Le terrorisme n'est pas une réalité seulement contemporaine.
Il a toujours accompagné les pouvoirs totalitaires.
C'est aussi l'un des outils de ceux qui sont prêts à tout pour conquérir le pouvoir.
Aujourd'hui le terrorisme des"fous de Dieu" nous posent des questions nouvelles.
Plutôt mourir en se suicidant plutôt que de ne pas réussir à tuer !
Peu importe qui l'on tue s'il vit dans une société qu'on condamne !
Bref ceux qui sèment la terreur changent notre rapport à la mort.
Elle peut surgir de partout ; on ne la voit pas venir ; elle est aveugle.
Nous ne lui connaissons pas de justification ; elle donnée par des fanatisés.
Changer notre mode de vie pour nous protéger serait déjà une victoire pour les tueurs.
Réussir à nous faire vivre dans la peur permet de nous manipuler.
Les militaires et policiers surarmés qui nous côtoient ne nous rassurent guère.
Et puis, il faut voir plus loin que notre territoire, même si cela nous choque.
Daech ou Al Qaïda tuent moins que nos drones et nos avions en Syrie ou ailleurs.
Chaque victime "collatérale" est mise au débit des États d'occident.
De nombreuses morts en Afghanistan, Irak, Syrie, Lybie, Mali nous sont imputées.
Se "mondialisent" les attentats en Tunisie, en Égypte, au Mali, au Burkina, en Asie aussi !
La fuite des réfugiés vers l'Europe trouve là, avec la misère, sa cause principale.
Nous n'éliminerons pas la violence par une guerre qui ne peut se gagner pas par les armes.
Il faut comprendre : pourquoi cette haine aveugle contre les démocraties ?
Pourquoi les assassins se sont-ils réchauffés dans le sein de la France ou de la Belgique ?
Oui la terreur permet de nous faire tout accepter y compris la limitation des libertés !
Nous ne pouvons vivre durablement, sainement, dans un État d'urgence !
La Constitution n'est pas faite pour justifier un régime d'exception même temporaire.
Le plan Vigie-pirate, né en 1991, renforcé en 1995, fut actualisé entre 2000 et 2006.
Ne sortirons-nous donc jamais de ces protections qui ne protègent plus ?
De nombreux pays ne vivent pas sous cette épée de Damoclès. Pourquoi nous ?
La "déchéance de nationalité" créerait deux types de Français : les bons et les suspects.
Il ne s'agit pas de chasser mais de punir les Français qui se retournent contre leur pays.
Mais la nationalité, une fois acquise, ne se perd jamais.
En 1944, les collaborateurs ont été déclarés indignes mais n'ont pas été déchus !
Ces jeunes intolérants, dangereux, pourquoi sont-ils perméables aux conditionnements,
Pourquoi sont-ils partis pour soutenir les Syriens et revenus pour se venger de nous ?
Oui, si les tueurs nous entrainent vers cette angoisse permanente, ils ont déjà gagné.
Quelle raison de vivre, pour nous, si nous vivons sous des menaces permanentes ?
Ne laissons pas détruire nos espoirs : La seule "guerre sainte" est celle que la fraternité.
samedi 23 janvier 2016
lundi 18 janvier 2016
La laïcité n'est pas ce qu'on en dit.
Des affirmations pour
relancer un débat qui ne peut avoir de fin
La laïcité n'est pas la liberté
de religion.
C'est la liberté de conscience.
La laïcité n'est pas la
neutralité.
C'est l'impartialité.
La laïcité n'est pas le respect
de ce que pense autrui.
C'est le respect de celui qui pense
ce que je ne pense pas.
La laïcité n'est pas la tolérance
à l'égard des idées.
C'est la tolérance à l'égard des
personnes.
La laïcité n'est pas « la
libre pensée ».
C'est la pensée libre.
La laïcité n'est pas le rejet du
religieux.
C'est le renoncement au
cléricalisme.
La laïcité n'est pas la promotion
du « laïque ».
C'est le pouvoir laissé au
« laïc » et non au clerc.
La
laïcité n'est pas un contre dogme.
C'est
l'indifférence par rapport aux dogmes.
La
laïcité n'est pas un élément de la devise républicaine.
C'est
le contenu même de la fraternité mise en actes citoyens.
La laïcité n'est pas le
désintérêt par rapport aux cultes.
C'est la garantie du libre exercice
de tous les cultes.
La laïcité n'est pas que la
liberté de choix d'une religion.
C'est la liberté de croire ou de
ne pas croire et de changer, ou non, de religion.
La laïcité du XXI siècle n'est
pas celle du siècle dernier.
Parmi les Français, l'Islam est
devenu la seconde religion pratiquée.
La laïcité ne respecte pas que
les religions du Livre : celles des Juifs, Musulmans et
Chrétiens.
Les athées et les agnostiques sont
à respecter et considérer autant que les croyants.
La laïcité de la République ne
permet pas de privilégier une confession ou une autre.
Il ne saurait y avoir, en France,
aucune religion d'État.
La laïcité n'est pas la
juxtaposition silencieuse des religions.
Le dialogue interreligieux et le
débat philosophique sont indispensables à la recherche de la
vérité.
La
laïcité n'est pas ce qui définit un domaine étranger au
religieux.
La liberté de pensée et de
s'exprimer, aujourd'hui, est cette laïcité qui permet le vivre
ensemble.
La laïcité n'est pas la
séparation de la société civile et de la société religieuse.
Il
n'est qu'une seule société, plurielle, acceptant diverses
composantes, religieuses ou non.
Il
n'est pas une laïcité de l'école (apparue en 1882) et une laïcité
de l'État (proclamée en 1905).
L'unique
laïcité de toutes les institutions publiques institue l'égalité
et l'unité de tous les citoyens.
La
laïcité n'est pas ce qui distingue la sphère publique de la sphère
privée.
