dimanche 17 novembre 2013

Au delà de la dénonciation du capitalisme

 Avec le capitalisme, on ne risque rien...

On a pu reprocher à Stéphane Hessel d'avoir seulement appelé à s'indigner. En réalité, pour qui savait le lire, il invitait à une prise de conscience dynamique : le refus du capitalisme commence par la connaissance de ce qui nuit à l'humanité et qui ne doit plus être supporté.

Oui, dénoncer ne suffit pas, mais il faut commencer par dénoncer. 

Voici des générations que l'on dénonce le capitalisme et cela ne l'a pas anéanti pour autant et seulement modifié. Il s'agit donc de comprendre pourquoi, à présent, le capitalisme est dépassé et c'est pourquoi il faut dénoncer non ses excès mais sa raison d'être.

Deux approches sont parallèles et peuvent se recouper un jour : la fin du capitalisme sous le poids de la critique et de l'hostilité des exploités, d'une part, ou bien la fin du capitalisme, en fin de vie, qui ne parvient plus à dominer l'ensemble des peuples du monde, d'autre part.

Il fut un temps, qui n'est pas loin, où parler de la fin du capitalisme faisait ringard. Cela ne se disait plus. Depuis la fin du socialisme soviétique, il était entendu que la démocratie et le capitalisme ne faisaient plus qu'un. Le "monde libre" avait gagné la partie et la dernière page de l'histoire était écrite : il n'y avait plus d'alternative.

"La crise" (comprendre l'échec bancaire, financier et monétaire) de 2008 a permis d'entendre de nouveaux discours où le capitalisme cessait d'être considéré comme incontournable. La réalité économique et sociale, que masque l'usage permanent du vocable crise (comme s'il s'agissait d'un trouble passager !), entraine les peuples vers une mutation historique à laquelle s'oppose un conservatisme brutal, intelligent, adaptable, et qui ne lâche rien sur le maintien des inégalités et du profit.

Il est plusieurs voies pour aller au cœur du capitalisme, là où il est fragile et peut être ruiné dans l'esprit de nos contemporains avant d'être ruiné tout court, c'est à dire privé de ses gains. Il en est deux.

D'abord ceci : les humains pensent encore, dans leur majorité, - ainsi ont-ils été et sont-ils encore formatés - que du plus jaillit inévitablement le mieux ; et donc, si le partage touche à la croissance et au profit, en réduisant les intérêts de certains pour satisfaire l'essentiel des besoins de tous, ce n'est pas la solution. La condamnation de l'égalitarisme, jugé in fine totalitaire, n'a pas d'autre explication. Le socialisme est inacceptable pour les théoriciens du libéralisme, parce qu'il est, par essence, autoritaire et démagogue. Le fond du débat git là : le partage est-il accessible à une société structurée, démocratique et libre ? La liberté, premier principe de la devise républicaine française, est-elle compatible avec l'égalité, second principe de la même devise ? À l'idéal égalitaire on oppose le réalisme libéral. L'accès à l'égalité véritable, telle est l'entrée dans ce qui fait problème pour le capitalisme : tout espoir de voir les riches cesser de dominer la Terre et les autres hommes qui l'habitent est considéré comme subversif, irresponsable et dangereux. Une lutte historique s'est engagée là et les pauvres l'ont jusqu'à présent perdue.

Mais il y a une suite à cette lutte des classes qui vient relayer des décennies, voire des siècles, de résistance à l'exploitation des modestes par les puissants, et c'est ce que j'appelle la lutte des fins. L'apparition des thématiques écologiques, qu'aucun parti n'a su prendre en compte, a mis en évidence que le capitalisme repose sur une illusion, un irréalisme : la possibilité de faire fonctionner les sociétés avec des ressources énergétiques et minières non renouvelables. Plus largement encore, le productivisme sans frein, la croissance indéfinie n'offrent comme modèle de civilisation que la fuite en avant en refusant d'accepter l'idée qu'il y a une fin indépassable qui, en tout cas sur cette Terre, interdit de vivre sans limites. Une fois la liberté réservée à ceux qui disposent du pouvoir, une fois l'égalité réduite à la propriété de ceux qui disposent de l'avoir, à qui appartient la fraternité, troisième principe fondateur de la République, sinon à ceux qui s'appuient sur le savoir véritable ?



Cet anonyme n'est pas n'importe qui...

Mais résumons-nous, brièvement, sèchement. 

1 - Brisons le lien politique entre le capitalisme et la démocratie, non en réinventant la démocratie populaire qui ne fut que la dictature du parti, mais en administrant la preuve que, non seulement, démocratie et capitalisme ne sont pas l'envers et l'endroit d'une même médaille mais, surtout, qu'il n'y a pas de démocratie viable là ou domine le capitalisme.

