samedi 7 septembre 2013

Dilemne syrien

“Trouver des voies afin de surmonter les positions conflictuelles 
et abandonner la poursuite futile d’une solution militaire en Syrie”
Le Pape François.
 

Nous voici de nouveau face au dilemne affreux :
Pour que l'on ne tue plus, tuons celui qui tue...
Ne pas mourir sur Terre consiste à tuer pour vivre :
Désespérant constat que rien ne contredit.

N'en finirons-nous jamais alors avec la guerre ?
On la pare de vertus, d'honneurs et de justice.
Qui n'y consent est lâche, ou traître, ou incapable.
Le piège se referme alors si sauver c'est détruire.

Le chantage est bien là : allons-nous laisser faire,
Massacrer et gazer, sinon ouvrir le feu ?
Et où donc tomberont les obus et fusées ?
Dessus les innocents et criminels mêlés.

Que n'avons-nous toujours frappé les assassins,
Parfois génocidaires, hier au Rwanda ?
La civilisation est-elle à jamais meurtrière ?
Condamnée à la violence dès que privée de pouvoir ?

L'impuissance des puissants s'avère manifeste.
Les grands États-nations ne feront plus la loi.
Où sont, qui sont, les fournisseurs d'armes ?
Qui produit, et paye, les outils et œuvres de mort ?

Le réalisme est-il dans les mains des soldats ?
N'y aura-t-il jamais de société en paix ?
Le choix n'est-il qu'entre guerre et pleutrerie ?
La non-violence n'est-elle qu'un rêve déplorable ?

Mille questions qui n'en contiennent qu'une :
Que faire qui arrête le crime sans le redoubler ?
On n'arrêtera pas l'action d'Assad sans le briser.
On ne limitera pas ses nuisances de loin.

Il n'est pas d'humanitaire militaire.
L'Onu est seule en droit d'entrer sur le sol syrien.
L'interposition est liée à la négociation.
Une guerre civile ne connaît pas de vainqueur.

Le Moyen-Orient est un chaudron brûlant.
Y rajouter du feu le ferait déborder.
Le diable seul s'y agite à son aise.
La guerre partielle peut devenir guerre totale.

Il n'est d'armes conventionnelles ou classiques supportables.
Nucléaires, biologiques ou chimiques nulles ne sont acceptables.
Nous en savons trop, en ce siècle, sur les moyens d'anéantir.
Agir ne doit plus jamais produire pire que ce qu'on combat !

Ne pas bombarder Damas n'est pas faire triompher Assad.
Sauf si l'on s'enferme dans un tout ou rien exécrable.
Les condamnations internationales les plus larges sont seules efficaces.
Informer sape l'autorité des tyrans.

On n'engage pas les peuples contre leur avis.
Deux États ne peuvent agir militairement seuls.
Quelques approbations ne peuvent tenir lieu de légitimation.
Passer par dessus la volonté de l'ONU, c'est la ruiner !
____________


Tel est l'environnement (proches -rouge- et adversaires -bleu-) du régime syrien...

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mercredi 28 août 2013

Lybie, Mali, Syrie..., et après ?

La France devrait s'engager, de nouveau, dans des opérations militaires derrière les États-Unis... La "violence légitime" dont veut user l'État français doit-elle s'appliquer partout où l'horreur submerge des populations martyrisées ? Si oui, nous n'avons pas fini de faire la guerre en ce monde !

Le bon sens interdit d'ajouter la guerre à la guerre

Les contradictions nous submergent ! 

Aura-t-il fallu que Bachar Al Assad, lui-même, fasse déborder le vase de l'infamie pour qu'on lui conteste le droit d'assassiner, et de la pire des façons, la partie de la population syrienne qui ne lui est pas fidèle, tous civils inclus, y compris les enfants ?

Que et qui frappera la "punition" qu'on annonce ? Va-t-il falloir prier l'armée syrienne de se mettre loin des civils syriens qui la combattent afin de pouvoir mieux la frapper ? Le gouvernement syrien devra-t-il mettre ses soldats volontaires ou engagés de forceet ses soutiens fanatisés à l'abri des frappes "chirurgicales", pour que les frappes des tomawaks états-uniens n'atteignent et ne détruisent que les arsenaux, les tanks, les bombes, les armes chimiques, sans massacres des personnes, sans "dégâts collatéraux" ?

L'intervention militaire des USA, de la Grande Bretagne et de la France, de nouveaux alliés pour frapper un État voyou, conduira-t-elle à la destruction du régime ou simplement à affaiblir ses forces légales au profit des rebelles syriens qu'il faudra armer, soutenir et aider à s'installer dans des zones protégées ? Bref, ce ne sera pas la fin immédiate de Bachar Al Assad, mais, comme en Lybie, la prolongation de la guerre civile.