Laïc,
issu du latin laicus ou
du grec laos (de « commun,
peuple ») signifie hors du clergé.
La laïcité n'établit pas la
distinction entre le spirituel et le temporel.
Le temporel est autre chose que le
banal, le temps qui passe, ou le matériel, il est politique.
La laïcité ne peut être opposée
au spirituel.
Le spirituel concerne ce qui relève
de l'esprit, de l'élévation de la pensée avec ou sans foi
religieuse.
La laïcité n'est pas incompatible
avec l'Islam.
Averroès (1126-1198) affirmait
déjà que la loi religieuse devait être soumise à l'examen de la
raison.
La laïcité n'est pas islamophobe
ou anti-islamique.
Ce qui n'interdit pas la critique
de l'Islam, comme de toute religion ou philosophie.
La laïcité ne se définit pas
seulement par rapport aux religions.
Socrate disant : « je ne
sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien » fut un
agnostique laïque.
La laïcité n'est pas une idéologie parmi d'autres.
C'est un un principe de cohésion
sociale dans toute société multiculturelle.
La laïcité n'est pas une
conception strictement française de l'organisation des pouvoirs
publics.
Bien que née en France et inspirée
des Lumières elle est présente en nombre d'États démocratiques.
La laïcité n'interdit pas
l'enseignement de l'histoire des religions.
Elle refuse, cependant, que ce soit
pour favoriser quelque prosélytisme que ce soit.
La laïcité ne récuse pas
l'héritage chrétien de l'Europe.
Elle refuse, aujourd'hui, qu'il
soit fait des religions chrétiennes le fondement de l'européanité.
La laïcité n'est pas ce qui
partage le sacré du profane.
Elle éloigne des sacralisations du
sacré comme des profanations du profane.
La laïcité n'est pas
l'interdiction du blasphème même si elle rejette l'insulte
religieuse.
La condamnation pour blasphème a
conduit souvent à des mises à mort, dont celle de Jésus !
La laïcité n'est viable qu'au
sein d'une république démocratique.
Démocratie
et laïcité sont deux termes identiques (Jean Jaurès, Castres, le
30 juillet 1904).
« Laïcité »
n’existe pas en anglais et en allemand mais figure dans notre
Constitution.
C'est la
réponse la plus claire aux menaces de division du pays.
La laïcité
n'est pas l'instrument politique contre le
« communautarisme ».
C'est un
vocable pour le commun, la commune, la communauté,
l'en-commun..., la République.
Quelques
documents à lire ou relire et à étudier :
La Charte de la laïcité à
l'école
De Jean Baubérot :
La Laïcité
falsifiée (La
Découverte-poche, 2014)
et
Les Sept Laïcités françaises (éd.
la Maison des sciences de l'homme).
De Henri
Pena-Ruiz :
Le dictionnaire
amoureux de la laïcité (Plon,
2014)
http://www.vousnousils.fr/2014/10/31/henri-pena-ruiz-la-laicite-ne-va-pas-tres-bien-en-france-556015
Sur
Wikipedia :
Laïcité
La
loi scolaires de Jules Ferry
Gratuité
et laïcité à l'école
La
loi sur les signes religieux dans
les écoles, collèges et lycées publics
Loi
du 15 mars 2004 sur le port de signes ou de tenues manifestant une
appartenance religieuse
La
loi de séparation :
Loi
du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de
l'État.
Le
point de vue des protestants
Petite histoire
de la laïcité (décembre
2005)
Le
point de vue d'un Juif pourchassé : Spinoza
Laïcité
et liberté - la ressource spinoziste
(Pierre
Hayat, Les cahiers rationalistes,août 2005)
Un
point de vue historique
La
laïcité, une approche historique
(Christine
Guimonnet, conférence, 2006)
Laïcité, démocratie et
catholicisme
Laïcité et république. Le
lien nécessaire, (Guy Coq, Éditions du Félin, 2003)
L'héritage
chrétien de l'Europe
L'héritage
chrétien de l'Europe. Retour sur une controverse historique»
(René
Rémond, 2004)
2016 :
La laïcité, « un régime de cohabitation civilisée » ?
samedi 26 décembre 2015
Noël est la fête de tous les petits
Noël
est une double fête : une fête païenne et une fête
chrétienne superposées.
La
fête païenne est fête de la lumière, de son retour
irréversible, de l'espérance des beaux jours.
La
fête chrétienne est fête de l'enfant, pauvre, menacé, mais qui
annonce le partage et la paix.
La
société des riches nous a volé Noël deux fois.
Elle
nous accable de publicité pour nous faire acheter.
Elle
nous interdit la joie si l'on ne fait pas ripaille.
Nous
fêtons mal Noël : ce ne peut être le triomphe de la
surconsommation et de la goinfrerie.
Ce
n'est pas la fête des cadeaux mais la fête du don.
Bref,
ce n'est pas la fête du capitalisme mais celle de de la sobriété
heureuse.
Noël
reste Noël, même sans foie gras et sans huîtres.
Le
« double réveillon » : les 25 et 31 décembre fait
injure aux milliards de démunis.
Noël
n'a besoin ni de sapins, ni d'alcools, ni de Père Noël.
L'esprit
de Noël a été détourné.
Le
Noël ancien, avec son émerveillement devant une seule et simple
orange, valait tout autant.
Le
Noël de toutes les époques, aura été la foi en la recherche d'un
avenir meilleur.
Noël
est une fête politique puisqu'il rappelle que même les pauvres
ont droit au bonheur.
C'est
la fête du feu qui réchauffe et nous éclaire.
C'est
la fête des nouveaux départs vers un monde plus clément et plus solidaire.
Noël
est la fête de l'accueil, et donc du refuge offert aux réfugiés.
Noël
est jour d'une fraternité qui s'étend afin d'être portée en tous
lieux.
