Trois
nouveaux ministres se réclamant de l'écologie viennent de la
trahir !
Se
fourvoyer au sein d'un gouvernement social-libéral était et reste
suicidaire.
Ceux
qui s'y étaient essayé, dans le gouvernement Ayrault, ont déchanté.
Ceux
qui viennent d'entrer dans un exécutif Vals, en fin de parcours, ne
pèseront pas et se sont déconsidérés.
EELV
a cessé d'être l'outil pouvant faire progresser l'écologie
politique.
Mais,
depuis qu'est né le mouvement écologiste, ne savait-on pas
déjà qu'un parti ne peut jouer ce rôle ?
C'est,
aujourd'hui, dit Noël Mamère, une formation « en soins
palliatifs ».
Autrement
dit, c'est un instrument usé, obsolète, mort.
Sera-ce
la chance de l'écologie de devoir se refonder en actes et en idées ?
D'André
Gorz à Nicolas Hulot, puis à Pierre Rhabi, on sait dans quelle
direction aller
Fondateur
des Verts, René Dumont, se disait « à la gauche de la
gauche », radicalement anti-capitaliste.
Sans
un retour aux sources, l'écologie n'aurait plus aucune expression
spécifique et autonome.
La
radicalité n'est pas l'extrêmisme. L'écologie est radicale ;
elle n'est pas dans l'excès.
La
gauche, dans toutes ses composantes, est à repenser quitte à
changer de nom.
L'écologie
en est désormais le cœur.
Car,
par-dessus tout, il y a incompatibilité entre l'écologie et
l'économie libérale.
Le
pouvoir ne se prend plus par les urnes ni d'ailleurs par les armes.
Il
se prend par la vie, par l'échange et le débat qui construit
l'opinion.
Ainsi
le veut l'écologie : la politique a changé d'âme et les
schémas classiques sont dévalués.
L'opposition
public-privé, par exemple, ne recouvre plus totalement le conflit
droite-gauche.
L'État
n'est pas tout le public et l'en commun déborde l'initiative privée
ou l'entreprise.
L'écologie
a rejoint les coopératives, les mutuelles, les associations « à
but non lucratif », toutes à revitaliser.
La
privatisation, qui en est le contraire, est même voulue et organisée
par les gouvernements !
L'abandon
par la social-démocratie de ces outils anticapitalistes a engendré
une rupture.
La
fin des privilèges, proclamée pendant la nuit du 4 août1789, n'est
plus garantie par l'État.
L'intérêt
général, né au XVIIIe siècle, avec Rousseau, n'est plus assuré
par « les pouvoirs publics »
La
chose publique, la res-publicae, la
République elle-même, ne s'appuie plus guère sur les
services publics.
L'écologie
n'est concevable que dans une société qui se libère du pouvoir de
la finance
L'écologie
est, dès lors, la remise à l'endroit de l'économie : la bonne
gestion de « la maison commune ».
Elle
privilégie le travail face au capital.
Car
le travail est beaucoup plus que l'emploi qui ne cesse de régresser
en temps et en effectifs.
Le
temps de la croissance est révolu.
Les
citoyens ont à prendre leur vie en main et s'ils le veulent ils ont
à en prendre les moyens
Ils
n'ont plus à être gouvernés mais à se gouverner.
L'utopie
écologique a cessé d'en être une.
C'est
de croire en la perpétuation d'un modèle économique dépassé qui
est utopique car non pérenne.
La
révolution n'est plus une bataille pour la conquête violente du
pouvoir !
C'est
un renversement idéologique.
Il
accompagne une mutation irréversible qui se produit lentement.
Les
tenants de l'écologie ont d'abord à expliquer, à accompagner et à
organiser cette mutation.
Vouloir
« avoir des places et des postes » pour pouvoir agir
écologiquement sur le réel est vain et stupide.
C'est
une trahison parce que c'est tourner le dos à l'avenir qu'on ne peut
plus envisager différent.
C'est
penser la politique comme on la pensait au siècle dernier et même
avant.
C'est
penser trop court et conduit à faire des compromis qui sont des
compromissions.
