vendredi 30 janvier 2009

Le 29 janvier 2009 : de la grève au rêve.

Une date! La rue reparle!

Me voilà dans la rue
Sans tambour ni trompette
Ce n'est que le début
D'une grande tempête [...]

Sans présumer de la suite des événements, il n'est pas insensé de penser qu'une vraie rupture vient de s'effectuer. La confiance en le régime politique, toujours solidement installé, incarné par un seul homme, Nicolas Sarkozy (il l'a voulu ainsi!) est ruinée.

La rumeur qui montait des rangs des manifestants ne trompait pas. Le renvoi du "Casse toi, pauv' con!" vers son inventeur, la prétention de jeunes manifestants : "Ce soir on couche à l'Élysée", l'ironie multi forme conduisant à insister sue "la grève visible" que le président de la république ne voyait plus, tout indique que la grève était tournée contre le pouvoir.


Des syndicalistes s'efforceront d'expliquer que la grève n'était pas politique. Elle l'était! Je m'en suis rendu compte dès que je me suis aperçu que l'autocollant le plus utilisé, dans le dos, sur les chapeaux, sur les sacs de femmes, sur les poussettes d'enfants et, bien entendu partout apposés le long du parcours était ; "Rêve générale".



À y regarder de près, ce petit rectangle blanc, non signé, porteur de ce seul slogan, comprenait aussi, en très petits caractères, une courte mention : "Utopiste debout"! Ainsi s'expliquait le rêve! "Je rêvais d'un autre monde" disait une chanson. La peur et l'espoir mêlés, la montée de l'idée de grève générale (on n'y est pas encore tout à fait!) s'exprimaient là. C'est, en tout cas, ce que j'ai cru comprendre.



Il n'y avait, paraît-il, que deux à trois cent mille manifestants à Paris. Que...? En certains points proches de la place de la Bastille, avant que ne s'écoule le flot des cortèges, il était presque impossible d'avancer ou de reculer! La foule, compacte et sereine, bloquait tout, révélant une force et un danger?. La moindre panique eut pu engendrer un drame. Il faut revenir loin en arrière pour retrouver de telles sensations...

Le 29 janvier restera donc, dans les esprits, en dépit de tous les commentaires visant à limiter la portée de l'événement, le premier avertissement majeur, en cette période de "crise" économico-écologico-politique. On ne peut ni l'estimer décisif ni le considérer comme accidentel. C'est la montée d'un nouveau "non", ambigu et puissant. Non à des conditions de vie dégradées dans un pays qui a tout pour que l'on puisse y vivre sans misère et sans angoisse pour l'avenir. "Ni pauvres ni soumis" criaient de jeunes manifestants! On est loin de la sobriété assumée, mais on est loin aussi de la résignation.


Rentrons-nous dans l'histoire?

jeudi 29 janvier 2009

Quand Dany explique pourquoi on ne peut voter pour lui



Daniel Cohn-Bendit, dubitatif.

Face à Serge Latouche, parlant au nom des adeptes de la "décroissance " et Philippe Corcuff ayant déjà rejoint le parti anticapitaliste (NPA), Dany Cohn-Bendit, le 28 janvier au soir, sur FR3, a expliqué en quoi il s'éloignait de propositions trop radicales et pourquoi, sans être pro-capitaliste, il était favorable à l'économie de marché.

Tout devient clair. L'argumentation est, d'ailleurs, respectable. Toute pensée radicale conduit à la violence, pense-t-il, et ce qu'un chercheur peut dire, un homme politique en responsabilité, en prise sur la réalité, ne le peut pas. Voilà pour les décroissants. L'anticapitalisme est facile à proclamer; il est moins facile d'y substituer une économie qui ne soit pas une dictature d'État. Voilà pour les anticapitalistes.

Autrement dit, le passé est révolu et avec lui un socialisme qui fut dominé par les soviets et leur cortège d'abominations. L'avenir n'est pas au coup de dé incertain, mais à la construction patiente d'une société où régulation et autogestion limiteront les risques d'une économie de marché tentée par le libéralisme.

La faiblesse de cette argumentation se situe dans son pessimisme structurel. Les critiques de Cohn-Bendit ont eu beau jeu de lui faire observer qu'il avait vieilli. Ne pas lâcher la proie pour l'ombre ne signifie pas qu'on ne puisse rien faire d'autre qu'améliorer un système auquel on n'a pas encore su, ou pu, opposer une alternative crédible!

Il est décevant qu'un écologiste, d'une part, ne reconnaisse pas, avec Serge Latouche, que, même si rien ne vient encore le remplacer, le capitalisme est à bout de souffle parce qu'il a atteint des limites physiques infranchissables, et que, d'autre part, il ne sache rien répondre à Philippe Corcuff, si ce n'est : "et que proposes-tu, à la place?". Autrement dit, le libéral libertaire persiste et signe : la liberté des mœurs n'est pas incompatible avec la liberté des entreprises, pourvu qu'elles restent... raisonnables. Liberté, liberté, combien de crimes a-t-on commis en ton nom?


Serge Latouche et Philippe Corcuf

Dany déçoit d'autant plus qu'une partie de son discours séduit. Il est du nombre de ceux dont l'analyse est la plus fine et la plus ouverte: il voit bien, et expose bien, pourquoi les contraintes écologiques planétaires ne peuvent être évitées, mais il s'arrête en chemin, il ne veut pas que, suspendus au-dessus de l'inconnu, nous puissions nous lâcher des mains avant d'avoir touché des pieds! Avoir peur du gouffre et se laisser choir dedans ne lui convient pas.

Ce débat entre les réalistes et les utopistes est vieux de plusieurs années chez les écologistes. Il n'y a pas de choix politique sans risque. Où est le plus grand? Faut-il mieux rester dans la voiture qui va se précipiter dans le mur, avec la probabilité d'y laisser se fracasser la civilisation, ou vaut-il mieux sauter en route, avec de maigres chances d'en sortie sans casse? Tant que l'obstacle est encore un peu éloigné, on peut continuer à s'interroger, mais dès qu'on s'en trouve à courte distance, il faut soit se décider à rester dans le véhicule social et économique qui nous transporte soit tenter de s'en sortir, même si l'on se retrouve, alors, pour quelque temps, blessé et sans moyen de transport!

Choix cruel : la certitude d'échouer ou l'incertitude de réussir!

Des hommes mortels devraient accepter non de se sauver eux-mêmes mais de sauver l'espèce, non de limiter, si possible, les dégâts d'une économie prédatrice, mais de rechercher, au plus vite, des alternatives réelles, en effet radicales (parce qu'il va falloir changer de vie) et contre l'économie capitaliste ne reposant que sur les marchés (parce que le marché qui libère le pouvoir du plus fort ne peut qu'être intrinséquement injuste).

On peut, et c'est plutôt une pensée de conservateur, se dire : "un tien vaut mieux que deux tu l'auras" ou "après moi le déluge". Cela signifie : je garde mon acquis, mon bien, ma richesse, ce que j'ai déjà obtenu par mon travail; sauvons ensemble ce qui peut l'être mais ne nous jetons pas dans l'inconnu. Ce n'est pas indigne, mais c'est une logique de l'avoir.

On peut aussi, et c'est plutôt une pensée de novateur, se dire : "je ne cesse de perdre des chances" et "mes enfants sont sûrs de vivre moins bien que moi". Cela signifie : le discours sur le travail est mensonger; construisons une vie d'autonomie maximale; mieux vaut un avenir incertain que pas d'avenir du tout. C'est une logique de l'être, en tout cas du mieux être.

