mercredi 31 décembre 2008

Pourquoi je signe l'appel pour la Fédération.




J'ai hésité. Je suis très proche des analyses proposées dans le texte de l'appel (reproduit ci-dessous). Pourtant, je ne voulais pas me retrouver dans une organisation de type parti n'acceptant pas la pluri-appartenance. Je ne voulais pas non plus d'une interpellation globale du capitalisme ne mettant pas en cause le productivisme. N'être nulle part m'est pénible, mais s'enfermer dans une organisation négatrice des autres pourtant d'orientations voisines et conciliables plus encore... J'ai donc attendu. La Fédération qui se crée semble échapper à ces travers. Elle n'est peut-être qu'un essai. Ce n'est pas cela qui me trouble! J'y apporterai ce que je pense et ce que je suis. Dans le passage délicat vers l'avenir qui s'est ouvert et dont l'année 2009 sera, sans doute, une traversée escarpée, il faut se tenir prêt à mener des luttes de type nouveau. J'essaierai d'en être.




Appel

"Les Alter Ekolos, Les Alternatifs, L'Alternative Démocratique et Sociale, la Coordination nationale des collectifs unitaires, l’Association des communistes unitaires, le Mai, Ecologie solidaire, des écologistes de gauche, des militant-e-s du mouvement social, des élu-e-s, s’engagent ensemble pour créer un espace ouvert, une Fédération de citoyen-ne-s et de forces rassemblant des histoires et des cultures différentes de la gauche de transformation sociale et écologique.

Face à la crise de la mondialisation financière, face à la montée des périls sur l’environnement, de multiples horizons monte l’exigence d’une autre organisation sociale porteuse d’un nouveau mode de développement appuyé sur l’émancipation humaine et par la préservation de l’environnement de nouveaux rapports à la nature

La gauche est aujourd’hui dans l’impasse. Ni un PS déconsidéré, ni des forces antilibérales éparpillées et impuissantes ne sont en capacité de reconstruire l’espoir. Pourtant dans leur diversité et avec leur richesse des combats sociaux et citoyens cherchent à s’exprimer sur le terrain politique. Ils représentent une grande partie des forces capables de construire une convergence politique pour la transformation sociale, écologique, démocratique, féministe et antiraciste.

L’expérience nous a montré qu’aucune structure existante ne peut à elle seule faire bouger les lignes et rassembler autour d’elle toutes les forces de la gauche d’alternative.

Devant cette situation de multiples initiatives, telle que la création du NPA ou celle du Parti de gauche témoignent des recherches existantes, mais ne permettent pas encore le cadre commun que nous appelons de nos vœux.

Bâtir une alternative qui rende possible l’intervention citoyenne dans toute la sphère politique suppose entre autres de rassembler tous les courants de la gauche de transformation sociale et écologique. Ce rassemblement pluraliste, fort de la confrontation des différentes cultures existantes, permettra d’élaborer un projet politique commun tout en développant la dynamique politique auquel il doit correspondre et de se donner les moyens du combat politique. Convaincre toutes les composantes de la nécessité de ce rassemblement n’est pas une tâche aisée et peut prendre du temps ; mais c’est dès maintenant que nous décidons de fédérer nos énergies.

Nous avons en commun de penser que la refondation de la gauche passe par la réinvention des rapports entre forces politiques et mouvement social, mobilisation et institutions.

Nous avons en commun de penser que l’humanité est parvenue à un moment périlleux où accroissement des inégalités, chômage, misère, pollution, problèmes climatiques, difficultés d’accès aux ressources se mêlent inextricablement et s’amplifient mutuellement. Les urgences sociale et écologique ne peuvent être traitées séparément et on ne peut répondre ni à l’une ni à l’autre sans remise en cause du capitalisme. Il faut inventer un nouveau mode de développement rompant avec le productivisme.

Nous avons en commun de penser que la société ne peut vivre sur la base d’une égalité de principe démentie chaque jour par les faits. La lutte contre les discriminations doit être au centre des préoccupations sociales et politiques. Nous savons que nous avons du chemin à faire sur cette question. Comme sur bien d’autres. Au moins, nous nous y attelons.

Nous prenons l’initiative du lancement dès à présent d’une fédération de citoyen-ne-s et de forces. Elle ne prétend pas être seule la force de transformation sociale et écologique si nécessaire, ni le noyau autour duquel cette force se construira, mais nous voulons contribuer à lui donner corps. Pour nous, la diversité de la fédération est sa force. Nous proposons donc qu’elle soit un outil pour rassembler largement et soit ouverte à tous les courants, tout-e-s les militant-e-s qui veulent une force politique nouvelle.

D’ores et déjà nous lançons un appel au plus grand nombre d’acteurs du mouvement social et politique, du monde de la culture de la recherche, du syndicalisme, de l’écologie pour travailler avec nous à cette première étape de rassemblement.