Croit-on que l'armement fourni pas la Russie à la Syrie soit constitué de fusils en bois ?  Ne sait-on pas que le patriotisme syrien peut conduire à des réactions très violentes et inattendues qui affecteront et les forces d'interventions occidentales et les pays voisins ?

L'argument russe ou chinois consistant à dénier le droit d'intervenir dans les affaires intérieures d'un État est-il récusé par les "gendarmes du monde" occidentaux, ou bien ces mêmes États ne s'enferrent-ils pas dans un droit d'ingérence militaire qu'ils n'accepteraient en aucune circonstance de se voir appliqué ?

Agir avant que l'ONU n'autorise, éventuellement, une intervention au nom du droit international ne serait-ce pas une façon de continuer à ruiner cette institution internationale dont il n'est pas tenu compte ?

Nous voici enfermés de nouveau dans des logiques de guerre dont nous ne savons comment sortir. On va encore justifier le recours à la force et émouvoir l'opinion afin qu'elle approuve la guerre faite à un tyran et à ses alliés. Tout se passe comme si on faisait l'impasse sur les raisons politiques mais aussi économiques qui expliquent ce revirement. Il fallait un prétexte. Bachar Al Assad l'a fourni. C'est le moment d'intervenir C'est le moment d'intervenir pour les États occidentaux qui se veulent, ou se croient, les champions de la civilisation démocratique

Qu'allaient faire les observateurs de l'ONU en Syrie si l'on savait de source sûre que l'emploi des armes chimiques était avéré ? Se faire tirer dessus ? Risquer de se faire prendre en otages ? Gagner le temps qu'il faut pour dépêcher les destroyers et préparer la base de Chypre, -avec ou sans l'accord des autorités chypriotes-, véritable porte avions géant ?

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 Que ceux qui luttent pour la vie soient entendus.

Les leçons ne seront-elles jamais tirées ? Après le Vietnam, l'Irak, l'Afghanistan, les USA sauront-ils un jour que le plus fort n'est pas souvent gagnant ? Ce jour anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King (ce "nègre dangereux qui mettait en péril l'Amérique tout entière"), on peut faire, nous aussi, un rêve : que l'on cesse de penser et d'agir la politique autrement que comme la manifestation de rapports de forces qui entrainent innocents et assassins dans la même fournaise dont ceux qui en sortent sont meurtris à jamais.

lundi 19 août 2013

Il y a pouvoir et pouvoir



Il n'est pas de politique sans pouvoir. On constate, partout, que le pouvoir s'exerce en usant de la violence. Max Weber (1864-1920), dans Le Savant et le Politique, un an avant sa mort, l'avait justifié ainsi : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime".

La formule plus précise est : " l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel lorsque, et tant que, sa direction administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime". Le célèbre propos du sociologue allemand a été compris comme le droit, dont seul dispose l'État, de recourir à la violence.

On notera un glissement de sens : dans cette autre phrase, il n'est de pouvoir politique que dans l'État.
 
Ce monopole
de l'État résulte de ce que les sujets (comprendre assujettis et non personnes pensantes) reconnaissent que chaque État est seul à pouvoir exercer une violence sur son territoire de façon légitime, en s'appuyant sur les forces policières, militaires ou juridiques.

L'expression admise, violence légitime, fait donc référence au monopole dont disposerait l'État pour le maintien ou le rétablissement de l'ordre public. Reste à savoir de quel ordre public il s'agit ! La violence légitime peut se traduire par une limitation des libertés individuelles. Elle peut aussi dégénérer en un terrorisme d'État et, dans certains cas, prendre la forme extrême de génocide. Elle cesse, dès lors, d'être légitime même quand elle reste légale. Les lois de l'État français, sous Vichy, n'étaient pas légitimes. D'aucuns ont même douté qu'elles aient jamais été légales, l'État dirigé par Pétain s'étant nettement éloigné de la République...

Cette approche traditionnelle du concept de pouvoir, indissociable de la contrainte et pouvant aller jusqu'à la violence, fait l'impasse sur deux questions radicales autant que mal acceptées. La première se formule ainsi : l'État est-il et restera-t-il toujours indispensable à l'exercice du pouvoir politique ? La seconde interpelle notre compréhension de ce même pouvoir politique : est-il la domination des hommes ou bien est-il la possibilité de peser sur les faits, l'environnement et les événements ? Entre ces deux pouvoirs, (qu'on peut, pour faire court, ramener à maîtriser les autres, d'une part, ou à maîtriser les conditions de notre vie collective, d'autre part), y-a-t-il un lien obligé ? Sommes-nous, ad vitam aeternam, contraints de contraindre pour faire société. Plus encore : peut-on même parler de société, là où n'existeraient pas de contraintes physiques pouvant aller jusqu'au meurtre légal ?

