mercredi 22 septembre 2010

La désobéissance comme condition de la démocratie



La démocratie se porte mal. Elle est malade. Très malade. Les discours sont trahis par les actes. Les mots forment un filet dans lequel les citoyens se prennent et se retrouvent enfermés. Les responsables des organisations politiques font assaut de sincérité, mais elle est feinte. l'objectif réel est la conquête du pouvoir donc des moyens de dominer, quand ce n'est pas des moyens de s'enrichir.

L'époque sarkoziste aura eu l'immense avantage de rendre transparent le système dans lequel les professionnels de la politique se vautrent. C'est dans ce contexte que se trouve posée la question de la désobéissance politique.

"Désobéir pour le service public" est le titre d'un tout petit livre publié cet été 2010 ! Il pose la question de la responsabilité citoyenne. Obéir à un ordre injuste est une faute. Désobéir par simple volonté de se démarquer d'un pouvoir qu'on exècre, aussi ! Désobéir n'est un acte citoyen que s'il est fondé.

La désobéissance fondée exige non seulement un lourd travail permettant de justifier ce qu'il faut bien appeler une rebellion ! Il faut encore que ce soit sous le regard et avec l'accord, voire la participation de personnes de confiance, que s'engage ce qui va conduire à un conflit avec les autorités ! La désobéissance a un coût : la sanction, et ce n'est pas en cherchant à l'éviter qu'on peut saisir l'opinion de la justesse de sa cause.

Nombreux ont été, et depuis longtemps, les grands esprits qui ont refusé de s'associer à des lois, règlements ou décisions administratives qui leur semblaient inacceptables, que ce soit pour des raisons éthiques ou politiques. De Thoreau à Gandhi, de Martin Luther King aux insoumis de la guerre d'Algérie, les exemples ne manquent pas de personnes qui ont eu raison de s'interdire de suivre les ordres qui leur ont été donnés. A posteriori, cela est apparu évident, mais au moment des faits, les réactions du pouvoir ont été vives.



Quand un général français s'est opposé à la torture, il a été déposé et l'officier de la Bollardière est devenu, aux yeux de beaucoup... un traître ! L'engagement non-violent a été exemplaire mais il est resté exceptionnel.

Nous vivons un autre temps. Il s'agit de passer de l'exception à la banalité ! Oui, il est banal de désobéir dans une république où se prennent des décisions contraires à sa conscience. Voter puis laisser faire l'élu est une lâcheté. L'élu doit pouvoir compter sur le soutien ou la critique de ceux qui l'ont délégué non pour penser à leur place mais pour exécuter des décisions. l'exécutif est aux ordres du pays. S'il l'engage dans une voie fausse, périlleuse ou conduisant au pire, il doit pouvoir compter sur ce qui va pouvoir redresser l'erreur. cela ne se peut, entre deux élections que par une opposition décidée et pas seulement verbale. Liste à puces

La désobéissance, encore une fois responsable, réfléchie et fondée, fait partie du comportement du démocrate et constitue donc une condition impérative du maintien de la République sur ses fondements.


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