lundi 19 décembre 2011

Les faux choix



Ne laissons pas se déliter nos choix humains

Les choix politiques ne s'abritent plus à l'intérieur des partis.
On peut effectuer ces choix sans "adhérer" (se coller !) à des partis politiques.
S'enfermer dans une logique partidaire (1), c'est s'interdire des choix innovants.

Il en est ainsi du choix entre la droite et la gauche, alors que la droite n'est plus nécessairement le, (ou les) partis du conservatisme et du capital, et alors que la gauche n'est plus le, (ou les) partis du progrès et du travail.

Il en est ainsi du choix du socialisme (qui n'a qu'une définition : la fin du capitalisme quelles qu'en soient les formes), alors que le parti socialiste n'est plus, nulle part en Europe, socialiste.

En France, les choix idéologiques s'appuient sur des organisations qui dépassent ou contournent les partis.

S'agissant des partis eux-mêmes, - mises à part les structures faites pour soutenir et installer les dirigeants qui demeurent les servants du système économico-politique occidental qui s'autodésigne, faussement, comme "la démocratie" - , où serait le choix ?

Le PS propose une alternance qui n'est pas une alternative. Il reste inscrit dans des logiques libérales. Il a cessé d'être le parti de Jaurès et même celui de Blum. Il a glissé, avec François Mitterrand, dans l'acceptation d'un rôle : celui de "limitateur des dégâts" et d'occupant des palais du pouvoir, sans exercer ce pouvoir de plus en plus aux mains des technocrates des milieux financiers.

Le PCF est ce qui reste d'un grand parti populaire qui se meurt non seulement de ses erreurs passées et de son attachement trop longtemps persistant à L'URSS, mais de sa volonté de faire durer le temps de sa représentativité grâce à quelques élus ne devant, in fine, leur place qu'à des alliances avec le PS. Son idéologie productiviste fait le reste : il a cessé d'offrir un choix possible.

Les partis groupusculaires ou crépusculaires, trotskistes ou non, sans force autre que celle de leur protestation, mobilisent, en vain, des énergies qui ne demandent qu'à s'employer, mais qui ne proposent rien d'autres que des solutions du passé, d'un anticapitalisme sans danger pour les dirigeants de système. Il n'est là, rien qui puisse donner à choisir un modèle de société approchable.

Le Parti de Gauche qui voulait redonner sens au socialisme et ouvrir un espace à l'écologie politique se trouve, pour des raisons électorales, associé au PCF dans un Front de gauche qui édulcore son originalité. Il est rentré dans les rangs du système politicien traditionnel.

L'écologie politique ne parvient pas à sortir du dilemme : ou "faire de la politique autrement" et ne pas peser sur les résultats électoraux ou constituer un parti comme les autres et s'empêcher de "faire de la politique autrement". En un mot, que ce soit, hier, le parti des Verts ou, aujourd'hui, le parti EELV, il faut passer par un accord avec le PS pour exister et, dans ces conditions, on laisse, sur le bord de la route, une large partie des choix écologistes, notamment ceux qui sont incompatibles avec le capitalisme.

On le voit donc : le bipartisme, la fausse gauche contre la vraie droite, interdisent l'expression d'un refus du système économique et politique dominant. Il ne peut rien sortir des jeux où les modestes sont toujours perdants. L'Europe en surchauffe, actuellement, le démontre et l'éviction des gouvernements à majorité de droite (Italie, bientôt la France peut-être) ou à majorité pseudo socialiste (Grèce, Espagne...) risque de n'aboutir qu'à un seul et même résultat : la domination confirmée et amplifiée des puissances d'argent.

Restent, actuellement, les mouvements populaires puissants et confus qui, des "printemps arabes" aux "Indignés" (espagnol, étatsunien, israélien, russe...) manifestent la volonté de changer de paradigmes. Sont-ils la cause ou la conséquence de l'affaiblissement du système mondialisé qui, à vouloir fonctionner sans limites, avec un appétit féroce, a trouvé ses limites ? Ils sont, en tout cas, les seuls à pouvoir modifier la donne politique, pour le meilleur et, sans doute parfois, pour le pire.

Il n'a jamais été aussi important d'éviter les faux choix. Le talent des trompeurs d'opinions est immense. Il ne suffit plus d'avoir des idées de changement, il faut commencer à le mettre en œuvre, dans sa vie. On pouvait, dans le cadre de la politique de représentation, confier sa pensée à des élus, à charge pour eux de l'exécuter. La politique de délégation aux partis a ôté le pouvoir aux citoyens.

C'est fini. Nous entrons dans des temps complexes où les citoyens ont à apprendre leur citoyenneté et à comprendre comment on participe continuellement aux décisions. C'est une autre histoire qui s'ouvre.




(1) Voir; pour ce mot nouveau : Réflexion sur la logique partidaire en France. La crise du politique, par Lydia Nicollet
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-2040.html



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