samedi 20 octobre 2007

La semaine révélatrice

Semaine sinistre pour Sarkozy. Depuis son élection, il avait réussi à jeter de la poudre aux yeux des Français. Mêlant mythes et réalités, souplesse de langage et dureté de ses choix politiques, il semblait, pour le moment, intouchable...

Depuis la défaite de la France (non, de l'équipe française de rugby!) devant l'équipe d'Angleterre, au stade de France, s'il vous plaît, des événement, de nature diverse, se sont produits qui modifient le contexte politique.

Il peut sembler stupide de juxtaposer le sport, une grève, un divorce, un scandale financier, un durcissement supplémentaire de la politique d'immigration et un sommet européen! Sauf que le Président de la république actuel avait fait feu de tout bois pour se mettre politiquement en évidence. Il était à Cardiff, pour voir battre aux All Blacks; la grève des transports aura été la plus massive jamais connue depuis au moins 12 ans; la bulle people qui brillait devant les yeux éblouis des Français a explosé; la cassette antigrèves du patronnat, constituée depuis des décennies, révèle ce qu'est le MEDEF et le détournement vers la mise en cause du financement des syndicats ne suffira pas à masquer le scandale; le test ADN pour déterminer la parentalité, la bouderie de la Cité de l'immigration par le gouvernement, la chasse systématique aux étrangers en situation irrégulière disent assez que le pouvoir en place a pris le relais de Le Pen; la Constitution européenne mise au placard est remplacée par un traité "simplifié" moins européen encore que ne l'était le TCE et on annonce qu'il n'y aura pas reférendum. Autrement dit la politique spectacle va devoir être corrigée. On revient à la politique tout court.

Fini les récupérations nationalistes. La raclée infligée aux "Bleus" par l'Argentine, hier soir, oblige à plus de modestie. La Coupe du Monde de rugby organisée en France à grands coups de pub s'achève sur un échec retentissant. Cela n'empêchera pas Bernard Laporte d'entrer au Gouvernement, lundi, mais il est déjà dévalorisé et surtout il va servir de bouc émissaire après ce flop retentissant. Dommage, mais, comme son maître, il vivait dans l'esbrouffe et l'autoritarisme. Des joueurs déçus, des journalistes sportifs privés de copie, vont le lui faire payer y compris en allant jusqu'à l'ingratitude... Les défaites sportives ne sont pas des catastrophes nationales mais on a tout fait pour attiser, chez les supporters, une passion excessive de la victoire. Le sport opium du peuple? Le nuage de fumée se dissipe.

Finie l'évidence de la réforme sociale. Travailler plus pour gagner plus..., non seulement on n'en voit pas même les prémisses, mais on commence à comprendre qu'on casse y compris le peu de ce qu'on croyait être une sécurité pour ses vieux jours. Nous entrons dans une période de tumulte qui ne peut s'achever que par un conflit majeur. Les uns comptent sur la méthode Thatcher qui brisa, et pour longtemps, les forces syndicales, (François Fillon est prêt à remplir ce rôle de briseur de grève et plus encore de destructeur des résistances populaires). Les autres, bousculant les timidités syndicales et politiques, à gauche, sont prêts à entrer dans un conflit long et incertain autant par instinct de survie que par conviction. Ces motivations fragiles et pourtant fondamentales peuvent mener là où personne n'a prévu d'aller.

Fini le couple modèle. Cécilia ne sera pas Jackie. Elle en sait assez pour ne pas accepter de jouer le rôle de faire valoir. Elle laisse seul le comédien brillant qui l'empêchait d'être qui elle est. Plus de baiser sur la bouche à l'Élysée. Plus de représentation publique de la famille recomposée et cependant exemplaire. "Un célibataire à l'Élysée" titrait cruellement la presse. La presse aux ordres va s'empresser de banaliser cette rupture qui est le lot de tant de couples en France. En vérité, pour avoir voulu se servir de cette image de couple glamour, Sarkozy perd une partie de son aura. C'est, même si c'est injuste, une défaite politique.

Fini la mise à l'écart des patrons voyous. Ce sont ceux qui ont pouvoir de négociation avec les syndicats, au sein du MEDEF qui détournent des fonds considérables avec l'intention peu dissimulée d'acheter leurs interlocuteurs. Que Gauthier-Sauvagnac, mis en cause, ait, jusqu'à récemment, été le négociateur principal du MEDEF, dit assez que l'économique gouverne le politique et pas toujours en faisant la fine bouche sur les moyens employés. Sous les yeux des Français ces pratiques sont dévoilées. cela va laisser des traces.

