L'un cache l'autre. La confusion s'ensuit. Rien n'est plus urgent que le discernement. Dans La Cité perverse, Dany-Pierre Dufour, professeur à l'université Paris VIII, expose que le culte de soi conduit à l'exhibition des pulsions. La promotion du plus, la volonté de possession de plus d'objets, plus d'argent, plus de plaisir, plus de tout, conduit au développement d'une société où le chacun pour soi autorise l'écrasement d'autrui.

Attention cependant, expose-t-il, de ne pas voir dans ce diagnostic un retour du moralisme! Morale, éthique, vertu, valeur, qualité, ont des sens voisins mais différents. Au nom du bien, combien de crimes n'a-t-on pas commis? Dès que des mœurs deviennent l'obligation à laquelle tous les membres d'un groupe doivent impérativement se soumettre, la morale remplace l'éthique et le libre arbitre cesse de se manifester dans les actes de "l'honnête homme"; il n'est plus alors de vertu. L'obéissance à l'ordre moral devient le régulateur de la vie sociale. La valeur n'est plus en soi mais dans ce que mesurent les gardiens de la bonne conduite.


Adopter le regard de l'enfant?

La morale est un ensemble de mœurs admises dans une société donnée en rapport avec une culture dominante. L'éthique est un ensemble de valeurs dont on a découvert la cohérence et qu'on a progressivement reconnues comme constructives de sa personne et de sa relation sociale. La vertu est la force qui habite l'homme en perpétuelle quête des valeurs. La valeur est la qualité qui se mesure, s'apprécie et se vérifie. La qualité est ce qui constitutif d'un bien. Le bien est ce qui est positif pour l'homme. Ces définitions banales (et, comme toutes les définitions philosophiquement discutables) révèlent tout de même que de la confusion peut jaillir la violence! Il suffit pour cela qu'on soit convaincu que la morale est universelle et que chacun doit s'y conformer sous peine d'être mis au ban, quand ce n'est pas mis hors d'état de mal vivre, donc mis à mort...

Tout état de droit est, à cet égard, une dictature. Il en est des lois sociales comme des lois morales: elles sont la pire ou la meilleure des contraintes! Une loi n'est pas bonne parce qu'elle est la loi. La désobéissance civile peut être une obligation morale. Une loi n'est pas mauvaise parce que c'est une loi, donc une règle qui nous soumet. Un repère fixe peut être une aide pour vivre en société, comme le modeste code de la route le prouve en préservant des vies. Le droit, longiligne et raide comme tout tracé de droite, peut être une route ou une barrière et c'est pourquoi l'état de droit ne peut être sacralisé; il est utile mais n'est ni fixe ni intouchable. Mieux vaudrait parler de société de droits. Avoir le droit (sous entendu, pour soi) signifie qu'une autorisation ou mieux une possibilité est ouverte. Celui qui ne se pense pas comme membre d'un tout, responsable de ce qui se produit dans un ensemble dont il ne constitue qu'une unité, confondra son droit avec son pouvoir, déterminé par son avoir. Sans vertu, il n'est pas de république. depuis les Lumières, on croit savoir cela. On l'oublie sans cesse. Le self-government est incompatible avec le self-love; ce n'est d'ailleurs pas s'aimer soi-même que n'aimer que soi-même. Vivre sans limites est illusoire et ne procure que des satisfactions momentanées. Le Prince qui peut jouir de tout sans entraves, au terme de sa vie, découvre sa vanité.


Nous avons toujours besoin de Montesquieu et de L'esprit des Lois

Revoici un temps de clarifications. Entre les doctrines sèches et vieillies dont on s'évertue à vouloir nous imposer les contenus obsolètes et le laisser faire, le sans limites le libéralisme a instillé du "sans limites" non seulement dans l'économie mais dans notre éthos (nos coutumes) au détriment de notre èthos (du grec ancien ἦθος / ễthos, pluriel ἤθη / ếthê, qui signifie le caractère, l’état d’âme.) La contradiction que nous vivons chaque jour est celle d'un monde sans loi et surchargé de lois. L'État hyperlégislatif est le même que l'État dérégulateur. La politique dominante est contraignante mais laxiste, moralisatrice mais sans éthique. Le culte de l'élite rejette la multitude des humbles vers le rien et non vers le bien. Le productivisme engendre son inverse, le manque. C'est vrai des réalités immatérielles autant que des richesses matérielles. La promesse de la vie riche pour tous camoufle la vie frustrée et rend insupportable la vie humble et heureuse.


La solidarité des Terriens : mieux qu'une loi, une nécessité

La genèse du concept de décroissance n'a pas d'autre cause : un bien sans liens est un bien de rien. L'écosophie est cette sagesse de l'économie et de l'écologie enfin réunies qui permet, de nouveau, la recherche d'une éthique sociale et d'une vertu citoyenne. Puissions-nous avoir le temps d'en faire et l'essai et l'expérience.


vendredi 2 octobre 2009

La démocratie en berne ou en déclin?