2 - Affirmons et prouvons que la démocratie ne peut se fonder que sur l'égalité, non par la résurgence d'un collectivisme menant tout droit au totalitarisme, mais par l'affirmation constante qu'un homme vaut un homme et peut bénéficier d'un sort non pas équivalent mais commun à celui de son voisin quand il s'agit des fondamentaux de toute existence digne et honorable.

3 - Constatons que l'humanité est entrée dans l'ère de la connaissance et de la communication complète et rapide des données indispensables aux choix décisifs. La démocratie n'appartient plus aux représentants des citoyens délégant leur pouvoir ; elle appartient aux citoyens eux-mêmes, de plus en plus nombreux, qui, avec ou sans conseils associés, peuvent décider de leur sort. La décérébration produite par la publicité et la propagande tend à ralentir où ruiner ce processus, mais en vain car in fine ce sont les intérêts vitaux qui commandent.

4 - Enfin, pressons-nous de redéfinir la fraternité politique qui ne se limite pas à des sentiments humanitaires et à la bienveillance. Elle est une solidarité non occasionnelle mais permanente. Elle est l'esprit même de la République, de la res publica, de la chose publique, incompatible avec la priorité laissée aux intérêts privés. Elle est le lien civique qui unit la personne (non "l'individu" !) et la commune, communauté ou collectivité dans la responsabilité et non l'obéissance. Elle est cette attitude citoyenne sans laquelle la liberté autant que l'égalité se disloquent avant de se désagréger.

Et pour entrer dans ce monde là, à nos portes, il faut nous débarrasser du capitalisme lequel n'existe que parce qu'il nous habite, nous modèle, nous détermine, nous exploite, nous domine, nous assujettit et nous... gouverne ! Tendons à nous gouverner nous-mêmes, ce n'est plus un rêve ou une chimère. Soyons acteurs de nos vies.


"Les droits sont au-dessus des lois".

samedi 16 novembre 2013

Manifeste pour une autre France possible.

Premier essai. 
Et si nous pensions autrement...

50 propositions pour donner à penser une autre approche de la vie en société au XXIe siècle

Il ne suffit plus de contester, de protester.
Il est temps d'exiger, de vouloir et de prouver ce qu'on affirme.

Car ce que nous recherchons n'est nullement utopique (ce n'est pas une quête de l'impossible).
C'est utopique mais prévisible (c'est un énoncé ou un « annoncé » qui n'a qu'un temps d'avance)

Les citoyens doivent oser, en effet, annoncer le monde qui vient.
Si l'on ne sait tout ce qui va advenir, on sait déjà ce qui va mourir.

Alors proposons, démontrons, choisissons nos priorités.
Rompons avec ce qui nous domine encore et qui est condamné.

Affirmons nos choix et vivons en fonction de leur inéluctable venue.
Il est grand temps pour les jeunes et tout juste temps pour les vieux...

Tout ce qui se pense est susceptible d'expérimentation mauvaise ou bonne.
Prétendre qu' « il n'y a pas d'autre choix », c'est le contraire de la politique.

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Tels sont, alors, sans tri, mais non sans cohérence, nos objectifs :

