Avec 800.000 habitants pour Chypre et 400.000 pour Malte, les deux îles de Méditerranée, anciennes possessions britanniques, indépendantes depuis les années 1960, font figure de petits poucets. A Chypre, où mêmes les deux bases britanniques de Dhekelia et Episkopi-Akrotiri (255 km2) passent à l'euro, la dernière semaine a en outre été marquée par une ruée sur la nouvelle monnaie, entraînant d'importantes queues dans les banques de la capitale Nicosie. L'événement est hautement politique: c'est la véritable indépendance par rapport à la Grande Bretagne qui commence.
Le tourisme, secteur clé de l'économie de l'île -la troisième de Méditerranée par la taille-, attire de nombreux Européens qui n'auront plus à payer des frais de change. L'arrivée de l'euro est toutefois perçue avec inquiétude par les populations, qui craignent une hausse des prix, comme dans d'autres pays. Selon des sondages récents effectués pour l'UE, près de 70% des Chypriotes estiment que l'euro engendrera une hausse de l'inflation (actuellement de 3%).
Dans les deux cas, la monnaie "sortante" est plus "forte": un euro équivaut à 0,429300 lire, la monnaie de Malte depuis 1986, et 0,585274 livre chypriote. D'un point de vue pratique, à Chypre, les livres pourront être utilisées jusqu'à fin janvier. Mais, selon des analystes, elles auront majoritairement disparu de la circulation sous 15 jours. Lors de mon voyage à Nicosie, j'avais découvert un pays riche. Ces îles en Europe font désormais partie de notre ère de vie mais qu'en sera-t-il quand l'avion sera moins utilisé?
31 décembre 2007