Entre l'espoir et la raison, la jeunesse choisira l'espoir, même imprudemment. Les écologistes, quel que soit leur âge, qui sont les seuls à offrir des perspectives de changement écononomique et social complètes, ne peuvent, à moins de se déjuger, qu'affirmer, avec Hervé Kempf : "pour sauver la planète, sortez du capitalisme". Dany Cohn-Bendit, le conteste et affirme, en quelque sorte : "ce serait bien, mais ce n'est pas possible". C'est un écolo social qui aura toutes raisons de faire accord avec les socialistes européens, lesquels ne veulent, pas plus que lui, d'une Europe politique autre que celle qui fonctionne aujourd'hui sur des bases économiques libérales.

Impossible donc de voter pour lui, en Ile de France, ou pour ses autres partenaires d'Euro-Écologie , le 7 juin 2009, lors des prochaines européennes. Dommage!


Les 7 circonscriptions sub-nationales, en France.

Les élections européennes de 2009 se dérouleront du 4 au 7 juin, dans les 27 États membres de l'Union européenne. Plus de 500 millions d'Européens seront ainsi représentés. Ce sera la septième élection européenne au suffrage universel direct. Si, comme c'est vraisemblable, c'est le traité de Nice qui s'applique à ce moment-là, le nombre de députés sera de 736 (dont 72 en France).

lundi 26 janvier 2009

Complicité objective.

Au Salon international de la Défense Eurosatory à Villepinte le 16 juin 2008 (Benoit Tessier/Reuters).

Malgré l’échec commercial du Rafale, le fleuron de l’aéronautique militaire française, malgré un léger tassement en 2007, le commerce de l’armement se porte bien et la France se maintient sur la 4ème marche du podium des marchands d’armes.

Avec 6% de parts de marchés en 2006, loin derrière les Américains (54%), elle vient juste après le Royaume-Uni (13%) et la Russie (9,5%), mais elle est désormais talonnée par Israël (5,3%).

Pour 2008, le gouvernement visait les 6 milliards d’euros de commandes (contre 5,66 milliards en 2007), dans un marché dopé par les renouvellements de programmes d’armement, sur fond de course à l’innovation, souligne le Rapport au Parlement sur le commerce des armes.

Au-delà de leurs "bienfaits" sur la balance commerciale française, les exportations restent cruciales pour le maintien de l’industrie nationale d’armement. Selon le rapport, quelque 50.000 emplois seraient directement liés aux ventes d’armes françaises à l’étranger. Elles permettent également de maintenir, pour les armées françaises, un bon niveau d’équipement… à moindre coût.

Un rapport de l’Union européenne indique que la France figure à la première place européenne des pays exportateurs d’armes vers Israël. Cela figure aussi dans le compte rendu des débats du Parlement français où une question posée le 26 février 2008 par le députée Jean-Jacques Candelier au gouvernement.

La France a émis 6 605 autorisations d’exportation d’armement en 2007, dont 112 à destination d’Israël. Ces autorisations d’exportation d’armement représentent, selon le Ministère français de la Défense, un montant de 126 millions d’euros (sur un montant total de 200 millions d’euros d’armes exportées par différents pays de l’Union européenne vers Israël en 2007), ce qui fait de la France le plus gros fournisseur européen d’armement en Israël...

Sources à consulter :
http://www.israelvalley.com/news/2008/10/25/20070/israel-france-le-top-5-des-vendeurs-d-armes-dans-le-monde-1-usa-2-gb-3-russie-4-france-5-israel
http://inventerre.canalblog.com/tag/ventes%20d%27armes
http://www.ambafrance-il.org/spip.php?article6266

dimanche 25 janvier 2009

Gaza encore : le conflit politique continue.

Depuis une semaine, il s'est passé beaucoup d'événements concernant la situation à Gaza.

Les armes se sont tues.
"Tsahal" (je n'utiliserai jamais plus cette dénomination personnalisant de l'armée israélienne) s'est retirée de Gaza.
L'étendue des désastres est révélée par la presse internationale.
Des souterrains utilisés pour sortir de Gaza vers l'Égypte sont réutilisés, réparés ou creusés selon l'état des lieux.
Le Hamas n'est pas politiquement abattu et la population de Gaza ne s'en est pas détaché.
Bush a quitté la scène politique ainsi que tous ses conseillers.
Les accusations de crimes de guerre se multiplient à l'encontre du gouvernement israélien.
L'Occident est de plus en plus nettement accusé de connivence avec Israël.
L'opinion internationale est très majoritairement hostile à la politique d'Ehud Olmert.
La guerre ne se gagne pas seulement par les armes : Israël l'a perdue politiquement.

Ces faits ne suffisent pas, hélas, à faire progresser la paix!
La non-guerre n'est pas la paix.
L'échec israélien va tendre dangereusement les relations avec Israël.
Il faut de plus en plus mobiliser l'opinion internationale.
La raison du plus fort ne doit plus être la meilleure!
Donner un territoire à un État palestinien peut seul conduire vers la paix
Notre pays reste le premier fournisseur d'armes européennes à Israël!
La guerre politique continue donc en France.
Ne la laissons pas s'envenimer en antisémitisme.
Soutenons les Juifs qui dénoncent Israël : leur voix porte plus loin que la nôtre.
Ne confondons pas justice et vengeance : ne pas laisser les crimes impunis, ce n'est pas s'en prendre aux Juifs de France et d'ailleurs; c'est faire condamner les décideurs d'un crime d'État.

gaza2

Un père à l’hôpital de Shifa, trois petits corps, tels des poupées mortes, lui font face, l’un d’eux est son fils. Le plus vieux n’avait que 4 ans. “Lèves-toi, lève toi…” implore-t-il !Lors de l’attaque un char israélien à percuté sa maison, tuant sur le coup sa femme, son fils et treize de ses parents.

samedi 17 janvier 2009

Définition d'un cessez-le-feu unilatéral.

Israël va interrompre son intervention militaire. Ce n'est ni de la générosité ni un retournement politique! Ce cessez-le-feu unilatéral a, aux yeux des Israéliens, un contenu précis :
1 - On ne négocie pas avec le Hamas, organisation terroriste.
2 - On a suffisamment montré qu'on était les plus forts.

3 - On va donc rester sur place et occuper le territoire le temps qu'on voudra.
4 - Il n'y aura plus de gouvernement du Hamas à Gaza.
5 - On ne gâchera pas la fête d'Obama, l'ami américain; on aura besoin de lui.
6 - On rejette toutes les interpositions envisagées.
7 - On rouvrira le feu à la première roquette lancée sur Israël.

8 - On a gagné la guerre : la communauté internationale n'a plus qu'à le reconnaître.

La réalité est toute autre :
1 - Le Hamas reste un interlocuteur de l'Égypte qui est au cœur du processus diplomatique.

2 - "Tsahal" ne pouvait être défaite, mais elle n'a pas éliminé toute résistance palestinienne.

3 - Le maintien d'une armée d'occupation est intenable dans la durée.
4 - Le renforcement du Hamas et l'affaiblissement de l'autorité palestinienne sont patents.

5 - Obama ne pourra, actuellement, se solidariser d'Israël, vue la réprobation mondiale apparue.

6 - L'ONU sera, tôt ou tard, impliquée dans le territoire de Gaza.

7 - Avant les lancers de roquettes, il y aura des violences suicidaires contre les occupants.

8 - Le rapport des forces militaires ne garantit pas un rapport de forces politiques favorable.