1 – Priorité des priorités : sortir du péril latent et constant du nucléaire civil et militaire.
Civil : Commencer le démantèlement de nos 58 réacteurs nucléaires ; militaire : l'avatar trop cher du gaullisme nationaliste.
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2 – Assumer notre européanité, car il n'est plus d'État indépendant.
La France doit ou sortir de l'Europe politique ou bien y vivre en coopération égalitaire avec les 28 États de l'U.E.
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3 – Cesser de courir après une vaine croissance qui est un refus des limites terrestres.
« Le temps du monde fini commence » : l'annonce de Paul Valéry date de 1945 ! En être conscient, c'est agir.
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4 – Rompre avec le travail-emploi, et interroger le concept même de travail.
L'activité humaine indispensable à la vie déborde de beaucoup le travail salarié.
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5 – Substituer la démocratie d'égalité à la douteuse démocratie de représentation.
La démocratie n'est pas qu'affaire d'élections ; c'est aussi une affaire de justice économique.
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6 – Partager les revenus en commençant par la création d'un revenu minimal pour tous.
Tout humain venu sur terre a droit à des moyens de vivre dans la dignité : tous les revenus sont à partager.
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7 – Attribuer une retraite d'un montant unique, décent et finançable.
Elle doit être versée inconditionnellement, à 60 ans, en reconnaissance de l'activité sociale passée.
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8 – Interrompre toute privatisation du service de l'eau qui ne sera jamais une marchandise.
Le « modèle français » (partenariat-public-privé, ou PPP), privatisation déguisée, est obsolète et trop coûteux.
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9 - Limiter immédiatement, puis cesser, les ponctions sur les ressources non renouvelables.
Pensons un service public en charge de la production des énergies renouvelables.
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10 – Partager les responsabilités politiques entre citoyens hommes ou femmes.
Mieux que la parité, il convient d'aller vers le « tirage au sort » dans les deux collèges masculin et féminin.
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11 – Remplacer les modes de votes qui « bipolarisent » l'expression du peuple souverain.
Le bipartisme français qui permet des alternances au pouvoir sans alternatives s'oppose à la démocratie véritable.
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12 – Reconnaître le vote blanc qui permet d'invalider les élections proposant un choix récusé.
Le vote blanc est un suffrage exprimé qui doit peser sur le résultat final de toute élection.
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13 – Abolir la Constitution de la Ve République, monarchique, qui n'a plus de raison d'être.
Aucune avancée vers une République démocratique ne s'effectuera dans ce cadre constitutionnel désuet.
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14 – Mettre fin au bicamérisme, une antiquité créée pour maintenir des politiques conservatrices.
Le Sénat peut être remplacé par une Assemblée consultative majeure, un Conseil de la République très ouvert.
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15 – Supprimer les prérogatives des partis, simples associations citoyennes parmi d'autres.
Les partis politiques, loin de représenter une part majeure de l'opinion, font obstacle à la politique (cf. S.Weil).
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16 – Promouvoir l'écologie politique, ou écosophie, dans l'éducation civique.
L'écosophie est une philosophie et une politique éloignées de tous les ismes et tous les istes !
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17 – Interdire l'extraction du gaz de schiste par fractionnement qui menace les nappes phréatiques.
L'entêtement des pétroliers à traquer les hydrocarbures dans les profondeurs terrestres et maritimes est condamnable !
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18 – Rejeter toute prétention dictatoriale de faire le bonheur du peuple contre sa volonté.
La Constitution française de 1793 allait jusqu'à considérer que la révolte citoyenne peut être « un devoir sacré ».
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19 – Abolir toute surveillance généralisée qui ne peut que porter atteinte à la liberté.
Les industries de la surveillance menacent plus qu'elles ne protègent et ramènent le totalitarisme.
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20 – Abandonner le principe du recours à la violence « légitime » de l'État sans fondement moral.
La violence n'est pas la prérogative de l'État (admise par Max Weber) mais la justification de la torture et du meurtre.
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21 – Adopter une alimentation plus saine produite plus près de chez soi.
Notre alimentation contemporaine est beaucoup trop carnée, trop chère en transports, trop polluée et trop salée.
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22- Cesser les énormes gaspillages alimentaires dans les réserves ou dans les grandes surfaces.
Un tiers de la production alimentaire mondiale est jeté à la poubelle chaque année...
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23 – Ne pas laisser nos vacances se transformer en industrie touristique.
Ne pas confondre le plaisir du voyage et de la découverte avec le tourisme qui est une industrie des plus polluantes.


24 – Oser contester tout hymne national appelant au meurtre.
« La Marseillaise » est un grand et beau chant historique. Violent, il n'est plus digne de la France.
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25 – Mettre fin à la commercialisation des obsèques.
Le corps d'un défunt n'est pas une marchandise. L'inhumer ou l'incinérer est un service public.
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26 – Abandonner le commerce de l'art véritable qui ne sera jamais un marché.
Mettre un tableau de maître en coffre fort, comme un lingot d'or, au lieu de l'exposer, est une indécence !
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27 – Réduire le sport professionnel qui conduit à la dégradation des corps des athlètes.
La dégradation du corps par le dopage ou l'excès de compétition nuit y compris aux foules de spectateurs.
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28 – Arrêter les ventes criminelles d'armes individuelles ou de masse que les États tolèrent.
L'humanité est en échec depuis l'antiquité dès lors qu'elle n'a su et ne sait que tuer pour « se protéger ».
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29 – Repenser la défense fondée sur une philosophie qui voit en tout autre un ennemi potentiel.
Tuer pour ne pas être tué est « la loi de la jungle », pas celle des hommes s'ils se veulent civilisés.
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30 – Rappeler aux croyants que toute religion se nie elle-même dès qu'elle incite à la violence.
Inutile de parler d'amour entre les hommes quand on s'autorise à penser qu'on peut supprimer la vie de ses semblables.
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31 – Mettre en garde contre les pseudo-miracles qui fanatisent les foules.
Toute attente d'un bien surgi de l'extra-terrestre est une superstition dangereuse pour tous, croyants ou pas.
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32 – Instruire de la réalité du monde, infiniment grand et petit, qui contient sa part de mystère.
La découverte de la complexité, de la beauté et des dimensions insondables du vivant est seule religieuse ou spirituelle.
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33 – Admettre que toute politique est une application de convictions philosophiques.
« Dis moi ce que tu sais de la Terre et du ciel où ta conscience est apparue, je te dirai comment tu votes ».
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34 – Affirmer que tout homme vaut un homme jette les fondements d'une révolution.
L'égalité n'est pensable que dans l'absence de jugement moral sur autrui et dans le « parti pris » de la fraternité.
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34 – Se rappeler que, dans la devise républicaine, « fraternité » constitue un choix politique.
La récupération charitable détruit ce concept révolutionnaire qui fonde et ne suit pas la liberté et l'égalité.
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35- Se persuader que mettre ce qu'on pense en œuvre dans sa vie passe avant la loi.
L'anarchie non-violente, ou self-goverment, est une attitude citoyenne de très haute responsabilité.
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36 – Respecter la vie animale c'est respecter l'homme lui-même.
L'abattage industriel est une guerre sanglante et cachée où chaque bête tuée est transformée en objet .
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37 – Informer les consommateurs diffère de la publicité qui est mensonge, agression et pollution.
Faire consommer par tous les moyens même ce dont on n'a nul besoin est un acte anti-économique.

