dimanche 8 août 2010

Intransigeance et radicalité

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Il est des penseurs qui confondent leurs certitudes et la vérité.

Pire : il est des philosophes qui pensent juste et interdisent aux autres de chercher la vérité.

Nul n'a jamais raison à 100% et qui approche du vrai peut, par son intransigeance, perdre, d'un seul coup, sa crédibilité.

Celui qui sait est modeste et ne doute pas que se loge, dans ce qu'il affirme, des erreurs qu'il ne voit pas lui-même.

Je crains ceux qui savent et plus encore ceux qui disent que les autres se trompent.

Je ne pense nullement que toutes les opinions se valent pourvu qu'elles soient sincères.

Je ne crois pas davantage qu'il faille taire ses différends.

C'est de l'esprit de la quête de vérité que je voudrais savoir témoigner. Dire à un interlocuteur : "je ne pense pas comme toi" et lui dire "tu te trompes" n'a pas du tout le même sens !

En esprit, dans le premier cas, on oppose une pensée à une autre. Dans le second, on s'oppose à celui dont on ne partage pas les convictions.

Il faut laisser, entre deux thèses, une marge de doute, fut-elle infime, afin de permettre la continuité du dialogue.

Je suis de ceux qui se rebellent quand j'entends dire, fut-ce par mon meilleur ami, qu'il faut choisir entre une assertion et une autre ! Ne suis-je donc pas apte à faire, moi-même, la part entre ce qui est compatible et ce qui ne l'est pas ?

La radicalité commande que l'on ne fasse pas de faux compromis. L'intransigeance exige de se rallier, sauf à passer pour un ignorant ou un lâche.

Je m'élève contre l'intransigeance parce que nous avons besoin de radicalité.

La radicalité va chercher la vérité à la racine, profond, lentement, et sans oublier les mille radicelles que sont toutes les nuances qui nourrissent le tronc de la proposition centrale.

L'intransigeance est voisine de l'intolérance et de l'inquisitoire.

Je veux pouvoir débattre avec celui dont je conteste l'avis sans qu'il puisse jamais voir en moi un ennemi ni même un adversaire ! L'ennemi est celui qui veut ma fin, physique ou intellectuelle. L'adversaire est celui qui s'oppose à moi autant qu'à ce que je dis.

Il suffit qu'on sache que je ne suis sensible qu'à ce qui me convainc, y compris à ce qui me convainc qu'il est des zones faibles dans mes certitudes.

J'ai rencontré, il y a peu, cette redoutable opposition entre celui qui s'exprime avec force et solidité et celui qui résiste à une approbation totale et immédiate.

C'est d'autant plus douloureux que l'on risque de passer pour un mou parce qu'on ne se laisse pas gagner entièrement par une argumentation dont on a approuvé l'essentiel !

Je m'exprimerai sur ce qui me conduit à cette mise au point intellectuelle, mais il m'apparait qu'il ne faut pas se laisser dominer par l'exemple. La question est générale : la nuance n'infirme pas mais conforte la radicalité. La confusion avec la rigidité de pensée est dramatique ! La radicalité est fermeté mais pas dureté. Elle est une clarification progressive et pas un acquiescement simple face aux meilleurs arguments assénés.

À cela je tiens, y compris si, ce disant, je me retrouve écarté de nombre de controverses. Sans souplesse, l'intelligence est toujours lésée.

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