vendredi 21 octobre 2011

Khadafi restera à jamais silencieux

Il était en Afrique, un leader craint et incontesté !

Il est mort. Beaucoup s'en réjouissent. Ce n'est pas la mort de la dictature dont on se satisfait, ici, en occident, dans notre pays ! C'est du silence de celui qu'on accueillait fastueusement, à Paris, il y a moins d'un an. Il savait trop de choses. Plus de quarante ans de rapines, de dictature féroce, de retournements, de la part de l'un des grands maîtres du pétrole contiennent des révélations qui saliraient bien des "grands", d'hier et d'aujourd'hui. Pas de révélations, donc ? Nul doute que les services secrets français, anglais et italiens soient déjà au travail pour dénicher et détruire des archives compromettantes.


À 27 ans, il a pris le pouvoir et ne l'a plus lâché !

Il fallait laver la honte de la connivence de la France (et de quelques autres États "démocratiques" !) avec la Lybie totalitaire. La guerre, les frappes de l'OTAN et les déclarations cyniques de politiciens ayant retourné leur veste n'y suffiront pas. Tout finit par se savoir. Ceux qui chantaient les louanges de Sarkozy soutenant militairement les rebelles vont vite déchanter. Même si, en France, les médias camoufleront le mieux possible les fautes les plus odieuses de ceux qui faisaient des affaires avec la dictature khadafiste, les Lybiens qui ont vu, su, et qui vont parler ne seront pas tous assassinés... Comme en Tunisie, comme en Égypte, le soutien des riches, au prix d'une solidarité politique discrètement mais efficacement apportée, n'aura pas fait défaut en Lybie.

Il fallait surtout laver, en Afrique du nord, les erreurs spectaculaires et choquantes commises par le Ministère Alliot Marie et tenter de retourner l'opinion internationale en se plaçant, brutalement, sans états d'âme, aux côtés de ceux qui se dressaient contre le symbole même de la tyrannie. Peu importe que ce tyran ait été notre complice et ait bénéficié des larges apports technologiques qu'il avait les moyens d'acheter...

Je ne me réjouis jamais de la mort d'un homme. Jamais. Je suis toujours heureux de le voir cesser de nuire. Toujours. Les exécutions de Ben Laden ou de tel autre leader d'Al Qaïda assassiné, avec l'accord explicite d'Obama, ne font pas avancer la cause de l'occident. L'histoire, quoi qu'on en pense, ne se fait pas à coup de meurtres. Le temps s'écoule et l'on comprend alors, en général trop tard, qu'on a agi dans la précipitation faute d'avoir analysé, à temps, les causes des tragédies. On a pactisé avec le diable, quel que soit le visage qu'il a pris, et ensuite on le pourchasse. Cela ne trompe que les naïfs et, surtout, cela n'a qu'une efficacité relative. Des décennies de tolérance de l'insupportable ne se soldent pas en exhibant un cadavre, fut-il celui d'un monstre.


Rien ne justifie la réjouissance devant la mort

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