Bien davantage, ce cessez-le feu unilatéral est une reconnaissance de l'impossibilité de continuer à agir militairement dans le territoire palestinien et sous la réprobation internationale. Le prix payé par les Gazaouis est, certes, terrifiant, mais il s'ensuit qu'il n'y aura pas de pardon pour les Israéliens. L'Égypte affirme qu'Israël a été "ivre de puissance et de violence". Le ton s'est donc déjà durci. Nous entrons dans une période incertaine pendant laquelle Israël va devoir rendre des comptes et, ne pouvant s'y résigner, va commettre de nouvelles erreurs. Le cri "Israël assassin" hurlé à Paris signifie une rupture politique (et non confessionnelle!) avec un État dont nul ne contestait pourtant "l'existence et le droit à vivre en paix dans des frontières sûres et garanties". La seule issue serait la reconnaissance de l'État palestinien dans les mêmes conditions. Le gouvernement israélien, loin d'avoir atteint ses objectifs, a, de nouveau, comme au
Liban, dressé une très large partie de l'opinion planétaire contre lui. Si cela ne signifie pas avoir perdu la guerre, alors c'est qu'on s'aveugle. Au bout de soixante ans de conflit, Israël est rattrapé par l'histoire. Il peut s'installer à Gaza. Il devra en sortir sans gloire. Nul ne se réjouira de cette humiliation à venir. Que tous les Juifs du monde entier, et nous avec eux, mesurent l'ampleur du drame. À Gaza, Israël a commis l'irréparable. La presse, jusqu'ici interdite d'accès à Gaza, va venir le constater. Les citoyens d'Israël sauront vite qu'ils vont en subir les conséquences. Il est de l'intérêt de tous les peuples de la Terre d'arrêter cette confrontation historique entre Palestiniens et Israéliens et donc d'aider à l'émergence d'une paix qui ne se résume pas en un "cessez-le-feu unilatéral".

vendredi 16 janvier 2009

Nous sommes tous des Gazaouis.

http://thepilotwoman.files.wordpress.com/2008/08/break-the-siege-flyer.jpg

La guerre, bien sûr, prendra fin à Gaza, sous peu peut-être.
Ce ne sera pas la fin du cauchemar.
On retrouvera de nombreux cadavres sous les ruines.

On continuera de mourir faute d'eau potable.
On continuera de mourir des suites des blessures infligées.
On continuera de mourir des conséquences à long terme des armes employées!

Quelque chose s'est cassé.
L'enfermement des Israéliens dans leur satisfaction malsaine les a isolé.
Jamais plus Israël ne pourra être considéré comme avant.

Gaza devient le symbole de la lutte contre l'emprisonnement à ciel ouvert.
Gaza est devenu le symbole de la lutte de tous les pots de terre contre les pots de fer.
Gaza va devenir la nouvelle patrie de tous les citoyens du monde.

La mort a perdu la partie.
La force brutale n'a pas vaincu les Palestiniens.
Nous sommes tous des Gazaouis.


http://www.objectifs-kollectifs.org/gemme-la-resistance/image/g%E9n%E9ration%20palestine.JPG



jeudi 15 janvier 2009

Israël se condamne lui-même.



Il m'angoisse de ne trouver à Israël aucune excuse!

Il m'épouvante de penser qu'un soldat de Tsahal est le petit-fils d'un brûlé vivant d'Auschwitz!
Il m'effraie de constater l'impuissance des hommes pour arrêter les meurtres collectifs.

Je prétend que les terroristes sont ceux qui terrorisent et, actuellement, ils sont israéliens.
J'affirme que le gouvernement d'Israël cause un tort infini à son peuple.
Je hais toute doctrine qui fonde le droit à se défendre en rendant cents coups pour un.

Il m'irrite de voir renvoyés dos à dos une armée et ses victimes.
Il me heurte que mon pays, et d'autres, refusent tout contact avec une autorité élue.
Il me scandalise qu'on impute au Hamas la responsabilité principale de cette guerre.

Je n'admets pas qu'on puisse disposer de la vie d'un peuple incapable de fuir!
Je sais qu' « un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre ».
J'estime qu'en 2009 Israël vient de se condamner aux yeux du monde entier.

Il m'est insupportable que des hypocrites prennent la défense des plus puissants.
Il me blesse qu'antisémitisme et islamophobie ne soient pas vus comme relancés par la guerre,
Il me choque que la menace soit brandie pour pour faire taire des cris de protestation.

Je refuse une fin de conflit qui en engendrerait un autre tout aussi cruel.
J'attends d'Israël sa soumission à la volonté de l'ONU.
Je veux que la Palestine soit une terre où puissent vivre les Palestiniens.



mercredi 14 janvier 2009

La guerre pour le gaz à Gaza?

L'information qui suit est peu diffusée. J'en indique l'auteur et la source sur internet. Elle doit être connue. Elle peut éclairer l'intensité de l'activité militaire d'Israël. Elle ne justifie rien, au contraire, mais elle explique...

Guerre et gaz naturel : Invasion israélienne et gisements gaziers au large de Gaza

Par Michel Chossudovsky, Professeur en économie politique à l'université d'Ottawa, collaborateur régulier du Monde diplomatique, le 8 janvier 2009.

L'invasion militaire de la Bande de Gaza par les forces israéliennes, est en relation directe avec le contrôle et la possession de réserves stratégiques de gaz offshore. Il s'agit d'une guerre de conquête. Découvertes en 2000, d’immenses réserves de gaz gisent au large de la côte de Gaza.

Des droits d’exploitation gazière et pétrolière de 25 ans, signés en novembre 1999 avec l'Autorité Palestinienne (PA), ont été accordés à British Gas (BG Group) et à son partenaire d’Athènes, Consolidated Contractors International Company (CCC), propriété du Liban et de la famille Sabbagh Koury.

La licence de BG couvre la totalité de la zone maritime au large de Gaza, laquelle est contiguë à plusieurs installations gazières offshore israéliennes. (Voir la carte ci-dessous). Il convient de noter que 60 pour cent des réserves gazières le long de la côte de Gaza et d’Israël appartiennent à la Palestine.

BG Group a foré deux puits en 2000 : Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2. British Gas estime que les réserves sont de l'ordre de 1,4 billions de pieds cubes (plus de 39 milliards de m3), évaluées à environ 4 milliards de dollars. Ce sont les chiffres publiés par British Gas. La taille des réserves de gaz palestiniennes pourraient être bien plus importantes.



Qui est propriétaire des gisements gaziers

La question de la souveraineté sur les gisements gaziers de Gaza est cruciale. Du point de vue juridique, les réserves de gaz appartiennent à la Palestine. La mort de Yasser Arafat, l'élection du Hamas au gouvernement et la débâcle de l'Autorité Palestinienne ont permis à Israël d'établir un contrôle de facto sur les réserves de gaz offshore de Gaza. British Gas (BG Group) a eu à traiter avec le gouvernement de Tel-Aviv. De son côté, le gouvernement du Hamas a été court-circuité en ce qui concerne l'exploration et la reconnaissance des droits sur les gisements gaziers.

L'élection du Premier Ministre Ariel Sharon en 2001 fut un tournant majeur. La souveraineté de la Palestine sur les gisements de gaz offshore fut contestée à la Cour Suprême israélienne. Sharon déclara sans ambiguïté qu’« Israël n'achèterait jamais de gaz à la Palestine, » laissant entendre que les réserves gazières au large de Gaza appartiennent à Israël.

En 2003, Ariel Sharon opposa son veto à un premier accord, qui aurait permis à British Gas d’alimenter Israël en gaz naturel des réserves offshore de Gaza. (The Independent, 19 août 2003).

L'année suivante, en mai 2007, le Cabinet israélien a approuvé une proposition du Premier Ministre Ehud Olmert, « d'acheter du gaz à l'Autorité Palestinienne. » Le contrat proposé était de 4 milliards de dollars, avec des bénéfices de l'ordre de 2 milliards de dollars, dont un milliard pour les Palestiniens.