Noël
est plaisir d'être ensemble avec des réjouissances sans excès.
Noël,
chaque année, nous renvoie, souvent en vain, à l'essentiel.
Il
invite à l'illumination de la vie libre et simple et à ce que plus
petit soit le premier servi.
Il
est la rencontre de qui l'on aime déjà et de tous ceux que l'on à
aimer aussi.
Bref,
Noël n'est que secondairement dans la tradition et les paillettes.
Il
est manifestation de la joie de vivre au plein sens du mot.
Il
nous ouvre les yeux sur ce réel : rien n'équivaut au partage
dans la justice.
Noël
est une utopie qui réussit et qui peut durer si nous le voulons
assez.
Ne
nous trompons pas de Noël : ce n'est pas le Noël des marchands
mais celui de l'enfance.
Cette
enfance qui en nous perdure, tournée, dans le monde entier, vers un
futur plus heureux.
Dans
un monde d'horreurs, le désir de faire excès de plaisirs pour s'en
venger se comprend.
Mais
Noël brise cet engrenage de peurs et de fuite dans l'inconscience
des satisfactions futiles.
La
crèche est faite d'une paille qui vaut plus que l'or, l'encens et la
myrrhe.
La
galette des rois n'est qu'un jeu. Le 6 janvier, avec
l'épiphanie, commence le carnaval.
Inutile
de se cacher derrière un masque ou de se noyer dans la bière.
Ouvrons grands les yeux : avec Noël commence le triomphe non des nantis mais des modestes.
Ouvrons grands les yeux : avec Noël commence le triomphe non des nantis mais des modestes.
Il
n'est nulle autre espérance qui vaille, nulle autre lumière qui
nous ensoleille.
Tout
peut être résumé en Noël : contre toute apparence, l'amour
l'emporte sur la mort.
Cela
vaut bien une fête, mais à condition de garder l'esprit éveillé.
25
décembre 2015
jeudi 24 décembre 2015
Nous sommes la République
Voici venu le temps de l'impatience.
Renonçons à jamais aux faux compromis.
Quand la gauche meurt, inutile de la re-susciter !
Quant la droite s'exacerbe, il faut s'y opposer.
La gauche-caricaturale et la droite-brutale sont condamnées.
Elles ne peuvent que sortir de l'histoire.
Quant au nationalisme pervers, il n'est pas l'alternative,
Il est le poison qui diffuse dans toute la société.
Les citoyens ont fait la grêve du vote.
C'était nécessaire mais pas suffisant.
À présent, il faut bâtir, pas re-bâtir, bâtir.
Pas refonder, fonder, changer toutes les fondations.
Du socialisme ne gardons que le partage et la solidarité.
De la société libérale et autoritaire, ne gardons rien.
Ouvrons un espace politique nouveau.
Mettons en pratique les valeurs républicaines, les vraies...
Car la République, c'est la chose publique et le service public.
Il n'est pas de république sans démocratie.
Et la démocratie n'est pas ce que produit l'élection.
L'élection vient après le débat démocratique, pas avant.
Quand droite et gauche ne font qu'un, chassons-les de nos esprits.
La démocratie représentative nous a trahis, floués, désespérés.
Passons à autre chose : la démocratie délibérative et participative.
Ne nous en remettons plus aux « élites », mais à nous-mêmes.
Qu'il soit clair qu'il n'y pas de république sans démocratie véritable.
Et pas de démocratie authentique sans mode de scrutin proportionnel.
Pas de de démocratie parlementaire sans l'abandon du cumul des mandats.
Pas de République démocratique sans l'abolition effective des privilèges.
Osons l'écrire : le système économico-politique actuel est périmé.
Là où le capitalisme domine, la volonté populaire ne peut s'imposer.
La servitude volontaire perdure là où la monocratie s'institutionnalise.
La République de ce siècle n'est pas à renuméroter mais à remplacer.
Tous les totalitarismes sont assassins, y compris le totalitarisme de l'argent.
Tous les nationalismes sont violents, y compris l'État-nation à la française.
Non, l'État ne détient pas le privilège de la violence légitime1.
Oui, une société sans état2 a existé et existera encore.
Ouvrons notre pensée à une organisation de la vie société jamais encore conçue.
Ce n'est pas une utopie ; c'est une quête à laquelle nous voici obligés.
Renonçons à jamais aux faux compromis.
Quand la gauche meurt, inutile de la re-susciter !
Quant la droite s'exacerbe, il faut s'y opposer.
La gauche-caricaturale et la droite-brutale sont condamnées.
Elles ne peuvent que sortir de l'histoire.
Quant au nationalisme pervers, il n'est pas l'alternative,
Il est le poison qui diffuse dans toute la société.
Les citoyens ont fait la grêve du vote.
C'était nécessaire mais pas suffisant.
À présent, il faut bâtir, pas re-bâtir, bâtir.
Pas refonder, fonder, changer toutes les fondations.
Du socialisme ne gardons que le partage et la solidarité.
De la société libérale et autoritaire, ne gardons rien.
Ouvrons un espace politique nouveau.
Mettons en pratique les valeurs républicaines, les vraies...
Car la République, c'est la chose publique et le service public.
Il n'est pas de république sans démocratie.
Et la démocratie n'est pas ce que produit l'élection.
L'élection vient après le débat démocratique, pas avant.
Quand droite et gauche ne font qu'un, chassons-les de nos esprits.
La démocratie représentative nous a trahis, floués, désespérés.
Passons à autre chose : la démocratie délibérative et participative.
Ne nous en remettons plus aux « élites », mais à nous-mêmes.
Qu'il soit clair qu'il n'y pas de république sans démocratie véritable.
Et pas de démocratie authentique sans mode de scrutin proportionnel.
Pas de de démocratie parlementaire sans l'abandon du cumul des mandats.