Finies les précautions oratoires pour faire la chasse aux immigrés. On a des taux d'expulsion à respecter et on les respecte. Tout est entrepris pour limiter la présence étrangère en France. Y compris les membres de l'Union européenne sont soumis à cette loi d'airain non écrite. Vous pouvez circuler librement en Europe mais pas rester durablement en France. Si, en outre, vous êtes tsiganes, alors, non. pas de ça chez nous. Pour ceux-là, les bus, avec le concours de fonctionnaires zélés, sont tout près à vous ramener non pas chez vous, car parfois, il n'y a plus de chez soi, mais dans le pays d'où vous êtes venus. Après débrouillez-vous. Moins de regroupements familiaux, surveillance et complications administratives accrues, difficultés à s'employer dues non aux employeurs mais aux Direction de l'emploi; etc... Nous sommes rentrés dans un temps d'hétérophobie.

Fini le recours au référendum. On n'a pas encore vu venir le contrechoc de la substitution, à l'initiative de Sarkozy, (ce dont il se vante!) du traité simplifié au TCE. Il m'étonnerait que cela passe comme lettre à la poste. Ce qu'a défait un référendum seul un reférendum peut le refaire. Ce n'est pas ce qui se prépare. Le Parlement seul sera consulté. Si les socialistes, comme il est probable, s'alignent, on ira au devant de protestations importantes. D'autant que ce traité n'est nullement simplifié et gomme y compris les symboles politiques européens (hymne, drapeau...). Je ne vois pas en quoi ce qui a fait rejeter le TCE serait devenu obsolète. Entre les gouvernements et les peuples d'Europe le fossé va se creuser ne fut-ce que parce qu'on veut prendre les décisions les plus fondamentales par dessus la tête des intéressés. La démocratie dont on se gargarise est en péril.

La France n'est plus dans les stades. Les Français s'éveillent. Ils ont été anesthésiés. Nous allons vers une contestation progressivement grandissante des objectifs politiques de l'omni-Président. Cela semble aller plus vite que prévu. Tant mieux.

vendredi 19 octobre 2007

Rupture avec la rupture

Un non événement politique, une rupture conjugale, a pris un contenu politique parce que ceux qui avaient voulu faire de leur union un symbole public, une forme de l'attrait vis à vis d'une personnalité politique, ont brisé leur contrat. Et ce contrat n'était pas seulement matrimonial!

Nicolas Sarkozy, quoi qu'il fasse et dise, à présent, aura été celui qui a voulu faire de son épouse un instrument de la politique présidentielle et l'intéressée a regimbé. Trop fière pour être chosifiée, elle a repris sa liberté qui n'est pas uniquement sa liberté affective qui est aussi une liberté citoyenne. Elle ne sera pas "la première Dame de France" d'un Président qui décide de tout dans la vie de tous ceux qui l'approchent!

Quel que soit le fond de la pensée de Cécilia ex-Sarkozy, elle nous rend le service d'être la première à rompre avec un mythe politique, et elle le fait après avoir mis en terre son premier époux, Jacques Martin, un insolent professionnel, qui n'avait aucun tabou et osait les pires diatribes politiques comme les grands chansonniers, seuls, en sont capables.

Sarkozy a voulu la rupture. Il l'a. Une rupture de pure forme, qui ne changeait rien à la politique de renforcement du pouvoir de l'argent, mais une rupture de génération, une rupture culturelle. La banalisation du divorce a pris force d'État. On peut même s'en réjouir. Mais, il y a bien davantage dans ce non événement médiatisé à l'extrême : le donneur de leçons, le monarque-people a reçu un camouflet. Une large partie de son électorat conservateur n'appréciera ni cette manifeste perte d'autorité au sein même de sa famille ni l'affaiblissement de "l'institution du mariage" dont les autorités publiques ont en charge de la protection.

