mercredi 24 novembre 2010

L'inépuisable source de la violence : le désespoir

Les médias informent et nourrissent un sentiment d'impuissance qui fait monter, en chacun, une haine dangereuse.



Que nous dit-on, aujourd'hui même ?

Que nombreuses sont les femmes qui meurent sous les coups de leur compagnon. En France, par exemple, on sait qu'une femme sur dix est frappée par son époux ou son concubin. Danger au quotidien !

Qu'un président de la République, maître de la dissuasion nucléaire, peut "péter les plombs" au point d'invectiver des journalistes en les comparant à des pédophiles ! Le chef de l'État est devenu un danger pour la France.

Que des "retro-commissions", non payées, ont pu, à Karachi, entrainer la mort d'innocentes victimes d'un trafic détourné. Les responsables se sont mis à l'abri... Le danger est au cœur des ventes d'armes tout à fait "légales" !

Que le meilleur concurrent de Nicolas Sarkozy, pour l'élection présidentielle de 2012, serait un socialiste qui ne l'est pas, un machiste déjà âgé, un "professionnel de la politique", un soutien de la politique dangereuse de l'État d'Israël. DSK est un danger pour "la gauche".

Que, depuis 60 ans, les deux Corée ne connaissent qu'un armistice et qu'il est possible que la guerre, qui fit des millions de morts, reprenne. Une île sud coréenne a été bombardée : deux morts et de nombreuses destructions. Un danger asiatique qui ne s'éteint jamais...

Que malheur après malheur, en Haïti, de séisme en ouragan, de misère sans nom en choléra, on en arrive à des violences électorales affreuses. Qui fournit les armes ? Qui les achète et les paie? Danger pour les plus meurtris des hommes !

L'Irlande souffre : pour renflouer les banques, il faudrait écraser les Irlandais sous un plan d'austérité que les plus pauvres seront les premiers à payer. Après la Grèce, l'Espagne, le Portugal et (on l'oublie trop!), la Hongrie, la Roumanie..., et peut-être, bientôt, l'Italie, la France... Danger pour l'Europe tout entière.

Une manifestation symbolique contre la réforme des retraites hier. En même temps l'entreprise Renault facilite le départ à 58 ans des employés inemployés. Même le MEDEF relève la contradiction avec la loi toute récente reportant l'âge du départ en retraite à 62 ans. La colère et la peur couvent devant tant de cynisme. Nous ne sommes pas sortis de la fin des conflits sociaux : danger social permanent !

Et j'en oublie. Et cela ne concerne que les événements du jour...


Miguel de Cervantes ! Au secours !

Quand l'on ne peut que constater l'effondrement des raisons d'espérer, on entre dans l'ère de tous les dangers, de toutes les violences.

Nous avons, au moins, la chance de voir disparaitre les illusions. Nous sommes nus face à la cruauté de notre temps, mais de plus en plus lucides. Notre tâche citoyenne consiste, désormais, non plus à prendre un rôle, une place dans des dispositifs politiques, religieux, associatifs tout faits. Il faut "faire le pas de côté", s'installer "ailleurs" et oser ce qui fera sourire ou ricaner : la non-violence car nulle sécurité ne repose visiblement sur la force.

La guerre faite par la plus grande des démocraties en Iran, en Afghanistan, risque de blesser à mort la démocratie elle-même : aucune excuse à l'emploi de sous-munitions contre les enfants des Talibans. Les États-majors, tous les États-majors, sont peuplés de professionnels de l'assassinat de masse.

Le recours au taser, à la vidéo surveillance, aux écoutes téléphoniques, aux polices suréquipées, à la propagande sécuritaire n'empêcheront pas les révoltes des misérables.

Utopie ou pas, il n'y a plus le choix, sauf à devoir accepter le conflit généralisé qui, comme les précédentes guerres "mondiales" en engendreront une suivante. La paix ne peut s'appuyer sur la violence. Tout le monde le sait mais il est "irréaliste" de l'affirmer. Et puisqu'on ne sait faire autrement, on continue à installer, tous azimuts, des rapports de force qui nous tuent à petit feu ou dans des crises suraiguës !

Et si l'on essayait l'amour ? Pas celui qu'on nous susurre. Pas la charité gnan-gnan, pas celui de la presse du cœur, pas la simple solidarité : le difficile partage de tout entre tous. Folie ? Évidemment ! Très vieille folie même ! Soyons les bouffons de ce monde plus fou encore, où la vie ne vaut que si l'on rompt avec les fausses évidences.


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Mais, éteins-le, ce feu qui consume les désespérés !

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