dimanche 8 janvier 2012

Sondages : ça se resserre !

Entre Sarkozy et Hollande l'écart se réduit nous dit-on, après sondage.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Les deux hommes incarnent des politiques qui ne sont pas si éloignées !
L'impopularité permet de marquer encore une différence. Cela peut-il durer ?
La bipolarisation engendre une atmosphère de compétition sportive.

Sur ce type de scrutin uninominal à deux tours, avec élimination à partir du 3e candidat, tout à été dit.
C'est une machine à broyer les minorités et à fabriquer une majorité mécanique.

C'est bien pourquoi les médias ignorent tous les candidats, les autres que les duellistes !
Sarkoky-Hollande, Hollande-Sarkozy : la politique s'est réduite à un match où l'on attend les coups.
Deux concurrents sont cités parce qu'ils peuvent, théoriquement, s'emparer de la seconde place !
Le Pen, un nom qui fait peur à cause de la surprise de 2002.
Bayrou, celui qui fut plus qu'un outsider en 2007.
Les autres n'existent pas qu'ils aient ou non un projet intelligent à offrir aux Français !


J'ai parlé d'un piège dont l'électeur ne peut sortir : il ne peut voter comme il pense !
Il voudra échapper au pire et votera contre ce qu'il exècre ; pas pour ce à quoi il aspire.
Nous voici tentés de faire l'impasse sur cette élection-spectacle qui ne peut rien changer.
On ne change pas de politique en changeant de personnel !
On l'a dit mille fois : alternance ne vaut pas alternative.

Les 3% annoncés pour Éva Joly, même si elle les double, resteront sans effet.
La dimension écologique prioritaire de tous les choix politiques est masquée.
Les questions dont dépend l'avenir des générations futures ne seront qu'ébauchées.
Les problèmes posés par le nucléaire civil et militaire ne feront pas partie des discours sur la sécurité.
On parlera de la dette mais pour en rendre responsables ceux qu'on a poussés à la consommation !
On subira la décroissance sans en comprendre le caractère inévitable.
On se refusera, surtout, à changer de projet économique et l'on bavardera sur la croissance.


Sans un événement, majeur, et que nul ne peut espérer, résignés, nous voterons par "devoir civique".
Faut-il un Fukushima en France, improbable mais... possible ?
Faut-il une montée nouvelle et brutale du chômage jusqu'à... 15% ?
Faut-il plus que la perte du AAA, un recul de nos possibilités à la grecque ?
Faut-il, comme en Hongrie, une montée vers le fascisme qui nous épouvante ?
Faut-il un réveil des "Indignés" jusqu'alors bien timides en France ?
Faut-il un "printemps démocratique" inspiré par les manifestants non-violents arabes de 2011 ?

"Finissons-en !" lance, avec un livre, Edwy Plenel !
Mais comment avons-nous pu tant patienter, pour en arriver à ne savoir encore que faire ?
Est-ce la croyance en la vertu des élections qui nous rend supportable l'insupportable ?
L'élection conclut et n'ouvre pas un débat.
Or rien n'est dit que l'on n'ait entendu cent fois.
On nous refait le coup de 2005 où tous les médias poussaient à voter "oui".
Peut-il y avoir, comme en 2005, une surprise si le vrai débat s'enclenche ?
Qui ou quoi peut déclencher la politique, pas celle des partis, celle que le peuple exprime ?


"La démocratie capitaliste" a fait son temps.
"L'ex démocratie populaire" n'avait de démocratie que le nom !
"La démocratie tout court" est à inventer.

Est-il trop tard ?

La démocratie ("inachevée", selon Rosanvallon ) est loin d'être réalisée, mais elle vivote.
La démocratie ("ajournée" selon Derrida) est une utopie restant à notre portée.
La démocratie ("impossible", car "faite pour les dieux" disait J-J Rousseau) est possible.

Faute d'être Dieu, soyons des dieux, des créateurs, des générateurs d'espérance !











dimanche 1 janvier 2012

2012, année carrefour ?



"Les idées qui mènent le monde viennent sur des pattes de colombe" aurait écrit Nietzsche. Les événements qui aident à faire surgir ces idées également.

À en juger par les surprises que 2011 nous a fournies, on peut considérer que la mutation de nos civilisations qui, de cachée qu'elle était, a commencé à nous apparaître, va nous sauter aux yeux.

J'attends, dans plusieurs domaines, des prises de conscience qui vont modifier nos comportements :

• le chômage n'est définitivement plus réductible par la croissance et l'activité humaine ne peut, désormais, que déborder l'emploi salarié qui ne fournit plus l'essentiel du travail utile et nécessaire.

• les revenus ne peuvent, dès lors, plus dépendre du seul travail salarié et le partage des ressources entre tous, même s'il ne s'effectue pas suffisamment, est le seul horizon possible pour l'ensemble des humains.

• L'action dévastatrice de l'homme sur son environnement ne va pas cesser mais elle va se trouver mieux détectée et plus vigoureusement condamnée.

• Le désir de ne plus être "vécu" mais d'avoir pouvoir sur sa propre vie va s'amplifier. Il n'est du reste pas de fondement plus solide à la réimplantation dans l'espace public du concept de la démocratie qui partait à la dérive.

• les partis politiques vont cesser d'être le seuls fournisseurs des orientations et des acteurs de la politique. Le "réenchantement" de la politique ne peut passer par le vedettariat et la "peopolisation".

• La paupérisation relative des peuples d'occident va déclencher un tsunami politique : le déplacement des richesses et la mondialisation d'une économie qui n'est plus dominée par l'Europe et l'Amérique du Nord, va remettre en cause les institutions que nous pensions les plus intouchable, à commencer par l'Union européenne elle-même.

• les risques de conflits, qui sont toujours liés aux bouleversements économiques, vont se multiplier et le besoin de se protéger des armements les plus destructeurs, dont l'armement nucléaire que 9 États seulement détiennent, va se manifester au sein de l'ONU et ailleurs.

• la question de l'énergie ne sera plus posée seulement en des termes d'accumulation mais, de plus en plus, en des termes de renouvellement permanent. Le développement de l'énergie solaire est devenu une nécessité absolue qui exige de faire vite et d'engager des investissements lourds. Le débat politique sur ce sujet va se trouver renouvelé.

• la place des femmes dans un monde comptant, à présent plus de sept milliards d'humains devient la question démographiquement primordiale.

• De même le vieillissement généralisé de l'espèce humaine va modifier progressivement nos rapports au corps, à la vitesse, à l'esthétique, à la compétition, à la force. Une question anthropologique et philosophique qu'on ne voulait pas voir va s'imposer qui n'a pas été présente dans le débat sur les retraites !

• Entre la centralisation des moyens politiques et économiques, par souci d'efficacité, et l'autonomie de ces moyens par souci de participation et de de responsabilité, il va falloir choisir. Deux types de civilisation s'affrontent l'une qui unifie, l'autre qui diversifie. Nous sortons de temps politiques qui unifiaient (sous les formes "socialistes " ou capitalistes) pour passer à des temps politiques qui produisent de la complexité et nécessitent une pluralité coordonnée. L'apprentissage commence.

• Les élections deviennent des périodes d'information et de repérage indispensables plus que l'occasion de s'en remettre à des chefs désignés. Cette relativisation aura des effets profonds mais suppose qu'on n'en reste pas à une simple contestation des résultats de scrutins. S'en prendre aux seuls élus est démocratiquement improductif. Le citoyen qui n'est pas un acteur politique se condamne au silence et à l'inefficacité.


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