mercredi 25 février 2009

La planète a-t-elle perdu la boule? Ou sont-ce ceux qui la dirigent qui ont perdu leur boussole?

"La planète perd la boule. Pourquoi ? Parce que l’Amérique a perdu la main ? Le premier de la classe est devenu le pire des cancres. Il reste accro aux énergies sales et bon marché du XXe siècle. Pétrole, charbon, 4x4... Les Américains prennent l’Amérique et le monde pour une poubelle. L’autre lanterne rouge, c’est la Chine, eux, ont compris le danger. En cinq ans, Pékin a remplacé ses mobylettes par des scooters électriques. D’ici à 2030, l’empire du Milieu aura construit deux cents villes à haut rendement énergétique, avec des bâtiments à pollution zéro. C’est clair la Chine rouge veut devenir verte. L’Europe, elle, a déjà hissé la couleur et doublé les USA. L’entreprise solaire la plus performante du monde est américaine — mais sans la technologie des Allemands, elle aurait mis la clef sous la porte. Il n’est pas seulement question ici de vérité et d’air pur. L’enjeu est aussi celui d’une renaissance planétaire. Il est plus que temps, l’heure tourne. La Terre peur encore sortir de l’impasse. Si le monde — l’Amérique surtout — s’y met. Tout de suite".



Cette présentation du
livre de Thomas Friedman, La Terre perd la Boule, sous titré Trop chaude, trop plate, trop peuplée, révèle l'extraordinaire adaptabilité des USA et de leurs intellectuels! C'est plus fort qu'eux. Chaque Américain cache en lui un prédicateur, commente Jean-Michel Demetz. (1)

Editorialiste au New York Times, Thomas Friedman s'était livré, voilà trois ans, à un vif éloge de la mondialisation en marche (La Terre est plate). Le voici promoteur d'une Amérique toujours prête à guider le monde, cette fois sous les traits d'une hyperpuissance verte. «La convergence du réchauffement, de l'aplatissement, du surpeuplement est une bifurcation de l'Histoire», lance Friedman. «Le candidat Barack Obama était prêt à un changement radical, ajoute-t-il. Le président a désormais une triple priorité: les banques, les banques, les banques...»

L'intérêt d'un tel livre, comme, hier, celui d'Al Gore, c'est de nous faire apparaître que le retournement écologique de personnages vedettes est dû moins à leur conversion politique ou éthique qu'à leur intelligence et à leur orgueil qui leur interdisent de se laisser dépasser par une réalité qui évolue au galop. On devient très très vite has been, ces temps-ci! Un autre enseignement de ces prises de position spectaculaires, c'est que les contraintes politiques qui font tenir des discours convenus vont craquer. Obama est un très brillant orateur mais il ne sauvera pas son pays par quelque relance que ce soit!

En France, les hommes et femmes de pouvoirs comptent sur leur habileté, leur savoir dire pour passer entre les gouttes, mais l'orage qui s'annonce sera trop serré pour qu'on n'en sorte pas trempé! Les plans de Sarkozy comme du PS vont vite apparaître comme des bouées trouées dès lors que la question de fond est évitée : comment en venir à une déconsommation douce, une décroissance sans régression ni récession, un partage des richesses qui ne sacrifie personne, sur cette planète.


mardi 24 février 2009

Siné relaxé : bravo!

Siné

Je ne lis plus Siné-Hebdo. La caricature et le cul à toutes les pages me conviennent peu...

Je n'ai pas signé la pétition de soutien (ci-dessous).

Je ne pouvais, pour autant, admettre que Siné soit dit antisémite! Est antisémite, désormais, celui qui ne fait pas révérence devant les thuriféraires de la politique israélienne!

Je ne pouvais davantage accepter qu'une critique insolente du fils Sarkozy conduise devant un Tribunal!

Enfin, l'indélicatesse et la dureté de Philippe Val, qui a dénaturé Charlie-Hebdo, ne pouvait que m'amener à souhaiter la déconfiture de ceux qui poursuivaient Siné de leur petite haine.

C'est fait : Siné est relaxé a été relaxé, ce jour, par le tribunal correctionnel de Lyon des poursuites pour incitation à la haine raciale engagées par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Tant mieux.

PÉTITION : SINÉ : SA VIE, SON OEUVRE, SON CUL ET... PHILIPPE VAL.

