lundi 15 septembre 2008

Qu'est-ce qu'un pape ?

Pierre, lui-même clé de voûte de l'Église, aurait reçu du Christ les clefs du Royaume.

Le pape, dit le dictionnaire Le Robert, est un nom exclusivement
masculin (papesse n'est qu'une légende) qui vient du latin papa et dont la trace remonterait à l'an 1050. Auparavant, bien sûr, il y eut des papes, mais on ne les nommait peut-être pas ainsi.

Curieux et contradictoire vocable ! Le pape (qui s'écrit sans majuscule)
est, dit encore le dictionnaire Le Robert, le chef dont l'autorité est indiscutée, le Chef suprême de l'Église catholique romaine (ou Souverain pontife, le pontifex maximus, du latin pontifex). Étymologiquement, chez les Romains le pontife était celui « qui fait le pont entre les dieux et les hommes ». Il est cependant d'autres papes en chrétienté : chez les Coptes et les Orthodoxes, en particulier.

Papa, le père, le mot le plus proche, du latin pappus (« aïeul ») est
le terme affectueux par lequel les enfants, même devenus adultes, désignent leur père. Autorité indiscutable et tendresse durable se côtoient ainsi, grâce au voisinage des mots, mais la réalité est plus sévère. L'aïeul est un grand-père et, en effet, le pape est rarement jeune. C'est l'ancêtre, celui qui vient avant : aux deux sens de l'expression, il précède dans le temps et dans la hiérarchie des personnalités. À 80 ans, Benoît XVI, 264e successeur de Simon-Pierre, incarne bien ce type de hiérarque, puissant et apparemment débonnaire.

Le pape est également le chef de l'état minuscule du Vatican. Son autorité
s'étend sur toute l'Église universelle. Autre et intéressante contradiction : le pape, qui est sans pouvoir ("combien a-t-il de divisions ?" demandait Staline !) dispose d'un pouvoir spirituel sans limites terrestres, incarné dans un territoire des plus limités. Son influence politique n'est pas négligeable (et Jean-Paul II le fit bien voir aux successeurs de Staline !).

Derrière cette description que tout le monde connaît, peut connaître ou
devrait connaître, se trouvent masquées de vraies questions mais sont écartées les réponses qui les accompagnent :

1 - Pourquoi le pape serait-il nécessairement un homme de sexe
masculin ? Parce que la tradition le veut ainsi? Parce que Pierre, supposé chef des apôtres était un homme ? Parce que l'autorité est un attribut masculin ? Toutes ces raisons deviennent fragiles au XXIe siècle, mais là n'est pas l'interrogation la plus redoutable.

2 - Pourquoi le pape est-il un chef, la tête de l 'Église ? L'évêque de
Rome est évêque parmi les évêques. Il est théologiquement discutable qu'il y ait entre eux une hiérarchie. Les patriarches orientaux le contestent du reste ? Le pape est un leader spirituel occidental, ce qui n'est guère compatible avec l'universalité affichée de l'Église catholique. Le prochain pape, qui pourrait bien n'être pas européen, sera confronté à cette contradiction.

3 - Pourquoi le pape-père, mieux appelé "le serviteur des serviteurs",
est-il désigné, comme le Dalaï Lama, par la locution traditionnelle suivante, aussi convenue qu'hypocrite : "Sa Sainteté" ! Aucun être humain n'est saint de son vivant sauf quand le peuple découvre quelqu'un, en général humble et pauvre, dont la vie exemplaire suscite la plus vive admiration. Le pape n'est donc pas un saint et les papes sanctifiés par l'Église ne sont pas nombreux. "Sa Sainteté" est un titre de respect (en abrégé S.S, ajoute encore Le Robert) qui est devenu totalement obsolète. Au passage, remarquons qu'Éminence (pour les Cardinaux) et Monseigneur (pour les simples évêques), toujours en usage, ne sont pas moins surannés. J'irai jusqu'à affirmer que nommer un prêtre : père est non seulement choquant mais probablement incompatible avec l'Évangile (Dieu seul est père y découvre-t-on).