Cécilia María Sara Isabel Ciganer-Albéniz a rompu avec la rupture, en rompant avec le mensonge. Puisse-t-elle, à présent, pouvoir vivre dans l'authenticité. Mais la presse lui en donnera-t-elle le temps et la possibilité? Elle a joué avec un feu auquel on fera tout pour qu'elle se brûle.

samedi 13 octobre 2007

L'autoroute A104 sera au cœur du prochain mandat municipal

L'une le veut; l'autre l'accepte; les autres se taisent. La traversée de la commune d'Éragny par l'autoroute A104 sera au cœur du prochain mandat municipal. En plein Grenelle de l'environnement, alors qu'on découvre, enfin, que le développement du tout routier a été et devient une catastrophe planétaire, on discute pour savoir quels aménagements rendraient supportable ce qui, de toute façon ne l'est pas.

Muriel de Coster (une revenante dont on se demande comment elle a pu réunir autour d'elle y compris ceux qui la fustigeaient) qui se voit de nouveau maire, ne cache pas qu'elle soutiendrait ce que le député de la circonscription désire : prolonger la Francilienne, "qui se fera qu'on le veuille ou non" (Voir Le Parisien du 11-10-2007). Dominique Gillot (la maire sortante), qui admet le principe du prolongement, plaide pour une atténuation des nuisances, tant dans la réalisation du projet futur que pour l'aménagement de la RN184. Les autres, qui semblent incapables, actuellement, de penser une alternative à ce duel sans cesse recommencé, n'osent pas aller devant les médias pour dire leur double refus : celui de la personnalisation déplorable de l'enjeu municipal, d'une part, et surtout celui de l'inéluctabilité d'une autoroute prolongée au travers d'un tissu urbain dense entraînant un nouveau massacre de l'environnement local et régional, d'autre part.

Ceux qui n'acceptent pas ce faux dilemme entre le sûr et le possible, et qui disent non, en étant, simplement, en avance de quelques années sur ce que les contraintes écologiques amèneront à faire, de toute façon, oui, ces citoyens doivent se réveiller. Inutile de tenir, en haut lieu comme dans chaque ville, des discours généraux sur la réduction de l'effet de serre tout en continuant à faire comme avant, et sans même envisager cette pause, ce moratoire que craignent tant les technocrates (les autos-crates?), eux qui savent bien que, d'ici quelque temps, ce ne sera plus possible.

Verts ou pas, les écologistes ne peuvent laisser passer cet événement sans de nouveau réagir. Ils ont toute légitimité pour le faire. Ils n'ont pas démérité ayant été les seuls à parler clair pendant le débat public avorté sur l'A104. Qu'ils soient ou pas candidats à des élections, (municipales, cantonales ou régionales...), ils doivent se faire entendre sauf à ne plus exister.
Et non seulement sur un projet d'autoroute qui symbolise et condense toutes les divergences sur la conception de l'organisation de la vie publique, mais également sur tout ce qui rend le vivre ensemble plus écologique, mieux partagé, davantage écouté.

Si la démocratie, tellement malmenée partout, conserve encore son sens, ne restons pas spectateurs et, finalement, simples juges des conflits électoraux à venir! Entrons dans l'arêne pour que notre propre vie soit prise en considération et pas seulement des dossiers ou des intérêts personnels. Tous les citoyens ne peuvent être physiquement candidats sur une liste mais ils peuvent être tous candidats dans la définition d'une autre façon d'agir en politique, en
ne s'en remettant pas aux seuls élus présents ou à venir pour décider de leur propre sort!

jeudi 11 octobre 2007

De la pédophilie.

La pédophilie est un crime. Encore faut-il savoir clairement pourquoi. Il est impossible de penser une relation enfant/adulte sans violence, car domination il y aura toujours. S’il n’y a pas égalité entre partenaires sexuels, il n’y a pas échange sexuel, il y a rapt. Rapt, selon le Robert, est depuis des siècles, assimilable à viol.

Le viol, comme l’étymologie l’indique, est une violence et toute violence est à proscrire entre personnes humaines. En matière de sexualité, aussi bien entre adultes qu’entre adultes et enfants, entre hommes et femmes, comme entre hommes ou entre femmes, la violence est une destruction d’autrui que rien n’autorise, même le consentement de la victime.

Les moyens pour s’opposer à la violence pédophile sont multiples. Actuellement on privilégie l’empêchement. On ne prend pas assez en considération ce qui conduit à ces déviances. Bracelets électroniques, hôpitaux fermés, castration chimique, internements ne peuvent suffire à cerner le phénomène !