Pas de République démocratique sans l'abolition effective des privilèges.
Osons l'écrire : le système économico-politique actuel est périmé.
Là où le capitalisme domine, la volonté populaire ne peut s'imposer.
La servitude volontaire perdure là où la monocratie s'institutionnalise.
La République de ce siècle n'est pas à renuméroter mais à remplacer.
Tous les totalitarismes sont assassins, y compris le totalitarisme de l'argent.
Tous les nationalismes sont violents, y compris l'État-nation à la française.
Non, l'État ne détient pas le privilège de la violence légitime1.
Oui, une société sans état2 a existé et existera encore.
Ouvrons notre pensée à une organisation de la vie société jamais encore conçue.
Ce n'est pas une utopie ; c'est une quête à laquelle nous voici obligés.
1 Comme
l'affirme Max Weber, dans Le
Savant et le Politique,
réédition La Découverte, 2003.
2 « Les
sociétés primitives, ce sont des sociétés du multiple; les
sociétés non-primitives, à Etat, ce sont des sociétés de l'un.
L'Etat, c'est le triomphe de l'un ». Pierre Clastres, La
société contre l'État, éd. de Minuit, réédition 2011.
mercredi 23 décembre 2015
Vérité au-delà des Pyrénées ?
« Vérité
en deça des Pyrénées, erreur au-delà. » ( Blaise
Pascal, Les Pensées )
Et vice-versa... Vérité au-delà des Pyrénées, erreur en deçà ?
La vérité politique est-elle devenue espagnole.
Elle nous prévient, en tout cas, qu'il faut en finir avec les bi-partismes.
Mais pas en y ajoutant la variante nationaliste qui ne change rien.
Le tripartisme à la française, surgi les 6 et 13 décembre, n'a pas brisé le bipartisme.
PSOE et PPP, en Espagne, ou PS et « Républicains-ex UMP, à quoi s'ajoute le FN en France :
c'était déjà comme ça, avant le 20 décembre 2015.
On pouvait, certes, multiplier les partis candidats, mais, à la fin...
c'était toujours la droite ou la fausse gauche qui gagnait.
Or, c'est ça, qui va mourir.
En Ibérie, la droite autoritaire, antisociale et corrompue est sans majorité parlementaire.
Elle n'a même plus l'appoint des nostalgiques franquistes.
Dans l'Hexagone, la fausse gauche, après quatre échecs successifs depuis 2012, est défaite.
Et le Front républicain (comprendre la confusion du PS et des Républicains) n'a aucun avenir.
Quant à tout miser sur les présidentielles et le rejet du FN, c'est un jeu très dangereux.
Comme à Lisbonne, une majorité parlementaire « de gauche » naîtra-t-elle aussi à Madrid ?
Ce qui s'est passé est neuf et bien trop complexe pour être totalement analysé aujourd'hui.
Il faut compter avec les Indignés de Podemos passés de 0 à 69 élus !
mais aussi avec la nouvelle et jeune droite de Ciadadanos passée de 0 à 40 élus.
Sans compter, parmi les 10 « petites » formations représentées1, les 6 qui regroupent 28 élus !
Le rapport des forces définitif apparaitra le 13 janvier 2016.
Ce qui permet l'apparition de nouvelles forces politique, c'est le mode de scrutin proportionnel,
Ce système électoral, le plus répandu en Europe, est récusé, par avance, en France.
Quand le thermomètre ne donne pas la température voulue, faut-il le casser ?
Bipartisme et scrutin majoritaire à un ou deux tours sont intimement liés.
Proportionnelle, non-cumul des mandats, revenu universel, audit de la dette, énergies vertes...
Rien de révolutionnaire dans ces revendications rejetées en bloc par les oligarques.
Podemos cherche moins la victoire électorale que le triomphe de ses idées.
Refuser de figer les électeurs en deux blocs : droite et gauche, et débattre : là est l'avenir.
D'au-delà des Pyrénées vient de souffler un vent fécond qui nous réchauffe.
Sortons de l'impuissance : sortons de l'électoralisme.
Faisons non pas « de la politique » mais faisons la politique.
L'élection n'engendre pas la démocratie mais l'accompagne et la suit après débat public.
La leçon nous vient du sud de l'Europe, de nouvelles générations.
Recevons-la avec plaisir et développons notre propre créativité : « nous pouvons », podemos.
1
- Résultats : Inscrits : 34 631 581 électeurs.
Votants : 73,20%. Abstention 26,80%. Blancs : 0,75%.
Nuls : 0,90%.
Parti
populaire (PP) 28,72 % - 123 élus. Parti
socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 22,01 % - 90 élus.
Podemos
et alliés 20,66 % - 69 élus. Ciudadanos
(C's) 13,93 % - 40 élus. Esquerra
Republicana de Catalunya-Catalunya Sí (es)
(ERC-CAT SÍ) 2,39 % - 9 élus. Democràcia
i Llibertat (ca)
(DL) 2,25 % - 8 élus. Parti
nationaliste basque (EAJ-PNV) 1,20 % - 6 élus. Unité
populaire (UP) 3,67 % - 2 élus. Euskal
Herria Bildu (EH Bildu) 0,87 % - 2 élus Coalition
canarienne (CC) 0,33 % - 1élu.
samedi 12 décembre 2015
Pour l'écologie politique libre
J'appelle écologie politique libre la pensée de l'en-commun, en relation avec l'ensemble du vivant (humains, animaux, plantes) et tout le prétendu "'inanimé" (minéraux, terres, eau, vent, feu...), sans référence à un parti ou une organisation en quête de pouvoir sur autrui.
" Nous disposons aujourd’hui d’un immense faisceau de preuves et d’indices qui suggèrent que nous faisons face à des instabilités systémiques croissantes qui menacent sérieusement la capacité de certaines populations humaines - voire des humains dans leur ensemble - à se maintenir dans un environnement viable", écrivent Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre ayant pour titre : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, paru aux éditions du Seuil, début 2015.