4 - Le pape est chef d'État. La symbolique du pouvoir terrestre sur lequel s'appuie le pouvoir spirituel n'est pas sans poser de question. Que l'Église possède des terres où est installée son administration. Passe. Qu'elle soit une puissance, même réduite, avec soldats et étendard, n'a pas de signification religieuse. L'histoire dit assez que des papes, par le passé, se sont conduits comme des princes, voire des soudards. La contradiction, en fois de plus, avec le dénuement du Christ, et surtout son refus de se considérer comme roi, le "roi des Juifs", heurte ceux qui cherchent le sens profond de l'Évangile reposant sur la pauvreté et le rejet de la possession.

5 - Dans cette même logique de pouvoir, le pape reçoit les honneurs
militaires et devient le pair des chefs d'État. N'insistons pas : "celui qui prend l'épée périra par l'épée" rappelait Jésus. Le christianisme est fondé sur la non-violence et le pape ne peut que le rappeler sauf à échapper à ce qu'il dit être sa mission.

Il est donc deux papes en un seul : celui qui circule dans la cour des Grands et celui qui est témoin de l'égalité des hommes. Or, quel que soit le talent et l'agilité intellectuelle d'un "expert en humanité", comme disait Paul VI devant l'ONU, il est impossible d'incarner à la fois les deux types de papauté. Un pape pauvre, sans pouvoir et sans arme : voilà Pierre, inséparable de Paul, l'un des premiers penseurs de l'universel. Ce pape privé de tout, sauf de la force de l'esprit, crucifié la tête en bas, est le seul qui puisse contribuer à rendre le monde plus humain ou plus... divin, ce qui revient au même.

vendredi 12 septembre 2008

Afghanistan : le cri d'une mère


" Je suis la maman d’un jeune soldat envoyé en Afghanistan

Allons nous devoir apprendre à vivre comme des dizaines de familles américaines qui vivent dans la hantise de voir arriver deux hommes en uniformes devant leurs portes ?

Ce n’était que des enfants pour la plupart, ils n’étaient pas prêts à subir ‘’l’enfer’’ Afghan.

Je pensais que nous avions confié nos enfants à des gens ‘’capables’’ leurs stratégies militaires apprises dans leurs grandes écoles de guerre ne font pas le poids face à des ‘’chiens du désert’’ ayant pour la plupart le fusil sur l’épaule dés l’age de 5 ans.

Vous avez menti à nos enfants, nos maris, nos frères, nos pères, ce n’était pas une mission sécuritaire, mais une mission de guerre ‘’suicidaire’’ commandité par SARKOZY et son ami BUSH sous l’égide de l’OTAN.

Nous sommes d’accord pour que nos hommes défendent la France.

Quels sont nos vrais intérêts en AFGHANISTAN ?

Vous parlez de terrorisme – Encore une fois M. SARKOZY vous nous mentez.

Vos intérêts sont tout autres plutôt stratégique L’Afghanistan se trouvant aux portes de la Russie cela permet également la surveillance des réserves importantes de gisements de gaz et pétroles de la région.

Messieurs les généraux – les colonels, les officiers supérieurs où étiez-vous lors de l’embuscade ? à l’abri derrière vos bureaux à Kaboul ?

Elles sont belles vos tenues, mais ne sont-elles pas entachées du sang déversé par vos incompétences ? Votre bonne conscience est-elle toujours intacte ? Où est le patriotisme dans tout cela ?

Rendez-nous nos enfants, cessez de mentir, cessez de jouer les gendarmes pour l’OTAN, rendez l’honneur à nos soldats, à la France, nous ne sommes pas les gardes chiourmes pour le compte des Etats-Unis".

mardi 9 septembre 2008

Électrification légale

Onze communes attendaient le décret les autorisant à utiliser des pistolets à impulsion électrique à Hem (Nord), Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Le Raincy (Seine-Saint-Denis), Claye-Souilly, Émerainville (Seine-et-Marne), Étampes (Essonne), Dole (Jura), Orange (Vaucluse), Venelles (Bouches du Rhône) et Toulouse (Haute-Garonne). Des maires emmenés par Éric Raoult (UMP). Michelle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur leur avait promis d'aboutir à l'automne 2007. Elle a tenu parole.