38 – Sortir de la sphère marchande l'énergie consommée par les ménages.
Gaz, électricité, pétrole de chauffage font partie d'un minimum vital à faire évaluer par un organisme public.
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39 – Supprimer la dette publique par la récupération des « 600 milliards » d'évasion fiscale.
On ne peut demander aux contribuables honnêtes de payer pour les assujettis riches qui ne contribuent pas !
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40 – Briser le tout pouvoir des banques qui se sont emparées de la décision politique.
L'argent, l'un des outils de l'activité économique, quand il devient une fin, instaure la dictature des marchés.
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41 – Réduire puis supprimer le cumul des mandats.
Allons vers le mandat unique exceptionnellement renouvelable et à la recherche de nouvelles représentations.
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42 – Aller vers l'allocation universelle, le revenu de base inconditionnel.
Le revenu minimum à vie, proposé par Charles Fourier, bien plus tard par Gorz, est totalement finançable.
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43 – Payer plus d'impôts peut alléger les charges individuelles.
Une contribution juste est un partage qui peut couvrir tous les frais collectifs, des transports à l'énergie.
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44 – Étendre le champ de la gratuité dynamise la vie collective.
Le don, comme la gratuité, est un rapport social et nullement un encouragement à vivre sur le dos d'autrui.
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45 – Nationaliser, régionaliser, communaliser n'est pas étatiser.
Socialiser les entreprises qui sont indispensables à chaque communauté humaine déprivatise sans centraliser.
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46 – Promouvoir la laïcité, en 2013, c'est respecter la pluralité culturelle de la France
La laïcité fut et reste une décléricalisation, un refus du monopole de toute religion sur la cité commune.
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47 – Changer la propriété c'est protéger ce que chacun a en propre et interdire l'appropriation.
La déclaration des Droits de l'homme est ambiguë quand elle confond respect des biens privés et prise de possession par la richesse.
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48 – Abandonner la délégation de service public quand il s'agit de services vitaux et généraux.
L'eau, l'énergie, les transports ne seront jamais des marchandises et leur gestion doivent cesser d'être confiée au marché.
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49 – Vivre dans la convivialité transforme les individus en personnes.
La démocratie véritable fait de chaque citoyen un acteur et non un spectateur, encore moins un figurant, dans la cité.
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50 – Sortons de l'utopie du faux réalisme.
La « repensée politique » consiste à oser proposer des alternatives à l'utopie dévoyée de la compétitivité et de la croissance.




lundi 11 novembre 2013

Du religieux et des religions


 J'ai, assez souvent, distingué entre le religieux et les religions. J'ai même estimé que les religions éloignent du religieux. Il est temps de préciser ces affirmations.

Le religieux relie. C'est le domaine, propre à l'humanité, où chacun s'interroge sur ce à quoi il se trouve relié : le cosmos (dont on ne cesse de constater l'étendue vertigineuse), les autres humains (du moins les plus proches, d'où le vocable de prochain), la nature tout entière (où s'épanouit la vie dans toute son impressionnante complexité), le monde animal (dont nous faisons partie, comme mammifères), l'histoire (qui nous rattache au passé événementiel et à nos propres ancêtres).

Les religions séparent mais peuvent conduire au religieux. Les approches culturelles, linguistiques, politiques du domaine religieux ont donné naissance à des regroupements communautaires ayant leurs traditions, cultes et dogmes dont les contenus, différents, parfois d'une grande richesse intellectuelle et sensible, se sont trouvés affrontés au nom de vérités, transmises ou dites révélées, ne souffrant guère discussion. Le thème de la révélation peut contenir une perversion radicale dès lors qu'il est affirmé qu'il n'y a plus qu'à se conformer aux exigences de la parole même de Dieu communiquée par ses prophètes.

La volonté d'appropriation de la vérité religieuse par les églises, mosquées, temples, pagodes, synagogues, avec, parfois, intransigeance et subtilité mêlées, a pu conduire, et conduit encore, à d'extrêmes violences. Alors, les liens de l'unité du genre humain se rompent, la sphère du religieux se brise ou, tout au contraire, ces mêmes liens qui nous attachaient, positivement, les uns aux autres, dans une même histoire terrienne, nous lient au lieu de nous relier et, négativement, s'entrelacent jusqu'à étouffer la connaissance !