• que la croissance physique de nos sociétés va s'arrêter dans un futur proche,
• que nous avons altéré l'ensemble du système-Terre de manière irréversible (à échelle humaine),
• que nous allons vers un avenir instable, non-linéaire, dont les grandes perturbations seront la norme,
• que nous serons soumis à un effondrement global.
L'urgence de la prise de conscience des habitants de la Planète apparaît, ce jour, à la clôture de la COP 21, au Bourget, plus importante que l'accord des 195 délégations nationales, lequel ne fait et ne pouvait faire qu'un pas en avant. Ne faire qu'un pas en avant est déjà beaucoup. On l'avait pas fait à Copenhague. Les bonnes intentions ne peuvent, cependant, permettre de faire face à "l'état d'urgence climatique".
Il faut nous laisser du temps disent les Chinois, conscients d'être économiquement dépendants des sources d'énergie carbonées et à tel point qu'ils ne peuvent changer leurs modes de production industrielle avant des années. Ils ont raison, mais tort ! Raison d'admettre que même s'ils commencent maintenant, les effets des changements opérés ne seront visibles qu'à l'approche des années 2030. Tort parce que la pollution, qui tue à Pékin, n'est plus supportable et il faut donc davantage d'actions en Chine autant qu'ailleurs, ce dont la Chine est, du reste, capable. L'imitation du modèle de croissance occidental dans un pays de plus d'un milliard et trois cent millions d'habitants aura été ravageuse.
L'erreur des peuples qui critiquent, aujourd'hui, le modèle économique capitaliste, source des désastres écologiques, c'est d'y avoir sombré. L'Inde, à son tour, demain le l'État le plus peuplé de la planète, résiste aux changements que nécessitent la maîtrise du climat. Elle a pourtant toutes les capacités, techniques et culturelles, lui permettant d'échapper aux déréglements particulièrement importants dans ce pays de moussons, au pied de l'Himalaya.
Le calendrier que proposent les auteurs du rapport de la COP 21 est frappé de la même contradiction que celle rencontrée en Chine et en Inde : ceux qui ont déclenché les actions humaines responsables du réchauffement climatique, depuis deux siècles, sont, certes, davantage coupables que les pays dits "émergents" qui se sont pliés aux lois du marché et au modes de vie occidentaux. Les USA et les pays d'Europe sont à la source de ces dégradations qui touchent toute la planète à présent.
La décroissance (ou mieux : l'abandon du culte de ce toujours plus nommé croissance) n'est pas au rendez-vous de Paris. Les conséquences funestes de la financiarisation de l'économie ne sont pas reconnues. L'énergie nucléaire, qui aura dévoré les crédits de la recherche en faveur de l'exploitation des énergie renouvelables, n'est pas mise en cause puisqu'elle produit pas ou peu de gaz à effet de serre !
Ce qui est positif est que ni les États ni leurs conseillers scientifiques ne puissent plus jamais nier ce que la communauté scientifique internationale, représentée par le GIEC, a démontré. Ce qui est positif est que l'opinion publique sait que l'on ne pourra pas continuer à vivre comme nous vivions au XXe siècle. Ce qui est positif, surtout, c'est que de multiples initiatives écologiques voient le jour et réussissent.
Si, bientôt, les énergies du soleil, du vent, du sous-sol terrestre (géothermiques), hydroliques (de tous les mouvements des eaux, dont ceux de la mer), deviennent prioritaires, sont financées et mises en place sur toute l'étendue de la planète, alors la COP 21 aura marqué une rupture avec le passé, mais on en est loin parce que l'écologie politique libre reste balbutiante face aux politiques installées et sous la pression énorme, constante, des lobbies du système "libéral" que les États n'ont pas la volonté de mettre au pas..
vendredi 11 décembre 2015
Je voterai blanc ou je m'abstiendrai.
Si je vote, je voterai blanc parce
qu'il ne m'est proposé aucun choix conforme à ma pensée.
Si je vote, je voterai blanc pour
donner du poids à cette expression reconnue par la loi.
Si je vote, je voterai blanc afin
de manifester mon refus du tripartisme installé.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai pour dire que je veux une tout autre démocratie.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai afin de n'apporter aucun soutien au gouvernement.
Si je ne vote pas blanc, je
m'abstiendrai pour rejeter autant les droites que la fausse
gauche.
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que les suffrages blancs ne sont pas exprimés !
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que l'abstention massive contient une volonté politique.
Si je ne vote pas blanc, ce sera
parce que la démocratie représentative meurt : inutile de
voter.
Si je vote, toutefois, je voterai
blanc faute de pouvoir voter vert dans la clarté.
Si je vote, je voterai blanc car il
n'est pas de gauche unie : le PS est mort, inutile de le
ranimer.
Si je vote, je voterai blanc pour ne pas me laisser représenter par un seul homme : Claude Bartolone.
ll serait très ambigu de voter
seulement pour battre la droite et l'extrême-droite,
dans notre Ile-de-France, sous l'égide de l'actuel
président de l'Assemblée nationale,
trop solidaire du Président de la
République et de son premier ministre,
Car ce serait alors voter :
pour l'état d'urgence à prolonger
pour la modification autoritaire de
la Constitution,
pour la militarisation de la
politique française,
Ce serait aussi voter :
pour la politique anti-écologique
du gouvernement, en pleine COP21,
pour des pratiques policières
brutales vis à vis de jeunes écologistes,
pour le rejet des réfugiés, à
Calais et ailleurs et pour le repli nationaliste de la France.
Ce serait enfin voter :
pour faire du FN un bouc émissaire,
au risque de le renforcer et au lieu de l'affronter,
pour des alliances contre nature,
voulues par le PS, en trois régions
et pour la droitisation générale du
pays,
Oui,
dimanche, je voterai blanc ou je m'abstiendrai.