C'est une micro peine de mort. On appelle ça aussi la létalité réduite. Cela peut tuer, mais rarement. En bonne santé, on en réchappe. On perd conscience, mais c'est une courte mort. En général, on se réveille...

Pour protéger la police des malfrats, rien de mieux que l'arme de dissuasion majeure : le Taser! Un beau joujou! Un chien qui veut mordre : pan! On l'étale. Un ivrogne pris de de violence : poum! On l'allonge. Un voleur menaçant : paf! On l'aligne. Un drogué qui brandit sa seringue! Vlan: on le calme! Etc.

Un "produit" merveilleux. L'entreprise Taser fait des produits juteux en protégeant les gardiens de la République : double succès. Les délinquants sont prévenus : les flics ont de quoi leur parler, même les flics municipaux.

S'ils n'ont jamais entendu parler de la chaise électrique, ils vont découvrir comment l'électricité fait rêgner l'ordre. Même plus besoin de condamnation en justice. Même pas nécessaire de détruire les cerveaux; il suffit d'une bonne décharge qui vous envoie faire un aller-retour au Paradis ou plutôt au Nirvana, dans le Royaume de l'inconscience. On se réveille menotté ou hospitalisé mais bien tranquille, secoué mais bien informé : si l'on ne veut pas aller refaire un tour au Purgatoire, il y a intérêt à ne plus importuner les anges gardiens.

Cela s'appelle, Monsieur, Madame, la civilisation moderne.

samedi 6 septembre 2008

Qui sont les barbares?

La peur des barbares
Chez Robert Laffont (sortie le 11 septembre 2008)

D'origine bulgare, historien, écrivain francophone, venu en France en 1963, Tzvetan Todorov avertit : les barbares ne sont pas nécessairement où l'on croit! La justification de la torture, au nom de la lutte contre le terrorisme, sur laquelle les alliés des USA ferment les yeux, détruit les fondements mêmes de la démocratie et transforme les démocrates en barbares.

On a toujours appelé, rappelle-t-il, terroristes, les ennemis des États. Les résistants pendant la Guerre 1939-1945, les nationalistes algériens, de 1954 à 1962, étaient désignés comme des terroristes. La guerre de l'ombre est une guerre. Qu'on la nomme "opérations de pacification" ou bien "restauration de l'ordre public", quand il s'agit d'un conflit entre une population et l'armée d'un État, on peut bien parler de terroristes, mais c'est de la guerre qu'il s'agit, avec tout son cortège d'atrocités barbares.

N'en déplaise au Minsitre de la Défense (on ne peut plus dire Ministre de la guerre), le soldat français exécuté "à l'arme blanche" par des combattants afghans, dont il resterait à vérifier qu'ils étaient tous Talibans, est une victime de la guerre et il a été victime de la barbarie. Les dizaines de femmes et d'enfants morts sous les bombes de l'armée US, dans leur village ont été aussi victimes de la barbarie. La guerre est barbare.

Qu'est-ce donc qu'un barbare? C'est celui qui vit au-delà de la civilisation. C'est aussi le "civilisé" qui supprime le barbare en usant des méthodes qu'il condamne et qu'emploie "l'autre"!

L'empire romain est tombé sous les coups des barbares. L'armée romaine, disciplinée, organisée, dirigée par des chefs expérimentés, n'était pas moins impitoyable que les "hordes barbares". Les jeux du cirque n'étaient pas moins cruels que les assassinats rituels au cœur des forêts où s'installaient les tribus barbares.

La barbarie est la chose du monde la mieux partagée. Elle n'épargne pas l'Occident et reste à prouver que l'occident n'a pas généré plus de barbarie que tous les peuples à la fois, auxquels il a été confrontés. Cornelius Castoriadis, "le titan de l'esprit" selon Edgar Morin, le créateur de Socialisme et Barbarie, dont les analyses ont été souvent confirmées par l'histoire contemporaine, a expliqué cela cent fois...