Cette contradiction majeure qui entraine de l'amour à la haine, de la recherche de la fraternité à l'obstination sectaire, est une donnée historique constante. Les guerres de religion auront été et demeurent, j'y insiste, fondées sur la certitude que le Coran ou l'Évangile ou la Thorah ou tous autres livres "sacrés" constituent des trésors intouchables.

Il y a là les causes de désordres et d'horreurs qui ont laissé des blessures historiques dont nous continuons de souffrir (les Croisades ont été monstrueuses, mais aussi les conflits entre chiites et sunnites, les pogroms qu'ont subi les Juifs et, en Asie, des massacres tout aussi affreux). L'exaltation de la foi peut mener au fanatisme et le fanatisme au meurtre. Ce sont, de nos jours, des dérives bien connues et, dans ces logiques obscurantistes, le phénomène religieux est dissous, détruit, rendu inabordable...

Il n'en reste pas moins que l'inversion des apports des fondateurs constitue une rupture entre le religieux et les religions. Pour n'évoquer que la seule religion que je connais un peu, puisque c'est celle dans laquelle mon enfance a baigné, la religion catholique (qui n'est pas stricto sensu le catholicisme), il est ahurissant que le Pape François ait dû rappeler, après François d'Assise, que la pauvreté est une valeur fondatrice de l'Église se réclamant de Jésus-Christ ! 

Il y aurait dix raisons à évoquer pour justifier l'affirmation d'une rupture radicale entre religion et religieux en milieu chrétien. Il s'agit de bien autre chose que d'infidélités ! L'argent (avec le scandale des affaires bancaires, au sein de la Curie romaine, dont on est loin encore d'être sortis), le sexe (avec, imprévisible pour moi, la révélation, au cours des décennies récentes, du gigantesque crime de la pédophilie), la guerre (avec, et entre autres, c'est le moment de le rappeler, la bénédiction des armes par les aumôniers français et allemand, pendant la grande boucherie des années 1914-1918), le pouvoir (avec les compromissions ouvertes ou secrètes avec des fascismes - espagnols, chiliens, argentins...-). bref, la trahison du Christ, "par pensée, par actions et par omissions", est une évidence douloureuse mais flagrante.

Les chrétiens ne sont pas les seuls à devoir effectuer ce constat de rupture. 

Des Juifs, qui furent pourtant, eux-mêmes ou par leurs ascendants, parmi ceux des hommes qui ont eu le plus à souffrir de l'inhumanité de leurs contemporains, avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, prétendent aujourd'hui justifier, au nom du judaïsme, une politique d'État qui est, de fait, un néo-colonialisme à prétention théocratique qui ne peut conduire qu'à un drame sans nom, d'ici moins d'un demi-siècle. L'instrumentalisation politique de la religion et même, - à mon avis, j'en conviens - le caractère caricatural de mœurs et coutumes coupées du réel, au sein d'un peuple que je sais néanmoins de haute culture, rend difficile, en Israël, un questionnement religieux véritable lequel ouvre sur sur le monde entier et ne replie pas sur quelque nationalisme que ce soit.

Les trois religions du Livre ne sont pas à la fête, en notre temps, car les islamismes semblent bien, eux aussi, s'éloigner de l'Islam ! Ni le Coran, ni la Bible, ni la Thora ne justifient, pour qui sait les lire, le recours à la violence. Dans le Coran on a puisé, pourtant, de quoi conduire vers un djihad qui n'est plus un effort sur soi pour se grandir en humanité, mais qui est le don total de soi pour faire triompher, s'il le faut par la force, la cause musulmane. On conçoit que pareil glissement de sens entraine ailleurs que vers la quête du bien. L'Islam a été, au cours de l'histoire, générateur de science, d'art, de tolérance et d'approche religieuse finement pensée, et pas seulement de conquêtes ! Il y a rupture, à cet égard, et cette fois non seulement entre religieux et religion mais entre des conceptions de la religion musulmane actuellement incompatibles !

Dans d'autres parties du monde, les mêmes causes produisant les mêmes effets, des affrontements sanglants ont lieu, au nom de religions. En Inde, ce fut, cette fois, les Musulmans qui en firent les frais, pourchassés qu'ils furent par des Indous fort peu non-violents. 

Inutile de tenter ici un inventaire. La cause semble entendue : partout ou l'affirmation d'une religion masque une volonté de pouvoir, l'homme devient un meurtrier. Et la question fondamentale que cela pose est celle-ci : toutes ces forfaitures, des "fidèles" autant que des "directeurs de conscience", quelle que soit la religion considérée, ne conduisent-elles pas des humains de... bonne foi à renoncer à affronter les interrogations fondamentales que tout homme qui pense rencontre ! C'est là un drame.