Jean-Pierre Dacheux
jeudi 3 décembre 2015
Citoyen du monde ou citoyen national ?
Je sais que je suis, avant tout, un Terrien.
Je suis né sur une planète minuscule au sein d'un univers incommensurable pour tout esprit humain.
Je n'ai donc, en toute certitude, qu'une unique patrie, c'est cette Terre d'où je ne puis partir.
Suis-je, pour autant, comme je me plais à le dire, citoyen du monde ?
Le citoyen est l'habitant d'une cité.
La Terre est le village qu'habitent les humains mais ce n'est pas une cité.
La cité est, sous son aspect juridique, la communauté politique, affirme le Robert.
La Terre n'est pas une communauté politique, un État, une République, une... nation.
Je me veux donc citoyen du monde mais je ne suis pas encore, en droit, citoyen du monde.
Tout juste suis-je un citoyen européen parce que "Union européenne" figure sur mon passeport.
L’article
17 du traité instituant la Communauté européenne stipule :
" Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État
membre."
La citoyenneté nationale prime donc et je sais que je suis de nationalité française.
Français, je le suis par hasard, n'ayant pas choisi le lieu de ma naissance.
La France est la partie du monde où j'ai trouvé, en y grandissant, une langue et une culture.
Mais suis-je, pour autant, comme on me le rappelle sans cesse, un citoyen français ?
J'accepte cette appartenance mais ma liberté m'oblige à ne pas y réduire ma personnalité.
Je me veux, tout autant, pleinement citoyen européen et citoyen du monde.
Je me refuse à vivre enfermé dans des frontières, qu'elles soient physiques ou formelles.
L'État-nation s'impose à moi, mais je ne lui appartiens pas.
Au reste sa forme et son avenir n'ont jamais été et ne peuvent rester pérennes.
Je ne suis point apatride mais j'entends me déplacer librement sur toute la Terre.
L'article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme me sert de sauf-conduit :
Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Les droits et devoirs des citoyens évoluent avec le temps.
La mondialisation ne saurait permettre que seuls s'écoulent les flux marchands et financiers !
Les êtres humains doivent pouvoir, sans nuire, habiter la Terre, y résider, y circuler sans obstacle.
Les plus difficiles questions que se posent les Terriens n'ont point de réponse État par État.
Je suis, de fait, citoyen du monde et citoyen national.
La bi-nationalité existe et il ne me choquerait pas que la plurinationalité soit reconnue.
Mais, dans mon cas, je me constate "du monde" avant d'être "de la nation".
Ma citoyenneté est universelle et le sort de n'importe quel Terrien m'importe.
La conférence, dite COP.21, et ses195 chefs d'États, révèle qu'il n'est qu'une seule humanité.
Les menaces climatiques qui pèsent sur les populations ne seront pas conjurées sans changements.
Or, les nationalismes et leurs égoïsmes poussent à l'absence de changement réel.
Une mondialisation véritable, (pas celle du profit !), conduit à de nouveaux modes de vie.
Y sommes-nous prêts ?
Ils surviendront.
De toute façon.
Le risque serait d'attendre...
Ils surviendront.
De toute façon.
Le risque serait d'attendre...
mercredi 18 novembre 2015
Résistons
Un ami m'adresse le texte ci-dessous.
J'entends le faire connaître, sans en changer un mot.
De telles expressions sont nécessaires, actuellement.
Jean-Pierre Dacheux.
Résister.
Résister, entrer en Résistance, ces termes ont pris une charge affective et politique très lourde pendant l'Occupation. Entre 1940 et 1945, des Français sont entrés en Résistance contre le régime de Vichy et contre l'occupant nazi. En France même, dans nos colonies, à l'Étranger. Les Résistants, en France étaient minoritaires, voués à la clandestinité, poursuivis sans relâche par la Gestapo et la Police française de Vichy. Ils risquaient la torture, la déportation, la mort. Les nazis et les autorités de Vichy les qualifiaient de terroristes...
A la suite des attentats du 13 novembre, nous sommes appelés à résister. Aux terroristes de Daech, il va de soi. En continuant de vivre, d'aller au bistro, aux spectacles, à prendre les transports en commun, etc... Il y a des formes de résistance plus risquées, plus douloureuses ...
Il nous faut aussi résister à la tentation sécuritaire, à demander des lois d'exception, une modification liberyicide de la constitution. S'il faut adapter la constitution à la lutte que doit mener l'État pour assurer la sécurité des citoyens, cela doit se faire dans le calme, en se donnant le temps nécessaire. Ceux qui débattront de ces changements dans notre constitution devront résister à l'hystérisation verbale, à la démagogie sécuritaire ou aux tentations angéliques. L'idée d'enfermer des personnes simplement suspectées dans des centres de rétention est proprement aberrante. C'est la Loi des Suspects du 17 septembre 1793, sous la Terreur, épisode peu glorieux de notre Grande Révolution Française !
Nous avons tous été émus par cette solidarité avec notre Peuple qui s'est manifesté dans le monde entier : à Gaza, dans la Palestine occupée, en Israël, dans la quasi totalité des pays musulmans, sans compter la Russie, les États Unis, etc ... etc ... Les trois couleurs affichées, la Marseillaise chantée, la devise de notre République rappelée, proclamée : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, c'est cette France-là qu'aiment et vénèrent les autres peuples. Une France terre d'asile pour les persécutés de toutes les religions et de toutes les couleurs. Et non une France qui se replierait sur elle même, qui se barricaderait en fermant son coeur et ses frontières, une France telle que la souhaitent le F.N, certains politiciens de Droite. Il nous faut résister à ce F.N et à ces politiciens.