Toutefois, Tel-Aviv n'avait pas l'intention de partager les revenus avec la Palestine. Une équipe de négociateurs israéliens a été constituée par le Cabinet israélien pour arriver à un accord avec le BG Group en court-circuitant à la fois le gouvernement du Hamas et l'Autorité Palestinienne :

Les autorités de la défense israéliennes veulent que les Palestiniens soient payées en biens et en services, et insistent sur le fait qu’aucun argent ne doit aller au gouvernement contrôlé par le Hamas. (Ibid).

L'objectif était avant tout de rendre caduc le contrat signé en 1999 sous Yasser Arafat entre BG Group et l'Autorité Palestinienne.

L'intention d’Israël était d'empêcher que de possibles redevances soient payées aux Palestiniens. En décembre 2007, Le BG Group s’est a retiré des négociations avec Israël, et, en Janvier 2008, il a fermé son bureau en Israël. (site Internet de BG).

Le plan d'invasion à l’étude

Selon des sources militaires israéliennes, le projet d'invasion de Gaza dans le cadre de l'« Opération Cast Lead » a été mis en branle en juin 2008 :

Des sources dans le personnel de la défense ont déclaré que le Ministre de la Défense Ehud Barak a chargé les Forces de la Défense Israéliennes de se préparer à l'opération il y a plus de six mois [juin ou avant juin], bien qu’Israël ait commencé à négocier un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (Barak Ravid, Operation "Cast Lead": Israeli Air Force strike followed months of planning, 27 décembre 2008).

La décision d'accélérer les négociations avec British Gas (BG Group) coïncidait chronologiquement à la planification de l'invasion de Gaza, amorcée en juin. Il semblerait qu’Israël était soucieux de parvenir à une entente avec BG Group avant l'invasion, qui était déjà à un stade de préparation avancée.

Et qui plus est, ces négociations avec British Gas ont été conduites par le gouvernement Ehud Olmert qui savait que l’invasion militaire était à l’étude. Selon toute vraisemblance, un nouvel arrangement politico-territorial « d'après-guerre » a aussi été envisagée par le gouvernement israélien pour la Bande de Gaza.

En fait, les négociations entre British Gas et les responsables israéliens étaient en cours en octobre 2008, 2 à 3 mois avant le début des bombardements du 27 décembre.

En novembre 2008, le Ministère israélien des Finances et le Ministère chargé des Infrastructures Nationales ont ordonné à Israel Electric Corporation (IEC) d’engager des négociations avec British Gas, pour l'achat de gaz naturel provenant de la concession de BG au large de Gaza. (Globes, 13 novembre 2008).

Gaza et la géopolitique de l'énergie

L'occupation militaire de Gaza a pour but de transférer la souveraineté des gisements gaziers à Israël, en violation du droit international. À quoi pouvons-nous nous attendre suite à l'invasion ? Quelle est l'intention d'Israël en ce qui concerne le gaz naturel de la Palestine ? Un nouvel arrangement territorial, avec le stationnement de troupes israéliennes et/ou la présence de « forces de maintien de la paix » ? La militarisation de la totalité du littoral de Gaza, lequel est stratégique pour Israël ? La confiscation pure et simple des gisements gaziers palestiniens et la déclaration unilatérale de la souveraineté israélienne sur les zones maritimes de la bande de Gaza ? Si cela devait arriver, les gisements gaziers de Gaza seraient intégrées aux installations offshore d'Israël, qui sont adjacentes. (Voir la carte ci-dessus).

Original : www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11680
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info.

http://www.alterinfo.net/index.php?action=article&id_article=1174926


mardi 13 janvier 2009

Le plomb et le fer

La "main de fer" d'Israël se resserre sur Gaza, titre le Monde du 12 janvier. Après "le plomb durci" voici "la main de fer"!



"Alors que l'armée israélienne s'apprête à lancer la troisième phase de son offensive dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a affirmé, lundi 12 janvier, que son pays frapperait "d'une main de fer" aussi longtemps que les tirs de Qassams se poursuivront. "Nous voulons mettre fin à l'opération quand deux conditions seront remplies : la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas", a-t-il menacé lors d'une visite dans le sud d'Israël". /.../ Autant dire que la guerre prendra fin quand Israël le voudra...

"Israël justifie l'offensive par sa volonté de mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. Depuis le début de l'opération "plomb durci", plus de 660 de ces engins ont visé des localités du sud du pays. Dans la matinée de lundi, une vingtaine de roquettes et obus de mortier ont été lancées de l'enclave palestinienne sans faire de victime". /.../ N'est-il pas tombé sur Israël, plus de roquettes depuis l'intervention militaire israélienne qu'avant?

"Les plans militaires israéliens dans la bande de Gaza prévoient, entre autres scénarios, l'occupation de l'étroite bande de terre qui sépare le territoire palestinien de l'Egypte, connu sous le nom de couloir de Philadelphie. L'objectif : détruire les nombreux tunnels de contrebande qui permettent d'approvisionner la bande côtière". Et après? Ces tunnels approvisionnent les Gazaouis en armes, oui, et en vivres aussi...

Les questions qui se posent, à quelques jours de l'entrée en fonction de Barack Hussein Obama, sont, chaque jour, plus redoutables.

On défend l'indéfendable sans aucun scrupule : la justification de l'opération militaire est partout présente, notamment en France, et le fait que le marteau pilon broie la noix ne suffit pas à donner raison à la noix. Pourquoi cette tolérance?

Les États arabes de la région défendent mollement Gaza! À cela deux raisons : Israël a déjà montré qu'il est le plus fort; impossible de s'y frotter. Le Hamas est un partenaire gênant condamné comme "terroriste" par les puissances occidentales; impossible de s'en solidariser. Pourquoi cette lâcheté?

L'opposition a la guerre, en Europe, se heurte à une chappe de plomb et tombe dans un piège : ou bien tu dénonces Israël et tu es accusé d'antisémitisme, ou bien tu manifestes trop bruyamment ta désapprobation et l'on t'envoie la police. Résultat : la rage conduit à la haine et le risque de tomber dans l'antisémitisme devient bien réel. Pourquoi cette duplicité?

Il n'y a plus même de contestation religieuse, démocratique ou humanitaire de ce que les frappes israéliennes provoquent : la mort distribuée au hasard puisque les plus nombreuses victimes sont des civils et notamment des enfants et des femmes (les prétendues "lois de la guerre" sont violées, ouvertement); la force primant le droit, sans état d'âme (en bravant l'opinion internationale de plus en plus paralysée et muette); la rupture par Israël du symbole démocratique (dès lors, qu'avec l'approbation massive des Israéliens, aucune solution autre que l'emploi des armes les plus sophistiquées n'est désormais retenue). Pourquoi ce silence des "autorités morales"?

Même si le nombre des victimes n'est pas, au regard des crises traversées par l'humanité, considérable, la guerre de Gaza laissera des traces profondes dans l'histoire des hommes. Elle est la négation même de la possibilité d'agir pour la communauté internationale. La paix mondiale est donc fragilisée. Elle est la preuve que la compassion est absente des décisions politiques et que le sort particulier des humains que le hasard place au mauvais endroit ne compte plus. Il est donc inutile de parler de civilisation. Elle laissera sur Israël, les stigmates de l'infamie. Chacun de nous en sera durablement blessé, car, depuis la dernière guerre mondiale, les Juifs font partie de la vie de chacun de nous. Elle mettra, au cœur du monde arabe, un nouveau germe de ressentiment. L'indispensable cohabitation au Moyen-Orient en sera retardée pour longtemps. Elle afaiblit, enfin, sur le moyen terme, la politique israélienne qui va devoir affronter une réprobation universelle. L'avenir même de l'État d'Israël est remis en question, dans un contexte démographique, économique et politique qui ne lui sera plus longtemps favorable sans l'appui massif des USA!