Cette démarche va s’ancrer dans les villes et les départements, à travers la mise en commun de nos forces et moyens et des forums publics permettant de traiter y compris les questions qui peuvent fâcher. Des outils communs vont être mis en place.

Un Comité provisoire, d’initiatives et d’actions, ouvert à celles et ceux qui le souhaitent, se met en place pour impulser l’activité de la fédération.."

http://lafederation.org/


lundi 29 décembre 2008

Après le Liban, Gaza?

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Israël repart en guerre, officiellement pour mettre fin aux tirs de roquettes qui s'abattent sur son territoire.



Mais, pourquoi ces tirs? Pourquoi aucune "trève" ne tient? Comment, pour les Palestiniens, échapper à l'emprisonnement de Gaza dont les habitants manquent de tout.

Simple, répondent les Israéliens : il suffit d'éliminer le Hamas, source de tous les maux des peuples palestinien comme israélien.

Stupide, répondent les Palestiniens. La pseudo-trève entre Israël et Gaza n'a pas levé l'embargo. Il n'y a plus rien à manger. Le monde entier nous regarde périr sans rien faire. Il faut lutter. Nous sommes en guerre.

Une guerre du pot de terre contre le pot de fer! L'une des plus performantes armées de la planète s'oppose à un peuple désespéré et donc violent. Les tirs palestiniens ont tué une personne. La riposte israélienne plus de trois cents, à ce jour. Et ce n'est pas fini! Tout est dit.

"Plomb durci" (c'est le nom imbécile de la campagne lancée par Tsahal) n'en est probablement qu'à ses débuts. Il faut venger l'échec connu au Liban face au Hezbollah, en 2006. On ne peut affronter les électeurs israéliens en position de faiblesse face au Hamas. Il faut mettre à l'épreuve la solidarité de la nouvelle administration américaine. Il faut avertir le monde entier qu'israël ne laissera pas ses ennemis se renforcer au Moyen Orient, ni en Irak dont les USA vont se dégager, ni en Iran qui entend devenir une puissance nucléaire, ni à Gaza où le Hamas acquiert une autorité politique insupportable, ni même au Liban où le Hezbollah ne peut rester sur un triomphe politique dangereux pour l'avenir d''israël.

Alors, de nouveau, on prend tous les risques et l'on défie l'opinion mondiale. C'est d'autant plus possible que les condamnations, les mises en garde, les appels au cessez le feu sont prononcés du bout des lèvres! L'hypocrisie est patente! En réalité, les puissances occidentales ne disposent pas des moyens politiques de faire reculer leur allié Israël! L'islamophobie fait le reste : on tolère l'intolérable.

Car il est intolérable pour tous que ce nouveau conflit déjà si meurtrier s'envenime encore! Les Israéliens jouent avec un feu qui peut les brûler. Non qu'ils puissent être défaits militairement, mais parce qu'ils peuvent de nouveau, perdre la guerre, politiquement. Impossible de croire que le gouvernement israélien l'ignore, donc il considère n'avoir pas le choix.

L'attaque de l'université islamique, la destruction des tunnels de contrebande avec l'Égypte, l'interdiction de tout accès à Gaza pour la presse, les bombardements des appartements des responsables du Hamas, sont autant de provocations pour évaluer ce que l'opinion internationale peut laisser faire. Ensuite peut survenir l'entrée des forces terrestres de Tsahal sur le territoire palestinien. Israël est, plus que jamais enfermé dans une contradiction : pour survivre, Israël doit frapper ses voisins pour les empêcher de leur nuire, ce qui conduit à la montée de haines inexpugnables qui, tôt ou tard, auront leurs effets meurtriers sur Israël.

La raison du plus fort, à terme, n'est jamais la meilleure.

Qui n'est pas sioniste sera plus que jamais antisémite. Qui ne sera pas avec Israël sera contre Israël! Qui n'approuvera pas la politique de l'État israélien sera un complice objectif des nazis... Que sais-je? Il est des dualismes pervers.

Malheureuse humanité! Nous sommes tous enfermés dans le piège israélo-palestinien. Il est plus que jamais nécessaire de refuser la logique de la violence qui ne produit que l'échec. Nul n'a intérêt à l'échec historique d'Israël. Au bout d'un demi-siècle de conflits avec les Arabes, nous sommes au bord d'un gouffre où Israël, autant que les peuples qui l'entourent, peuvent se trouver engloutis. La haine est à son comble. Le reste de la planète ne sortirait pas indemne d'un embrasement pouvant se généraliser.



Si l'ONU ne parle pas clair et fort, elle se condamne. Et nous avec...

mercredi 24 décembre 2008

Coupat n'y a pas coupé : il passera Noël en prison

Lire et décrypter les articles de presse ne garantit pas d'accéder à la vérité! Cela permet , toutefois, de se poser et de poser des questions de bon sens.