Le religieux emplit la conscience des humains depuis la plus haute antiquité. Que les religions, peu ou prou, nous en détournent met l'humanité tout entière en danger.



jeudi 7 novembre 2013

Nous sommes tous des Taubira

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Que nous soyons, ou non, solidaires de la politique que conduit Christine Taubira, comme Garde des Sceaux - et, pour ma part, je ne suis ni un soutien du Gouvernement ni un thuriféraire de son ministre de la Justice -, il est impossible de laisser passer les injures racistes qui ont été déversées sur elle.

Les relents de l'esclavagisme et les miasmes du colonialisme ont si profondément imprégné le tissu social français qu'il en pue encore.

Les Haïtiens qui ont, il y a plus de deux siècles, vaincu les armées envoyées par Bonaparte pour soutenir les colons, dont les ancêtres ont constitué le premier État libre de tout esclavage (on le leur fit bien payer !), comptent, parmi eux, nombre de poètes francophones. 

J'ai trouvé, dans un recueil dit de Poésies nationales, (deuxième édition, curieusement non datée), sous la signature de Massilon Coicou, écrivain fort peu connu en France, dans le poème Cauchemar, (oui, le racisme est un cauchemar !), quatre vers qui me semblent adaptés à cette condamnation des racistes et de leur refus de la présence, parmi nous, de responsables politiques noirs.

La force est votre droit, le droit est notre crime.
Qu'un peuple noir soit libre et travaille et s'anime,
Et lentement prospère, et vive sous les cieux : 
Que cela soit ainsi, c'est un crime à vos yeux.

Ce qui se passe en France, comme en Italie est un rejet des hommes et des femmes dont l'apparence et, plus encore, les compétences échappent, fut-ce en partie, à l'occident blanc. C'est tragique, et l'élection d'un Obama européen n'est pas proche de se produire là d'où s'est organisée la traite négrière.

Christine Taubira est particulièrement haïe pour avoir fait voter la loi sur la commémoration de l'esclavage, pour avoir porté, devant le Parlement, la loi sur le "mariage libre", pour être ce qu'elle est, c'est-à-dire pétrie de culture française et de négritude, et pour être femme, une femme en charge du respect des lois. Cela semble incongru et pour tout dire impensable pour ceux qui vivent dans un ethnocentrisme obsolète, si ce n'est dans le machisme le plus brutal.

N'ont pas été suffisamment étudié, dans nos pays ex-coloniaux, les effets profonds, enracinés, pendant de très nombreuses années de domination, sur des populations méprisées, exploitées, violentées. On a appris à des générations de Français que la grandeur de la France s'était manifestée dans un empire géant soit-disant en charge de la transmission de la civilisation véritable. L'armée et l'Église furent associées pour garantir l'irréversibilité d'un processus ethnocidaire qui devait assurer à jamais, à notre pays, le statut de grande puissance éternelle.

Cartes à l'appui, -je les revois encore !-, les écoliers ont été littéralement endoctrinés avant comme après la seconde guerre mondiale. Les guerres nouvelles, de libération des peuples privés du droit à disposer d'eux-mêmes ont (déjà !) été présentées comme des entreprises terroristes. les défaites du Vietnam et d'Algérie n'ont pas été pardonnée. Jamais il n'a été rappelé que c'était la violence d'État qui avait engendré des violences indépendantistes.

Madame Taubira est le symbole même de ce qu'exècrent les nostalgiques du passé colonial et des tenants d'un esclavage moderne suite évidente de l'esclavage transatlantique passé. Elle a même osé être favorable à l'autonomie de sa lointaine Guyane.

Au moment où il devient possible de dire que la guerre de 1914-1948 fut une guerre perdue par tous les belligérants, il est temps que la parole et l'écriture se libèrent totalement. Jaurès avait eu raison d'écrire (mais il en mourut) : "le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage". Les dominations, (esclavage, colonialisme, capitalisme moderne) auront été les causes des perversions intellectuelles et psychologique ayant fait et continuant de faire le lit du racisme !

lundi 4 novembre 2013

Vous avez dit terrorisme ?



Le terrorisme a remplacé le communisme ! Qui ne pense pas comme l'oncle Sam et ses affidés est peu ou prou terroriste. Le terroriste n'est pas seulement celui qui sème la terreur (et à cet égard le terroristes sont légions !), le terroriste est celui qui est un djihadiste (sous entendu un Musulman intégriste qui fait par tous les moyens la guerre au monde occidental). Dès lors, tout Musulman devient suspect d'extrémisme et de perméabilité à la violence !

Que les militaires étatsuniens usent de drones pour assassiner leurs adversaires en Somalie ou au Pakistan ne fait pas d'eux, pour l'opinion occidentale, des terroristes et pourtant, ils le sont car ils pensent que les dégâts collatéraux sont inévitables et donc justifiables.