Rien qui puisse réjouir les citoyens du monde, donc! Pire, les risques d'embrasement au Moyen-Orient croîtront au fur et à mesure qu'Israël se verra enfermé dans une impasse! Et pourtant, nous sommes interdits de désespoir! Le monde entier, en 2009, est suffisamment menacé poue que nous ne nous taisions pas. Prenons la parole. Exprimons-nous. Parlons et écrivons. Essayons de penser juste! Si, face aux forces matérielles, au plomb et au fer, les forces de l'esprit cèdent, nous n'aurions plus aucune raison de vivre!





lundi 12 janvier 2009

Le sionisme nourrit l'antisémitisme et inversement

On peut lire dans la presse du jour :

"4000 personnes selon la police, 20 000 selon les organisateurs, ont manifesté dans les rues de Marseille leur soutien à Israël dans leur offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza. Aux cris de «Hamas terroristes» et «civils, bouclier humain», le cortège, parti de la préfecture a remonté une des artères commerçantes de la ville.

Le défilé s'est achevé devant le Consulat d'Israël où des représentants de la communauté juive de Marseille et des élus de toutes tendances politiques de la région se sont exprimé, notamment le premier adjoint au maire de Marseille Roland Blum (UMP).

«Nous voulons dire à nos frères israéliens que nous sommes avec eux, que nous approuvons la réponse apportée aux agressions», a déclaré Isidore Aragonès, président du CRIF Paca qui appelait à la manifestation. «Nous souhaitons que les Palestiniens comprennent qu'Israël ne leur fait pas la guerre mais que nous faisons la guerre au Hamas qui est là pour détruire toute tentative de paix», a-t-il ajouté."
Le Parisien : http://www.leparisien.fr/politique/marseille-manifestation-de-soutien-a-israel-11-01-2009-369409.php

Et aussi :

" Les faits se sont déroulés un peu avant 22h30, dimanche soir, rue Emile Connay, à Saint-Denis. Un cocktail Molotov a été lancé contre une synagogue, provoquant un début d'incendie sur la façade d'un restaurant juif attenant, selon la préfecture et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme. /.../

«Ce que nous redoutions est arrivé», a déclaré Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, qui avait demandé mercredi au préfet d'interdire une manifestation de solidarité avec la population palestinienne organisée par la mairie (PCF), et qui a réuni jeudi une centaine de personnes. La manifestation «risque de provoquer des dérapages, inciter à la haine et au passage à l’acte antijuif», avaient estimé le Conseil des communautés juives (CCJ) de Seine-Saint-Denis et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme. «Nous mettons ce soir en cause l'activisme du maire», a ajouté Sammy Ghozlan, en demandant à nouveau au préfet d'interdire à l'avenir d'autres manifestations."
20 minutes : http://www.20minutes.fr/article/287711/France-Saint-Denis-Un-cocktail-Molotov-contre-une-synagogue.php

Ainsi, là, il serait légitime de soutenir la guerre et, là, il devrait être interdit de manifester contre la guerre! Les actes imbéciles et inadmissibles des agresseurs de synagogues (à Toulouse comme à Saint Denis) donnent l'occasion aux sionistes d'exiger qu'on fasse taire ceux qui dénoncent la politique de l'État d'Israël. Non seulement le sionisme nourrit l'antisémitisme mais l'antisémitisme renforce le sionisme. La boucle est bouclée.



Marcher pour soutenir l'action d'une armée qui loin de distinguer entre les Palestiniens et le Hamas, (tout simplement parce que le Hamas est constitué de Palestiniens!) a tué près d'un millier de personnes relève du fanatisme. Comment perdre de vue que la guerre faite à une population civile est un crime! mais s'en prendre aux signes extérieurs du judaïsme pour dénoncer la guerre, c'est se tromper d'adversaire et rendre crédible la thèse sioniste du complot contre le peuple juif.

Il est temps de dire à nos compatriotes de confession juive qu'ils mélangent leur foi et leurs opinions politiques! Ils doivent aussi mesurer les risques qu'ils font prendre aux Juifs du monde entier en approuvant une guerre cruelle, sans merci, et qu'Israël va perdre même s'il l'emporte militairement (comment ne l'emporterait-il pas : son armée est, de très loin, la plus forte?).

Il est temps de démontrer qu'on ne confond pas les criminels de guerre avec une race ou une religion. Une des plus grandes souffrances d'un homme vivant et conscient, en 2009, un mystère choquant, et à vrai dire incompréhensible, surgit en nos esprits en constatant que les petits enfants et arrière petits enfants de victimes de la Shoah cherchent leur salut et, disent-ils, la paix, dans la mort de civils coupables de vouloir vivre près d'eux, et chez eux. L'impasse est historique et le scandale anthropologique!


Un timbre allemand imprimé en 1988 à l'effigie de Hannah Arendt

La philosophe Hannah Arendt (1906-1975), qui fut un temps sioniste et qui finit par s'opposer au sionisme, l'a annoncé, dès 1945 : "Les sionistes, s’ils continuent à ignorer les peuples méditerranéens et ne se préoccupent que des grandes puissances éloignées, apparaîtront comme leurs instruments, les agents d’intérêts étrangers hostiles. Les Juifs qui connaissent leur propre histoire devraient réaliser qu’un tel état des choses conduira nécessairement à une nouvelle vague de haine des Juifs"(1). Nous y sommes.

(1) http://www.solidarites.ch/index.php?action=2&id=2971&num=109&db_version=2

dimanche 11 janvier 2009

Face à l'impuissance désespérante, la détermination.




On peut hurler dans le monde entier. Israël n'en a cure. Et frappe, toujours et encore, son armée, "Tsahal" puisqu'on la nomme ainsi (encore une fois quel est ce nom donné à une armée d'État qui n'est pas, en soi, meilleure et plus sacrée qu'une autre!). Les diplomates bafouillent. Les journalistes commentent sans pouvoir aller y voir. Barak Obama se tait. Le nombre de morts s'accroît (au-delà des 850 à ce jour). Le projet de frapper, avec des bombes perforantes, les installations militaires en Iran, aurait été communiqué à George W. Bush, qui s'y serait opposé. Israël s'enferme dans une logique de guerre totale.

Les manifestations importantes, dans de nombreuses villes, semblent ne pas produire plus d'effet que lors de l'entrée en guerre des USA, en Irak. On connaît la suite. La rage de l'impuissance s'empare des citoyens du monde, spectateurs d'une horreur qui n'est pas seulement celle de toute guerre, mais aussi celle à laquelle s'ajoutent la monstruosité du déséquilibre des forces et l'immense désastre frappant plus d'un million de personnes civiles sans défense, concentrées dans un territoire limité.

Israël se déconsidère, et perdra, sous peu, -oui il faut l'envisager-, si ne prend pas fin cette tragédie, bien plus que son honneur, toute sa raison d'être! Combien de temps faudra-t-il avant d'en arriver à pareille extrémité, et quel sera le coût final de cette plongée dans un inconnu qui ne peut qu'être négatif pour toute l'humanité! Car, n'en doutons pas, l'embrasement sera général, si l'on n'arrête pas vite le feu!

