vendredi 28 mars 2014

Désespérant et prometteur !

Il y a peu d'envie d'écrire quand le paysage s'assombrit au point qu'on ne sait plus où diriger ses pas et sa pensée. Et voici que les élections municipales apportent de quoi se repérer...

L'abstention est massive au point qu'on ne peut plus cacher qu'une abstention peut être politique... Voilà la première nouvelle intéressante. Quand il n'y a pas de choix on ne choisit pas. Entre la droite ultra libérale et la gauche droitière, l'écart est si mince qu'on peut les confondre. Il n'y a plus alors motif à les séparer. On s'abstient d'entrer dans ce jeu truqué. La démocratie, contre toute attente, y gagne !

La bipolarisation est mise à mal. Le vote Front National prend une ampleur qu'amplifie l'abstention. Les pourcentages qu'il obtient croissent sans que le nombre de votants soit considérable. Au reste, toutes les organisations politiques obtiennent des scores faibles, sauf exception ici ou là. Entre la droite extrême, la droite dure et la droite dite de gauche, un tripode a été posé sur la terre de France. Les professionnels de la politique politicienne s'y sont assis. Les trois pôles n'en font qu'un qui constitue l'obstacle à toute velléité de voir les citoyens prendre eux-mêmes leur sort en main. On assiste à un "démocracide", (pardon pour ce néologisme), dont il faut prendre la mesure pour l'interdire.

Il n'y a pas d'alternative de gauche. Le repli national est dû à la globalisation de l'économie voulue ou acceptée par les ultra libéraux et les démocrates libéraux, qui dominent au sein de l'UMP et du PS. La gauche est morte, vive la gauche mais une gauche qui doit changer et de nom et de contenu. Cessons de parler de gauche pour parler du PS. Le Conseil constitutionnel vient de fonder l'un de ses arrêts sur le caractère intangible de la liberté d'entreprise et le droit de propriété. Autrement dit, le Droit est à droite : on ne peut ni limiter l'exploitation des richesses et des hommes, ni ouvrir des espaces communs qui n'auraient pas leur propriétaire. C'est le triomphe absolu du capitalisme financier.

Au moins on y voit clair : un nouveau partage politique s'effectue où les partis n'ont d'autre place que celle de valets efficaces des riches et des possédants qui détiennent le pouvoir réel. Un recul de plus d'un siècle est en cours. Les productivistes qui cherchaient, et cherchent encore, à agrandir le gâteau, pour que les miettes et les petites parts laissées aux pauvres augmentent, sont en train de perdre la partie, mais ils l'ignorent ou ne veulent pas le savoir. Les convives sont trop nombreux et un autre partage commence à s'imposer. Il n'est d'avenir envisageable que si l'on répartit sans gâcher et si l'on accepte les limites du monde. Qui s'y refuse régresse. Des citoyens de plus en plus nombreux l'ont compris ou comprennent déjà qu'il faut échapper au système économico-politicien, coûte que coûte.

Les élections municipales le confirment. Ce ne sera pas un "retour de la droite" et une implantation de l'extrême droite qu'elles révèleront d'abord - quoi qu'en diront les médias ! -, mais bien le désaveu de ceux qui font semblant de s'opposer et veulent, ensemble, "une croissance forte seule productrice d'emplois" qui n'est plus possible dans une Europe saturée. Le relatif succès des écologistes, de certains communistes et de quelques acteurs du parti "de gauche", s'additionnant aux très nombreux abstentionnistes ayant fait "la grêve des urnes", donne une indication importante : l'autre politique qui se cherche depuis des années est engagée. Les élections européennes continueront à éclairer le paysage. Nous venons d'entrer dans un autre temps qui contient une menace et un espoir. Ce n'est pas le moment de baisser les bras !


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