En berne, en deuil, en détresse? En déclin, en chute, en recul? En décadence, à l'agonie? Oui, la démocratie est mal partie. D'où me vient cette certitude que nous pourrions bien vivre la fin des temps démocratiques?

La démocratie suppose le libre vote. La démocratie contient donc une incertitude sur les résultats quand le scrutin est honnête. Parfois, tout au contraire, la démocratie s'exprime dans la certitude si elle est due à l'évidence d'un consensus populaire.



Certes, il y eut toujours des moyens de détourner la volonté populaire. On peut tricher, capter et inverser des votes. On peut utiliser des modes de scrutin qui affaiblissent les chances des candidats qui sont forts de leurs seules convictions et compétences. On peut, pour les référendums, poser des questions qui les transforment en plébiscites. On peut développer, via les médias, des propagandes qui affolent, angoissent et détournent l'opinion du véritable objet du vote. Etc.

Pourtant, même faible, existait encore la chance de voir triompher une politique autre que celle que soutiennent les plus riches, les plus puissants et les plus informés. Fut-ce sur une brève période.



Ces espérances des désespérés, ces revanches provisoires des pauvres, ces flambées hidsoriques qui laissent des traces dans l'organisation des sociétés sont désormais étouffées. On n'a même plus besoin de tricher, sauf quand on s'appelle Dassault et qu'on a de quoi acheter ses électeurs. On ne se contente plus des scrutins majoritaires à deux tours qui éliminent toute possibilité de représentation pour les petites formations ou pour des candidats émergents. On continue de mentir en bipolarisant les votes, comme si la politique devait échapper aux réponses nuancées et complexes. Mais surtout, tout en usant encore de ce qui précède, on peut, avec l'aval de la plupart des partis concernés, proposer une règle démocratique et en changer quand le résultat déplait.

Ce qui va se passer, ce soir, en Irlande en fournira la démonstration. Quinze mois après avoir dit non à 53,4%, le 12 janvier 2008, les Irlandais, en pleine récession, vont, sous la pression économique (si tu votes mal, tu n'auras aucune aide conséquente de l'Europe), devoir se plier à la volonté de l'Europe libérale, triomphante à Strasbourg ou Bruxelles! Allons, ce n'est tout de même pas 1% des électeurs européens qui vont interdire "l'entrée en vigueur " -sic- (la chose est donc acquise) d'institutions qui doivent faire fonctionner l'Union à 27!



La "fade copie " (dixit Valéry Giscard d'Estaing,) du projet de réforme constitutionnelle conçu par de savants politologues, inspirés par ce même Giscard d'Estaing, sans doute dépité, -"copie" appelée traité de Lisbonne, traité modificatif, ou "mini-traité" selon Nicolas Sarkozy-, devait passer; un point, c'est tout. C'est une obligation absolue, sous peine d'avoir à repenser l'Europe politique. L'élargissement à 27 pays, oblige à se plier à ce consensus des États (pas des peuples)!

La France a-t-elle renâclé, le 29 mai 2005, en disant non à 55% au traité constitutionnel? On a, alors, transféré au Parlement le droit d'inverser la décision nette qu'avait prise les citoyens, au terme d'un long et fort débat, en lui soumettant l'ertsatz de Lisbonne, prétendument différent. Les Pays-Bas ont-ils, à leur tour, le 1er juin 2009, à 61,6 %, refusé cette fausse Constitution d'une Europe sans existence politique? Eh bien, là encore, on a corrigé cette "erreur" par voie parlementaire, en juillet 2008!

Qui ne voit pas là un détournement de la volonté populaire ne peut se revendiquer démocrate. Ou bien un référendum européen incluant tous les électeurs des 27 États membres tranchait. Ou bien tous les Parlements étaient appelés, et eux seuls, à décider. En fait, on veut que chaque État décide par les moyens qu'il veut, mais avec une seule fin possible : l'approbation! Double déni : déni de l'Europe qui n'est plus qu'une juxtaposition de volontés d'États soumis à la même nécessité; déni démocratique, dès lors que les peuples sont dépossédés du pouvoir qu'on leur reconnaissait! Il faut ajouter que la pression économique et politique des États sur "le petit dernier", l'Irlande, insolent retardataire à qui on laisse la sucette du commissaire européen permanent, a quelque chose d'indécent. La chute des participations électorales, partout, en Europe, trouve là sa principale explication.

Les bonnes âmes de "gauche", socialistes ou écologistes, qui approuvent ce coup de force puisqu'il les libère d'une difficulté majeure : refaire l'Europe en tenant compte d'un abandon des institutions refusées, reste, à mes yeux impardonnable. Je ne déplore pas l'erreur de jugement. Je déplore que l'on se satisfasse de pratiques qui n'ont de démocratique que l'apparence.

Voilà bien pourquoi il y risque mortel pour la démocratie. La triche n'est plus dans les bureaux de vote. Elle est installée dans les esprits : ce qui déplait doit être écarté. Dans le Val d'Oise, par exemple, un scrutin cantonal partiel a fait perdre la majorité au PS et ses alliés. Qu'à cela ne tienne, puisque l'un des élus départementaux, électron libre, peut être circonvenu, on ne tiendra pas compte de ce résultat et l'on se contentera de l'équilibre instable : 19 élus de "gauche" contre 19 élus de droite, plus 1 "indéterminé" qui devient, ipso facto, un roi sans couronne, mais tout puissant! Ce qui importe, c'est le pouvoir... J'exècre la droite valdoisienne!



