Il est deux
fonctions dans le message publicitaire : faire connaître
l'existence d'un produit et le faire acheter.
La publicité
est un marché dans le marché.
Les budgets
consacrés à la publicité sont considérables.
Des armées
de psycho-publicitaires travaillent à « fabriquer du client ».
Il faut séduire, convaincre, attirer, transformer le désir en
besoin. Il s'agit de créer une dépendance entre une chose et une
personne.
Le
capitalisme tout entier est dans cet acte d'organisation de la
consommation.
Evidemment
la publicité grand-public et la publicité entre les grandes
entreprises, voire, les États, ne s'expriment pas de la même
manière.
Dans le
commerce local, c'est le volume des achats et donc le nombre de
clients à conquérir qui prime. Dans les affaires internationales
(ventes d'énergie, d'armement, d'avions, de minéraux, de céréales
…) l'intérêt et le succès des tractations sont les conséquences
de rapports internationaux maîtrisés par de très grandes
entreprises elles-mêmes appuyées sur la volonté d'États.
Par exemple,
acheter une voiture dépend de bien d'autres paramètres que de la
possibilité de choisir une marque et un modèle !
Disposer
d'un téléphone portable a été élevé au niveau de la nécessité
absolue et commande les rapports entre les hommes. Ce n'est pas le
téléphone qui importe le plus, mais son usage. On ne peut pas plus,
en 2015, se passer d'unités de communication que de pain.
Le triomphe
total de la publicité est ici manifeste.
Le danger
publicitaire principal est peut-être plus large encore : dans
la pollution permanente, insistante, grossière, répétitive,
sexiste, violente, dont les chaînes de télévision, les stations de
radios, les journaux nous inondent du matin au soir.
Le souci de
vérité est absent de cette machinerie industrielle. La loi du
marché commande. L'art lui-même et les oeuvres des artistes les
plus connus, anciens et contemporains sont achetés.
« La
publicité, on adore » entend-on dire. En effet, c'est parfois
drôle, parfois esthétique, c'est existant, c'est accrocheur.
Il faut,
pour y résister, disposer d'une véritable culture, car entre
publicité et culture s'est engagée une lutte à mort. De quel homme
les films, les livres, les peintures, les chansons, les pièces de
théâtre, la presse, sont ils la présentation, l'image, la
recherche ? Tout est là.
Face à un
écran publicitaire, souvent, la honte monte au visage, une
exclamation de rage impuissante vient aux lèvres, et surtout, la
facilité avec laquelle on délivre de faux messages, incomplets,
ridicules procure un sentiment de gène intense. On se sent dupé,
manipulé, orienté dans ses jugements.
« Est-ce
bien ainsi que les hommes vivent ? »
Nous avons
acquis la conviction qu'on ne peut plus « tolérer » la
publicité. La combattre fait désormais partie des luttes politiques
essentielles.