mercredi 9 mars 2011

2012 et les candidatures "de témoignage"

Il y a les candidatures "sérieuses" (celles de candidats pouvant prétendre à la magistrature suprême) : les candidatures UMP ou PS. Il y a les candidatures qui font ou défont la victoire ( celles de candidats pouvant accéder au second tour) : l'une des deux précédentes, plus la candidature FN. Il y a, enfin, les candidatures "de témoignage" ( celles de candidats qui ne figureront pas dans le trio de tête et qui ne pourront que se rallier à l'un des deux postulants restant).



Qui ne veut ni du libéralisme, ni du social-libéralisme, ni du populisme d'extrême droite est condamné, s'il vote, à choisir une candidature "de témoignage" : la candidature écologiste (Joly ou Hulot) ou la candidature de la gauche de gauche (actuellement, Mélenchon).

Les autres candidatures sont soit des variantes du libéralisme ( de Villepin, à Borloo en passant par Morin, Bayrou ou Dupont Aignan...) ou des succédanés de la gauche sectaire (de Besancenot à Arthaud).

Si Sarkozy reste le candidat de la droite, le candidat du PS pourra compter sur les candidatures "de témoignage". Si le candidat PS est éliminé, Sarkozy peut compter, pour l'emporter, comme Chirac, en 2002, bien qu'avec un nombre de suffrages beaucoup plus faible, sur le refus indifférencié du FN.

Pour briser cette mécanique électorale implacable, il faudrait un sursaut extraordinaire du Front de gauche ou un jaillissement du vote écologiste. Je doute que Jean-Luc Mélenchon fasse mieux qu'un score très honorable situé entre 6% et 10% des suffrages exprimés. Je pense que seul Hulot peut faire monter le vote écologiste au-dessus de 12%.

De deux choses l'une : ou bien la diversité de l'électorat s'exprimera ou bien le "vote tactique", dès le premier tour, laminera tous les candidats autres que les candidats "sérieux".

Je ne crois pas que la candidature FN continuera de culminer. Je pense que la candidature PS , quelle qu'elle soit, passera en tête. J'estime que, si Nicolas Hulot continue de dire que la crise écologique et de civilisation est due "au système", il viendra en troisième position. Il semble que la candidature Sarkozy ne fera pas mieux que celle de Chirac au premier tour de 2002, mais il n'y a pas de Balladur-2011, et De Villepin ne pèse pas suffisamment sur la droite.

Les "candidatures de témoignage" peuvent seules changer le résultat du vote mais il est douteux qu'elles puissent le faire par addition de leurs scores ? Ce sera ou l'un ou l'autre : ou Mélenchon (peu en dessous de 10%) ou Hulot (autour de 15%). Éva Joly, si elle est préférée à Nicolas Hulot ne peut qu'espérer faire un peu mieux que Noël Mamère (5%).



De cette analyse que j'ose, bien avant l'annonce des candidatures définitives, et bien que l'élection présidentielle me répugne, je retire comme enseignements que :
1 - la vague européenne d'extrême droite touchera la France mais ne la submergera pas.
2 - la droite ne pourrait l'emporter qu'en ne présentant pas Sarkozy.
3 - la victoire probable du PS ne sera pas un raz de marée et devra beaucoup aux "candidatures de témoignages".
4 - l'écologie politique peut enfin s'affirmer en faisant mieux que doubler le meilleur score jamais obtenu à une élection présidentielle (5% x 2 + n).
5 - le doute de l'électorat peut faire chuter la participation en-deçà de la participation de 2007.




Archives du blog

Résistances et romanitude

Résistances et Changements

Recherche Google : rrom OR tsigane