Que nous ne sachions (et même que, jamais, les humains, au cours de leur histoire, n'aient su...) faire autrement que de régler les conflits inévitables, éventuellement utiles, qu'en recourant à la force armée a conduit à toutes les formes de guerre : tribales, féodales, frontalières, de croisade, de religion, internationales, de conquête et d'invasions, impériales, impérialistes, "mondiales", économiques, coloniales, indépendantistes, secrètes... ! Serait-ce le propre de l'homme que de se contenter de survivre entre deux affrontements sanglants ? À en juger par la permanence, la multiplicité, la sophistication et la capacité de destruction croissante des armes dont les peuples n'ont cessé de se servir, le pouvoir d'agir semble bien fonction de la puissance de détruire. Peut-on briser cet engrenage mortel sans entretenir la violence qu'on voudrait supprimer ?

Il n'est sans doute aucune pré-occupation plus intense pour un esprit libre. La philosophie achoppe devant cette guerre totale que l'homme se fait à lui-même depuis qu'il est apparu sur Terre. La tentation est grande, alors, de renoncer à résoudre cette aporie, cette contradiction insoluble : guerre et paix n'ont jamais pu que coexister et rechercher comment exercer le pouvoir d'être actif, influent et constructif mais sans tuer apparaît tout à fait vain. Chaque enfant, en grandissant, découvre, entend et constate que la destruction de l'homme par l'homme est quotidienne, parfois vantée et, en tout cas, inévitable ! Douloureux apprentissage pour les générations qui se succèdent et sont, parfois, tôt livrées à la boucherie et, si ce n'est plus le cas, actuellement, en Europe, c'est ailleurs que la terre s'ensanglante. Les tueries multiples éliminent autant de vies que les "grandes" guerres !

Quel pouvoir conquérir qui non seulement ne s'installerait pas dans la domination lente ou brutale, celle qui assassine avec ou sans lois, mais qui saurait perdurer, sans se contredire, et sans s'abandonner aux coups mauvais de sociétés évidemment rivales, installées et surarmées ? Il n'est guère de choix ! Ou l'on s'incline devant une réalité où le pouvoir dominant est celui des États au service des économies de profit, ou bien on fait le pari, à première vue impossible, de tenter de vivre en anarchie, celle qui n'est pas violente et qui s'organise non contre l'État mais sans État. Ce dilemme est notre lot : ou bien le découragement définitif ou bien la prétention folle de conserver une espérance au cœur de la nuit...

À côté du pouvoir illusoire des puissants qui agissent fortement mais à côté du réel, il faut essayer le pouvoir sur soi, la maîtrise de sa vie, sans volonté de pouvoir sur ses semblables, ses égaux et ses frères. C'est, d'ailleurs, le seul pouvoir des sans pouvoirs que nous sommes. Gageure ou défi, peu importe ! Il faut oser choisir ce qui ne peut se vivre encore mais ce qu'une analyse écologique sérieuse révèle comme déjà engagé. C'est la seule chance, à terme, de l'humanité si elle veut demeurer longtemps pérenne, avant que, nous dit-on, n'explose le soleil, d'ici à quelques milliards d'années...



lundi 12 août 2013

Nucléaire : l'argumentation indubitable.

C'en est fini des fausses évidences. 
Une approche nouvelle de la dissuasion nucléaire s'impose.
Les risques l'emportent sur toutes les "sécurités" éventuelles mises en avant.
Il est temps de commencer à  fournir l'argumentation simple mais indubitable pour clore le débat.



Sortons la France de son illogisme nucléaire.

1 - L'arme nucléaire est obsolète : la France n'a plus d'ennemis sur qui l'employer.

2 - L'arme nucléaire est inutile : de vraies puissances (telles l'Allemagne ou la Brésil) s'en passent.

3 - L'arme nucléaire est inadaptée : ce qui menace la France n'est plus un État mais le terrorisme.

4 - L'arme nucléaire est agressive : l'idée de frappe préventive contredit le concept de dissuasion !

5 - L'arme nucléaire est antieuropéenne : la défense des 26 États non dotés n'en a nul besoin.

6 - L'arme nucléaire est nationaliste : les pays proches concernés n'ont pas leur mot à dire !

7 - L'arme nucléaire est ridicule : tout l'hémisphère sud de la planète s'en passe.

8 - L'arme nucléaire est dérisoire : elle donne l'illusion de la puissance économique passée.

