Noël
est une double fête : une fête païenne et une fête
chrétienne superposées.
La
fête païenne est fête de la lumière, de son retour
irréversible, de l'espérance des beaux jours.
La
fête chrétienne est fête de l'enfant, pauvre, menacé, mais qui
annonce le partage et la paix.
La
société des riches nous a volé Noël deux fois.
Elle
nous accable de publicité pour nous faire acheter.
Elle
nous interdit la joie si l'on ne fait pas ripaille.
Nous
fêtons mal Noël : ce ne peut être le triomphe de la
surconsommation et de la goinfrerie.
Ce
n'est pas la fête des cadeaux mais la fête du don.
Bref,
ce n'est pas la fête du capitalisme mais celle de de la sobriété
heureuse.
Noël
reste Noël, même sans foie gras et sans huîtres.
Le
« double réveillon » : les 25 et 31 décembre fait
injure aux milliards de démunis.
Noël
n'a besoin ni de sapins, ni d'alcools, ni de Père Noël.
L'esprit
de Noël a été détourné.
Le
Noël ancien, avec son émerveillement devant une seule et simple
orange, valait tout autant.
Le
Noël de toutes les époques, aura été la foi en la recherche d'un
avenir meilleur.
Noël
est une fête politique puisqu'il rappelle que même les pauvres
ont droit au bonheur.
C'est
la fête du feu qui réchauffe et nous éclaire.
C'est
la fête des nouveaux départs vers un monde plus clément et plus solidaire.
Noël
est la fête de l'accueil, et donc du refuge offert aux réfugiés.
Noël
est jour d'une fraternité qui s'étend afin d'être portée en tous
lieux.
Noël
est plaisir d'être ensemble avec des réjouissances sans excès.
Noël,
chaque année, nous renvoie, souvent en vain, à l'essentiel.
Il
invite à l'illumination de la vie libre et simple et à ce que plus
petit soit le premier servi.
Il
est la rencontre de qui l'on aime déjà et de tous ceux que l'on à
aimer aussi.
Bref,
Noël n'est que secondairement dans la tradition et les paillettes.
Il
est manifestation de la joie de vivre au plein sens du mot.
Il
nous ouvre les yeux sur ce réel : rien n'équivaut au partage
dans la justice.
Noël
est une utopie qui réussit et qui peut durer si nous le voulons
assez.
Ne
nous trompons pas de Noël : ce n'est pas le Noël des marchands
mais celui de l'enfance.
Cette
enfance qui en nous perdure, tournée, dans le monde entier, vers un
futur plus heureux.
Dans
un monde d'horreurs, le désir de faire excès de plaisirs pour s'en
venger se comprend.
Mais
Noël brise cet engrenage de peurs et de fuite dans l'inconscience
des satisfactions futiles.
La
crèche est faite d'une paille qui vaut plus que l'or, l'encens et la
myrrhe.
La
galette des rois n'est qu'un jeu. Le 6 janvier, avec
l'épiphanie, commence le carnaval.
Inutile
de se cacher derrière un masque ou de se noyer dans la bière.
Ouvrons grands les yeux : avec Noël commence le triomphe non des nantis mais des modestes.
Ouvrons grands les yeux : avec Noël commence le triomphe non des nantis mais des modestes.
Il
n'est nulle autre espérance qui vaille, nulle autre lumière qui
nous ensoleille.
Tout
peut être résumé en Noël : contre toute apparence, l'amour
l'emporte sur la mort.
Cela
vaut bien une fête, mais à condition de garder l'esprit éveillé.
25
décembre 2015