Est-ce que, appuyés sur l'opinion internationale, et la peur aidant, les États ne peuvent intervenir pour mettre fin à cette catastrophe dont Juifs et Arabes se seraient bien, les uns comme les autres, passés! C'est bien arrivé quand l'Égypte a subi le feu des Israéliens, des Français et des Anglais, sur le canal de Suez! Dans un conflit de cette nature, les belligérants se fanatisent : les plus faibles parce qu'ils désespèrent, les plus forts parce qu'ils s'exaspèrent de ne pas parvenir à leurs fins. Dans cet engrenage que rien ne vient bloquer, on passe, d'un cran à l'autre, vers toujours plus d'écrasements et d'irréversibilité! Jusqu'où allons-nous aller?

Il y a vraiment de quoi avoir peur, mais on ne bâtit rien dans la peur! Où aller et que faire, dans ces conditions? Rien d'autre que manifester, à très haute voix, son refus, sa révolte et sa désapprobation avec fermeté, et sans haine (car la haine sert toujours de justification à l'adversaire et augmente sa capacité de nuire).

Je le dis donc, calmement : je suis un adversaire d'Israël, pas son ennemi et je dénoncerai, sans relâche, ses erreurs et aujourd'hui ses crimes, tant que la paix ne sera pas installée (pas revenue, installée), c'est-à-dire tant que les Palestiniens n'auront pas obtenu la reconnaissance de leur droit à vivre chez eux dans leur État enfin incontesté. Cet engagement est sans retour.


samedi 10 janvier 2009

Les Palestiniens ont droit à la parole. Équilibrons l'information!

En dépit des appels internationaux au cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit ses attaques. Dans des tracts largués ce matin par l’aviation israélienne, l’armée avertit la population qu’elle s’apprête à lancer une "nouvelle phase dans la guerre contre la terreur’’. (France-info http://www.france-info.com/spip.php?article235679&theme=14&sous_theme=19)



Quinzième jour de guerre à Gaza.
Plus de 800 morts palestiniens dont plus du quart d'enfants et une centaine de femmes.
Plus de 3000 blessés, dont certains très gravement.
Où sont les terroristes?
Cette tuerie crée des milliers de partisans du Hamas!
L'État d'Israël va perdre une guerre politique décisive.
Tuerait-il tous les habitants de Gaza qu'il ne viendrait pas à bout des Palestiniens.

La presse, en France, très majoritairement favorable à Israël, trie l'information.
Ci-dessous des adresses utiles favorables aux Gazaouis.
On peut, certes, ne pas tout admettre de ce qu'on y trouve.
Mais les Palestiniens et leurs soutiens doivent pouvoir s'exprimer aussi!

http://www.urgence-gaza.com/
http://www.protection-palestine.org/
http://www.france-palestine.org/
http://www.info-palestine.net/
http://www.generation-palestine.org/gp/
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/AboutUs.aspx?language=fr


http://www.info-palestine.net/IMG/jpg/A4-425.jpg

Pour information, voici le texte de la Résolution du Conseil de sécurité, voté à l'unanimité (moins l'abstention des USA!). Même critiquable (il n'a même pas été soumis à l'avis du Hamas!), il est important. Israël, l'a rejeté, comme d'autres résolutions de l'ONU!

La résolution du conseil de sécurité

Voici les principaux points de la résolution adoptée jeudi soir à l'ONU sur un cessez-le feu à Gaza.

> Le Conseil «souligne l'urgence de et appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza.»

> Il «appelle à la fourniture sans obstructions et à la distribution sur tout le territoire de Gaza de l'aide humanitaire, comprenant nourriture, carburant et soins médicaux.»

> «Salue les initiatives visant à créer et ouvrir des corridors humanitaires et d'autres mécanismes pour la fourniture durable de l'aide humanitaire.»

> «Appelle les États membres à soutenir les efforts internationaux pour améliorer la situation humanitaire et économique à Gaza.»

> «Condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme.»

> «Appelle les États membres à intensifier les efforts pour fournir des arrangements et des garanties à Gaza afin de maintenir un cessez-le-feu et un calme durables, y compris pour empêcher la contrebande illicite d'armes et de munitions et pour assurer la réouverture des points de passage (vers Gaza).»

> «Salue l'initiative égyptienne (la proposition en trois points présentée mardi par le président égyptien Hosni Moubarak, NDLR) et les autres efforts régionaux et internationaux en cours.»

> «Encourage des mesures tangibles vers une réconciliation interpalestinienne.»

> «Appelle à des efforts renouvelés et urgents des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale basée sur la vision d'une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte-à-côte en paix, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.»

Agence France-Presse


jeudi 8 janvier 2009

Perfidie

Dans son blog, publié sur le site de l'hebdomadaire Le Point, Bernard-Henri Lévi écrit : "Aucun gouvernement au monde, aucun autre pays que cet Israël vilipendé, traîné dans la boue, diabolisé, ne tolérerait de voir des milliers d’obus tomber, pendant des années, sur ses villes : le plus remarquable dans l’affaire, le vrai sujet d’étonnement, ce n’est pas la « brutalité » d’Israël-, c’est, à la lettre, sa longue retenue."

gaza76

La "retenue" d'israël vient de faire plus de 700 morts et des milliers de blessés. La mauvaise foi de ceux qui ne peuvent supporter l'idée que le gouvernement d'Israël ait tort atteint des sommets. La sophistication des plaidoyers qui s'empilent dans la presse, et notamment la presse française, ne peut rien contre des faits qui, hélas, car ils sont chargés de sang, plaident mieux que les mots!

Même François Fillon vient de qualifier d' "
intolérable" la "situation humanitaire" à Gaza (2).

Dans une tribune intitulée "Une guerre inutile" publiée jeudi par le Washington post,
Jimmy Carter s'appuie sur ses nombreuses visites au Proche-Orient pour dénoncer la situation à Gaza. "Je sais, par mon engagement personnel, que l'invasion destructrice de Gaza par Israël aurait aisément pu être évitée", écrit l'ancien président démocrate.(3)

"
Une fois de plus, je voudrais redire que l'option militaire n'est pas une solution et que la violence, d'où qu'elle provienne et quelque forme qu'elle prenne, doit être condamnée fermement", lance Benoît XVI dans son discours annuel au corps diplomatique accrédité auprès du Vatican.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon condamne l'attaque israélienne contre un convoi de l'ONU qui a fait au moins un mort.

Toutes ces prises de position relèvent sans doute de complices des terroristes! Il faut lire le condensé d'arguments ou d'arguties aussi habiles que malhonnêtes contenus dans l'article de Bernard-Henri Lévi. (1) Perfidie!


Quand on n'a pas affaire à des contre-vérités bien ajustées, on rencontre parfois pire : dans Le Monde de ce jour on titre, fielleusement, un article sur les lancements de roquettes depuis le Liban, par une phrase d'Élisabeth Picard, spécialiste du Liban, professeur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence et à l'université Saint-Joseph à Beyrouth, : "une manipulation du Hezbollah n'est pas à exclure". Est-ce le Hezbollah qui manipule ou est-il manipulé? Qui manipule qui? Que celui qui peut comprendre comprenne. Ce n'est pas dit avec précision. Le sous entendu n'en est pas moins éloquent : les alliés objectifs du Hamas peuvent, tout en se défendant d'agir contre Israël, faire agir des partenaires palestiniens révoltés afin qu'un second front prenne à revers les Israéliens. C'est ignorer la capacité de riposte d'Israël, mais l'idée souterraine chemine : ce sont les Arabes qui font la guerre; les Israéliens ne font que se défendre. Perfidie.


