samedi 26 décembre 2015

Noël est la fête de tous les petits


Noël est une double fête : une fête païenne et une fête chrétienne superposées.
La fête païenne est fête de la lumière, de son retour irréversible, de l'espérance des beaux jours.
La fête chrétienne est fête de l'enfant, pauvre, menacé, mais qui annonce le partage et la paix.

La société des riches nous a volé Noël deux fois.
Elle nous accable de publicité pour nous faire acheter.
Elle nous interdit la joie si l'on ne fait pas ripaille.

Nous fêtons mal Noël : ce ne peut être le triomphe de la surconsommation et de la goinfrerie.
Ce n'est pas la fête des cadeaux mais la fête du don.
Bref, ce n'est pas la fête du capitalisme mais celle de de la sobriété heureuse.

Noël reste Noël, même sans foie gras et sans huîtres.
Le « double réveillon » : les 25 et 31 décembre fait injure aux milliards de démunis.
Noël n'a besoin ni de sapins, ni d'alcools, ni de Père Noël.

L'esprit de Noël a été détourné.
Le Noël ancien, avec son émerveillement devant une seule et simple orange, valait tout autant.
Le Noël de toutes les époques, aura été la foi en la recherche d'un avenir meilleur.

Noël est une fête politique puisqu'il rappelle que même les pauvres ont droit au bonheur.
C'est la fête du feu qui réchauffe et nous éclaire.
C'est la fête des nouveaux départs vers un monde plus clément et plus solidaire.

Noël est la fête de l'accueil, et donc du refuge offert aux réfugiés.
Noël est jour d'une fraternité qui s'étend afin d'être portée en tous lieux.
Noël est plaisir d'être ensemble avec des réjouissances sans excès.

Noël, chaque année, nous renvoie, souvent en vain, à l'essentiel.
Il invite à l'illumination de la vie libre et simple et à ce que plus petit soit le premier servi.
Il est la rencontre de qui l'on aime déjà et de tous ceux que l'on à aimer aussi.

Bref, Noël n'est que secondairement dans la tradition et les paillettes.
Il est manifestation de la joie de vivre au plein sens du mot.
Il nous ouvre les yeux sur ce réel : rien n'équivaut au partage dans la justice.

Noël est une utopie qui réussit et qui peut durer si nous le voulons assez.
Ne nous trompons pas de Noël : ce n'est pas le Noël des marchands mais celui de l'enfance.
Cette enfance qui en nous perdure, tournée, dans le monde entier, vers un futur plus heureux.

Dans un monde d'horreurs, le désir de faire excès de plaisirs pour s'en venger se comprend.
Mais Noël brise cet engrenage de peurs et de fuite dans l'inconscience des satisfactions futiles.
La crèche est faite d'une paille qui vaut plus que l'or, l'encens et la myrrhe.

La galette des rois n'est qu'un jeu. Le 6 janvier, avec l'épiphanie, commence le carnaval.
Inutile de se cacher derrière un masque ou de se noyer dans la bière.
 Ouvrons grands les yeux : avec Noël commence le triomphe non des nantis mais des modestes.

Il n'est nulle autre espérance qui vaille, nulle autre lumière qui nous ensoleille.
Tout peut être résumé en Noël : contre toute apparence, l'amour l'emporte sur la mort.
Cela vaut bien une fête, mais à condition de garder l'esprit éveillé.

25 décembre 2015

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