D'abord les faits rapportés.

Ouest-France l'annonce, le mercredi 24 décembre 2008 (1) : "Noël en prison pour Julien Coupat et son amie". Hier, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a rejeté la demande de remise en liberté de Julien et l'a maintenu emprisonné à la maison d'arrêt de la Santé. Lundi soir, le même refus avait été infligé à sa compagne, Yldune Levy. Le couple est poursuivi dans l'affaire du sabotage de caténaires sur des lignes TGV, cet automne.



Prochain rendez-vous, vendredi. La Cour d'appel examinera la demande, au fond. Julien Coupat est incarcéré, depuis le 15 novembre, pour « direction d'une entreprise terroriste et destructions en réunion à visée terroriste ». Lui et son amie contestent fermement ces accusations. Ils appartiennent à un groupe qualifié d'« anarcho-autonomes » par les enquêteurs. Neuf personnes sont poursuivies dans ce dossier. Le couple est le seul maintenu en détention.

Des intellectuels de gauche et d'extrême gauche, des habitants de Tarnac, le village de Corrèze où résident la plupart des suspects, ont lancé une campagne de soutien.

Maintenant les questions qui non seulement sont à poser mais s'imposent.

Pourquoi le Tout-Puissant (je veux parler non de Dieu mais du Président de la République) a-t-il décidé d'accorder une grâce de six mois à un condamné, Jean-Charles Marchioni, le jour même où le Parquet, agissant au nom de l'État, s'opposait à l'élargissement d'un homme présumé coupable (donc aussi présumé innocent) et non susceptible d'échapper à la justice: Julien Coupat? Est-ce parce que l'un, corse, ami de Charles Pasqua, est réputé appartenir à une droite rigide alors que l'autre n'est qu'un intellectuel, d'extrême gauche?



Pourquoi à cette concomittance de décisions l'une comme l'autre étonnante, faut-il que s'ajoute l'accusation infamante d'appartenance à une entreprise terroriste à visée terroriste? Car il y a, notons le bien, deux fois employé, le qualificatif de terroriste appliqué à ces faits de sabotage qui ne pouvaient,selon les experts de la SNCF, quels qu'en aient été les auteurs, conduire à un déraillement meurtrier. Entre dégradations graves et acte conduisant à la mort d'innocents, il y a un écart énorme. Pourquoi, les accusateurs l'ont-ils franchi?

Vendredi, en appel, la question sera réexaminée au fond. Si les juges ne suivent pas le procureur, Coupat aura passé Noël en prison pour rien. Si les juges infirment la décision précédente visant à l'élargissement de Coupat et son amie, il n'y aura eu aucune tolérance de la part de ceux qui savent que les inculpés n'ont aucun moyen de se soustraire à la justice, et n'en ont du reste pas l'intention! Ne s'agit-il pas, alors comme l'affirme le docteur Coupat, le père de Julien, d'un "acharnement" pour "ne pas perdre la face"?



Un pouvoir fort ne cède jamais, même s'il a tort.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Noel-en-prison-pour-Julien-Coupat-et-son-amie-_3636-783233_actu.Htm


vendredi 5 décembre 2008

L'écolologisation contre l'écologie?

Les élus Verts du Conseil régional d'Ile de France viennent d'inventer un néologisme : écologisation! Ne cherchez pas sur le Robert 2009, vous ne trouverez pas ce mot nouveau, pas plus que le verbe dont il serait issu : écologiser.

En quoi peut donc consister "l'écologisation de l'ensemble des politiques publiques régionales"? Il ne s'agit pas, à l'évidence de politiques écologiques mais de politiques qui tiendraient plus ou moins compte de la dimension écologique de toute politique, désormais.


Le pire serait un badigeonnage en vert des politiques régionales (autrement dit un habillage publicitaire de pratiques peu modifiées, ou l'injection du vocabulaire écologiste dans des présentations de politiques dont les écologistes ne sont pas les initiateurs).

Le meilleur serait que des pans entiers de la politique régionale soient d'inspiration écologiste, même si, en dernier ressort, la décision appartient à un exécutif majoritairement socialiste qui ne retient de l'écologie que ce qui est "à la mode" ou sans effet fondamental sur les choix économiques du Président et de son équipe rapprochée.



Si écologiser est, comme évangéliser (convertir les adeptes d'une autre doctrine politique), on peut, à la fois, se réjouir et se gausser de cette naïve prétention. Se réjouir de cette volonté d'influence mais se gausser de cette illusion!