Raymond Gravel, journaliste canadien, remet les montres à l'heure dans un article de Canoé.ca (4): "Depuis quand a-t-on le droit d'utiliser une force démesurée et disproportionnée pour se défendre ? L'agression israélienne à Gaza est comparable à la destruction d'un immeuble à logements de 20 étages à Montréal, où se terrerait un terroriste. Comme on ne sait pas dans quel appartement il se cache, on fait exploser tout l'immeuble entraînant la mort de 500 personnes, dont une centaine de femmes et d'enfants. Justifier une telle agression est immoral et criminel. Qu'on soit chrétien, juif ou musulman, et que le Dieu auquel on croit cautionne une telle violence, il vaudrait mieux abandonner son Dieu, car ce Dieu-là serait dangereux".

Oui, quiconque encourage celui qui use d'armes surpuissantes pour obtenir raison de son ennemi est lui-même un criminel. Toute justification de la mort donnée dans ces conditions est une odieuse perfidie.

(1) http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/liberer-les-palestiniens-du-hamas/989/0/305272
(2) http://www.lepoint.fr/actualites-monde/israel-en-alerte-a-la-frontiere-avec-le-liban-apres-des-tirs-de/924/0/304902
(3) http://media.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/01/07/AR2009010702645.html?hpid=opinionsbox1
(4) http://www2.canoe.com/infos/chroniques/raymondgravel/archives/2009/01/20090108-104800.html



mercredi 7 janvier 2009

Les Gazaoui sont seuls au monde

Israël et le Hamas étudient une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et soutenue par l'Europe et les Etats-Unis, au douzième jour de l'offensive lancée par Tsahal dans le territoire palestinien. Parallèlement, l'armée israélienne envisage un arrêt de ses opérations militaires trois heures par jour dans le secteur de Gaza-ville afin de permettre l'acheminement d'une aide humanitaire à travers un couloir qu'elle met en place. (Reuters/Baz Ratner)



Nous sommes en pleine hypocrisie diplomatique! Pierre Haski dans Rue 89 (1) expose clairement pourquoi un million et demi de Gazaouis sont pris dans une nasse, abandonnés, et livrés aux tirs de Tsahal sans possibilité réelle de se défendre, car la conjonction des intérêts politiques antipalestiniens donne du temps à l'armée israélienne.


Notre impuissance est terrifiante : que nul État, ni aucune organisation internationale, ne puissent se mettre en travers de cette offensive meurtrière et d'autant plus désastreux que la force de feu est ultra moderne et conduite par une hiérarchie impitoyable.

Les roquettes qui tombent sur Israël sont des piqures de mouches comparées à ce qui pleut sur les civils de Gaza. On ne peut renvoyer dos à dos le Hamas et le gouvernement israélien pour la simple et unique raison que les capacités de nuire de l'un et de l'autre se situent dans un rapport de un à mille. Le dénombrement des morts le prouve assez! Affreuse comptabilité.

Le risque pour l'occident est immense. La haine de l'occident dont parle Jean Ziegler dans son dernier livre va se trouver de nouveau renforcée! Le veto des USA de Bush ( qui nuit toujours à l'ONU), le cynisme de Moubarak (qui laisse Israël faire le "sale boulot" face à des proches des frères musulmans,) l'hypocrisie de Sarkozy et Kouchner (qui font semblant d'appeler à la paix sans se désolidariser d'Israël), toutes ces pitoyables et inefficaces agitations, vont finir par coûter très cher aux pays dits démocratiques qui ne savent rien faire d'autre que de danser un "ballet diplomatique" ridicule et méprisable.

Il se trouve, en Australie, apprend-on, des hommes qui s'affirment juifs et condamnent violemment l'intervention d'Israël (2). Non seulement ils font honneur à la liberté de pensée existant encore dans des communautés judaïques mais ils sont de ceux qui peuvent sauver encore l'image d'une population qui n'est donc pas, dans son ensemble, solidaire de ces meurtres collectifs perpétrés par Tsahal. Ce n'est malheureusement pas le cas en France où l'on n'entend pas la voix des Français de confession judaïque en appelant à La paix maintenant (3). La lutte contre l'antisémitisme en dépend pourtant!

Hurlons notre refus de ces monstruosités par lesquelles l'État d'Israël se ruine définitivement face à l'histoire! Oui, les seuls amis d'Israël sont, actuellement, ceux qui s'opposent à sa folie meurtrière où il va perdre toute son âme. Soutenons les Français de l'Union juive française pour la paix (UJFP) qui dénoncent l'agression de Gaza (4).



(1) http://www.rue89.com/print/82392
(2) http://french.irib.ir/index.php?option=com_content&task=view&id=17233&Itemid=9
(2) http://www.lapaixmaintenant.org/
(3) http://www.ujfp.org/

mardi 6 janvier 2009

À Gaza, on tue à court et à long terme...

Je retiens une large part de la publication, sur le site de L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire du texte condamnant l'usage criminel par Israël des bombes "GBU-39". Pourtant je récuse l'emploi du mot génocide même si l'emploi de ces armes produira des morts affreuses d'ici de nombreuses années encore. Un génocide est l'éradication par la volonté d'un un État d'un peuple tout entier. Ceci précisé, j'estime que recourir à de telles armes est un crime de guerre qui aggrave l'erreur historique des dirigeants israéliens. Il faut le faire connaître car la presse n'en dit rien.


Parallèlement à l’offensive terrestre. À Gaza, la guerre à l’Uranium Appauvri a commencé avec les bombes "GBU-39" fournies par les Etats-Unis.

L’armée israélienne (Tsahal) a lancé le 3 janvier son offensive terrestre contre Gaza - contre le Hamas et son "jihad", selon le gouvernement israélien. La presse, les médias internationaux se focalisent sur l’événement, qui suscite l’indignation ou l’inquiétude de l’opinion mondiale.

Celles-ci seront encore plus grandes lorsque se révélera le drame qui a commencé le 27 décembre dernier avec les premiers bombardements israéliens sur Gaza et qui se poursuit de façon invisible, avec l’emploi par l’aviation israélienne de bombes "GBU-39" - une "arme intelligente" issue du "génie militaire" américain.

Les caractéristiques de l’engin :



Contrairement à une bombe "gravitationnelle" qui tombe par son propre poids, ce qui exige une estimation précise de l’altitude, la distance et la position de l’avion par rapport à la cible, la "bombe intelligente GBU-39" est un missile autopropulsé capable d’atteindre par ses propres moyens et avec une incroyable précision une cible située jusqu’à 60 miles nautiques (110 km) en avant et 40 miles (75 km) à droite ou à gauche de l’avion au moment du largage. Apte à voler par tous les temps, le missile peut même décrire un cercle et frapper une cible fixe située derrière l’avion. Il est guidé vers sa cible par un système embarqué de positionnement par GPS et de calcul de trajectoire. Ce système est préprogrammé mais peut être reprogrammé à tout moment et à distance, à partir des installations au sol.


Répondant à un appel d’offres lancé deux ans plus tôt, la firme Boeing a été retenue en août 2003, après une sévère compétition avec Rayteon, pour développer cette "bombe de faible diamètre" (SDB-Small Diameter Bomb).

La SDB-1 ou GBU-39 a reçu sa certification en septembre 2005, sa production en série a débuté en avril 2006, et les premiers exemplaires ont été livrés à l’US Air Force début septembre 2006, en avance sur le calendrier et à un coût moins élevé que prévu (avec un amortissement des recherches sur une commande finale espérée de 24 000 unités). A cette occasion, le Maj. Gen. Jeffrey Riemer, responsable de la coordination du programme entre les différents laboratoires et fournisseurs civils et militaires, déclarait : "Nous sommes enthousiasmés (excited) par le déploiement de cette arme, la SDB-1, qui vient s’ajouter aux diverses options léthales du F-15E (Strike Eagle) dans la guerre contre le terrorisme." D’après lui, sa marge d’erreur à l’arrivée ne dépassait pas 1,20 m.