9 - L'arme nucléaire est contradictoire : conçue pour être inutilisée, elle est devenue inutilisable.

10 - L'arme nucléaire est ruineuse : elle coûte plus que ne peut se le permettre la France.


 Sortons la France de son addiction nucléaire

A - La probabilité d'un accident nucléaire majeur, en France, n'est qu'une question de temps.

B - Les 58 réacteurs nucléaires français produisent plus de déchets que nous n'en pouvons éliminer.

C - Le plutonium produit par les centrales françaises constitue une pollution dont on fait commerce !

D - Les 9 États dotés, dont la France, ne peuvent mettre le monde entier sous leur coupe !

E - Ce qui est interdit à l'Iran, (l'accès au nucléaire civil donc militaire), doit l'être à la France aussi.

F - L'indépendance économique et diplomatique de la France ne dépend plus des deux nucléaires.

G - Ce que peut l'Allemagne (renoncer aux deux nucléaires) la France le pourra, si elle le veut.

H - Fukushima-sur-Seine ou Tchernobyl-sur-Loire sont possibles, et donc à éviter à tous prix.

I - De quel droit la France peut-elle tenir le monde sous le feu de ses 96 missiles embarqués ?

J - Il faudra bien tourner la page de l'histoire nucléaire de la France : commençons tout de suite. 


vendredi 2 août 2013

Les dépenses et la défense !

En prévoyant de doter les armées de 179,2 milliards d'euros sur six ans -et 31,4 milliards annuels jusqu'en 2016 soit le même montant que le budget 2013- le Ministre des Armées se fait fort de maintenir les ambitions de la France, son dispositif de dissuasion nucléaire et son rang de deuxième puissance militaire de l'UE derrière la Grande-Bretagne. La Défense reste, avec l'Éducation, l'un des tout premiers postes de dépenses, l'État lui consacrant 11,3% de son budget .



Où est notre ennemi ?
Qui menace la France ?
De quoi, de qui, de quels dangers notre pays a-t-il à se prémunir ?
Quelles armes sont indispensables à la défense de notre territoire ?
Devons-nous intervenir là où la France n'est pas concernée ?
Si nous avons des intérêts vitaux hors de nos frontières, quels sont-ils ?
Est-ce seulement en diminuant le nombre de militaires qu'on allège les dépenses de nos armées ?
Quel risque exige qu'on puisse encore envisager de recourir à l'arme nucléaire ?
La présence d'ogives nucléaires sur le sol français ne menace-t-elle pas plus qu'elle ne protège ?
Que surveillent nos sous-marins nucléaires et sur qui sont braquées leurs ogives ?
La France est-elle autonome par rapport à l'OTAN ou est-elle devenue son exécutrice ?
La France défend-elle, de nos jours, sa population ou les intérêts de ses très grosses entreprises ?
La Françafrique a-t-elle disparu ou s'est-elle seulement transformée ?
Est-ce bien la démocratie que la France soutient au Mali ?
La sécurité de l'Europe dont nous sommes membres est-elle assurée par la force nucléaire française ?
L'entretien, le renouvellement de l'armement nucléaire ne constitue-t-ils pas une charge excessive ?  
La France doit-elle continuer à se vouloir une "grande puissance" ?

Ces questions de bases et bien d'autres sont à aborder dans un débat public clair, long et argumenté.
Dire sur quoi prélever pour que des économies substantielles soient effectuées nous concerne !
Pourquoi les citoyens n'ont-ils pas leur mot à dire sur ces problèmes de vie et de mort ?

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mercredi 31 juillet 2013

Une lourde question philosophique

Nous abordons un sujet sur lequel il faudra revenir plusieurs fois.
L'humanité se tue à force de tuer des animaux
Si pour vivre l'homme doit tuer comme il tue, il ne mérite pas d'être.
Tel est, en tout cas, la conclusion à laquelle j'aboutis.


 Paru aux éditions les Arênes, Paris, 2013.

Nul besoin d'être végétarien pour refuser de se nourrir de trop de viandes.

Sur Arte, le 30 juillet 2013, l'émission Thema était centrée sur l'industrie de la viande. Qui a vu cela et ne modifie pas son alimentation est soit inconscient, soit sot, soit cynique.
 
Depuis que l'élevage ne sert plus seulement à produire de l'alimentation carnée, l'industrie alimentaire s'est emparée de la tuerie monstrueuse, géante, méconnue, qui transforme tous les abattoirs en usines à abattre plus vite, plus "scientifiquement", toujours plus d'animaux. Tout employé qui y fait ce travail de boucherie s'y déshumanise inévitablement.
 