Ce qui est neuf, au XXIe siècle, c'est que les innombrables justifications de la barbarie et de la contre-barbarie, si elles tiennent lieu, pendant quelque temps, de politique internationale, finissent, à terme, par ne plus tromper personne. Sous l'habileté des mots se cachent de plus en plus mal les intérêts économiques. L'information circule trop vite, la communication est trop efficace pour que l'on puisse désormais tromper "tout le peuple tout le temps" (1) comme disait Lincoln.

Reste que le règne de la barbarie cynique ou masquée est le règne de l'atroce. Nous ne vivons plus auprès des barbares, mais au milieu d'eux et n'est pas le moins barbare, peut-être, celui qu'on tient pour un honnête homme et qui en présente toutes les apparences.

Le mensonge et la demi-vérité font le lit de la barbarie. Le barbare est toujours, pendant quelques moments, crédible, juste avant d'accomplir son forfait ou , au contraire après, pour dissimuler l'horreur au nom du réalisme politique.

l'important est de ne pas situer le barbare dans un camp. Il est partout.
L'essentiel est de ne pas taxer de terrorisme seulement ... les autres!
Todorov l'explique avec brio. Nous nous mettons en danger en cherchant le nécessaire ennemi héréditaire ou l'indispensable conflit de civilisation. La tentation de substituer l'islamisme au communisme est plus qu'absurde, puisqu'elle renforce ce à quoi on prétend s'opposer au nom de la civilisation.

La société démocratique capitaliste est entrée dans une contradiction dont elle ne sortira qu'à la condition de dissocier, de nouveau, politique et économie, ou, du moins, à condition de ne pas continuer de laisser accroire que tout est dit, que l'histoire est close et qu'il ne reste plus qu'à mettre en œuvre une organisation du monde qui n'a plus de concurrence.

Sinon, il faudra, comme en 405 après Jésus-Christ, que des Barbares viennent nous libérer de notre barbarie. Et peut-être que les Églises, ou ce qu'il en reste, comme après le cinquième siècle, passent aux barbares... pour sauver les principaux acquis de la civilisation.



(1) "On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps".
http://www.citationspolitiques.com/auteur.php3?id_auteur=219


mercredi 3 septembre 2008

Mots politiques, mots fétiches

Les mots, font mal les mots,
font les malheurs les mots...
Les mots sont bien des êtres vivants...
Guy Béart


Ce matin, 3 septembre, sur les ondes de France Inter, j'entends le journaliste Thomas Legrand parler de "La Guerre des mots" et citer ceux de ces mots dont les leaders politiques se disputent la propriété : travail, libéral(isme), identité nationale, intégration.


Travail
: Nicolas Sarkozy aurait récupéré, pour la droite, avec son "travailler plus pour gagner plus" ce mot dont Martine Aubry voulait réduire la durée hebdomadaire salariée à 35 heures. Au moment où se met en place le RSA, à la place du RMI, qui ne voit que le plein emploi est un mythe et que, non seulement il y aura toujours, dans toute société, des hommes et des femmes sans emploi, mais aussi des êtres humains ayant du travail une autre conception que celle du travail-marchandise qui s'achète ou se jette au gré du marché. Travail n'est pas un vocable de gauche ou de droite, c'est un mot sacralisé, polysémique, aussi confus que le mot croissance, et qui peut être le meilleur des moyens d'agir (ce qui construit l'humanité) ou le pire (ce qui exploite et détruit l'humanité).