Toute politique fondée sur la peur qu'engendrent les violences dominantes est terroriste.

Toute accusation de terrorisme appliquée à des adversaires violents confond la résistance et l'agression et c'est par ce mot que la propagande nazi cherchait à dresser les citoyens contre les patriotes.

Djihad, jihad ou djihâd ( de l'arabe : ǧihād, جهاد « effort ») est un terme signifiant « exercer une force », « s'efforcer » ou « tâcher ». Autrement dit le djihaddiste fait effort sur lui-même pour lutter contre ce qui lui apparaît comme un mal. Entre celui qui a un comportement spirituel afin de se transformer soi-même, en vue d'un mieux vivre, et celui qui a un comportement guerrier afin, soit de résister à l'oppression soit d'islamiser la société tout entière, il y un fossé large et profond !


L'évangélisation a pu être, notamment dans les pays colonisés par des États européens, une contrainte violente ayant conduit à l'ethnocide ou carrément à des formes génocidaires. Rappelons-nous que le génocide est une éradication dans un territoire donné ordonnée par un État. Au nom des religions, et souvent en prêchant le contraire de ce que les fondateurs ont voulu et prescrit, des missionnaires et autres zélotes ont pratiqué un terrorisme structurel devant faire disparaître des us et coutumes jugées impies et, à défaut d'y pouvoir parvenir, en faisant disparaître les récalcitrants eux-mêmes.

Le terrorisme est un système. C'est, en même temps, une idéologie et une organisation. C'est une domination par le « lavage de cerveau » ou par la menace de mort ou son exécution. Le terrorisme d'État n'est pas moins meurtrier que le terrorisme fanatique des sectes et des organisations partidaires.

Staline, ses militants et ses goulags, Hitler, sa gestapo et ses camps d'exterminations, mais aussi les génocidaires du Cambodge et du Rwanda n'ont pas été les seuls à perpétrer des massacres de masse afin de dominer par la terreur toute opposition réelle, éventuelle ou simplement imaginée. Il serait bien vain de tenter de dresser la liste de toutes les exactions géantes qui ont abouti à la fois à supprimer des millions de vies humaines et à soumettre des peuples entiers au nom de Dieu, de la loi, du chef ou du parti ! Quiconque admet que la violence fait l'histoire finit par y succomber. Le terrorisme alors, se banalise.

La peur du gendarme est une forme de terrorisme. On dit qu'il y eut, siècle après siècle, plus de têtes et de mains coupées, d'écartèlements, de mises à mort épouvantables, terrorisantes, par voie de justice que du fait des assassins, criminels et bandits en tous genres. Nous ne ferons pas l'économie du bilan à dresser après que l'on ait réalisé l'ordre public en multipliants les meurtres légaux.

L'actuel débat qui s'entr'ouvre sur le terrorisme nous place, comme citoyen, face à la responsabilité du pouvoir à exercer au nom de l'État, de la loi et du droit. La séparation des pouvoirs, précisée par Montesquieu et, au reste, bien fragile de nos jours, ne permet pas, en principe, qu'une petite injustice vaille mieux qu'un grand désordre. En fait, la raison d'État est au-dessus des élus, des juges et des parlementaires. La violence dont, affirma Max Weber, l'État a le monopole, est seule « officiellement » légitime, et les pouvoirs publics monarchiques, dictatoriaux ou républicains ne sont pas privés d'en user et abuser. Sommes-nous alors jamais sortis du terrorisme ? Nous avons connus des temps historiques plus brutaux les uns que les autres mais la paix, intérieure et extérieure, supposerait que la force ne soit pas d'abord au service des appétits, des profits et des volontés de puissance. Nous en sommes encore loin.

Il n'y a donc pas d'un côté les justes et de l'autre les injustes, les terroristes et les non-terroristes... Le terrorisme est présent là ou le pouvoir se cherche ou s'exerce. De Gaulle était un chef terroriste pour le gouvernement de Vichy. Arafat tarda à pouvoir s'exprimer à l'ONU. Mandela ne fut retiré des bases de données de la liste noire américaine des terroristes qu'en... 2008 ! Celui qui menace le pouvoir en place est ipso facto suspect. A-t-il des soutiens armés, alors, il devient terroriste jusqu'à ce que l'histoire, le cas échéant, en fasse un héros...

Le terrorisme contemporain a deux visages. L'un s'en prend à des États au moyen d'organisations et de structures non gouvernementales, appuyées sur des moyens technologiques de communication hier encore inconnus. L'autre se développe au sein des États eux-mêmes pour assurer leur défense, en interne comme en externe et, ainsi, plus grand est le pouvoir plus il recourt à un contre-terrorisme sophistiqué mettant le monde entier en surveillance renforcée.

