lundi 13 février 2012

La contradiction absolue.


Israël prépare une intervention militaire contre l'Iran.
Il recherche le soutien des USA où une partie de l'opinion publique n'attend que ça.

Le motif de cette menace tient à la crainte d'Israël d'être agressée par l'Iran.
L'Iran en effet pourrait disposer de l'arme atomique.

Tout État où est maîtrisée l'énergie nucléaire peut, en effet, se doter d'un armement nucléaire.
Plusieurs pays ont prouvé qu'ils en avaient la capacité mais ont renoncé à ce moyen de défense.

Quatre États ont associé leurs capacités nucléaires civiles et militaires sans se le voir reproché.
Il s'agit des États-Unis d'Amérique, de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne.

Cinq États se sont, à leur tour, dotés d'armes nucléaires, sans solliciter d'approbation.
Il s'agit de : la Chine, l'Inde, Israël (avec le concours des USA), le Pakistan et la Corée du Nord.

Pourquoi ce à quoi se sont autorisés ces neuf États serait interdit à l'Iran.
La cause en est le jugement négatif porté sur sa politique, brutale et agressive à l'égard d'Israël.

La mise en péril de tout le moyen orient due à l'ouverture d'un conflit n'est pas contestable.
Les risques d'extension de ce conflit (en zone « pétrolière ») au monde occidental, non plus.


Faire la guerre pour la prévenir est un vieux discours éculé qui ne fonctionne pas.
Toute guerre préventive est un crime contre l'humanité.

La contradiction éclate quand elle concerne les questions nucléaires !
Quel État a le pouvoir et le droit de dire : ce qui est bon pour moi sera refusé aux autres ?

Le partage entre les bons et les méchants États relève du jugement politique, pas de la vérité !
Le poison de la prolifération nucléaire est répandu par ceux-là mêmes qui s'en défient !

Les États qui veulent imposer leur puissance ont recouru au nucléaire.
Refuser qu'un État affirme ainsi sa puissance, à son tour, est une discrimination insoutenable.

L'Iran démontre que l'on ne peut séparer totalement les nucléaire civil et militaire.
Les États qui ont renoncé à l'arme nucléaire peuvent abandonner le nucléaire civil.

Les États qui ont accédé au pouvoir absolu de l'atome ne peuvent que tenir à l'un et à l'autre.
Les USA en ouvrant la boîte de Pandore du nucléaire, en1943, ont mis le feu au monde.

Le feu a brûlé à Hiroshima, à Nagasaki, a couvé souvent ailleurs, et ne peut cesser de s'étendre.
Après l'Iran, il y aura le Qatar ou tout autre État qui a les moyens de montrer sa force.


Impossible de sortir de ce piège infernal sans renoncer totalement aux usages du nucléaire.
Après Fukushima, un monstrueux accident ou conflit y contraindront-ils l'humanité ?

La contradiction absolue est de vouloir le bien des hommes en menaçant leur être même.
La civilisation ne peut se développer sous la menace d'un atome non maîtrisable.

La responsabilité des USA reste immense quand ils s'enferment dans des logiques de guerre.
Les « armes de destruction massive » sont dans leurs arsenaux, ni en Irak, ni en Iran.

Les fanatismes nationalistes et les illusions de la puissance peuvent conduire au pire.
La fin des temps pour les consciences humaines peut survenir en ce siècle.

Les logiques de défense fondées sur un recours à des forces illimitées sont impuissantes.
On ne protège pas un peuple en lui faisant menacer tous les autres.

Il est angoissant de constater qu'aucune sagesse, aucune philosophie ne conduit ailleurs.
Est-il donc impossible aux humains de placer la paix ailleurs que dans leurs rêves ?

En échappant même au bon sens, n'y a-t-il pas encore quelque prudence due à la peur ?
Car il n'y aura pas de nouvel équilibre de la terreur : les temps nucléaires nous seront fatals.

La contradiction est absolue quand c'est par la mort qu'on recherche la vie.
Essayer de vivre sur une planète libérée du nucléaire est notre espoir principal.

Il y faudra, sans doute, une autre approche de la grandeur, de la puissance, donc du pouvoir.
Nous avons désormais le choix entre l'impossible et notre disparition en tant qu'espèce.

Le choix est vite fait : mais il est à engager longtemps avant qu'il ne produise ses effets.
Comme pour corriger le dérèglement climatique, en serons-nous capables ? Disons : oui !

L'autre choix est celui-ci : l'être humain subit-il son sort, constamment, ou l'affronte-t-il ?
S'il n'y avait toujours qu'à se soumettre à ce qui nous dépasse, mieux vaudrait ne pas avoir vécu.



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