Il nous faut résister à la tentation de stigmatiser, de rejeter nos compatriotes musulmans. Ils sont d'ailleurs les premiers visés par les fanatiques de Daech. Certaines de leurs femmes portent un foulard ou un voile, certaines ou certains de ces compatriotes ne veulent pas manger de porc, comme d'ailleurs, nos compatriotes de religion juive. Ils font le Ramadan. Et alors ? Ils n'en sont pas moins nos soeurs et nos frères, Français à part entière, et non pas Français entièrement à part !
La Loi de1905 séparant les églises de l'État "garantit l'exercice des cultes". La Laïcité n'oblige pas des Juifs ou des Musulmans pratiquants à manger du porc dans les cantines !
Et il y a ces jeunes Français devenus terroristes au service de Daech. Ce sont les enfants de la République. Ils sont nés sur notre terre de France, même si leurs parents ou leurs grands-parents sont venus d'ailleurs. Les empêcher de nuire leur appliquer les rigueurs de la Loi est une exigence.
Pourquoi en sont-ils arrivés là ? Il nous faut résister à la tentation de ne pas vouloir comprendre. Il faut comprendre, et bien sûr, comprendre ne veut pas forcément dire excuser, et encore moins justifier. Parmi les jeunes Français dont les parents ou les grands parents sont venus d'ailleurs, la très grande majorité sont d'excellents Français. Quelques uns, très peu nombreux, mais trop nombreux, bien sûr, n'aiment pas notre Pays, leur Patrie. Pourquoi ? Pour certains, les discriminations dans l'emploi, les contrôles au faciès leur ont peut-être laissé croire que la France ne les aime pas.
Jacques Piraud,
militant socialiste, Section de Sartrouville, militant d'un mouvement d'Éducation populaire laïque.
dimanche 15 novembre 2015
Attentats : pourquoi sommes-nous haïs ?
Faire
très mal à la France : c'est la seule motivation connue, après
les attentats du 13 novembre 2015 au soir, à Paris et à
Saint-Denis. Jamais, dans notre pays, des kamikazes n'avaient encore
choisi, après avoir massacré, de se donner à eux-mêmes la mort !
Près de 130 tués, peut-être 350 blessés dont certains gravement,
et la plupart des assassins déchiquetés après avoir fait
fonctionner la ceinture d'explosifs dont ils étaient porteurs. Un
bilan de guerre...
Il va, certes, être indispensable de prendre le temps d'une réflexion profonde, mais, en vérité, nous savions qu'il allait « se passer quelque chose ». Où et quand : impossible de le savoir, pour presque tous les citoyens français, peu informés. Mais rien n'avait changé, depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper-Cacher à Paris, le 9 janvier 2015, ou la tentative d'attentat dans le Thalys, le 21 août 2015. Les mêmes causes pouvaient donc produire des effets comparables.
La haine des fanatiques et des intégristes soit-disant musulmans devait s'abattre de nouveau sur Paris, car les interventions militaires décidées par des gouvernements français, en Centrafrique, au Mali, en Irak, en Lybie et, à présent, en Syrie, ne pouvaient qu'exciter les « fous d'Allah » et faire de la France entière un ennemi absolu. Il ne suffit donc pas d'éliminer Daesch, il s'agit d'éradiquer les causes de l'apparition de ce monstre dont les acteurs ne font aucun cas de la vie humaine et se plaisent à vivre dans l'atrocité. Or, cette recherche est difficile et délicate car les pays occidentaux, depuis de nombreuses décennies, n'ont pas eu, et n'ont toujours pas, les mains blanches !
La
Syrie, le Liban, l'Égypte se sont constitués en des temps coloniaux
ou la Grande-Bretagne et la France, notamment, dominaient le Moyen
Orient1.
Les erreurs des États-Unis, avant et après 2001, notamment en
Afghanistan puis en Irak, se paient cher, aujourd'hui. Cet
arrière-fond historique pèse sur les politiques actuelles. Les
relations internationales les plus violentes ont pour causes des
fautes parfois anciennes et, toujours, une volonté de domination et
d'exploitation des richesses locales. Admettre que ce que nous
subissons a ses sources dans un passé trop vite oublié ne va pas de
soi, mais c'est pourtant évident pour qui connaît un peu l'histoire
des rapports entre l'occident et le moyen ou Proche orient2.
Nous
sommes haïs parce que les nantis sont accusés de dominer les
démunis, par la force des États du nord de la planète. Ceux qui
n'ont pas de quoi vivre dignement sont manipulés, parfois
décervelés, par ceux qui utilisent des motivations religieuses pour
poursuivre des objectifs qui n'ont rien d'obscur : remplacer la
domination occidentale par la leur. Et comme le rapport des forces
« classiques » leur est défavorable, ils mènent une
guerre, une forme du djihad, qui n'est plus l'« effort »,
la « lutte » ou la « résistance »
spirituels, mais bel et bien, la transformation du plus grand nombre
possible de musulmans en soldats engagés contre tous les impies et,
en premier lieu, les musulmans qui ne veulent pas entrer pas dans
cette lutte mortelle.
Nous
ne saurions nous contenter de répondre au terrorisme par des moyens
militaires conventionnels. Gagner des batailles, dans une guerre
impossible à gagner in fine, ne fournit que des satisfactions
passagères. Détruire l'armement du pseudo « État islamique »
n'empêchera pas que se reconstituent des forces armées peut-être
plus modestes mais multipliées et pouvant agir n'importe où. Tant
que nous serons solidaires, alliés ou complices d'États violents
comme l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Égypte ou Israël, par réalisme
économique, nous n'aurons pas l'autorité suffisante pour être
entendus par des adversaires à qui nous fournissons les arguments
pour nous faire haïr !