L'industrie agroalimentaire tente de nous persuader que consommer de la viande est bon pour la santé et que celle-ci est nécessaire à notre équilibre alimentaire. Or de nombreuses études prouvent que trop de viande rouge peut non seulement menacer la santé, mais même raccourcir l'espérance de vie.

Faut-il manger les animaux ? C'est la question dérangeante que pose le romancier américain Jonathan Safran Foer. Et c'est aussi le titre de son dernier écrit. L'auteur, plus habitué aux romans best-sellers, livre un essai à charge contre la production industrielle de viande. "Faut-il manger les animaux ?" a fait un tabac aux Etats-Unis, mais aussi en Italie et en Allemagne.


 Paru en France aux éditions de l'Olivier, Paris, 2011

À l'heure actuelle, 70 % des surfaces agricoles servent pour le bétail ou son alimentation. Avec des conséquences souvent dramatiques pour le climat et l'environnement. Une seule solution : consommer durablement moins de viande. Les alternatives ne manquent pas : saucisse de tofu, steak de blé, escalope de lupins, crevette d'algues…

Si l'humanité ne peut se passer de cette guerre au monde animal devenue nécessaire aux super-profits d'entreprises sans scrupules, alors elle se condamne. C'est politiquement, éthiquement, philosophiquement, écologiquement, intenable.  Inutile de chercher à la prouver : c'est une évidence ! Une évidence niée par ceux qui ont été conditionnés par la publicité mensongère  des professionnels de "la bidoche" comme dit Fabrice Nicolino !

Détails sur le produit
Paru chez Babel, Paris, en 2010.


Mais méditons ces données inouïes sur lesquelles nous reviendrons. : 
 

dimanche 14 juillet 2013

Mont Ventoux : à qui le Tour ?


Un Tour de France qui interpelle les honnêtes gens autant que les philosophes. 


Pantani et Armsrong sur le Ventoux

Ce jour, 16h. 15, à l'heure où j'écris,  la course est lancée... Ce sera la neuvième arrivée au sommet du Ventoux dans l'histoire du Tour. Voici quatre ans qu'on ne l'avait pas escaladé. Le premier passage au sommet date de 1951.

Drogué, épuisé, assoiffé, écrasé par le soleil, Tom Simson était mort sur les pentes du Mont Ventoux, le 13 juillet 1967 (1).

Eddy Mercx, en 1970, vainqueur de l'étape du Ventoux, dut être assisté médicalement, compte tenu de l'état inquiétant dans lequel il arriva au sommet.

Le 13 juillet 2000, Marco Pantani et Lance Armstrong s'y distinguèrent ensemble, brillamment. Marco Pantani, depuis, est mort drogué. Lance Armstrong a « gagné » sept fois le Tour de France, en trichant, et toutes ses victoires ont été annulées (2).

Richard Virenque, vainqueur au Ventoux, en 2002, convaincu de dopage en 1998, avait été exclu du Tour avec toute son équipe. Il n'en resta pas moins très populaire.

Aujourd'hui, 46 ans après la défaillance mortelle de Tom Simson, la France jubile : des hommes vont, de nouveau, se « défoncer » pour arriver au sommet du Ventoux, dans la souffrance, portés par les applaudissements de vacanciers en liesse. Le Mont Ventoux, aride, surchauffé, « venté » évidemment, va rendre son verdict : l'affronter est dangereux et, même si l'on n'y meurt plus, organiser une course cycliste sur ses pentes ne peut que laisser des traces dans les organismes (3).

Que l'on continue à faire un culte du Tour après tous ces échecs, ces tricheries, ces drames et qu'on aille provoquer le Géant, le 14 juillet, comme pour affirmer que la 100ème édition ne marque pas la fin mais la relance de l'anti-sport (4), fait honte à notre pays bien plus qu'elle ne valorise la nation française, laquelle n'a pas besoin de majuscule.

Dans le cirque du Tour (5), on joue avec la vie des hommes pour des raisons où le sport est secondaire. Le Tour de France est une entreprise commerciale géante et une manifestation cocardière qui, ce 14 juillet 2013, va retrouver son sommet nationaliste en Provence ! Cette épreuve est en elle-même une drogue qui s'empare des esprits autant et plus que des corps de coureurs. Qu'on la tolère et pire, qu'on la loue, est le signe d'une décadence culturelle. 



"Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" (Aragon-Ferré)

(1) Les analyses prouveront que la prise d'amphétamines, alliée à la chaleur (35°), la privation d'eau (pas de ravitaillement), la fatigue et l'alcool, est responsable du décès du sportif. Des cachets d'amphétamines ont d'ailleurs été retrouvés dans une poche du maillot du Britannique. Le dopage fait une entrée fracassante dans les débats... Pourtant, dès 1965, Simpson avait avoué dans un magazine anglais qu'il se dopait. Personne n'était alors choqué par ce type de paroles. L'année précédente, les coureurs s'étaient mis en grève contre l'adoption d'une loi anti-dopage en France !http://www.linternaute.com/sport/cyclisme/dossier/les-derapages-du-tour-de-france/tom-simpson-s-ecroule-dans-le-ventoux.shtml

(2) http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/06/28/avant-le-tour-lance-armstrong-brise-le-silence_3438032_3242.html

(3) - Anquetil, quintuple vainqueur du Tour, est mort d'un cancer de l'estomac, à 53 ans.
Coppi, double vainqueur du Tour, est mort de malaria, à 40 ans.
Louison Bobet, triple vainqueur du Tour, est mort à 42 ans.
Laurent Fignon, double vainqueur du Tour, est mort d'un cancer des voies digestives, à 50 ans.

(4) Barne Riis, vainqueur du Tour en 1996, a avoué s'être drogué. Il a été radié de la liste des vainqueurs.
Ian Ullrich, vainqueur du Tour en 1996, puis « l'éternel second derrière Armstrong », a récemment avoué s'être drogué. Il n'a pas (encore ?) été radié de la liste des vainqueurs.
Marco Pantani, vainqueur du Tour en 1998, a conservé post mortem, sa victoire, en dépit des doutes.
Alberto Contador, vainqueur du Tour en 2007 puis en 2009, a été déclassé pour dopage pour ce second tour, au profit d'Andy Schleck, mais... il recourt la « grande Boucle » en 2013 !

(5) - Je dis cirque parce que c'est un circuit, une boucle, une arène hexagonale gigantesque, mais surtout par ce que c'est un vaste jeu qui permet de transformer des foules entières en tifosis fanatisés.

dimanche 19 mai 2013

Débat : mais où se trouve l'écologie ?


Relance et austérité sont hors sujet et faussement opposées.
La relance n'est pas de gauche, ni l'austérité de droite. 
La relance-croissance et l'austérité-rigueur sont installées dans la même impasse.  
C'est celle du productivisme.  C'est le culte des chapelles économistes.
On le célèbre dans ce qui fut la gauche autant que dans ce qui est la droite
Produire davantage pour créer plus d'emplois ?
Avoir un moindre coût du travail pour  produire plus ? 
Cela revient au même !



Comment les écologistes peuvent-ils soutenir le gouvernement
Il mène la politique qu'ils critiquent, voire dénoncent !
EELV, en France, se détruit en se contredisant, au sein de la galère hollandaise.
Les Grünen, en Allemagne, seraient tentés par une alliance avec la CDU...
Droite ou gauche, qu'importerait donc, pourvu qu'on approche du pouvoir ? 


Je constate, il est vrai, que le clivage gauche-droite n'est plus aperçu par les citoyens.
Je pensais hier : l'écologie ne peut qu'être à gauche.

Je pense, à présent, qu'il n'est de gauche qu'écologique, à quelques nuances près.
Gauche ne peut vouloir dire que : solidarité sans faille avec tous les exploités.
Le PS a donc, depuis longtemps, déserté la gauche.

Dans le même temps, il a renoncé à toute évolution vers l'écologie politique.
C'est pourquoi je l'avais quitté ; il n'était plus même socialiste... 


À présent, c'est hors des partis que s'effectue le travail politique des écologistes.
"Europe-Écologie les Verts" (EELV) s'est étiolé en changeant de nom.

Ce parti est de moins en moins européen et ne parvient plus à être vert.
Européen veut dire : mettre fin à l'État-nation ; on en est loin.
Vert voulait dire : agir pour un monde dont on reconnaît les limites.

Et dans la sobriété et le partage ; mais on a peur de cette rupture. 

Chaque jour les médias fabriquent une opinion qui accepte le libéralisme économique.

On pèse sur les consciences pour qu'elles acceptent la fatale loi du plus riche.
Sans les échecs et les drames, on pourrait dire que "la messe est dite"...

Le capitalisme  a-t-il définitivement triomphé ?
Il est, pourtant, une alternative au capitalisme surpuissant.

Une idéologie plus forte que l'argent, infiltrée partout, jusque dans l'esprit des exploités.
Elle se trouve dans une écologie sans concessions, radicale. 

L'enfumage...

