lundi 19 décembre 2016

Écologie 2017


Faut-il politiser l'écologie ou écologiser la politique ?

La première démarche a conduit des écologistes à entrer en politique.
Pour y être efficaces et actifs, ils ont cru devoir créer un mouvement puis, assez vite, un parti.
Les Verts ont constaté que les problématiques écologiques débordaient le cadre des États.
Ainsi est né « Europe-Écologie les Verts », mais l'appétit de pouvoir n'était pas étanché...

La seconde démarche a amené à convenir que l'écologie faisait partie de la politique.
Cela n'a pas conduit à un rapprochement entre organisations politiques écolo-compatibles.
Au contraire, on a accordé des strapontins aux écologistes en les tenant à distance du pouvoir.
Aujourd'hui se produit une prise de conscience écologique, mais on ne sait encore qu'en faire.

Double erreur : la constitution de l'écologie en parti et son instrumentalisation politicienne.
L'écologie, la science des relations, n'est pas une partie de la politique mais la politique elle-même.
L'écologie et l'économie sont impensables l'une sans l'autre et toute la politique s'en trouve ébranlée
La COP21, « La Maison commune », les pollutions, la montée des eaux, etc, ont alerté les citoyens.

Devenue l'affaire de tous, l'écologie échappe ainsi aux partis mais pas à la politique.
Plus exactement, c'est la politique qui n'échappe plus à l'écologie.
Si grandes soient les résistances, surtout chez les nationalistes nécessairement bornés, tout est dit.
Désormais le Commun, le vivre ensemble, le Buon Vivere vont se penser à l'échelle planétaire.

Les Citoyens du Monde, les Cosmopolites, les mondialistes et autres universalistes avaient raison.
Cela a beau faire enrager les humains à courte vue, la solidarité seule peut nous protéger.
Le réalisme véritable fait constater que nous n'avons qu'une Terre que nous avons mise en danger.
Nous voici donc amenés à mettre en pratique notre interdépendance totale entre humains.

S'ouvre, en France, une campagne électorale où l'écologie entrera dans les débats, fut-ce avec peine.
Deux candidats l'ont déjà compris : Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Ils ne sont pas les seuls.
Pour qui découvre que le libéralisme et l'écologie sont incompatibles, tout change en politique.
Mais alors, pour rester soi-même, il faut oser renoncer à une large part de ce qu'on préconisait hier.

Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, le Pape François et d'autres, moins médiatisés, ont ouvert une voie.
Elle ne se refermera plus, quand bien même l'élection à venir devrait nous décevoir lourdement.
Qui peut penser que l'élection présidentielle américaine bouche l'avenir parce qu'elle l'a l'assombri ?
La politique n'est plus seulement la conquête de pouvoirs, elle est la lucidité en action.

La croissance, c'est fini. La toute puissance occidentale, c'est fini. L'avenir nucléaire, c'est fini.
Le massacre de la bio diversité, c'est bientôt fini : le risque est trop grand !
Le terrorisme comme explication de tous nos maux, c'est fini. Il est produit par l'inégalité assumée.
L'ultra violence aura été le fait des grandes puissances autant que des révoltés fanatisés

Alors : politiser l'écologie ou écologiser la politique ?
Sortons de ce passé : politique et écologie se sont confondues. !
Nous voici entrés dans l'inter-relationnel complexe de l'écologie même.
Nous allons devoir nous y impliquer davantage.

Non pour défendre une cause mais pour sauver notre espèce.
La désespérance improductive nous est interdite.
Avoir pouvoir sur sa vie importe davantage que de prendre le pouvoir sur autrui.
La révolution que cela suppose n'aura pas besoin de la guerre mais de toutes nos énergies.

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