Libéral : la récupération par Bertrand Delanoë de cet adjectif appartenant au discours anglo-saxon dit "de gauche" ne peut effacer ce que l'histoire politique enseigne en Europe : on ne donnera pas un tour social au mot libéral et encore moins à son dérivé systématisant libéralisme. Tout au plus en fera-t-on un rempart contre le dirigisme et le contrôle des mœurs! En France, Alain Madelin fut libéral avant Delanoë, ce qui ne l'empêcha pas de flirter avec la droite, dure aussi peu libérale que possible. Libéral n'est pas un vocable de gauche ou de droite, c'est un mot piège, liberticide à la vérité, parce qu'il se pare des atours de la révolution pour mieux s'emparer du droit d'imposer sa volonté, son pouvoir politique, et ses moyens économiques à la majorité des citoyens, plus dépendants donc plus faibles.

Identité nationale
: encore une locution à double face! Braudel en faisait l'un des repères pour la pensée qui n'avait rien de nationaliste! Jean-Marie le Pen en a fait lui aussi un repère, mais celui qui permet de d'accorder une "préférence" aux seuls Français de France! Brice Hortefeux en est, aujourd'hui, devenu, de fait, le ministre, récupérateur du symbole pour vider au profit de Sarkozy, le vivier électoral d'extrème droite. Identité nationale n'appartient ni à la droite ni à la gauche : c'est ce qui constitue le moyen de donner un nom à une population. L'ambiguïté, là, se déplace vers le mot nation qui, on le sait depuis Marcel Mauss, est soit un monstre auquel il faudrait accepter de sacrifier sa vie, sans discuter, soit le creuset culturel où s'élabore l'une des connaissances du monde.

Intégration
: il est curieux de constater comme les mots s'emboîtent! L'identité nationale est appelée à la rescousse pour contraindre ceux qui prétendraient vivre en France à s'intégrer. La liberté dont on peut jouir devient, alors, la liberté de travailler dans les conditions fixées (et encore...) par la législation nationale tout en "respectant" les habitudes sociales dominantes. Intégration, quoi qu'on dise et quoi qu'on ait écrit, n'a jamais perdu son double sens d'assimilation-insertion. La gauche comme la droite l'ont adopté pour tenter d'obtenir que l'étranger, ou bien se fonde dans la population du pays jusqu'à y devenir transparent et oublié, ou bien, au contraire, y soit utile et bien repérable en attendant un "retour au pays" volontaire ou contraint au terme du temps d'emploi.

La civilisation du travail, dans une société libérale, reposerait-elle sur des identités nationales (le phénomène n'existe pas qu'en France!) qu'on acquiert très difficilement, au terme d'un processus d'intégration, au cours duquel on devient un autre. Bien entendu, dans une société planétarisée, des résistances et des complexités mettent à mal l'ensemble de ces fausses évidences.

Je m'approche des ces mots autrement :
Le travail? Il est effectué, sur Terre, plus par ceux qui sont sans emploi ou qui s'emploient eux-mêmes, que par ceux qui sont employés, de bon ou mauvais gré.
La liberté? Elle consiste à ne pas être dominé par ceux qui disposent, eux, de la liberté de peser sur nos vies.
La nation? Elle est l'ensemble, non nécessairement territorialisé, des constituants d'un peuple que réunissent une histoire, une langue et des valeurs politiques.
L'intégration? Elle est l'entrée, lente, longue et volontaire, d'une personne et en général de sa famille dans un autre univers culturel où elles apportent et font adopter une partie de leurs propres savoirs et richesses.

Visiter le site : Les mots sont importants. http://lmsi.net/

mardi 2 septembre 2008

Dans la cigarette, il n'y a pas que le tabac qui tue

Emanuelle Beguinot, directrice du Comité national contre le tabagisme, relativise la portée des révélations qui suivent et rappelle que le polonium "n'est qu'un des 4 000 composés toxiques d'une cigarette". Soyez rassurés!

Le polonium 210 tue aussi.

Le polonium 210 doit sa toxicité à l'émission de particules alpha. Il existe trois formes de rayonnement radioactif : alpha, bêta et gamma. L'alpha correspond à un noyau helium. La radioactivité alpha est peu pénétrante. Une feuille de papier peut l'arrêter. Son rayon d'action est faible. Pour être empoisonné au polonium 210 il faut l'ingérer pour qu'il soit rapidement mortel. Dans ce cas il produit une détérioration rapide des tissus. Moins d'un gramme a été nécessaire pour Litvinenko.