Imposer le sexe à un enfant est une monstruosité qui ne vient pas uniquement du vouloir propre d’un adulte ; c’est le passage à l’acte de quelqu’un qui a perdu les principaux repères de toute vie en société.

Deux points essentiels ne sont guère abordés : l’accompagnement ou le soin du pédophile, d’une part, la connaissance de ce qui engendre cette distorsion comportementale, d’autre part. On écrit beaucoup sur les pédophiles ; peu sur la pédophilie, parce que cela obligerait à regarder de près et la nature humaine et l’organisation de la vie des hommes en groupe.

Le pédophile viole-t-il la nature ou s’y soumet-il ? Y a-t-il une sexualité qui tourne vers l’enfant comme il en est une qui tourne vers des partenaires de même sexe ? Ce qui était condamné, voici quelques dizaines d’années, et l’est encore en certains pays, accompagné par les plus graves des sanctions, est admis facilement de nos jours. C’est l’homophobie qui peut conduire devant les tribunaux, et pas l’homosexualité.

Est-ce donc que, violence sexuelle mise à part (mais est-ce pensable !), on pourra, dans un certain temps, considérer, comme les Grecs de l'Antiquité, que le jeune éphèbe est un partenaire possible ? Il me semble que la question mérite examen. Je l’ai, pour ma part, tranchée mais je ne dispose pas des moyens d’imposer mon refus de toute relation sexuelle entre adultes et enfants, car il y faut bien plus que des principes moraux. Il s’agit d’appréhender une connaissance de notre humanité bien plus finement que nous n’avons fait jusqu’ici. J’ouvre donc ce débat sulfureux avec moi-même autant qu’avec les penseurs, ethnologues sociologues et philosophes. Il y va, je crois, de notre santé sociale.

mercredi 10 octobre 2007

La France réac.

La France a le gouvernement qu'elle voulait et qu'elle mérite.
La droite traditionnelle n'est d'ailleurs pas la seule à l'avoir voulu.
La gauche, par sa trahison et ses contradictions, l'a rendu possible.
Nicolas Sarkozy incarne cette évolution.
Car, contrairement à ce que beaucoup pensaient, il y a bien eu rupture.
Pas une rupture de fond, une rupture de style, de rythme et de formes...
La rupture que Sarkozy voulait : de génération et de dynamisme.

La France cynique l'emporte.
Rien ne vaut plus que le mérite, le succès et la réussite.
Même si ce doit être au détriment d'autrui.
Gagner, vaincre, l'emporter : la France-rugby fait un triomphe.
Écraser, bosseler, cogner : la gloire va au plus fort.
La douceur est médiocrité.
L'idéologie de la guerre s'avance sournoisement.

La France est engloutie sous les mensonges et les discours habiles.
Les médias sont le plus souvent aux ordres.
Entre la croissance, le 4.40 et les 40 années de cotisation retraite,
Il n'y a place, sur les écrans, que pour la mode filiforme et les polars sanglants.
Les images et les sons se juxtaposent, se croisent, se disloquent
et permettent notre décérébration.
Résister n'est plus seulement dire non, c'est fermer les yeux et les oreilles.

La France réac est à son zénith.
Tous les talents sont mis au service de la dissimulation.
Nous ne sortirons pas de cette mélasse sans violences.
Tragédie que nul ne peut espérer ni empêcher.
Mais il ne fallait pas entrer dans cette impasse.
Nous n'en sortirons pas en reculant mais en s'usant les ongles
(ou en se rompant les reins) pour franchir le mur qui nous bouche l'avenir.

mardi 9 octobre 2007

Je n'en suis plus...

De cet ensemble humain dont j'ai sous les yeux le spectacle quotidien, à coup sûr, je ne fais plus partie. Je n'en suis plus.

Non que j'ai cessé de me penser membre de la famille humaine, non pas que j'aie perdu le goût de vivre..., tout au contraire. Je suis d'un autre monde, d'une autre terre, d'une autre planète plus réels que ceux qui nous sont mis dans la tête en images et en mots. Le faux univers qu'on persiste à nous présenter comme le seul où nous puissions vivre ne m'intéresse plus.