Du nucléaire aux OGM, de la marchandisation de l'
eau jusqu'au commerce des armes : 
nous vivons dans l'anti-monde...
De la commercialisation du vivant, jusqu'à l'industrialisation des médicaments : 

nous vivons dans la peur...
De l'achat de sa tombe et de sa  concession, jusqu'à la privatisation de la recherche :

nous vivons dans la vente de l'avenir, etc...
Seul un refus total de cette organisation cynique du monde contient quelque espoir.
Aucun compromis ne doit aller jusqu'à renoncer à notre quête d'une autre cité.

Le "Parti de Gauche" est plus cohérent en allant vert l'écologie...

...que les écologistes qui s'en éloignent par complicité avec le PS.
Mais tant que ce Parti dit de gauche restera plombé, au sein du Front de Gauche, 

par le PCF resté productiviste, lui aussi se contredit absolument... 




Vivement 2050 est le titre d'un livre qui expose pourquoi le monde qui vient, 
qui a déjà commencé,
qui est sans rapport avec celui où nous sommes plongés.

Plus d'économie sans écologie :
pas une économie "verte", mais une économie d'égalité,
indissociable d'une démocratie d'égalité !
 
Préparer 2050 commence aujourd'hui.


mercredi 1 mai 2013

Où allons-nous ?

Les communistes n'étaient pas communistes.
Les socialistes ne sont plus socialistes.
Les écologistes ne sont plus verts.
Que reste-t-il de la gauche ?

Des idéaux abandonnés, détournés ou corrompus : la solidarité, le partage, l'égalité.
Le triomphe mondial de l'idéologie libérale semble avéré.
Le renard ayant libre droit de plumer la volaille domine en son poulailler planétaire.
Ce que nous ont appris Socrate, Rabelais, Montaigne, Rousseau, Camus est méprisé

Quiconque ne se soumet pas au pouvoir économique et financier est ringard !
Il est surtout impuissant à y changer quelque chose.
Il vit, contraint et forcé, dans un univers qui n'est pas le sien.
Ses refus et ses choix le placent hors de la cité.


Vivre sans publicité ? Impossible.
Vivre sans culte de la croissance ? Impossible.
Vivre sans vitesse ? Impossible.
Vivre sans emploi salarié ? Impossible.
Vivre sans machisme ? Impossible.
Vivre sans sport professionnel ? Impossible.
Vivre sans privatisation de l'activité humaine ? Impossible.
Vivre sans commerce des armes ? Impossible.
Vivre sans commerce du sexe ? Impossible.
Vivre sans commerce des drogues ? Impossible.
Vivre sans marchandisation des médicaments ? Impossible.
Vivre sans "Vigipirate " ? Impossible.
Vivre sans inégalité abyssale des revenus ? Impossible
Vivre sans privatisation de l'eau ? Impossible.
Vivre sans privatisation de l'énergie ? Impossible.
Vivre sans nucléaire militaire ? Impossible.
Vivre sans nucléaire civil ? Impossible.
Vivre sans excès, dans la sobriété et le partage ? Impossible.
Vivre sans empreinte écologique excessive ? Impossible.
Vivre sans pesticides ravageurs ? Impossible.
Vivre sans OGM ? Impossible.
Vivre sans caméras de surveillance ? Impossible.
Vivre sans rétention d'innocents ? Impossible
Vivre sans corruption des puissants ? Impossible.
Vivre sans misère imposée aux démunis ? Impossible.
Vivre sans guerres menées au nom d'un droit fictif ? Impossible.
Vivre sans remettre en cause de fausses évidences ? Impossible.



On peut allonger la liste.
Chaque affirmation, une fois détaillée, remplirait un livre !
L'essentiel tient en ceci : ma liberté n'est pas celle des libéraux.
Une liberté liberticide laissée aux seules élites profiteuses n'est rien.
 
Une égalité formelle qui ne concerne pas la sphère économique est fausse.
Il n'est pas de démocratie sans développement et approfondissement de l'égalité.
L'égalité n'est pas l'uniformité, le nivellement, bref l'égalitarisme.
L'égalité est la possibilité laissée ou donnée à chacun de vivre dans la dignité.

La devise républicaine est vaine sans fraternité politique.
Liberté et égalité sont inexistantes sans fraternité effective mise en pratique
La fraternité n'est pas la compassion mais partage et solidarité en actes.
La fraternité est "l'utopie plausible" descendue du ciel et parvenue sur terre.

Si ce que la philosophie et le bon sens nous suggèrent est impossible, alors...
...Alors mieux vaut ne pas vivre, mieux vaut hâter l'inéluctable : la mort.
Mais ce serait céder à ce que veulent les puissants : se débarrasser des rêveurs !
Faire triompher le rêve n'est pas que poésie : c'est donner les vraies raisons de vivre !



dimanche 21 avril 2013

Toute violence est antireligieuse


Que nous soyons tous susceptibles de sombrer dans la violence, telle est la condition humaine, mais que des religions s'y résignent voire y incitent ou la recommandent, voilà qui est insupportable.

