jeudi 3 décembre 2015

Citoyen du monde ou citoyen national ?

Je sais que je suis, avant tout, un Terrien.
Je suis né sur une planète minuscule au sein d'un univers incommensurable pour tout esprit humain.
Je n'ai donc, en toute certitude, qu'une unique patrie, c'est cette Terre d'où je ne puis partir.
Suis-je, pour autant, comme je me plais à le dire, citoyen du monde ?

Le citoyen est l'habitant d'une cité.
La Terre est le village qu'habitent les humains mais ce n'est pas une cité.
La cité est, sous son aspect juridique, la communauté politique, affirme le Robert.
 La Terre n'est pas une communauté politique, un État, une République, une... nation.

Je me veux donc citoyen du monde mais je ne suis pas encore, en droit, citoyen du monde.
Tout juste suis-je un citoyen européen parce que "Union européenne" figure sur mon passeport.
L’article 17 du traité instituant la Communauté européenne stipule :
" Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre."

La citoyenneté nationale prime donc et je sais que je suis de nationalité française.
Français, je le suis par hasard, n'ayant pas choisi le lieu de ma naissance.
La France est la partie du monde où j'ai trouvé, en y grandissant, une langue et une culture.
Mais suis-je, pour autant, comme on me le rappelle sans cesse, un citoyen français ?

J'accepte cette appartenance mais ma liberté m'oblige à ne pas y réduire ma personnalité.
Je me veux, tout autant, pleinement citoyen européen et citoyen du monde.
Je me refuse à vivre enfermé dans des frontières, qu'elles soient physiques ou formelles.
L'État-nation s'impose à moi, mais je ne lui appartiens pas.

Au reste sa forme et son avenir n'ont jamais été et ne peuvent rester pérennes.
Je ne suis point apatride mais j'entends me déplacer librement sur toute la Terre.
L'article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme me sert de sauf-conduit :
  Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. 

Les droits et devoirs des citoyens évoluent avec le temps.
La mondialisation  ne saurait permettre que seuls s'écoulent les flux marchands et financiers !
Les êtres humains doivent pouvoir, sans nuire, habiter la Terre, y résider, y circuler sans obstacle.
Les plus difficiles questions que se posent les Terriens n'ont point de réponse État par État. 

Je suis, de fait, citoyen du monde et citoyen national.
La bi-nationalité existe et il ne me choquerait pas que la plurinationalité soit reconnue.
Mais, dans mon cas, je me constate "du monde" avant d'être "de la nation".
Ma citoyenneté est universelle et le sort de n'importe quel Terrien m'importe.

La conférence, dite COP.21, et ses195 chefs d'États, révèle qu'il n'est qu'une seule humanité.
Les menaces climatiques qui pèsent sur les populations  ne seront pas conjurées sans changements.
Or, les nationalismes et leurs égoïsmes  poussent à l'absence de changement réel.
Une mondialisation véritable, (pas celle du profit !), conduit à de nouveaux modes de vie.

Y sommes-nous prêts ?
Ils surviendront.
De toute façon.
Le risque serait d'attendre...




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