mardi 14 octobre 2008

Le capitalisme est mort. Vive le capitalisme.

On ose enfin appeler les systèmes économiques par leur nom : c'est bien du capitalisme qu'il s'agit de sauver le système, quitte à sacrifier sur l'autel du Veau d'Or, quelques capitalistes défaillants, mauvais prêtres du régime.
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D'un jour sur l'autre, on nous annonce que tout est perdu (même l'honneur) ou, au contraire, que tout est sauvé (voyez les rebonds "historiques" de la Bourse!). Les banques survivront donc, quitte à en nationaliser quelques unes (provisoirement), mais l'économie mondiale va être bouleversée et les consommateurs vont souffrir. L'emploi va régresser. La sacro sainte croissance va passer dans le rouge. La crise financière est (peut-être...) terminée; la crise économique commence.


Quel évènement historique allons-nous vivre? La révélation que l'économie et l'écologie sont indissociables? L'élection d'un Président noir à la tête des États-Unis?


Barak Obama sera un président démocrate qui, s'il n'est pas tué dans ce pays où sévissent les hyperviolents, fera une politique de démocrate américain, ni meilleure ni pire qu'une autre. Le symbole politique sera de haute portée. La transformation sociale ne devrait pas être de grande ampleur.

Par contre, vivre dans les limites que rencontre l'humanité ne peut qu'être révolutionnaire parce que l'homme a toujours cherché, jusqu'ici, à s'imposer en dominant ses congénères et voilà que s'annonce un temps où cette rupture entre les humiliants et les humiliés dont parle Régis Debray va se colmater : les vivants de ce siècle ont partie liée, que cela leur convienne ou non. La solidarité et l'hospitalité vont cesser d'être des choix éthiques pour devenir des conditions de survie. Le Plan B n'est plus une politique alternative; c'est la seule politique possible si l'on veut perdurer. En fait de développement durable, il va falloir concevoir une progression de notre commune espèce qui puisse s'effectuer non pas dans la recherche d'un progrès quantitatif mais dans la quête d'un équilibre collectif procuré par le mieux être, le mieux vivre, le mieux partager. Ce qui doit durer, ce n'est pas le modèle dont nous nous sommes satisfait depuis deux siècles, ce sont nos conditions d'existence mises en péril par un productivisme sans frein ni sens.

Le capitalisme est mort, et bien moins parce que ses zélateurs avalent leur chapeau libéral et retournent au protectionnisme des États, que parce qu'il a atteint la fin de ses possibilités d'exploitation. Ce qu'il nous va falloir capitaliser, ce n'est plus ni l'or, ni l'argent, ni les billets de banque, ni les crédits de mille façons inscriptibles, c'est notre savoir commun, afin d'éviter, si possible, que la terre ne poursuive sa ronde dans l'espace vide de toute conscience humaine.


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