Le polonium a été découvert en 1898 par Pierre et Marie Curie. C'est en hommage au pays d'origine de Marie, la Pologne, que les Curie lui donnèrent le nom de Polonium.

Il y a 25 isotopes (même nombre de protons mais nombre de neutrons différent) connus du polonium. Le plus courant est le polonium 210, Composé de 84 protons et 210 - 84 = 126 neutrons.


Vous fumez ? vous allez être content de lire ces lignes qui suivent…

Le polaniaum est un élément hautement radioactif et toxique qui n'est pas utilisé en médecine. C'est le premier élément radioactif découvert par Pierre et Marie Curie en 1898.

Le tabac et les cigarettes contiennent du polanium 210. Les fabricants de tabac le savaient depuis 40 ans, mais ils ne l'on pas retiré de leur produit et n'ont pas alerté la population.

Une enquête américaine révèlée dans un article qui devrait faire date est publiée dans l'American journal of public Healt.
(http://www.ajph.org/cgi/content/abstract/98/9/1643)

C'est cette substance radioactive qui serai responsable du cancer du poumon. Quelque microgrammes de polonium administrés à une personne suffisent à agir comme poison.

Alors, vous avez encore envie de fumer?

Source : http://francis02.unblog.fr/2008/08/28/polanium-210/
http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/08/28/du-polonium-du-tabac-et-un-secret-bien-garde_1089115_3244.html


lundi 1 septembre 2008

Folies et contradictions.

Alors, ça monte ou ça descend?

Dans l'hebdomadaire Le Point, aujourd'hui, on peut lire notamment : "François Fillon a déclaré que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France serait d'au moins 1% en 2008. "J'espère que ce sera un peu plus de 1%", a précisé le Premier ministre sur Europe 1.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a quant à elle assuré, sur France Culture, que la croissance serait positive cette année mais qu'il faudrait revoir en baisse les prévisions tant pour 2008 que pour 2009.

Le PIB de la France s'est contracté de 0,3% au deuxième trimestre après une croissance révisée à 0,4% au premier, ce qui, dans un contexte international difficile, rend impossible à atteindre l'objectif d'une croissance de 1,7-2,0% que le gouvernement avait retenu pour 2008.

Cette projection avait déjà été révisée en mars par rapport à une estimation antérieure de 2,0-2,5% sur laquelle était bâti le budget 2008. Les prévisions révisées seront communiquées au plus tard le 24 septembre à l'occasion de la présentation du projet de budget 2009.

"Nous réviserons à la baisse les prévisions de croissance", a renchéri Christine Lagarde, qui au début de l'été tablait encore sur un chiffre au bas de la fourchette de 1,7-2,0%.

Il n'est même pas acquis que la croissance atteigne 1% comme l'espère le Premier ministre. "Pour avoir 1%, il faut faire 0,2% au troisième et au quatrième trimestres, ce n'est pas spectaculaire mais on sent bien néanmoins, quand on regarde les données, que la situation est extrêmement fragile."

Le déficit public a atteint 2,7% du PIB en 2007 et nombre d'économistes le voient revenir, cette année, vers les 3%, limite fixée par le Pacte de stabilité de l'euro, alors que le gouvernement ambitionnait de le réduire à 2,5%. Le Pacte de stabilité autorise toutefois les États membres à sortir des clous en période de récession. Alors on y est ou on n'y est pas, en récession?

http://www.lepoint.fr/actualites-economie/francois-fillon-espere-une-croissance-de-plus-de-1-en-2008/916/0/270446

Premier enseignement : toutes les affirmations péremptoires des mois passés sont nulles et non avenues. La croissance que toute économie de marché poursuit n'atteindra peut-être pas les 1% fin 2008, en France!

