mardi 22 janvier 2008

Crise boursière ou crise économico-écologique?

Et si la crise boursière ("sérieuse" dit, doctement, DSK) avait aussi, ou principalement, des causes écologiques?
Et si "la pire crise financière depuis la seconde guerre mondiale" (selon Georges Soros) n'en était qu'à ses débuts?
Et si "la probable récession aux États-Unis" n'expliquait pas tout?
Et si nous vivions "des temps intéressants" comme le reconnaît, sans enthousiasme, Jean-Claude Junker?
Et s'il s'agissait d'un "krach programmé" comme l'annonçait Olivier de Ducla (1) et pas seulement d'une "purge" ou d'une "correction brutale" comme le suggère Christine Lagarde, notre ministre des finances?
Et si, à force de vivre au-dessus de nos moyens, nous avions cassé la tirelire?
Et si commençait une époque où l'on ne pourra plus courir après la croissance?

Toutes ces questions émergent brutalement de l'océan d'indifférence et de résignation dans lequel nous plongeaient les médias toujours rassurants, toujours aux ordres de leurs financeurs...
À tout vouloir fonder sur l'état de l'économie étatsunienne, on finit par attrapper la grippe dès qu'ils toussent. Et il est des grippes mortelles...
L'Euro recule. Il vaut ce matin moins d' 1,45 dollar. Pour continuer à faire des affaires, mieux vaut calmer cette progression qui conduisait à une trop faible compétitivité face aux Étas-Unis. Mais en est-on encore là? "La croissance sera inéluctablement inférieure en zone euro", sous la barre des 2%, sans doute.
En Asie, deuxième journée de panique boursière, de Tokio à Singapour. En Australie on n'avait pas connu une telle dégringolade (-7,05%) depuis 1997. Bref, à la vitesse d'internet, le monde entier apprend que nous entrons dans une crise économique dont nous maîtrisons mal, -si l'on s'en tient à des explications techniques- et les causes, et les effets, et la suite. C'est une crise politique.
Le capitalisme se porte mal. Il s'alite. Il a si souvent guéri que nul ne songe à s'inquiéter exagérément. Pourtant, s'il se redresse, comme il est probable, car la planète ne peut s'effondrer d'un coup, il cessera d'être triomphant. Sa fragilité est révélée. Ne s'en étonneront que ceux qui confondent la monnaie et le granit.

(1) Olivier de Ducla, Le krach programmé, éditeur : Jean-Cyrille Godefroy (15 mai 2003).
Dès le début de la crise boursière, il avait annoncé en temps réel une terrible chute du CAC 40. Olivier de Ducla, HEC, a fait toute sa carrière comme analyste et courtier des marchés internationaux. Directeur des achats du groupe Lesieur, Il s’est ensuite spécialisé dans l’étude théorique et l’analyse technique des marchés, fondant sa propre société d’analyse, Ducla international. Il était le seul des spécialistes à se déclarer baissier lors de l’enquête annuelle du Figaro économie en janvier 2007. Il explique par quels mécanismes la déroute des indices boursiers dans le monde va entraîner, si on ne fait rien, si les égoïsmes de caste continuent de prévaloir, une crise économique sans précédent. Crise économique, mais aussi morale politique et sociale, car celle de 29 n’aura rien été en comparaison de ce qui nous attend. C’est toute une génération qui sera sacrifiée.

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