mardi 29 juillet 2014

La guerre sans fin

Quand une une guerre n'a plus de finalité, ou bien elle prend fin ou bien elle devient sans fin.

La guerre que mène l'État d'Israël contre ceux qui, selon lui, attentent à son existence, est une guerre sans fin.

Depuis 1948, la guerre entre Israéliens et Palestiniens est sans fin.

À l'origine, la fin du combat mené par les Juifs venus en Palestine était de conquérir un territoire pour y construire leur État. Les Palestiniens s'y opposèrent en vain.

Aujourd'hui, la fin du combat mené par les Juifs définitivement installés en Palestine est d'empêcher les Palestiniens de disposer d'un État qui pourrait menacer leur pérennité.

Les Juifs des années 1950 n'étaient pas majoritairement sous l'emprise de religieux et de nationalistes belliqueux. Ils bâtissaient Israël. Ils devenaient des Israéliens.

Les Israéliens du XXe siècle n'avaient pas pour fin de rassembler tous les Juifs de la Terre en Israël. Ils n'avaient pas pour fin d'empêcher les Arabes d'exister, y compris au sein du territoire devenu israélien. Ils pouvaient être désapprouvés mais pouvaient gagner l'estime des autres peuples.

En 2014, les citoyens d'Israël sont en passe de perdre l'estime de leurs frères en humanité. L'État d'Israël a, désormais, la force pour politique, uniquement la force, une force militaire avec laquelle il brave le monde entier qui ne peut ni ne veut l'affronter pour faire changer ses finalités.

Israël s'est résigné au conflit perpétuel. Il pense ne plus pouvoir modifier un environnement hostile. Il renonce à accepter l'existence d'un État palestinien qui pourrait constituer une menace fatale à moyen ou long terme.

Pour quoi la guerre, pourquoi la guerre, alors ? Pour annihiler toute velléité de voir un jour un État arabe autonome aux portes de Jérusalem ? La fin de la guerre permanente faite, quelle qu'en soit la forme, aux nationalistes arabes, conduirait, croit-on à Tel-Aviv, à la fin même d'Israël.

Quand il devient nécessaire, aux yeux des responsables politiques d'un État d'encercler, d'isoler, de contrôler, d'emprisonner en fait, un million de personnes estiméees hostiles a priori, et trop proches géographiquement pour pouvoir rester libres, alors on sombre dans l'absurde, l'hystérie et, finalement la violence totale. C'est ce qui se passe à Gaza.
 


Nul ne voit, en ce jour, comment sortir de cet engrenage de la violence guerrière. La résistance palestinienne ne fait qu'entretenir la preuve de l'existence d'une volonté politique opposée à celle d'Israël. Elle ne peut rien modifier à un rapport de forces déséquilibré. Quant à Israël, il s'est enfermé dans sa propre logique : seules nos armes nous protègent, quoi qu'on en pense à l'ONU et dans les pays où se multiplient les manifestations de désapprobation.

Qui osera dire que la paix n'est pas la non-guerre et que, tôt ou tard, on se lassera de tuer ?

Qui, quelle autorité religieuse va parler assez haut pour se faire entendre et dire qu'aucune religion ne peut motiver le recours à la violence sous peine d'entrer en contradiction avec elle-même et de mettre fin à toute possibilité de fraternité entre les hommes ?

Qui, quelle autorité politique va pouvoir peser sur les décisions de ceux qui ne croient qu'en eux-mêmes et saura opposer des fins crédibles à celles, insensées, dangereusement désespérées, des fauteurs de guerre ?

Qui, enfin, ne voit que la torche enflammée qui brûle au Moyen-orient peut mettre le feu à une large part de la planète ?

Il n'est aucune fin qui justifie que les premières victimes soient des enfants et qu'on écrase des familles désarmées sous les décombres de leurs maisons.


victime combat israel palestine mort


Il faut mettre fin à cette guerre parce qu'il n'y a plus de fins à cette guerre. Israël y perd son honneur et sa crédibilité politique ; la Palestine, en son entier, vit dans l'horreur et voit régresser son droit à l'existence politique.

Puisque, hélas, les citoyens du monde semblent, actuellement impuissants, usons, au moins, ce jour-ci, de la seule arme non-violente à notre disposition, constituée par les mots de la raison pour convaincre que l'intérêt des peuples concernés n'est pas dans le sang et les larmes mais dans la négociation et le respect de l'existence de chacun. Il n'est d'autre voie ouverte que celle de cette utopie.






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