mercredi 9 octobre 2013

Les cinq R ou de la résistance à la rupture.


Résistance, refus, révolte, rébellion, rupture : nous voici acculés vers des attitudes de rejet au lieu de passer le plus clair de nos vies à construire une société d'équilibre.

Résister, c'est ne pas se laisser entrainer dans ce qui nous apparaît néfaste. Ce n'est pas tout rejeter.

Refuser, consiste à dire non aux comportements politiques toxiques. Ce n'est pas tout critiquer.

Se révolter, c'est s'opposer à ceux qui ne proposent rien à quoi l'on puisse souscrire. Ce n'est pas tout nier.

Se rebeller, c'est se dresser contre l'État, dès lors qu'il ne remplit plus ses missions. C'est un acte citoyen positif et nécessaire.
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Rompre, c'est briser le lien qui nous enchaîne aux outils qu'utilisent les servants-serviteurs-asservis du système économico-politique. C'est se libérer.

Il y a là toute une gradation qui conduit de la simple contestation à la non-participation à cette démocratie-capitaliste (les deux mots sont désormais liés !) qui se veut sans aucune alternative, finie, close.

Nul besoin de recourir à des actions violentes pour laisser s'épanouir sa colère. « La plume plutôt que le fusil » s'exclame la jeune Pakistanaise de 16 ans, Malala Yousafzai, dans une autobiographie parue le 8 octobre. On voudrait la porter candidate au prix Nobel de la paix et, déjà, les médias occidentaux commencent à pourrir son image en en faisant une miraculée dont les méchants Talibans n'ont pas eu la peau...



Malala Yousafzai, sauvée...

C'est contre ces détournements constants de l'attention des citoyens qu'il faut se dresser. Ce que dit Malala, c'est que les femmes ont, sur Terre, un rôle politique majeur qui peut, avec l'éducation, conduire vers l'émancipation de tous. Ce qu'on veut lui faire dire, c'est qu'elle a rejoint l'occident définitivement. Elle a été sauvée en Europe et débarrassée de la balle qu'on lui avait tiré dans la tête. On lui a donné la parole en Europe alors qu'au Pakistan, on voulait la faire taire. On l'a aidée à écrire sa bibliographie alors qu'elle est encore une enfant, brillante certes, mais faible dans cet univers rapace. Bref, veut-on nous faire croire, qu'elle est, à présent éduquée, protégée, une fois mise en vedette par les bons, face aux méchants antioccidentaux, fanatiques et... musulmans.

Cet exemple est frappant : pour masquer les turpitudes de la pseudo civilisation occidentale qui sombre dans l'exploitation brutale de la planète et de ses habitants, on loue une courageuse et très intelligente jeune fille qui a fui ses assassins. L'Europe ou les USA accueilleront-ils pour autant tous les jeunes humains qui fuient la guerre, l'extrême misère ou la torture ? Non ! Les Syriens arrivés à Calais sont, aux yeux des autorités françaises et anglaises, d'abord des illégaux. À Lampedusa, (dont on parle aussi pour le prix Nobel de la paix, et ce n'est pas un hasard, tant est grand le malaise !) on mourait par centaines au large de l'île, bien avant le drame récent, et nombre de survivants, à la belle étoile, n'avaient pas une couverture pour s'abriter du froid et de la pluie dans certains centres d'accueil-rétention.

En quel monde vivons-nous où se camoufle, sous les mots choisis, habiles et perfides, une volonté de rejet de tous ceux qui ne se soumettent pas aux lois du marché et à notre mode de vie ethnocentrique (dont le modèle US n'est qu'un sous-produit, résultant de l'histoire coloniale, esclavagiste et ultra-violente) ?

Sauver l'occident de lui-même, (car nous en faisons partie et nous sommes directement concernés !) c'est résister à cette glissade vers le « tout-fric », la justification du pire par le gain et le profit. Sauver l'occident de lui-même, c'est refuser de laisser associer le meilleur de notre civilisation à un système dominant auquel le monde entier devrait se soumettre sous peine de sanctions économiques ou militaires. Sauver l'occident de lui-même, c'est se révolter contre une gestion des affaires des hommes qui voit, en chaque citoyen, ( en dépit de l'apport des philosophes, depuis Montaigne et La Boétie jusqu'aux Encyclopédistes et Rousseau ), soit un consommateur soit un employé, avant de voir en lui un semblable et un frère. Sauver l'occident de lui-même, c'est se rebeller afin d'empêcher que s'effectue, élection après élection, le détournement pervers de la démocratie qui transforme chaque électeur en auteur de son propre malheur. Sauver l'occident de lui-même, c'est rompre avec la fatalité d'une organisation sociale qui ne tient plus que par la force des armes, incapable de donner espoir à ses enfants, aveugle face à la finitude d'une planète à laquelle on ne donne pas le temps de se reconstituer.

La rupture n'est qu'un sauvetage désespéré mais urgent. Il est grand temps de vivre autrement, loin des apparences que les médias aux ordres nous font confondre avec la réalité. Il est indispensable de vivre hors de l'univers des partis et de tous les organismes conservateurs qui ne regardent pas plus loin que le temps d'un mandat électoral. Ce sera une épreuve pour tous ceux qui ont confondu le confort et la civilisation. Mais il n'y a plus d'autre choix que celui-ci : vivre de peu pour vivre mieux. Rien de neuf, en cette exigence. On le savait depuis plusieurs décennies mais, cette fois, on est placé devant la dernière échéance : pour l'espèce humaine, le délai est expiré. Le mode de vie occidental actuel nous détruit. Ou bien des événements très cruels nous contraindront d'y renoncer, ou bien nous accepteront la radicalité que nombre de scientifiques dont ceux du GIEC, mais aussi bien d'autres sages, nous exhortent d'accepter. Les puissants sont devenus impuissants. Place aux modestes et aux simples. Passons de l'indignation à la rupture. Ne nous laissons plus manipuler, prenons enfin nos vies en main !


Oser et réussir


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