vendredi 29 septembre 2017

Pour l'interdiction totale des armes atomiques : espoirs et doutes


Ceux qui doutent et ceux qui espèrent observent le refus brutal des tenants de la dissuasion nucléaire. Mais tout n'est pas dit : C'est un bras de fer diplomatique sans précédent qui s'engage entre partisans et adversaires du traité d'interdiction, adopté cet été, et déjà en cours de validation. Aux citoyens du monde entier de soutenir l'action de l'ONU.
Voici  quelques informations à diffuser largement :

1- C'est passée inaperçu : le 7 juillet 2017, Le Vatican a voté, pour la première fois de son histoire, aux Nations unies.
Simple observateur, le Vatican n’a normalement pas le droit de vote à l’ONU mais la convention négociant le traité sur l’interdiction des armes nucléaires avait décidé de lui donner les mêmes droits que les autres États membres.
Pour son premier vote à l’ONU, le "Saint-Siège" s’est donc prononcé pour l’interdiction totale des armes nucléaires. Non que le Vatican ait, ne serait-ce qu’un jour, envisagé de se doter de l’arme atomique, mais, en le signant, le Saint-Siège apporte ainsi au traité son autorité morale, alors que  aucun pays détenteur de l’arme nucléaire ne l’a signé.
ll faut attendre Benoît XVI pour entendre, dans le discours pontifical, une condamnation ferme de la dissuasion nucléaire. « Que dire des gouvernements qui comptent sur les armes nucléaires pour garantir la sécurité de leurs pays ? », s’interroge-t-il ainsi, en 2006, dans son premier message pour la Journée mondiale de la paix. « Avec d’innombrables personnes de bonne volonté, on peut affirmer que cette perspective, hormis le fait qu’elle est funeste, est tout à fait fallacieuse, continue-t-il. En effet, dans une guerre nucléaire, il n’y aurait pas des vainqueurs, mais seulement des victimes. »

2 - Le traité d’interdiction des armes nucléaires a été ouvert à la ratification le mercredi 20 septembre 2017.
La cérémonie de signature s'est déroulée pendant la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Pour les partisans du désarmement nucléaire, ce traité autorise de nouveaux espoirs, comme l’explique Jean-Marie Collin, vice-président d’Initiatives pour le désarmement nucléaire et membre expert d’ICAN France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, un collectif créé au printemps 2009).


3 -Traité d’interdiction contre TNP ?

La bombe atomique sera-t-elle un jour interdite, au même titre que les armes chimiques ou biologiques ? C’est l’ambition du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en juillet dernier et signé dès le 20 septembre par une cinquantaine de pays, le Brésil en tête. Seuls ces Etats signataires seront soumis à l’interdiction. Les Etats nucléaires ont refusé de participer à l’élaboration du nouveau traité et certains, comme la France, redoutent un affaiblissement du Traité de non-prolifération

Le Traité de non-prolifération nucléaire, antérieur, mentionnait le droit de cinq pays (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) à posséder la bombe atomique et interdisait aux autres Etats signataires d’acquérir l’arme nucléaire. Il prévoit aussi des efforts de désarmement, mais ils sont en réalité bien peu tangibles. C’est pourquoi le nouveau traité bannissant l’arme nucléaire « est le symptôme d’une insatisfaction des Etats ayant choisi de ne pas se doter de cette arme, alors que les Etats dotés d’armes nucléaires annoncent ou mettent en œuvre des programmes de modernisation pour les 30 ou 40 prochaines années », explique le chercheur Benoît Pelopidas.
Benoît Pelopidas ajoute : « La communication française dit que la dissuasion nucléaire protège l’Etat contre toute menace quelle qu’en soit la nature. Si vous dites ça, comment faites-vous pour justifier, en dehors de l'invocation d'une obligation légale, que les autres Etats ne doivent pas posséder cet instrument merveilleux ? »


4 - Début des signatures du traité interdisant les armes nucléaires.

Au lendemain des propos incendiaires de Donald Trump , qui a fait vœu à la tribune des Nations unies « d’anéantir la Corée du Nord » si celle-ci s’en prenait au territoire américain ou à celui de ses alliés, plus de cinquante Etats membres ( en fait 51), ont discrètement commencé à ratifier un traité bannissant l’usage des armes nucléaires. Ce texte avait été négocié, courant 2017, avant d’être formellement approuvé par 122 pays dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU, le 7 juillet 2017.



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