La SDB-1 ou GBU-39/B est un tube long de 1,80 m environ et de 19 cm de diamètre. Une fois lancé, il déploie des ailerons arrière et latéraux qui stabilisent sa trajectoire. Il pèse 130 kg, dont 93 kg pour la tête explosive.


Le F-15E peut en emporter 4 sous son fuselage, avec un attelage BRU-61 d’un poids total en charge de 664 kg, au lieu d’un seul missile ordinairement beaucoup plus lourd. Le lancement de chaque missile est pneumatique et non par mise à feu d’une cartouche explosive, ce qui supprime l’entretien courant, facilite la manutention, et accélère le rechargement de l’avion au retour d’une mission. Celui-ci peut donc effectuer des frappes multiples et des rotations accélérées.


La précision, la fiabilité et la charge explosive limitée de la GBU-39, donc aussi sa moindre "léthalité" (ou capacité meurtrière), réduisent fortement les risques de "dommages collatéraux". Ce qui permet des emplois interdits jusque-là : contre des combattants ennemis situés à proximité immédiate de "troupes amies"... ou au milieu d’une population civile amie, neutre ou ennemie, que l’on est censé épargner d’après les "lois de la guerre" et le droit international. L’idéal, en somme, pour la guerre "anti-guérilla" ou "anti-terroriste"...

Dès le 5 octobre 2006, un mois après leur livraison aux Etats-Unis, deux avions F-15E "Strike Eagles" appartenant à la 494e Escadrille de Combat déployée en Asie du Sud-Est, en utilisaient des exemplaires pour la première fois contre des cibles réelles, en soutien aux troupes terrestres agissant en Irak.

La SDB-1 présente une autre caractéristique que la fiche technique de Boeing et la presse israélienne se gardent de préciser. En effet, sur les 93 kg attribués par Boeing à la tête (warhead), 23 sont dus à l’explosif proprement dit, de haute performance. Le reste, soit une cinquantaine de kilos, n’est autre que de l’Uranium Appauvri. Celui-ci présente un avantage supplémentaire : sa haute capacité de pénétration. Il permet à la GBU-39 de percer au moins 90 cm de béton armé (ou plusieurs mètres de terre) avant d’exploser.

Outre son prix "réduit" (de l’ordre de 100 000 dollars pièce - tout est relatif...), l’ensemble de ses caractéristiques faisaient de la GBU-39, version SDB1, l’arme idéale pour l’offensive israélienne contre Gaza. Sa précision permettait d’atteindre des cibles fixes prédéfinies, tout en réduisant les "dommages collatéraux" dans la population civile (de surcroît avertie par tracts ou par téléphone mobile d’évacuer au plus vite les cibles, c’est-à-dire les maisons ou les sites liés au Hamas, à la fabrication, au stockage ou au lancement de roquettes Qassam contre le sud d’Israël). Ce qui limite aussi les risques, politique et diplomatique, d’être accusé de perpétrer des massacres et des crimes de guerre. Par ailleurs, la capacité de pénétration de la GBU-39 permettait de détruire aussi bien les sites enterrés de lancement de roquettes que les 40 boyaux souterrains sous la frontière entre l’Egypte et Gaza, qui rendent poreux le blocus israélien et qui ont été frappés dès le premier jour de l’offensive aérienne.

En septembre 2008, le Congrès américain a autorisé la vente de 1000 exemplaires à Israël, qui lui ont été livrés dans les premiers jours de décembre. La trève de 6 mois acceptée par le Hamas en juin expirait le 19 décembre. Le 27 décembre, l’offensive israélienne commençait.

Le problème, c’est que la GBU-39, si elle limite les risques de crimes de guerre, entraîne avec certitude le crime contre l’humanité.

Le dard des bombes GBU-39 est à l’Uranium Appauvri, disions-nous. Mais appauvri en U235 et enrichi en U238, dont la demi-vie radioactive est de 4,5 milliards d’années. L’UA est un redoutable poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et se transforme en particules radioactives extrêmement petites (particules nanométriques de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et tout type de masque à gaz. Les produits de ces combustions répétées d’uranium voyagent avec les mouvements d’air, contaminent l’atmosphère et pénètrent dans les organismes via la respiration, l’ingestion ou les moindres blessures. Ainsi, la majeure partie de l’uranium se retrouve sous forme d’oxyde d’uranium radioactif invisible dans l’atmosphère que les populations respirent, tandis qu’une autre partie contamine les sols, les sous-sols et les nappes phréatiques.

Les conséquences de l’utilisation de bombes à l’UA en Afghanistan et en Irak sont parfaitement connues, démontrées et dénoncées par de nombreux scientifiques - sinon tous, excepté ceux dont le salaire émarge aux budgets des armées américaine, française, israélienne... et autres. Elles ont été rendues dramatiquement visibles par les photos insoutenables de nouveaux nés malformés.

On imagine sans peine les conséquences catastrophiques que de tels bombardements auront sur la population de Gaza : cancers, malformations congénitales, maladies du système immunitaire... et ce d’autant plus qu’elle souffre de malnutrition chronique et de manque de soins, en raison notamment du blocus israélien.

Lorsqu’il a décidé de larguer des bombes GBU-39 à l’UA sur des zones densément peuplées de Gaza, le gouvernement israélien ne pouvait pas ne pas en connaître les effets. Mais la population israélienne, dont on peut comprendre la lassitude et l’exaspération sous les tirs de Qassam et d’obus de mortiers, les connaît-elle, aujourd’hui encore ? Se doute-t-elle que son gouvernement, tout en déclarant viser les dirigeants, les militants et les installations du Hamas, procède, délibérément ou non, à un « nettoyage ethnique » lent de la population palestinienne, qui sera inéluctablement contaminée, et à une destruction de son environnement ? Mesure-t-elle le risque qu’elle court d’en devenir elle-même victime ? Car il est clair que les mouvements atmosphériques ne s’arrêtent pas aux frontières de Gaza. Sait-elle que, même s’ils reviennent indemnes ou légèrement blessés de cette opération terrestre dont on nous annonce déjà qu’elle sera longue et sanglante, les soldats de Tsahal seront eux aussi marqués à vie dans leurs poumons, leur sang ou leur capital génétique par les effets de cette arme perverse ? On l’a dit, aucun masque ne peut protéger des nanoparticules d’Uranium Appauvri.

Un véritable crime contre l’humanité s’exécute donc sous nos yeux.

Mais pour se faire entendre, elle devra s’engager elle-même à ne plus produire, vendre, transférer ni utiliser dans sa propre armée aucune arme à l’Uranium Appauvri. Au lieu de voter, comme elle l’a fait dernièrement en la seule compagnie des Etats-Unis et d’Israël, contre toute résolution de l’ONU cherchant à établir une commission d’enquête sur les effets de l’UA, la France doit enfin travailler à l’interdiction universelle des armes à l’Uranium Appauvri.

En plus, bien sûr, d’oeuvrer à l’établissement d’un cessez-le-feu général et immédiat à Gaza, et à l’instauration d’une paix juste et durable dans la région, seul moyen de désamorcer les haines, d’assurer la cohabitation des peuples, des croyances, des Etats, des cultures, et de sauver les personnes.

Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, le 4 janvier 2009.

"A Gaza, début du génocide à l’Uranium Appauvri" ⓒACDN, 4 janvier 2009. Reproduction partielle ou complète de cet article autorisée sous réserve de renvoyer à la source : www.acdn.net et d’en informer la rédaction.

Source. http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=468

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