Passent les votes internes au PS sur la désignation de leur candidat aux présidentielles ou le cumul des mandats. Cela est positif, mais... Passent les accusation de détournement des votes au profit de Martine Aubry. Cela est négatif, mais... Il y a plus grave! Au dessus de tous, il y avait, croyait-on, l'idéal démocratique... Un idéal qui est resté dans les textes et les mots et qui a déserté les hommes.

La démocratie se meurt, bel et bien, vous dis-je...

mardi 8 septembre 2009

Les machines à tuer

Le Président de la République française vient d'effectuer un voyage éclair au Brésil, à l'occasion de la fête nationale de ce pays, afin d'y vendre 36 machines à tuer, poétiquement appelées "Rafale".

J'ai honte d'appartenir à un pays où une grande entreprise d'aviation, née du génie de la famille Dassault, -dont l'actuel fleuron, Serge, est sous le coup de suspicion de fraude électorale!- parvient à convaincre le Président Lulla, "l'élu des Sans-Terre", de se doter d'un appareil dont le raffinement meurtrier n'a aucun égal, puisque, nous dit-on, c'est le meilleur!

Le Rafale, jamais vendu jusqu'alors!

Qu'est-ce qui menace le Brésil qui l'oblige à se prémunir contre des risques si importants qu'il faille se doter de ces machines sophistiquées? Sans doute les États-Unis d'Amérique, ce voisin américain redoutable, qui a de plus en plus de mal à supporter le développement économique autonome de l'Amérique latine.

Que ce soit au moment où les USA se voient conduits par Barack Obama qu'une telle hypothèse se forme a de quoi étonner. Peut-être même faut-il chercher ailleurs.

Le Brésil veut être une grande puissance politique maintenant qu'il est une grande puissance économique. Les grandes puissances s'arment. Ne resterait plus au Brésil qu'à nous acheter notre technologie nucléaire! Je ne sais si l'on peut placer quelques bombes nucléaires miniaturisées sous les ailes des Rafales, mais, si oui, la "sécurité" de l'Amazonie serait définitivement garantie.

Nicolas Sarkozy ne nous aura rien épargné. Il va même faire acquérir par la France une dizaine, au moins, d'avions transport de troupes KC-190 (?), construits au Brésil... Échange de bons procédés. Non pas que ces avions puissent servir à conduire nos valeureux combattants de Villacoublay à Tarbes, mais il y a assez de lieux, sur la planète, où l'action civilisatrice de la France doive être encore menée vigoureusement. Au Gabon ou en Afghanistan, par exemple, où nos intérêts essentiels, économiques ou stratégiques sont mis en question par les ennemis de la démocratie! C'est bien connu : on ne cesse de nous le répéter!


Gagnant-gagnant? Le fric contre l'accès aux technologies de Dassault-aviation!

L'ironie n'est, certes, guère de mise, mais ces informations qui tombent, jour après jour, sont désespérantes! Pendant qu'on fait des affaires militaires, on en fait d'autres, sanitaires en brandissant la menace d'une grippe A (avant la grippe H, clone de la bombe vitulante) qui, ou bien restera ce qu'elle est, c'est-à-dire peu de chose, ou bien sera effectivement une pandémie mortelle après mutation du virus et, alors, les vaccins n'y pourront rien...

Pendant ce temps, le monde planétaire, Gaïa la Terre, change et menace de nous renvoyer en "rafales" (de vent, de pluie, de feu...) tout ce dont l'activité insensée et imprudente des homme l'a blessé. La priorité des priorités n'est évidemment pas dans cette agitation commerciale par laquelle on veut relancer une partie de l'industrie française (et pas la plus noble!).

Les machines à tuer ne sont d'ailleurs pas toutes volantes. Il en est même d'invisibles qui sont plus meurtrières encore car les Rafales ne serviront, espérons-le, peut-être jamais! Relever le coût du forfait hospitalier tuera. Continuer à polluer nos eaux tuera. Développer encore le transport automobile saturé tuera. Laisser aux professionnels du tabac le soin de fixer les prix de cette drogue tuera. Etc.

La lutte contre la mort donnée, préparée, acceptée avec cynisme pour satisfaire des profits immenses est d'une incongruïté si grande qu'elle nous laisse pantois, impuissants, désespérés! C'est exactement contre cette acceptation, que nous croyons inévitable, qu'il nous faut lutter. Serions-nous nos propres ennemis? Mieux vaut hurler dans le vide que de rester coi et fermer les yeux.

Il n'a jamais été aussi clair qu'il y va, cette fois, de l'avenir de l'humanité. S'il n'est pas pensable qu'un autre monde est possible, alors à quoi bon vivre. Cassons les machines à tuer!

Gaïa, Terra ou Tellus pour les Romains, notre mère à tous, va-t-elle nous rejeter?

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