Un démocrate ne peut se satisfaire de cette amplification, réelle ou supposée, des menaces qui fait vivre sous la protection des mitraillettes, des caméras et des espions. En France, le plan Vigie pirate est un dispositif de sécurité destiné à prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes. Créé en1978, nous n'en sommes jamais sorti ! Pour le sociologue Mathieu Rigouste, son principal effet est « l'intensification de la militarisation du quadrillage urbain » et « l'emploi de l’armée dans une fonction policière ». Nous vivons donc dans l'exception. Nous baignons dans une ambiance idéologique où tout devient terrorisme. Cela fait obstacle efficacement à l'ordinaire de la vie car croire que les Terriens ne pourront jamais plus habiter leur planète autrement que sous la protection d'armes toujours plus puissantes, plus nombreuses, plus accessibles, c'est faire de l'insécurité un nouveau Diable et de son enfer notre quotidien inévitable.


À nous de savoir si nous voulons, ou pas, vivre libérés de cette hantise du terrorisme 
qui « vit des peurs qu'il propage ».

mercredi 30 octobre 2013

La contradiction qui menace la République


 
La route écrase la planète.

On ne sait plus en France ce qu'est la gauche. On sait encore fort bien ce qu'est la droite. Depuis que la démocratie est devenue intellectuellement indissociable du capitalisme, il n'est plus pratiqué, en Europe, que des politiques libérales, c'est-à-dire tenant principalement compte des intérêts des entreprises et, principalement, des plus grandes. La droite ne triomphe pas seulement. Elle se veut sans aucune alternative. La gauche est vidée de son contenu. Elle meurt donc.

L'économie est présentée comme une science dont les lois ne se discutent plus. L'économie n'est pourtant pas une science ! Il est des économies mais une seule a été imposée ! Disons le crûment : on n'en fait-on jamais assez pour plaire aux riches. Si la droite parlementaire ne cesse de s'en prendre à la majorité présidentielle et au parti « ex-socialiste », elle approuve, en secret, des mesures gouvernementales qu'elle aurait voulu conduire elle-même, pour faire, si possible, pire encore ! Les citoyens constatent, dès lors, que ce ne sont plus les gouvernements qui dirigent les pays mais les puissances d'argent.

S'agissant, par exemple, de l'écotaxe, la confusion est à son comble. Elle a été votée très largement, en 2007. C'était le minimum accepté après le Grenelle de l'environnement. Tout le monde la voulait mais personne n'en a préparé des conditions acceptables d'application par tous et donc d'approbation par l'opinion. Il devait s'agir de taxer les camions en fonction de la distance qu'ils parcourent et de la pollution qu'ils génèrent, sur le principe « pollueur-payeur », afin de détourner progressivement de l'usage de la route au profit d'autres modes de transport, moins polluants. Les ressources libérées devaient être affectées notamment aux infrastructures ferroviaires. C'était un choix politique clair. Il a été sciemment saboté, et par le patronat et par des conservateurs qui ne voient que leurs intérêts à court terme. Des Bretons, de bonne foi, protégés jusqu'ici contre tout péage au sein de leur région, mais angoissés pour leur avenir, ont vu, dans l'écotaxe, la cause inévitable du recul de leur niveau de vie. Ils ont été manœuvrés ! Le Medef et la FNSEA ont fomenté la grogne. Ils ont obtenu mieux : l'émeute. 

Ce sera donc la faute à « la taxe ». Ajout du 2 novembre 2013 : car en fait de taxe, d'écotaxe, il s'est agi d'un détournement d'impôt vers le privé, d'un PPP (partenariat-public-privé) qui constitue une "bonne affaire" pour des entreprises et des banques coalisées pour mieux se servir et non servir ! Les infos révélées par médiapart sont tout à fait révélatrices de cette magouille qui va coûter aux contribuables sans rien rapporter d'écologique au pays ! (http://www.mediapart.fr/journal/france/311013/le-contrat-insense-de-lecotaxe).

Au passage, cela permet d'éreinter l'écologie... Ses soutiens plus fidèles à la majorité présidentielle qu'à eux-mêmes, protestent mais avalent à la fois et la couleuvre et leur chapeau... Bref, ce que l'UMP n'avait pas osé faire, ce sont les « pseudos-socialistes » et les « ex-écologistes » qui s'en chargent. Les sondages l'indiquent : la droite en veut toujours plus ; « l'ex-gauche » est dominée ; résultat : les citoyens jettent le manche avec la cognée et, désespérés, s'en remettent aux extrémistes, les vrais, les extrémistes de droite qui ne se retrouvent pas qu'au Front national et qui en veulent clairement à « la chose publique » c'est-à-dire à la République elle-même.

Plus d'écologie et moins d'écologie ? Nicolas Sarkozy s'était écrié : « l'écologie, ça suffit ! ». Il n'en voulait plus. François Hollande, reniant ses propres engagements, ne peut que le suivre. Cette contradiction va, à terme, lui coûter cher et politiquement et économiquement. Mais à nous tous aussi...

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