Rien qu'aujourd'hui, j'ai vu des enfants rroms parmi les ordures et les rats, n'ayant d'autre raison de vivre que celle que leur procure le dynamisme vital de leur jeunesse. Leurs parents étant sans doute coupables d'être venus là, ils n'ont droit ni à l'école, ni à l'eau courante, ni aux toilettes, ni aux poubelles. Cela ne se passe pas dans les favelas d'Amérique latine mais à Bonneuil... en France! Le seul élu que j'ai rencontré m'a rappelé qu'il ne fallait pas confondre les soucis humanitaires et les nécessités politiques.

On se prépare, du reste, très bien à maîtriser les éventuelles révoltes des misérables. On vient de doter les polices municipales du pistolet électrique Taser (1). Cela ne tue pas souvent; ça blesse un peu; ça secoue très très fort; ça protège des méchants...

Dans un pays où l'on s'équipe de tels outils pour "maintenir l'ordre" sans que protestent les citoyens, je cesse d'être concerné. Je n'en suis plus. Je suis ailleurs car je veux jusqu'au terme de ma vie échapper au culte de la violence (fut-elle "légitime"), à l'enfermement dans le stress et le harcèlement, au cynisme banalisé. De ce monde de désespoir je fais mon deuil. J'ai faim de sourires.

Je préfère l'utopie qui offre un horizon au réalisme qui sacrifie les innocents.

(1) La décision est acquise : le pistolet à impulsion électrique Taser X-26 va équiper la police municipale. La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie compte l'annoncer lors d'une réunion avec l'Association des maires de France (AMF), qu'elle s'apprête à réunir vers le 11 octobre. Le décret du 24 mars 2000, qui excluait jusqu'ici de l'équipement des policiers municipaux le Taser, arme classée en 4e catégorie au même titre que le fusil à pompe, sera ainsi modifié.

LE MONDE | 04.10.07 |

dimanche 7 octobre 2007

Le rugby et l'opium du peuple

Les Néo-Zélandais sont, hier soir, redevenus les Blacks.
On les avait dépouillés de ce vocable pour se rassurer,
pour les réduire à ce qu'ils sont : de simples hommes.

La presse n'en titre pas moins, ce matin : les Bleus ont vaincu les Blacks...
Le bleu, couleur de la droite française, l'emporte, ainsi, sur le noir, couleur du mal absolu.
Les Blacks (devenus gris le temps d'un match!), ne pouvaient que pâlir à Cardiff...

Ils seront donc honnis dans leur pays!
Vindicte bien injuste!
En sport le droit de perdre ou de gagner n'était-il pas, jusqu'ici, une évidence...

Qui était dans les vestiaires, à la fin du match,
avec Fillon, Rachida Dati (?) et Laporte..., futur ministre?
L'homme qui gagne, bien sûr : Nicolas Sarkozi.

Car le message, subliminal, c'est : avec Sarkozi, la France gagne.
Subliminal : "message construit de manière à atteindre l'inconscient du consommateur".
Le consommateur, en l'occurence, c'est bel et bien le citoyen français.

Depuis des mois, on a envahi l'espace publicitaire avec le Mondial de rugby.
Jamais ce sport n'avait été porté si haut
On a mis l'argent qu'il fallait pour séduire l'opinion.

Le rugby, sport populaire, sport de lutte, sport amateur (sport d'amis)
laisse la place au rugby, sport de conquête, de force et de domination,
le sport professionnel l'emporte (sport du fric, demain du dopage...)

Je le constate, le rugby aussi,
le sport qui fut une activité fraternelle sur les stades,
est devenu une variante de l'opium du peuple.

mardi 2 octobre 2007

Le parti des Verts meurt, épuisé.

Depuis hier soir, 1er octobre, je sais qu'à moins d'un bien imprévisible miracle, il me sera impossible, en 2008, par simple honnêteté intellectuelle, de rester membre des Verts.

En renouvelant ma cotisation, en 2007, j'avais considéré que je ne pouvais, de moi-même, en dépit de graves divergences, me retirer du seul parti écologiste existant en France. Même si la formule "parti" me semblait promise à transformation voire à disparition, je ne regrettais ni le temps passé ni l'engagement que j'avais pris depuis une douzaine d'années.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je vais, ainsi qu'il m'était arrivé, une première fois, après plus de vingt années passées au parti socialiste, me détacher des Verts pour des raisons qui sont, de nouveau, celles pour lesquelles j'avais adhéré! Je m'étais, en effet, éloigné, en 1993, d'un parti dont je pressentais qu'il n'avait plus de socialiste que le nom. Je vais, en 2008, aller vivre ma citoyenneté sans parti après avoir constaté que l'écologie politique n'est plus portée par les Verts, dès lors qu'ils n'ont plus aucun message qui leur soit propre, en tout cas crédible et lisible pour les Français.