Laissons
mourir un petit parti écologique inefficace mais faisons vivre
l'écologie.
Laissons
le social-libéralisme lui-même se détruire dans l'État et les
partis qui le soutiennent actuellement.
N'accompagnons
pas une fin de règne programmée : l'écologie à tout à y
perdre.
Dépassons
les logiques électorales qui nous piègent et qui ramèneront la
droite extrême aux affaires.
Programmons,
au contraire, notre mise en perspective politique :
Sortons
des institutions monarchiques qui permettent l'autoritarisme
totalitaire.
Opposons-nous
à la démocratie inégalitaire qui n'a plus rien de démocratique.
Libérons
la politique de la domination économiste.
Nous
devons penser la France dans le monde au lieu de mondialiser la
France !
Abandonnons
ce qui nous ruine à commencer par les nucléaires.
Formons
tous les citoyens en permanence plutôt que de sombrer dans
l'élitisme.
Donnons
à chaque humain assez pour vivre en partageant entre tous nos
richesses.
Ne
nous contentons pas de respecter la nature, mais remettons-y l'homme
à sa place.
Vivons
dans cette « Maison commune » ou Gaïa, la Terre-mère, sans
en épuiser les ressouces.
Opposons-nous
aux puissances qui veulent, indûment, dominer la planète et
l'exploiter.
Préparons
les générations nouvelles à cet autre monde qui vient.
La
« trahison des clercs » (des intellectuels, des
chercheurs, des universitaires) est la plus grave.
On
oubliera vite les Placé, Pompili et autre Cosse.
Ils
se sont trahis eux-mêmes et ont perdu ainsi, hélas, leur droit à
la considération.
La
pire trahison aura été, de fait, le renoncement à l'écologie
politique elle-même.
Car
Vals, Hollande et nombre de ministricules sont hostiles à toute
écologie.
Ils
sont infréquentables, ils ont été les premiers à se trahir et il
n'y a rien à attendre d'eux.
L'abstention
massive, la montée du FN, la banalisation de l'idéologie libérale
l'ont déjà démontré.
Le
désespoir des sans emplois, l'égoïsme d'État qui fustige les
réfugiés le prouvent tout autant...
La
déchéance de la nationalité n'est pas à installer dans la
constitution : elle est déjà dans toute la société !
Il
y a inégalité entre les citoyens, on a séparé les bons et les
mauvais et fondé l'ordre sur la répression.
Là
n'est pas la Cité réelle, c'est devenu un corps social brutal, sans
vitalité, sans projet commun.
Mais
la trahison des trahisons, c'est d'avoir installé la réussite dans
le culte de l'argent.
Ceux
qui tolèrent cette médiocrité politique, cette absence de
créativité, génèrent la violence.
On
déplore, on dénonce, on prétend combattre le terrorisme, mais sans
savoir l'expliquer.
On
ne vient pas à bout du fanatisme par des discours et des bombes.
Il
faut en éradiquer les causes idéologiques, ce qu'on ne fait pas ou
que l'on fait mal.
L'écologie
politique c'est l'art du vivre sur Terre, ensemble, avec tout le
vivant.
Notre
civilisation ne se fonde pas encore sur cette proximité de l'animal,
du végétal et du minéral.
Elle
ne sait la regarder, l'entendre, l'aimer et elle lui préfére la
concurrence et la rivalité.
Toutes
les trahisons, petites et grandes, se rejoignent dans cette trahison
de notre espèce.
De
siècle en siècle, se sont élargis les domaines de la violence.
Nous
avons progressivement éteint les lumières de l'espérance.
Il
nous est offert de survivre en attendant la mort : ultime
trahison.
La
seule politique qui vaille est celle qui donne envie de vivre, d'agir
et qui ouvre des futurs heureux.
Ce
sont l'écologie et pas l'écologisme, les écologues et pas les
écologistes qui fondent la politique.
L'écologue
n'est pas qu'un scientifique, c'est un bâtisseur de projets à
venir.
« Il
n'est plus, désormais, de politique, d'organisation du vivre
ensemble sur Terre, qu'écologique ».
Cette
phrase, écrite le 5 décembre 2015, je la maintiens et la re-signe.