Il n'est plus de politique écologique autre que celle qui soutient la décroissance, c'est-à-dire le choix de politiques ciblées, sélectives, tournant le dos au productivisme ravageur. C'est la seule réponse possible à la crise politique mondiale dans laquelle nous sommes entrés et qui n'est pas économique et écologique mais économique parce qu'écologique.

Il ne s'agit donc pas d'écologiser ce qui existe mais de faire le choix de politiques autres que celles qui existent afin d'entrer dans de nouveaux temps où l'activité humaine se réorientera complétement. Accompagner la révision déchirante de ceux qui, à gauche comme à droite, ont été, et restent les tenants du libéralisme constitue un piège dans lequel les écologistes ne sauraient tomber sans se trahir et s'interdire de peser sur l'avenir!

L'ambition des gouvernants des pays d'occident est de passer au travers de la crise quitte à faire de l'écologie le moteur de la nouvelle croissance. Ce capitalisme vert porte en lui-même une contradiction insurmontable. les élus Verts qui tenteraient d'écologiser ce qui se fait sans proposer des orientations de l'action politique radicalement nouvelles subiront la même sanction que ceux qu'ils tentent d'écologiser : un échec historique.
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Alors stop !


mardi 2 décembre 2008

Cessons d'être des moutons.



Un énergumène, un philosophe-forain, un holibrius, cet Alain Guyard que Daniel Mermet a fait découvrir au cours de son émission quotidienne, sur France-Inter, : là-bas si j'y suis (1).

Un philosophe dérange. Alain Guyard dérange. Il ne se prend pas pour un penseur. Il se contente de faire penser. Sur son site Diogène consultants (2), il rappelle que le philosophe grec, dans son tonneau, se riait de Platon : "comment peut-il être philosophe s'il ne dérange personne?" Il se dit un passeur d'idées, car contrairement à ce que nous racontent tous les contempteurs des idéologies, sans idées on ne pense pas et, quand on ne pense plus, on est un mouton qu'on peut conduire soit à l'abattoir soit au gouffre.

Alain Guyard soutient que le philosophie peut être populaire. connaître les idées des philosophes aide à comprendre dans quel monde on vit.

Il est très actuel de savoir que deux Anglais, Jonathan Hobbes et Adam Smith fondent encore les discours des tenants du libéralisme. Tous deux considèrent que l'homme est, par nature, violent et pêcheur. Pour que la richesse soit accessible, il faut soit contenir par la force cette violence naturelle des hommes, et c'est le rôle de l'État, substitut du Dieu Tout-puissant (ainsi pense Hobbes), ou bien il faut laisser faire cette violence en attendant que "la main invisible" de Dieu mette de l'ordre dans ce chaos (ainsi pense Smith).

Si l'homme est un loup pour l'homme, comme le disait Plaute, repris par Hobbes, alors il faut que le Léviathan du pouvoir exerce son autorité et oppose la violence légitime de l'État à la violence illégitime des masses. Première philosophie fondatrice du libéralisme : l'économie de marché est protégée par un État policier fort et fait bon ménage avec lui, comme la Chine et la France sarkozienne le démontrent.

S'il n'y a en l'homme qu'égoïsme et intérêt, laissons faire ces pulsions et ces désirs qui finiront par s'autoréguler en interagissant les uns sur les autres. La main invisible des marchés organise et apaise, finalement, les inévitables conflits. Seconde philosophie fondatrice du libéralisme : l'économie de marché trouve seule, in fine, son point d'équilibre. La fin de l'État est programmée. De Reagan à Thatcher, de Blair à Bush, on a vu cettte politique à l'œuvre, et... ses contradictions.

Alain Guyard oppose à ces deux philosophes qui continuent d'influencer les tenants du capitalisme, l'anthropologue Marcel Mauss qui, au début du XXe siècle, constata que le don et contredon était plus utilisé encore, sur Terre que le donnant/donnant. Le système marchand n'est pas universel. L'homme n'est pas, par nature, mauvais et incapable d'échange. Il peut, sans le secours d'une autorité supérieure, divine ou transférée au pouvoir de chefs, faire fonctionner une économie où donner, recevoir et rendre s'entrelacent dans une activité sociale complexe et vivante.

L'homme n'est pas un mouton. Ce n'est pas un loup non plus. C'est un animal politique qui pense et n'est pas conditionné par sa nature. Le propre de la nature de l'homme, c'est qu'il n'est pas prisonnier de prêts à penser quels qu'ils soient. Entre le tout individu et le tout État, il y une gamme de possibles dont, eut dit Mauss, la coopérative. Au moment où s'effondrent les postulats libéraux, et après qu'aient implosé les systèmes étatistes, il est grand temps de confier l'initiative du mieux vivre à des démocraties économiques de participation remplissant, progressivement, les vides que les démocraties représentatives avaient laissé béants.

(1) http://www.la-bas.org/
(2) http://www.diogeneconsultants.com


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