Tant qu'il s'agissait de débats d'idées, il m'était possible de tenir ma place au sein d'une organisation disparate, touffue, complexe, riche de sa diversité. Jamais je n'ai regretté ma présence aux journées d'été des Verts. À présent, il s'agit de tout autre chose : les militants Verts qui me sont géographiquement les plus proches, conscients de la maigreur de leurs effectifs et de la faiblesse de leur impact électoral, incapables d'autonomie, vont, dès le premier tour des municipales, sauf rare exception, s'associer au PS ou être absent dans les communes où ils ne comptent pas même un seul adhérent.

Même les trahisons spectaculaires et successives (la dernière étant, paraît-il, selon la presse de ce jour, la prochaine nomination au Conseil Constitutionnel, par le Président de la République, de Michel Charasse, sénateur PS), ne suffisent pas à empêcher les militants Verts de se laisser absorber par un partenaire qui ne veut d'eux que leur petit supplément de voix! Là où se prennent les décisions collectives, dans les communes, au Conseil municipal, les strapontins valent-ils mieux que l'absence de siège, le faire valoir permettant d'élever la voix vaut-il mieux que le silence? Cela reste à démontrer.

Tout est donc fini. J'assiste à un suicide politique. Les Verts se meurent. Au moment où la thématique écologique s'empare de la société, les Verts, impuissants, n'en peuvent tirer... parti. Il va donc falloir un autre outil pour donner aux citoyens les moyens d'affirmer une écologie sans complexe et osant occuper la place qui lui revient à distance de tous les productivismes, de la croissance sacralisée, bref du champ de la domination libérale.

Je ne vais pas partir. Je vais, comme Daniel Zimmermann, mon ami, le disait de sa sortie du parti communiste, "oublier" de reprendre ma cotisation. Mes solidarités locales et amicales sont désormais inopérantes en politique!

Je n'irai plus, dans l'immédiat, participer à aucune assemblée des Verts "officiels". J'y perd plus que mon temps; j'y perds mon énergie intellectuelle et ma créativité politique. Je m'y ennuie. Aucun enthousiasme ne s'y déclenche plus. Ce parti est, d'un coup, devenu vieux, plus vieux que je ne le suis psychologiquement moi-même. Le temps qui me reste à vivre ne peut plus être passé dans cette médiocrité et ce conformisme.

J'ai trop faim de politique pour me laisser enfermer dans l'une de ces deux impasses : ou bien être là où l'on ne sert à rien ou bien n'être là que pour servir de béquille à un PS de plus en plus boîteux. Car, de même qu'on voudrait réduire, désormais, en France, tout le débat politique dans le duel UMP-PS, on va vouloir, commune par commune, monter le chantage suivant : qui n'est pas avec moi est contre moi; si tu n'es pas à l'UMP tu n'es pas à droite; si tu ne soutiens pas le PS, tu n'es pas à gauche. Je ne tomberai pas dans ce piège même si, pour cela, je devais fermer les yeux sur les élections locales prochaines, là où je m'étais tant investi depuis 1977.

Car je pense que rien de neuf ne peut surgir de cette fausse alternative. Les générations nouvelles ne vont pas longtemps se satisfaire de ce jeu vieillot! La chance historique qu'offre le débat sur l'avenir planétaire et la conscientisation écologique des terriens va bousculer la donne. Les écologistes trahissent et se trahissent en n'étant pas d'abord et avant tout au cœur de cette quête d'une autre politique et d'une autre façon de la mener.

En résumé :
- Je reste chez les Verts probablement jusqu'aux municipales et m'exprimerai comme tel.
- Je ne participe cependant plus à la vie de ce parti à moins qu'il ne change d'orientation.
- J'écris et contribue à l'affirmation d'une politique "alterékolo" et populaire.
- Je m'associe à la recherche et à l'action citoyennes locales, antilibérales et hors parti.
- J'affiche un engagement écologique plus déterminé que jamais.

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