Sont en-dehors de toute  foi les hommes et les femmes qui, au nom de Dieu, veulent la mort d'autrui ou même la donnent, souvent avec jouissance et cruauté.

Je le pense également de ceux qui, sans vouloir la mort, mais sans en exclure le risque, se livrent à des brutalités sur les personnes de qui ne pensent comme eux.

C'est aujourd'hui le cas des catholiques qui, en France, se dressent contre le mariage pour tous avec des arguments et des méthodes d'interpellations qui défigurent le christianisme.

Le résultat le plus net de ces manifestations qui dépassent le simple traditionalisme et qui génèrent la haine (ce qui excite et ravit les tenants des idéaux intégristes !), c'est que le catholicisme se trouve associé à l'intolérance, à la droite la plus extrême, au conservatisme le plus éculé.

Bien entendu, les chrétiens ne sont pas les seuls à brandir des armes, à lancer des menaces ou à proférer des invectives pour faire obstacle à qui ne les suit pas. Partout dans le monde on rencontre ces fauteurs de troubles qui ne conçoivent d'autre paix que celle qui règne quand est imposé le silence à tous les infidèles, les athées, les "incroyants".

Le monde musulman  est empli de fanatiques qui sont prêts à égorger quiconque critique le prophète ! Parties des USA, des sectes protestantes partent à la conquête des âmes non sans disposer de moyens financiers gigantesques et ravagent les continents à coups de célébrations décervelantes. On trouve même dans le pays de Gandhi, des brutes qui assassinent et pourchassent notamment les musulmans.

Bref, "tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens" n'aura pas été, seulement, le cri de haine des guerres de religion en France, avant Henri IV. C'est le mot d'ordre de tous ceux qui ont été formés et déformés par de mauvais génies qui appellent Dieu leur vérité et ne supportent pas la pensée libre.

Au reste, je connais des "libres penseurs" aussi fanatiques que des "croyants" et qui brandissent leur athéisme comme on brandit le Coran ou la Bible, sombrant, à leur tour, dans une vision doctrinaire de notre monde, ce qui conduit immanquablement à la violence.

Je constate donc que seuls les penseurs libres, qui ne sont pas nécessairement des libres penseurs, peuvent accéder à la recherche religieuse qui n'est pas faite de dogmes mais de quête modeste de la vérité. Dès que se trouve justifié ou prôné le recours à la violence, on s'écarte de cette quête, on se donne à des certitudes distribuées dans toutes les sortes de temples où l'on ne fait que reproduire, de siècle en siècle, des idées toutes faites, de fausses évidences, des certitudes révélées en chassant les doutes comme s'il s'agissait de fautes, voire de crimes !

Je m'éloigne de toute religion parce que je veux garder la liberté de me poser des questions religieuses. Ce que je vois des religions, toutes, me semble être un conditionnement des esprits, une aliénation collective qui interdisent la communication avec qui n'est dans l'univers clos de la secte ou de la communauté.

Quel gâchis, du reste, que d'avoir sali ce beau mot de communauté qui décrit une forme de vivre ensemble mais sûrement pas ensemble sans les autres ! 

Le test de la religion (qui relie sans lier) face aux religions (qui n'ont besoin que de "fidèles" comme le sont les compagnons d'un maître), c'est le renoncement à toute violence physique ou intellectuelle. Cela ne va guère avec ce que l'histoire nous aura appris de la société des hommes, sauf que la non-violence (un mot à transformer, à réinventer, comme le mot décroissance) est la seule voie qui soit disponible pour qui choisit la fraternité universelle, cette utopie chrétienne repoussée par les chrétiens eux-mêmes.

Il est temps, au XXIe siècle, d'essayer autre chose que les révélations religieuses qui rendent des peuples entiers convaincus qu'il n'est d'autres certitudes que celles que professent les doctes, les prêtres ou les popes, les imams, les rabbins ou les bonzes.

Jésus-Christ, le Juif, fut assassiné autant par la volonté des Juifs, (de la religion), que par celle des Romains (du pouvoir). Il avait commis le crime de prétendre que rien ne vaut que l'amour, seule définition possible de Dieu. Tout royaume de ce monde, tout temple devaient tenter d'éteindre cette voix qui annonçait un monde sans armée, sans État, et sans banque.

Toute violence est antireligieuse ou mieux : il n'est de religions possibles que celles qui ont renoncé absolument à toute violence et qui travaillent, de fait et en actes, à l'abolition de toutes les peines de mort qui s'abattent sur les peuples soumis aux maîtres du monde.



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