Le mardi 8 juillet, sur les ondes de RTL, Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Observateur, dénonçait « un article antisémite dans un journal qui ne l'est pas ». Il faisait allusion à une chronique de Siné dans Charlie hebdo, dont nous reproduisons le texte ici :

« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

Prétextant l'éventualité d'un procès pour antisémitisme, Philippe Val, directeur de publication, a enjoint Siné de signer une lettre d'excuse dans Charlie hebdo, ce que le dessinateur a refusé de faire. Philippe Val l'a aussitôt renvoyé du journal avec l'assentiment de la direction (Bernard Maris, Gérard Biard et Charb).

Où est l'antisémitisme dans le texte de Siné ? Il y dénonce seulement, avec le ton fleuri qui est sa marque de fabrique, l'opportunisme du fils du président de la République.

Philippe Val et la direction de Charlie hebdo se sont couchés devant Jean Sarkozy. Grand bien leur fasse, leurs lecteurs apprécieront. À la radio, d'autres continuent de faire des procès en antisémitisme comme certains, naguère, en sorcellerie.

Nous connaissons bien Siné : sa grande gueule, sa violence intellectuelle, son humour et surtout sa maison ouverte à tous : Juifs, Arabes, Français, Noirs, Auvergnats, Bretons, pédés, communistes (liste non exhaustive), tous unis pour conchier, autour d'un verre (ou de plusieurs), une société de plus en plus bien pensante et moraliste.

C'est pourquoi nous apportons notre soutien inconditionnel à Siné. Siné n'aime pas les cons. Siné est un anar. Vive Siné !

http://www.blog-sine.com/blog/

mardi 10 février 2009

Israël n'est pas un État juif.

On vote, aujourd'hui, 10 février 2009, en Israël. Pour la première fois de son histoire, le risque est grand de voir la droite et l'extrême droite remporter, ensemble, à la proportionnelle, cette élection législative!



Ce serait un scrutin mortifère! Il s'ensuivrait, en effet, que la volonté des Isréliens d'occuper, seuls, le territoire palestinien et surtout, d'en faire une terre exclusivement juive, trouverait une majorité au Parlement. Ce serait le retour ou le prolongement des logiques de guerre, inéluctablement.

Faudra-t-il, alors, chasser les Arabes israéliens d'Israël? C'est oublier qu'Israël n'est pas un État juif, en tout cas pas un État exclusivement juif, bref, pas un État hébreux. C'est oublier que la démographie aura le dernier mot et qu'Israël ou plutôt les Juifs d'Israël se mettent en situation d'avoir à connaître un "quatrième exil" comme l'annonçait Zamenhoff, ce Juif inventeur de l'espéranto, au début du XXe siècle. La violence accouche toujours de la violence. Israël en sombrant dans la violence à Gaza s'est fait violence à lui-même. Les résultats, demain, peuvent le révêler! Le rapide oubli des évènements de Gaza, la considération dans laquelle on tient encore le gouvernement israélien, après les crimes commis à l'encontre des Palestiniens, feront payer non seulement un prix fort aux Israéliens mais à tous ceux qui ont fermé les yeux et continuent de les fermer. Israël est en train d'y laisser sa démocratie. Nous risquons d'y laisser, nous, la paix.


dimanche 8 février 2009

Le provocateur

Nicolas Sarkozy a remporté une nouvelle bataille politique : en dépit de toutes nos réserves, il nous oblige à parler de lui. Comment faire autrement, du reste, puisqu'il parle, sans cesse, de ce qui nous concerne, au point qu'on n'entende plus les autres, tous les autres! Il fait ce qu'il veut et passe par-dessus tous les avis contraires au sien, sans vergogne! Cette fois, après le retour du nucléaire à haute dose, c'est du retour dans l'OTAN qu'il s'agit.


L'organisation politico militaire de l'Atlantique Nord compte 26 États membres

Ce qui est intéressant, avec cette présidence de cinq ans, c'est que tout ce à quoi nous sommes opposés nous est, pendant ce temps, imposé. La République est devenue napoléonnienne. Une fois élu, on a tous les droits et que les partis, syndicats, Parlements et autres instances démocratiques veuillent bien filer droit. Pas d'état d'âme donc : on ne peut qu'être hostile à une politique qui est fondée sur une conception de l'homme et de la civilisation qui n'est pas celle d'un homme de ce temps, c'est-à-dire d'un citoyen du monde.