Car
des questions redoutables, plus que jamais, appellent des réponses. Qui
achète le pétrole que vend Daesch ? Qui achète, à prix d'or,
les œuvres d'art volées et pas toutes détruites en Irak, en Syrie,
ou ailleurs ? Qui vend des armes lourdes qu'utilisent les
combattants qui se réclament de « l'État islamique »,
car toutes ne proviennent pas des armées irakiennes défaites ?
Ne nourrissons-nous pas nous-mêmes le terrorisme politique (qui ne
cesse de s'étendre), en offrant des raisons d'agir aux désespérés
dressés contre un occident qui les abandonne et s'est enfermé dans
la religion de l'avoir capitaliste ?
Faire
la guerre à la guerre, riposter : on n'entend, sur les ondes,
que ce message ! Quelle cécité de la part de ceux qui nous
dirigent et devraient être notre conscience ! Pourquoi ne
comprenons-nous pas que les réfugiés qui fuient vers l'Europe sont
plus nos alliés qu'une menace ? Il n'est pas de mort douce !
Il est mort, il meurt et mourra plus d'hommes, de femmes et d'enfants
en Méditerranée ou sur les routes des Balkans que dans Paris.
L'abandon de ceux qui meurent en fuyant la mort est un terrorisme
aussi. Être solidaires des victimes, de toutes les victimes, conduit
à pourchasser les causes des drames et de la violence instituée et
justifiée par de faux religieux3.
La
raison d'État peut nous nuire. Faire la guerre, en ce siècle, ne
garantit pas la victoire du plus fort technologiquement. Le
déploiement et la dispersion des forces françaises en Afrique est
de peu d'efficacité. Le feu des armes est un langage qui ne permet
jamais de modifier la pensée d'autrui. Elle conduit, au mieux, à
une soumission temporaire et nourrit une hostilité cachée mais
durable. On ne peut l'emporter qu'en changeant les motivations de
l'ennemi, mais aussi en se changeant soi-même, jamais en dominant
par la seule violence.
Les haines résistent au temps et la paix ne résulte pas de la défaite d'autrui mais de la disparition de ces haines et donc de leurs causes. La politique qui néglige ces causes et en combat les seuls effets apparaît comme immédiatement vaine ou comme impossible, dans le temps, à mettre en œuvre4. Le Moyen-Orient n'a cessé de le démontrer mais nous n'avons pas voulu en tenir compte. Ainsi surgissent des haines inexpiables...
Les haines résistent au temps et la paix ne résulte pas de la défaite d'autrui mais de la disparition de ces haines et donc de leurs causes. La politique qui néglige ces causes et en combat les seuls effets apparaît comme immédiatement vaine ou comme impossible, dans le temps, à mettre en œuvre4. Le Moyen-Orient n'a cessé de le démontrer mais nous n'avons pas voulu en tenir compte. Ainsi surgissent des haines inexpiables...
Le
15 novembre 2015
4Comme le démontre le conflit israélien permanent depuis 1948 !
vendredi 13 novembre 2015
COP21 et urgences climatiques
C'est l'alerte ! Ce qui était, jusqu'à présent, si peu médiatisé, fait le
buzz : "il y a le feu à la planète", comme disait
Jacques Chirac, en 2002. ("L a maison brûle et nous regardons ailleurs": c'est avec cette formule choc qu'il avait entamé son discours, lors du Sommet de la Terre à Johannesburg !)
Les
climatosceptiques ont perdu la partie et les effets du réchauffement
climatique se font de plus en plus ressentir. L’existence d’un réchauffement climatique global ne souffre plus d’aucune contestation.
Il
y aura encore, certes, des hivers très froids, mais la moyenne des
températures continue de s'élever. Et c'est dramatique !
S'en tenir à 2 degrés d'élévation des températures planétaires ne sera sans doute pas tenu.
Jamais,
depuis des siècles, sur Terre, on n'avait connu des années aussi
chaudes qu'en 2014 et 2015. Le mois de juin 2015 a été le plus chaud depuis le début des relevés de températures en 1880.
L'exceptionnelle
rencontre de presque tous les chefs d'États, à Paris, bientôt,
nous vaudra d'excellents discours,
mais pour quoi faire ?
La
volonté politique nécessaire pour faire cesser la dégradation de
l'environnement à cause de l'activité humaine n'est pas suffisante.
Le
poids des lobbies économiques est trop lourd pour que des
changements notables apparaissent à court terme.
Nous-mêmes, drogués par la publicité
consumériste, sommes-nous prêts à changer de mode de vie ?
Une
course contre la montre est engagée, mais comment se décider à agir vite pour préserver un avenir que nous
ne verrons pas ?
Nicolas
Hulot a publié un petit livre : Osons qui
mérite
la lecture, mais l'auteur est entre deux eaux : s'il dénonce clairement
la cause des désordres climatiques : le système économique
actuel, comment peut-il rester, maintenant, le conseiller des présidents
(hier de Chirac, aujourd'hui de Hollande).
Une
rupture intellectuelle est à effectuer, loin des tous les discours
politiciens. Il y va de la vie des générations à venir, de celles de
nos enfants et petits enfants, et des autres aussi; non encore conçus.
Vivre
modestement, penser comme on vit et vivre comme on pense, n'est plus
seulement éthique, c'est devenu indispensable, obligatoire et primordial.
L'écologie
a changé d'âme : elle n'est plus une affaire de parti. Au sens exact du
mot (l'organisation de la vie en-commun, indispensable à toute
l'humanité) Elle est devenue entièrement
politique.
Écologie
et économie sont l'envers et l'endroit d'une seule et même médaille :
celle de notre histoire.
Il nous faut changer et d'économie et de politique. Tout le monde le pressent et même le sait mais personne n'ose. Sans la détermination des citoyens, les gouvernants tergiverseront encore... À nous d'agir !
Il nous faut changer et d'économie et de politique. Tout le monde le pressent et même le sait mais personne n'ose. Sans la détermination des citoyens, les gouvernants tergiverseront encore... À nous d'agir !
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