Sur le site du même hebdomadaire Le Point, aujourd'hui, on informe que cours du baril de pétrole a chuté sous le seuil de 110 dollars, à Londres, et l'a frôlé à New York, après l'annonce d'un affaiblissement de l'ouragan Gustav qui menaçait les installations pétrolières du Golfe du Mexique

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Gustav aura été moins méchant que Katrina...

Depuis leur record à 147,50 dollars le baril, atteint le 11 juillet, les prix du pétrole ont perdu plus de 38 dollars. Considérée par les opérateurs comme un seuil de résistance important, la barre des 110 dollars n'avait pas été enfoncée depuis le 2 mai.

Faut-il y voir un retour vers la situation antérieure?

Au moment où l'on se réjouit de cette chute du prix du baril, toujours Le Point continue de publier une longue enquête, datée du 7 juillet, s'ouvrant sur le titre suivant : Plusieurs observateurs l'affirment : le prix du baril de pétrole pourrait dépasser dans les prochains mois les 200 dollars. lepoint.fr vous propose de découvrir comment cela changerait notre quotidien. Et de commencer par un article sur l'adaptation des agriculteurs à cette nouvelle donne!

"Imaginez des centrales nucléaires qui, au lieu de chauffer l'eau des rivières, serviraient à chauffer toute l'année des serres remplies de légumes et des usines à engrais (!). Ou encore des éleveurs bovins qui se mettraient à produire des céréales, qui se cotiseraient pour acheter un pressoir à plusieurs et fabriqueraient eux-mêmes l'huile de colza dont ils ont besoin pour faire tourner leurs machines et leurs tracteurs. Imaginez enfin des agriculteurs semant sans labour - comme dans le bon vieux temps ! - et des cultures produites avec deux fois moins d'engrais, selon le principe de la rotation des parcelles. Voilà à quoi pourrait ressembler l'agriculture française si le pétrole devait un jour - bientôt ? - dépasser la barre fatidique de 200 dollars le baril".

http://www.lepoint.fr/actualites-economie/si-le-baril-etait-a-200-dollars-les-agriculteurs-francais-s/916/0/258590


Les plateformes pétrolières plongent. Le pétrole surnage encore...

Deuxième enseignement : (passons sur le chauffage des serres avec l'électricité nucléaire...) En réalité, on ne sait ni quand, ni comment, le cours du pétrole va faire le yoyo, dans les mois à venir. Avec, en sus, la spéculation, plus personne n'y comprend rien. La première flambée des prix a été très brutale; si elle se calme, elle reste inéluctable; on ne retrouvera pas les prix de 2007; inutile de se réjouir : les causes du renchérissement du prix de l'énergie ne sont pas conjoncturelles.

Le pétrole cher menace le trafic aérien, titrait encore le Point

Le pétrole cher oblige à repenser la façon de se loger, détaille-t-il encore...
"De nombreux primoaccédants et ménages modestes se sont installés en deuxième couronne et zone rurbaine pour y trouver des loyers plus faibles et des surfaces plus importantes. Paradoxalement, ils voient ces économies annulées avec la hausse des prix du carburant nécessaire pour effectuer leurs trajets aller-retour quotidiens."

On pourrait multiplier les exemples des effets dévastateurs du déclin des ressources en énergie fossile et pas seulement du pétrole...

Folie donc que d'espérer en un retour de la croissance. Contradictions que ces annonces de la montée spectaculaire et du recul rapide du prix du baril de pétrole... La boussole économique est déréglée. Elle n'a jamais indiqué le bonheur terrestre, mais au moins indiquait elle une voie, fut-elle pénible et dangereuse. Cette fois, tous les discours creux des grands faiseurs de vérité se révèlent pour ce qu'ils sont : des mensonges gigantesques...

Et nous n'avons pas tout vu!

Troisième enseignement : ce n'est pas seulement le gouvernement français qui erre et les critiques des opposants sont un peu faciles! La crise de l'énergie et de l'alimentation est planétaire. L'humanité ne doit plus compter sur ses leaders pour se sauver du désastre, mais sur elle-même. Ce n'est pas si dramatique pour d'authentiques démocrates! À nous d'agir...

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