Le grand défaut de notre démocratie, c'est qu'elle proteste et ne se rebelle pas! Le principe du monarque républicain est intégré : nul ne s'étonne vraiment qu'un seul homme tranche de tout! Pire, bien des opposants attendent leur tour et espèrent pouvoir conduire, après 2012, une autre politique avec les mêmes armes autocratiques.

Quant à l'annonce d'un retour au sein du commandement de l'Alliance atlantique, en avril prochain, c'est non seulement une rupture avec le gaullisme, c'est un nouvel alignement sur les USA qui, Obama ou pas, est exécrable. À preuve, la demande qui nous est déjà faite d'augmenter le nombre de nos soldats en Afghanistan! L'occident compte sur ses troupes pour éradiquer la politique des Talibans. Tragique erreur. Elle accentura la haine et redonnera une assise politique aux dictatures sanglantes qui pourront dénoncer nos crimes pour masquer les leurs.



Le symbole de la totale réconcilation franco-allemande, par l'intermédiaire d'une présence militaitre allemande en Alsace, ne me semble pas davantage acceptable! Il y a mieux à faire que de montrer son entente avec des armes! D'ailleurs de quelle défense commune va-t-il s'agir? Nicolas Sarkozy le dissimule à peine : les pays riches sont sous la menace des nombreuses populations qui aspirent à accéder à notre niveau de vie. Préparons-nous donc à nous battre contre ces peuples pauvres qui sont à l'affut de nos faiblesses, en cette période de troubles économiques gravissimes.
..



Eh bien, à cela, une seule réponse globale, s'impose : c'est non!


lundi 2 février 2009

La relance : une duperie pour gagner du temps.

Mais quand comprendrons-nous?
La relance est un concept vide. Il tourne le dos à tout changement



Lancer est projeter vers l'avant. Relancer est recommencer l'opération. Autrement dit on... re-commence. On persiste et l'on signe. On fait la même chose, en plus intensif.
À bien y regarder, en effet, les pouvoirs publics et les entreprises cherchent comment redynamiser leur action, toujours fondée sur les mêmes analyses. Absolument pas : comment sortir de l'impasse où nous nous enfonçons! Dès lors, le conflit avec les victimes principales de cette situation est inévitable.

La chance des tenants de cette politique économique en pleine déconfiture, c'est que leurs opposants ne réclament pas de conduire une autre politique mais exigent plus de relance encore, c'est à dire plus de production, plus de salaires distribués, plus de grands travaux. Les élus, de gauche comme de droite, se félicitent, par exemple, de la décision de construire une nouvelle centrale nucléaire EPR. Qu'on ne puisse, à la fois, favoriser la relance du nucléaire et le lancement d'une politique énergétique fondée sur les énergies renouvelables ne vient pas spontanément à l'esprit de la majorité des citoyens. Il faudra donc encore plus d'échecs et de souffrances avant qu'on ne s'engage dans une autre voie économique et politique!



La spectaculaire remontée du nombre des chômeurs bloque tous ceux qui se sont définitivement enfermés dans le dogme de la croissance, toujours présentée comme moteur de l'emploi. Que l'on produise toujours plus avec toujours moins de main d'œuvre reste considéré comme une exception à laquelle on devrait remédier... Que ce soit en précarisant violemment l'emploi, en baissant sans vergogne le temps travaillé (tout en incitant à travailler plus longtemps!), en délocalisant vers des pays où la main d'œuvre est encore bon marché, peu importe : on ose prétendre que la relance se l'activité économique va relancer l'emploi. La suite va nous prouver que non!

Si les citoyens n'entrent pas en action et ne se soucient pas de démocratie économique, c'est à dire de travail organisé et partagé entre les acteurs économiques eux-mêmes, si le microcrédit n'est pas utilisé pour financer des actions modestes mais innombrables, susceptibles de modifier le visage du pays, au quotidien, nous allons vers une forme de guerre civile, une manière de jacquerie moderne où toutes les angoisses et tous les manques nourriront des rages populaires aussi dévastatrices qu'inefficaces. Les riches sont davantage préparés aux luttes de classes qu'ils ne sont capables de faire obstacle à la création d'activités écologiques multiples, en rapport avec les besoins vitaux à satisfaire.


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